Interview faite par mail par Grouge

Salut les moustachus ! Putain, ça fait plaisir de vous revoir mais bordel, qu'est-ce que vous avez foutu durant tout ce temps ?
Juan Brujo (chant) : En fait, on a commencé à faire des tournées ! On n’avait jamais fait de tournée ou joué plusieurs concerts jusque 2003. Donc 3 albums et aucune tournée jusque 2003. Du coup, une fois qu’on a commencé à tourner, on est devenus accros et on a commencé à tourner dès qu’on le pouvait, ce qui nous a pris du temps et nous a éloignés des enregistrements des nouvelles chansons du nouvel album. Ce n’est que vers 2008 qu’on a pensé à un nouvel album et qu’on a commencé à écrire de nouvelles chansons dès que possible.

J'ai vu que vous aviez procédé à quelques changements de setlist, vous pouvez nous en dire un peu plus là-dessus ?
On a mis quelques nouvelles chansons en live juste pour passer un peu à la vitesse supérieure. Je sais que personne n’avait entendu ces pistes auparavant mais on se disait que tôt ou tard, les gens allaient s'habituer à ces nouvelles chansons et allaient les aimer. Et c’est ce qu’il s’est passé. Les gens connaissaient ces morceaux avant la sortie du nouvel album, Pocho Aztlan. C’était bon signe pour nous.

J'ai aussi pu constater que vous étiez passés de Roadrunner Records à Nuclear Blast, comment ce changement s'est-il fait ?
Eh bien Roadrunner a comme disparu aux USA. Nuclear Blast s’est toujours intéressé à BRUJERIA, donc quand le moment est venu, c’était facile pour nous de les prendre comme nouveau label. Ils nous ont bien traités et ont fait un super boulot.

Parlons un peu de votre nouvel album, "Pocho Aztlan". Déjà, pourquoi un retour en studio ? Cela vous manquait ou bien la crise fait tellement de ravages au pays du piment que même vous aviez besoin de fric ?
Une fois qu’on a commencé à tourner, on a vraiment adoré comment les choses se sont déroulées. On prenait carrément notre pied ! Les gars des autres groupes s'éclataient avec la façon dont on tournait. On ne pensait vraiment pas refaire un nouvel album en commençant à tourner. Mais les festivals puis les salles de concert ont commencé à nous dire qu’ils avaient besoin de voir un nouvel album sur un label qui pourrait assurer la promo dessus. En gros, il fallait faire un nouvel album si on voulait continuer à tourner. C’était aux alentours de 2008. On a donc commencé à faire des chansons et finalement on a pu faire tout l’album "Pocho Aztlan" sur Nuclear Blast.



On sent clairement une putain d'évolution par rapport aux productions précédentes, votre musique se veut plus variée et plus mature. Comment vous l'expliquez ? Votre façon de composer est-elle différente ou bien vous avez juste vieilli un peu (oui, j'aime bien vous taquiner, moi qui suis né l'année de votre formation...) ?
La musique s’est modernisée. La façon avec laquelle on la faisait ne pouvait pas être la même cette fois-ci. Du coup, il y a eu des ordinateurs et du mécanisme numérique autour pour nous aider à mettre tout ça ensemble et je me suis dit pourquoi pas essayer de cette manière et on verra ce que ça donne. J’ai été impressionné par les mix et mastering finaux. Totalement différents de la façon dont nos vieux enregistrements à la sauce punky / metal avaient été faits… Très différents ! (rires)

Il y a quelques temps, j'ai découvert une nouvelle expression en anglais : "you make my pants tight". Je crois qu'on peut aisément l'utiliser pour parler de l'effet que votre musique me fait. Toutefois, j'ai été autant surpris que déçu en constatant que votre tube "Viva Presidente Trump !" n'était pas sur votre nouveau bébé. Alors, en un mot : pourquoi ?
La chanson sur Trump est sortie après que l’album soit fini et envoyé à l’impression. Cette chanson a été pensée juste pour sortir quelque chose de nouveau pour le Record Store Day (Ndlr : "Disquaire Day" en France), en Avril. On a donc eu dans l’idée d’en faire un simple single, vu que c’était trop tard pour le mettre dans l’album. Aussi, on ne voulait pas faire une chanson sur Trump qui dominerait tout l’album "Pocho Aztlan". Mais pour un single, l’idée était parfaite. Et ça s’est parfaitement vendu aussi. Nuclear Blast a fait 1000 copies en pensant que ça prendrait genre 5-6 mois à vendre, mais ça a pris 30 minutes le premier jour où les commandes étaient ouverte pour tout vendre ! C’est parti tellement vite que je n’ai même pas pu m’en procurer un. Ils ont vendu le mien ! Je n’ai jamais eu de copie ! Merde !

"Pocho Aztlan" se termine de la plus belle des manières, avec une reprise des Dead Kennedys. Vous écoutez beaucoup de punk ou c'est juste cette chanson qui à vos yeux résonnait à merveille à la sauce mexicaine ?
Les Dead Kennedys ont été un de mes groupes préférés pendant des années. Ils sont une des raisons pour lesquelles BRUJERIA a pu exister. On voulait juste une chanson qui parle des gouverneurs californiens et direct je savais qu'une reprise de "California Über Alles" serait la chanson parfaite pour illustrer notre idée. Bien sûr, nous avons dû la changer en espagnol pour pouvoir la reproduire, mais on y est parvenus.



J'ai cru comprendre que vous étiez toujours autant engagés au niveau politique. En quelques lignes, qu'est-ce que vous pensez de l'actualité de chez vous et d'ailleurs (voire, soyons fous, chez ces connards de Français) ?
En ce moment, le point le plus important d’un point de vue politique, c’est Donald Trump qui est devenu Président. WTF ? Ça va être la politique la plus scandaleuse d’ici peu. Totalement dingue.

Vous avez déjà quelques grosses dates de prévues en Europe ? Avec de jolis noms à nous annoncer ?
Ouais, on a des dates qui arrivent en Europe. Quelques-unes en Espagne en Décembre, et peut-être plus en Avril 2017. On doit voir qui nous suit d’ici peu.

En général, lorsque je réalise l'interview d'un groupe, je leur souhaite qu'ils connaissent (enfin) un succès énorme. Vu que cela est chose faite pour vous depuis bien longtemps, qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter ?
Pourquoi pas des lives carrément fous ? Ça serait cool pour tout le monde si c’est le cas.

En tout cas, je vous remercie d'avoir pris le temps de répondre à ces questions, je vous laisse le mot de la fin, et surtout... "VIVA ZAPATA, VIVA CHIAPAS, VIVA MEXICO, VIVA LA REVOLUCION" !
T’as juste dit ce que je voulais dire ! (rires) Je vois que tu apprends l’espagnol en écoutant nos albums. On se voit en live amigos, n'essayez pas de nous copier et on se voit tous bientôt !


Le site officiel : www.brujeria.com