La scène Française accouche rarement de groupe aussi atypique que COMITY. Estampillés hardcore, les Parisiens sont pourtant bien plus que ça, ils sont une symbiose réussie entre légèreté et bestialité, entre plages ambiantes et déchaînements hardcore. Une musique originale, qui les place dans une sphère à part. Interview faite par mail d'Alex (bassiste) par Pécos.

Peux-tu présenter le groupe et son histoire à ceux qui ne vous connaissent pas ?
Alex : Le groupe existe depuis 1996 avec un line up assez différent de celui actuel. Les seuls membres d’origine sont François (guitare) et Thomas (chant). Le line up actuel date d’il y a 2 ans avec Guillaume (batterie) Yann (guitare) et Alex (basse)

Vous êtes un groupe assez atypique dans la scène Française, peu de groupes jouent dans le même registre que vous (Boog-ia peut-être). Vous sentez-vous proches de groupes ou d’un courant particulier ?
Nous n’avons pas spécialement de volonté d’appartenir à un courant ou à une scène, je pense que cela se fait naturellement et c’est vrai que l’on joue avec pas mal de groupes hardcore, ce qui a tendance à nous cataloguer, mais je pense qu’on pourrait aussi bien évoluer avec des groupes de metal extrême par exemple grind, death et autres…

J’aurais plus tendance à vous rapprocher de groupes US comme Dillinger, Converge, Shora, dans la façon d’aborder la musique. Qu’en penses-tu ?
C’est vrai que la musique fait inéluctablement penser à ces groupes. Cela est plutôt flatteur car ce sont des groupes que nous apprécions et qui nous influencés un moment ou a un autre dans le processus de composition, mais on ne souhaite aucunement être une pâle copie d’un groupe déjà existant et qui plus est connu.

Vous mélangez, dans des morceaux souvent très longs, passages atmosphériques planants et passages de chaos hardcore, comment composez-vous de tels morceaux ?
Le processus de composition ne suit pas un schéma pré-établi, on prend les choses comme elles se présentent et les arrangeons de façon à ce qu’elles soient le plus "harmonieuses" et cohérentes à nos yeux.

On a l’impression que rien n’influence Comity, que cette musique est taillée sur mesure. Comment cela se fait-il ?
Je pense que ce n’est pas le cas et que notre musique a été influencée à un moment ou à un autre tant par nos expériences personnelles que par nos affinités musicales. Maintenant, il est vrai que nous n’avons pas notre style ou notre mode de composition par rapport à la tendance musicale du moment, car c’est la meilleure façon d’homogénéiser sa musique et de la dénuer d’intérêt.

Vous devez avoir comme tout le monde des groupes de références ?
On n’échappe pas à la règle en effet et de façon générale on peut dire que les influences principales seraient King Crimson, Converge, Led Zeppellin, Dillinger Escape Plan, Pink Flyod, etc….



Vous jouez une musique très personnelle à des années lumières d’un formatage radio, ne souffrez-vous pas du manque de représentativité de cette musique dans les médias ?
Avec l’institutionnalisation de la variété en France, ce genre de musique est vouée à se développer de façon embryonnaire et à être marginalisée. Cependant certains médias (presse écrite et web notamment) font l’effort de s’intéresser à des styles un peu plus décalés (par lassitude sans doute) et permettent à certains de découvrir des groupes dont ils n’auraient certainement jamais entendu parler.

On vous a vu en juin à la Loco avec The Dillinger Escape Plan, qu’est ce que ça fait d’ouvrir pour un tel groupe ?
Plaisir !

Il est évident qu’un groupe de hardcore peine terriblement à vivre pleinement de sa musique, avec en plus la réforme sur l’intermittence, comment gérez-vous le groupe ?
Que ça soit avec ou sans l’intermittence, être musicien dans un groupe de hardcore et vouloir en vivre relève de l’utopie, et comme 90% des musiciens qui évoluent dans ce milieu nous sommes tous amateurs .

Vous préparez actuellement un nouvel album, en plus de la sortie d’un EP, à quoi peut-on s’attendre ?
À quelque chose de bien, j’espère. A vrai dire, nous-même nous ne savons pas vraiment, et nous composons au gré de l’inspiration. Une chose est sûre, c’est que nous essayons de faire mieux et différent à chaque fois, tout en gardant une entité propre.

J’ai vu que vous partez en Angleterre pour quelques dates, raconte-nous ?
Malheureusement, pour des raisons personnelles que nous ne souhaitons pas évoquer, nous avons dû annuler les dates en Angleterre pour les reporter en mars.

Mot de la fin ?
Merci pour nous avoir consacré du temps, et bonne continuation.


Le site officiel : www.comity.fr.st