Interview faite par mail par Byclown

Salut les garçons. Je suis heureux pour une fois de faire une interview dans la langue de Molière pour une fois, d’autant plus qu’il s’agit de votre première interview pour le webzine et que vous venez de sortir votre premier album "The Unexpected Way Of Things". J’ai évidemment pas mal de questions à vous poser et je me réjouis d’être sur un webzine non limité en caractères pour vos réponses ! Première chose, avant toute chose d’ailleurs, merci de vous présenter et de présenter le groupe.
Hello ! On s’appelle Nicolas, Florian, Clément, Robin et Maxime. On est BRANSON HOLLIS, un groupe de post-hardcore presque parisien.

Comment est né le groupe, sous l’impulsion de qui ? Quel était le line-up de l’époque ?
Nicolas (chant / guitare) : En 2008, à la suite de l’éclatement de deux formations antécédentes, nous nous sommes retrouvés, avec une dizaine d’amis, à faire de la musique de façon ponctuelle et sans se poser de questions. Nous faisions des reprises et avions une certaine liberté d’action tant le nombre de musiciens était conséquent (2 batteurs, 2 saxo, plusieurs guitaristes, bassistes, chanteurs, chœurs et joueurs de différents instruments qui traînaient) bref, beaucoup de choses étaient possibles, et ce fut un bon entrainement ! A la fin de l’année 2008, l’envie de monter un projet sérieux a été plus forte que tout pour certains d’entre nous. Tout s’est fait naturellement, certains avaient leurs études ou tout simplement d’autres projets, et puis personne ne s’est posé aucune question, tout s’est fait de façon évidente, et vous connaissez aujourd’hui les protagonistes. Bien qu’à l’époque, nous ne connaissions pas Florian. A ce moment-là (début 2009), le line-up était donc Maxime, Nicolas, Robin et Clément. Florian nous a rejoints 2 ans et quelques mois plus tard.
Clément (batterie) : On avait donc d’abord fait 2 groupes différents avec Nicolas et Maxime (nous sommes tous les 3 des amis de longue date). On a rencontré Robin par des connaissances communes et on a eu envie de jouer ensemble. Le courant est bien passé et on avait tous les quatre l’envie de créer un vrai projet. Voilà comment tout a débuté. Après la démo et l’EP on avait envie d’avoir plus de possibilités pour la composition. Je connaissais Flo depuis quelques temps déjà et je lui ai proposé de nous rejoindre.

Pourquoi avoir choisi ce nom de groupe et qui a eu cette idée ?
Nicolas : Ces derniers temps je travaille beaucoup sur le dualisme dans l’écriture et donc dans les textes de BRANSON HOLLIS. Une dualité que j’ai installé dès le départ dans ce projet en proposant ce nom. Je me souviens me trouver seul à l’étranger et être frappé, à la lecture d’un roman, par deux personnages qui m’ont littéralement craché une puissante symbolique dualiste en pleine gueule. L’un n’a rien à voir avec l’autre, l’un n’est rien sans l’autre, du moins, il n’est pas le même. L’indissociabilité. Mais la machine que constitue ces deux gens réunis est tout à fait incroyable et pleine de sens. Et le fait, certainement, que je sois seul dans un endroit inconnu à ce moment-là m’a permis d’être plus réceptif à cette interaction magnifique. Au final, il n’y a rien d’autre que des rencontres qui permettent la création. Qui la rendent possible. Qui nourrissent un intérêt pour les choses. L’interaction, quelle qu’elle soit. Voilà aussi pourquoi les voyages, plus que la routine, rendent plus sensible et réceptif aux choses. On se ""re sensibilise" en voyageant. C’est aussi cette symbolique du renouveau et du caractère absolument incontrôlable de la contingence, de la mécanique du hasard - que certains appellent destin ou karma et qui régit implacablement nos vies - que j’ai choisi d’illustrer en choisissant ce nom.

