"Onward To Apocalpyse", c’est 9 titres pour 43 minutes, soit plus de cinq minutes en moyenne par titre, les longs morceaux vous attirent ou justement votre style vous empêche d’écrire des textes plus courts ?
Gabriel Big C : Non au contraire, l'idée n'est jamais de calibrer ou de minuter la structure d'un morceau, mais de toujours aller à l'essentiel. Parfois cela se traduit en 3-4 minutes, comme sur "Spreading Disease" ou "As Vultures Fly, Battlefield Bleeds", qui ont des structures plus simples que les autres, basées sur 3 ou 4 grandes parties distinctes. Et parfois cela se traduit en 6 minutes. L'album contient 3 morceaux "longs", "Trenches Of Desolation", "Onward To Apocalypse", et "Disposable Existence", sur lesquels nous nous sommes naturellement étendus en termes de composition, sans forcément le prévoir à l'avance. Ce sont des morceaux avec de nombreux changements de tempo, des structures plus complexes que les autres, ce qui permet de faire passer l'auditeur dans plusieurs ambiances différentes au sein d'un même titre. Les textes n'interviennent pas vraiment dans ce travail-là.

Qui compose chez Creeping Fear ? Comment naît un morceau chez Creeping Fear ?
Gabriel Big C : Généralement les idées viennent de Gabriel et Clément. Les morceaux sont d'abord des successions de riffs de guitare, mis en cohérence par des transitions, et des répétitions. Par la suite, je compose mes parties de batterie avec eux en répèt', puis la basse est composée en fonction des guitares. Les paroles sont ensuite écrites par Clément, qui les fixe sur chaque riff, quitte à modifier la structure du morceau. Mais bon cela reste bien évidemment flexible ! Le premier riff de "Spreading Disease", par exemple, est né d'une idée de pattern pour la batterie, que Gabriel et moi avons retravaillé par la suite.

On observe chez Creeping Fear une évolution un peu old school, à l’ancienne, c’est à dire une démo dans un premier temps, un EP dans un deuxième et enfin un premier album, est-ce voulu ou ne pouviez-vous pas faire autrement par manque de moyens par exemple ?
Gabriel : Nous n’y avions jamais vraiment pensé. Mais effectivement c’est par manque de moyens que tout a été fait en home studio pour les deux premiers disques, afin de réduire les coûts et de pouvoir sortir quelques choses !! Passer en studio c’est un sacré investissement. Par la suite, avec un line-up plus stable et une ligne directrice musicale plus assurée, c'était le bon moment pour enregistrer un premier album !

A ce sujet, vous répétez ensemble, vous avez une antre, un refuge ou travaillez-vous à distance grâce aux nouvelles technologies ?
Gabriel Big C : Un peu des deux ! Pour la composition on fonctionne beaucoup par échange de fichiers Guitar Pro. Et depuis un an et demi les répétitions se font dans un local qu'on loue au mois à St-Ouen. Tout l'album a été composé là, dans un 8m² bien humide dans lequel personne ne pouvait bouger. On peut sans problème appeler ça une antre, une grotte ou une cave, mais c'est clairement grâce à ça qu'on a pu composer. Mine de rien c'est assez difficile surtout à notre niveau, et pour des étudiants en plus, de trouver un studio fixe, dans lequel on peut jouer sur le même matos, travailler un son, sans forcément compter les heures.

Vous êtes déjà monté sur scène, ça fait quoi de fouler les planches, que ressent-on ?
Gabriel : Nous avons fait pas mal de concert depuis 2010, un peu de stress et beaucoup de plaisir je dirais, et surtout ce sentiment de puissance qu’a le metal en live.
Gabriel Big C : Pareil pour moi, CREEPING FEAR sur scène ça doit être un char d'assaut. Une fois que le concert a commencé on essaye d'être à 200% de nos capacités, sans faire de concessions.

