Interview faite par mail par Kévin
Salut les dudes ! Bon alors nous voilà probablement partis pour une longue et ennuyeuse interview alors pour commencer en beauté, je vous laisse présenter le groupe comme vous l'entendez !
Jona (guitare / basse) : J'éspère que les gens ne lisent pas tous les différents webzines car je m'en excuse mais je vais copier-coller pour la troisième fois la réponse à cette question. C'est aussi parce qu'elle est cool et que je saurais pas mieux faire…
COILGUNS c'est 3 mecs qui trainent / jouent ensemble depuis 10 ans et qui après avoir eu l'impression d'avoir atteint une certaine maturité ont décidé de monter un groupe de hard, un vrai, avec la même motivation et l'excitation de quand on avait 14 ans.
COILGUNS est un groupe live, qui enregistre live, qui sonne live, qui joue ultra fort et où tout fonctionne au feeling et au contact visuel. Voilà pour la partie sexy. Place à l'histoire.
Retour au mois de Décembre 2010 où je passais un mois merveilleux à New York et lors d'un jour presque comme les autres, j'ai acheté une nouvelle guitare et ma foi, l'inspiration m'est tombé sur le coin de la gueule. Dans la même journée j'ai écris les 3 morceaux du split. Vu qu'avec Luc et Louis nous avions vaguement évoqué l'hypothèse de remonter un projet, je leur ai envoyé les pistes de guitares…Ils ont accrochés et du coup j'ai booké le studio Artefact de notre pote Steve Notari pour mon retour des US.
Avec 2 heures de répèt' / mise en place, sans Louis, nous étions prêts à aller boire du rhum et fumer des pétards au studio. Puis ce qui était sensé être un groupe gag, rempli de D-Beat avec des riffs pas originaux mais qui nous font marrer c'est transformé en un groupe avec des compos qui tiennent la route! Nous étions probablement les premiers surpris ! Puis les choses se sont enchainées, notre ami Frank Hueso qui s'est entre-autres occupé du son d'Hacride nous a contacté et désirait mixer ces morceaux. Ensuite nous avons confirmé notre premier show qui s'est avéré être la première partie de The Dillinger Escape Plan 1 mois avant le show nous n'avions que 10 minutes de musique à jouer !
Du coup Luc et moi avons passés l'été a répéter 6 heures par jour et une semaine avant le concert on avait 30 minutes de musique supplémentaire ! Comme on est frénétique on s'est dit :
"Pourquoi pas enregistrer tout ça live chez Steve en quelques heures, le faire mixer, masteriser par notre pote Julien Fehlmann en 4heures et fabriqué nous même 150 exemplaires de ce disque le jour avant le concert ?"
Et voilà. COILGUNS c'est tout ça.
Vous faites tous partie de The Ocean, d'où vous vient cette envie d'un side-project comme Coilguns ? Est-ce le moyen de se sortir un peu la tête de The Ocean, de vous éclater sans trop réfléchir ?
Jona : C'est pas vraiment une "envie". C'est cette bonne vieille logique des choses c'est tout. En fait c'est plutôt un retour à ce que nous avons toujours été. On va dire que c'est The Ocean qui s'est pointé au milieu de notre chemin - et quelle chance on a eu - et que là il y eu besoin général (enfin surtout de ma part) de revenir à la base disons.
Durant ces 4 dernières années consacrés à The Ocean, Louis et Luc ont toujours eu plusieurs autres projets, ensemble, ou pas dans lesquels ils pouvaient continuer à s'exprimer tel qu'ils l'ont toujours fait. Pour ma part, lorsque j'ai rejoint The Ocean j'ai quitté un groupe et l'autre est mort petit à petit. Du coup je me suis retrouvé à ne jouer qu'avec The Ocean.
J'adore ce qu'on fait avec The Ocean mais à la base je suis un fan de riffs tu vois ? Des bons gros riffs de guitares, joués avec des cojones et tout dans les dents. Le jeu de guitare que j'ai du adopter dans The Ocean est plus nuancé, plus discret. Evidemment on fout de la distorsion à fond aussi et ça envoie du pâté comme ils disent à Caen. Mais de manière générale les guitares font partie d'un ensemble et elles amènent de la texture, de la couleur… Dans COILGUNS, c'est moi tout seul pour 2 guitares et une basse, tout ça grâce à un système relativement complexe de pédales et d'amplis que j'ai dû mettre au point après que Louis ait décidé de se concentrer sur la voix uniquement. Du coup, c'est mon jeu de guitare tel que je l'ai développé durant des années et malgré le niveau technique bien plus élevé qu'avec The Ocean, c'est pour moi plus confortable et naturel de jouer ces plans.
C'est quelque chose que tu peux clairement entendre dans les compos que j'ai écrites pour le dernier album de The Ocean "Anthropocentic". Les morceaux "Roots And Locusts" et "Heaven TV" par exemple sont beaucoup plus orientés guitares que n'importe quelles autres titres de ce groupe.
Ya aussi un truc qui se passe avec Luc. Depuis 10 ans qu'on joue ensemble, on sait ce qu'on attend l'un de l'autre et j'ai envie de croire que chaque fois que j'écris un riff il n'y aura jamais personne qui pourra faire mieux que Luc, car il me comprend.
Il représente quoi ce split pour vous ?