Quels sont vos goûts musicaux et les influences musicales du groupe ?
Flo (clavier) : On a tous des goûts et références variées, je sais qu’en ce moment je suis plus dans le hardcore (Gaza, Trash Talk, Deafheaven…) quand d’autres sont sur du hip-hop ou de l’electro. L’important c’est qu’on se retrouve sur certains groupes comme Deftones, Thrice ou Underoath qui définissent dans les grandes lignes ce que peut être BRANSON HOLLIS.
Clément : Je suis sur le dernier Kid Cudi, Fever Ray et Brutality Will Prevail en ce moment. Et je bloque encore sur "Koi No Yokan" (Deftones) et "All We Love We Leave Behind" (Converge).

Parlons du groupe en lui-même ! J’ai eu l’occasion de vous voir en live au Bring The Noise à Paris, il y a 3 ans je crois. Votre groupe dégage une forte énergie sur scène bien que, pour ça, vous n’ayez pas besoin de vous tordre dans tous les sens. Votre travail à trois voix est des plus intéressants, parlez-moi un peu de ça ! Qui a eu l’idée de faire un groupe à trois chanteurs aux voix différentes ? Cette idée est venue dès le début ou petit à petit ?
Nicolas : Pour commencer, merci beaucoup pour ces quelques compliments.On peut dire que les trois voix sont venues de façon naturelle. On considère les voix comme des instruments, d’un point de vue mélodique du moins, et lorsque l’on a commencé à travailler sur le projet, il nous a paru opportun de travailler avec la palette dont nous disposions. Nous savions dans tous les cas à quel point nous étions travailleurs et prêts à tout pour faire du bon travail. Le travail des voix s’est donc fait assez naturellement, mais de façon rigoureuse, chacun sachant ses lacunes, et se fixant ainsi précisément les axes de travail pour s’améliorer et aller au bout de cet objectif de liberté d’action presque totale, lorsqu’il s’agit de choix de ligne ou de type de voix.

Comment avez-vous l’habitude de travailler dans le groupe ? Qui fait quoi ? N’importe quel membre peut ramener un morceau entier ou des bribes de chansons au studio ou chaque personne a un travail bien délimité ? Qui écrit les textes d’ailleurs ?
Nicolas : Du point de vue de l’instrumental et des lignes de chant, tout se fait au local. On aime travailler tous ensemble. Parfois l’un d’entre nous arrive avec des idées, on lui laisse alors le temps nécessaire pour aller au bout de cette idée, puis on embraye tous ensemble.
Clément : Au final on n’a pas vraiment de règles à proprement parler. C’est au feeling et à l’envie, sur le moment. On peut aussi suivre un thème prédéfini mais ça reste instinctif.
Nicolas : Dans tous les cas, le tout se mijote au local. A l’exception des paroles que j’écris en intégralité, une fois que l’instrumental et les lignes de chant sont posées, ou presque.



Quels sont les thèmes que vous abordez dans vos chansons, et de quoi vous inspirez vous pour les écrire ?
Nicolas : Pour "Diving Suits Drying" et "Dyad", j’étais beaucoup plus sur un mode abstrait. Je transformais des impressions, des réflexions, des analyses en histoires porteuses de messages ou de morales ou simplement de "mise en lumière" propres à ces réflexions. J’ai ensuite appris à transmettre des choses plus personnelles, même si je fonctionne toujours bien souvent sur un mode de double sens et de dualité en général.Pour l’album, j’ai eu besoin de partir environ un mois à l’étranger pour faire le point sur la direction que prendraient ces 12 titres et pour simplement aller chercher, que ce soit au fond de moi ou à des milliers de kilomètres, ces petits éléments, ces petites prises de départ qui te permettent d’explorer davantage et d’aller plus loin dans l’écriture. J’ai besoin de ça. Fuir un moment ce que je connais le mieux pour aller vivre autre chose et me retrouver finalement. Et trouver les autres au passage. Ce qui a aussi changé par rapport à "Dyad" et "DSD", c’est le fait que je sollicite le reste du groupe. J’ai tenu à prendre de l’histoire de certains des membres. C’est pourquoi quelques titres évoquent l’histoire de certains d’entre eux, une partie d’eux-mêmes ou une émotion, un vécu qui leurs sont propres. Pour le reste, la plupart sont autant de récits souvent dualistes tournés en histoires singulières mais ils évoquent tous des vécus, des ressentis qui me sont personnels, mais toujours dans une direction qui respecte le contexte et les grandes lignes de l’album, que je fixe dès le départ.