Avec quels groupes avez-vous partagé la scène ? En avez-vous tiré des enseignements, des inspirations ?
Gabriel : Nous avons partagé la scène avec Skeletal Remains, Devour The Fetus pour citer les plus connus. Ça fait plaisir de monter sur scène avec des groupes de ce calibre ! Nous avons évidemment aussi vu pas mal de concerts pros comme amateurs, que l'on joue ou que l'on regarde, la musique s'apprend aussi comme ça !

Des groupes à conseiller aux lecteurs de French Metal ?
Gabriel : Les Italiens de Black Oath m'ont bluffé sur scène par leur présence et leur son. Devour The Fetus également, avec leur grande technicité et leur gros son.

Des projets live sont-ils d’ores et déjà programmés afin de soutenir "Onward To Apocalpyse" sur scène ?
Gabriel Big C : Oui ! On sera le 22 Avril à Rouen, et on est en train de préparer une grosse date avec une affiche franchement lourde sur Paris début Juin, vu qu’on n’y a pas joué depuis près d'un an maintenant !

Avec quel groupe aimeriez-vous partager la scène ? Un rêve peut-être ?
Gabriel : Personnellement, et je ne serai pas le seul de cet avis, j'aimerais beaucoup partager la scène avec Dying Fetus et/ou Suffocation. Ce sont des vétérans de la scène.

Des passions, des hobbies ?
Gabriel Big C : Eh bien à part la musique... Ce qu'il faut savoir c’est qu'on est trois dans le groupe à être musiciens "professionnels". Jérémy et moi sommes à côté au conservatoire, moi en jazz et lui en musiques actuelles, et Gabriel suit une formation de violoniste classique en conservatoire, ainsi que le cursus musicologique de la Sorbonne. Donc tu l'auras compris, CREEPING FEAR n'étant pas un métier, c'est bel et bien notre hobby, qui prend tout de même pas mal de temps ! On fait tout de même des concerts sur Paris (en tant que spectateur), et je pense qu'on écoute tous facile 4 à 5 heures de musique par jour, ce qui ne laisse plus beaucoup de temps pour faire autre chose ! (rires)

Au sein de Creeping Fear y a-t-il des collectionneurs de musique ?
Gabriel Big C : Moi et Clément, on collectionne pas mal ! En CDs, en vinyles et des tonnes de merch !! Metal ou autres d'ailleurs !

Revenons un peu à "Onward To Apocalpyse", présentez-nous l’artiste qui a réalisé le visuel de l’album, Ubbo Stathla.
Gabriel : C'est un ami du coin ! On connaissait ses talents de graphistes, il nous fallait trouver quelqu'un pour réaliser les artworks et on s'est dit pourquoi pas. Il écoute beaucoup de musique et suivait déjà pas mal l'évolution du groupe. En tout cas je suis extrêmement satisfait du résultat qu'il a produit sur les visuels !

Comment s’est déroulé l’enregistrement avec Francis Caste au Studio Sainte Marthe et comment avez-vous décidé de confier le mastering de l’album à un studio new-yorkais, le West West Side Studio ?
Gabriel : Francis Caste nous a beaucoup aidés pour production de cet album. Nous n'avions pas beaucoup de temps pour enregistrer toute les parties instrumentales, et il nous a rassuré et donné de nombreux conseils pendant toute la durée du passage en studio. En ça, il a été largement plus qu'un ingénieur du son. Le studio West West Side est une décision prise à l'unanimité avec le groupe car nombre de nos groupes fétiches ont fait leur mastering chez le célèbre Alan Douches. On voulait une production aux petits oignons et le résultat est bluffant !

Sur quel équipement évoluez-vous ? Êtes-vous endorsés ?
Gabriel Big C : Clément joue en ce moment sur une Kiesel, reliée sur scène à un ENGL Ritchie Blackmore, Gabriel est sur Lag, branchée sur une Mesa Boogie Rectifier. A la batterie je joue sur Pearl Master Custom 5 fûts, caisse claire Mapex Black Panther, double pédale Iron Cobra, et de multiples marques de cymbales. Et enfin Jérémy joue sur une Fender Precision reliée sur scène à un SVT-4 Pro ! Personne n'est encore endorsé.