Jona : Pour moi perso c'est le début d'une longue histoire, c'est la naissance de mon nouveau bébé, sauf que pour une fois j'ai des perspectives ! Tout ça grâce à des années de travail et de l'expérience et des contacts acquis au travers de The Ocean.
Toujours d'un point de vue personnel, et bien plus important, ce disque, ces titres m'ont rappelé que je n'étais pas le dernier des manches à couilles quand j'ai une guitare dans les mains et ça m'a fait beaucoup de bien. Surtout de réaliser que j'étais pas juste le gratteux de The Ocean super, mais que Jona Nido, ben il peut faire des bons riffs tout seul aussi.
C'est pas trop difficile d'organiser un split avec deux groupes dont tout les membres font partie d'un troisième groupe ?
Jona : Ben non, justement pas. On a le même calendrier toute l'année, 8 mois par année on est 24/7 ensemble, le reste de l'année c'est plutôt 16 heures par jour 5 jours par semaine donc c'est bien plus facile !
La pochette/ l'enveloppe de cette album fait très DIY, et existe en trois couleurs, pourquoi cette idée ? Personnellement j'ai adoré l'artwork mais le plastique qui l'entoure, je fabule ou c'est un bout de sac congélation ?
Jona : En plus de la version digipack sortie chez Pelagic Records en Septembre cette annés il y a eu 4 versions différentes de la version "hand-made" du split…
Louis avait déjà expérimenté ça avec un de ces autres projets et puisqu'on voulait absolument avoir des copies à distribuer pour nos 3 mois de tournées en début d'année avec The Ocean fallait trouver un moyen de produire des disques dans délais que malheureusement aucun entreprise de pressage ne peut garantir… On a alors contacté Sophie Gagnebin et Gaetan Stierlin (Out Of Gas) qui se spécialise de plus en plus dans la sérigraphie maison. Donc une fois qu'on avait l'artwork il n'y avait plus qu'à faire la sérigraphie pour les pochettes, acheter des disques non marqués, les sérigraphier aussi et le tour est joué ! Je pense que pour les 450 premières copies ça leur a pris 1 jour et demi pour faire ca.
Tu as vu juste, le plastique c'est des rouleaux de sacs de congélation ! C'est Sophie je crois qui a proposé ça comme alternative au pochette PVC insipide et au cellophane nul. Donc on coupait les sacs de congélation en deux puis on scellait ça avec une machine obscure qui chauffe le plastique et le fait fondre.
Bref, ce qu'il faut retenir c'est que nous sommes complètement indépendant d'une quelconque structures et que nous sommes capables de produire nos propres disques de A à Z en un temps records et surtout il n'y a pas de tirages minimum comme la plupart entreprises de pressage ou généralement il faut faire fabriquer minimum 500 pièces.
Pour les couleurs c'est juste que ça ne coûte pas plus cher avec ce système de faire plusieurs couleurs. Ca donne du cachet et le choix aux personnes qui veulent acheter le disque.
Pour l'instant Coilguns est considéré comme un side-project, est-ce qu'on peut s'attendre, vu la qualité du split, à une importance croissante du groupe ?
Jona : Ca va beaucoup dépendre du temps qu'on aura ou pas à consacrer à ce groupe. Après, en comparaison de The Ocean on est encore plus dans un marché de niche. Par conséquent je pense pas que ce groupe puisse devenir un gagne-pain contrairement à The Ocean.
Mais c'est vrai que j'aimerais bien à l'avenir pouvoir mettre de côté le terme "side-project" car finalement, ce groupe est bien plus proche de ce que je suis musicalement que quoique ce soit d'autre. Je vais donc faire tout ce que je peux pour le pousser le plus loin possible mais je saurai me satisfaire de quelques tournées de squats par année si tel est notre destinée...
Le groupe en un mot ?
AC/DC.
Existe-t-il une question que vous aimeriez que l’on vous pose ? Si oui faites-vous plaisir, écrivez-la et répondez-y !
Louis (chant) : Pas celle-là par exemple.
Jona : Désires-tu plus que tout le décès dans d'atroces souffrance de Louis Jucker ??
Réponse : OUI absolument.
Pouvez-vous évoquer pour nos lecteurs de French Metal, le meilleur et le pire souvenir concernant le groupe ?
Louis : Le meilleur : Le jour où on a rencontré Charly Lurat, notre booker. C´est un peu comme notre chat d´appartement maintenant, en plus propre.
Le pire : Devoir trouver une merde à répondre à la question précédente, celle où il fallait inventer la question.
Jona : Le meilleur : Le deuxième jour du Mastoid Tour, une bosse sur l'autoroute nous a envoyé dans la barrière de sécurité, j'ai cru que Louis allait mourir.
Le pire : De réaliser après coup qu'il n'était pas mort.
Quels sont les dernières sorties, albums, qui vous ont marqués ?
Louis : Wilco - "The Whole Love" - cette première chanson est incroyable.
Luc (batterie) : Radiohead - "King Of Limbs".
Jona : Red Fang - "Murder The Mountains".
Je vous remercie pour le temps que vous venez d'accordez à French Metal et à nos lecteurs, je vous laisse le mot de la fin...
Jona : Merci à vous peuple Français d'avoir accueilli COILGUNS avec tant d'enthousiasme !!!!
Le site officiel :
www.reverbnation.com/coilguns
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