Je ne vous ai pas encore posé la question, mais avez-vous d’ore et déjà des retours (presse écrite, webzines, radios) concernant "Onward To Apocalpyse" ?
Gabriel Big C : Oui absolument, de la part de webzines comme Scholomance, La Grosse Radio, Thrashocore etc. et puis quelques chroniques allemandes et espagnoles. Globalement les retours sont très positifs, l'accueil est franchement au-delà de nos espérances !

Comment et où peut-on se procurer "Onward To Apocalpyse" ?
Gabriel : Vous pourrez trouver notre album en version physique dans les grandes enseignes de distribution, sur notre page Bigcartel ou au stand de merch à l'occasion de nos futurs concerts, ainsi que sur les plateformes en ligne de streaming, Bandcamp, iTunes, Deezer, Spotify... Bref, partout !!

Un site web officiel, un Facebook (ou autre réseau social) où l’on peut suivre l’actualité de Creeping Fear, vous soutenir ?
Gabriel : Vous pouvez nous suivre sur notre page Facebook, nous avons également une page BigCartel pour notre merchandising et notre Bandcamp où l’album est en streaming intégral.

Vous êtes plutôt "tape trading" ou Internet 20 Mo ou... Un peu des deux ?
Gabriel Big C : Et bien … ni l'un ni l'autre ! En réalité dans CREEPING FEAR on est surtout très disques. Alors je mentirais en disant qu'on a jamais téléchargé une ou deux discographies, mais dans l'ensemble, on est surtout très portés sur la musique, et pas forcément sur l'objet. Il doit y avoir une bonne centaine d'albums que je n'ai jamais eu ni en disque, ni même en digital, et que j'ai quand même écouté en boucle via YouTube et autres Spotify ! Et même en général, par rapport à la communauté, on ne fait ni partie de l'underground ultra-true, ni de la communauté plus "mainstream". Ce qui permet aussi de réunir du monde venant d'un peu tous les horizons métalliques sans discriminations musicales ! (rires)

Creeping Fear a t-il une ou deux anecdotes (rigolotes) à raconter, à partager avec les lecteurs de French Metal ?
Gabriel : Alors oui, peut-être notre participation au Kave Fest, un festival organisé par une connaissance dans son propre jardin ! Le fest avait facilement atteint 150 entrées, et accueillait des groupes comme The Dali Thundering Concept, Gargantua, ou encore Chabtan. Mais un gros problème de taille s'est posé à l'orga après nos balances : la police est intervenue suite à des plaintes relayées jusqu'à la préfecture ! Apparemment CREEPING FEAR ça jouait beaucoup beaucoup trop fort ! (rires)

Je présume que vous avez plein de projets, quels sont-ils ? "Onward To Apocalpyse" sort aujourd’hui au format CD, aimeriez-vous par exemple le presser en édition cassette ou vinyle ?
Gabriel : Nous avons pensé au format vinyle mais ce n'est pas dans nos projets immédiats, pour l'instant on se concentre sur les futurs concerts et projets de vidéos, réaliser un clip et filmer quelques playthroughs de chansons ! Et la composition du prochain album !

Et bien nous voilà arrivés à la fin de cette interview, merci beaucoup les gars, c’était bien sympa de parler avec vous, je vous laisse le traditionnel mot de la fin, à bientôt !
Gabriel : Merci à toute l'équipe de French Metal pour nous avoir proposé cette interview ! J'espère à ceux qui passaient par hasard sur cet article que notre musique vous plaira et j'espère aussi vous voir à un de nos futurs concerts !

Le site officiel : www.facebook.com/creepingfear