Parlons à présent de "The Unexpected Way Of Things" ! Que de chemin parcouru depuis 3 ans et votre premier EP qui, si ma mémoire est bonne, avait attiré les oreilles de la FNAC pour leur sélection. Combien de temps avez-vous mis pour composer cet album ?
Flo : On ne s’est pas vraiment donné de limite de temps pour composer. Par exemple, il a fallu personnellement que je trouve ma place dans le groupe, pour ajouter des samples et les percussions. On se retrouvait juste au local, avec certes l’intention d’avoir un album prêt à un moment ou un autre, mais avant tout avec l’envie de faire de bons morceaux. Quand on s’est sentis en bonne voie et plus ou moins prêts, on a eu la chance de pouvoir booker le studio et forcément ça nous a mis une pression (nécessaire) pour finir le boulot.
Nicolas : On adore travailler avec des deadlines !

Et combien de temps pour l’enregistrement ? D’ailleurs où avez-vous enregistré cette galette ?
Flo : On a eu la chance de pouvoir travailler avec Matt Goldman et Matt McClellan, aux Glow In The Dark Studios, Atlanta, GA, USA. C’était un peu le Top 1 sur notre liste et on a pu prendre un mois là-bas pour enregistrer l’album.
Clément : …et visiter la ville !! Sa gastronomie, ses monuments, ses strip clubs…

Peut-on s’attendre à voir un second clip ?
Nico : Un second clip, on y pense oui mais pour l’instant rien n’est fait !

Parlez-moi un peu de la tournée, ou du moins, des dates qui vont venir soutenir la sortie de l’album.
Flo : Admiral’s Arms a eu la gentillesse de nous inviter sur sa tournée d’adieu et en plus avec The Prestige, deux groupes qu’on estime beaucoup, et en plus ça correspondait avec la sortie de l’album, donc c’était parfait. Super ambiance partout, beaucoup d’émotions aussi surtout à Paris pour la dernière des AA à domicile. A part ça, l’album est sorti un peu tard pour les festivals, mais on va se rattraper à la rentrée, promis.

A part la promo de l’album et les concerts, quels vont être les autres occupations de votre groupe pour 2013/2014 ? Etes-vous déjà en train de composer le second album ?
Nicolas : Le second album, c’est un peu tôt pour le composer, même si on y pense beaucoup. Une chose est sûre, on a encore pas mal de chemin à faire avec ce premier jet. Du coup de la route, un max de route dès la fin de l’été.
Clément : On veut d’abord jouer notre premier album au maximum ! On réfléchit aussi au second album mais c’est parce que l’on adore les phases de composition. C’est notre moyen d’expression. On a besoin de ça.

Pour qui aimeriez-vous faire la première partie ?
Flo : Il y a tellement de groupes avec qui on voudrait jouer, autant sur le plan humain qu’artistique… Rejouer avec les Prestige déjà, ensuite Norma Jean pour le featuring, Letlive parce que j’adore ce qu’ils font, et quitte à rêver jusqu’au bout : Deftones et Thrice (on n’est jamais à l’abri d’une reformation exclusive).

Une dernière chose à dire pour conclure cette interview ?
Merci à French metal pour l’intérêt, merci à vous tous qui nous soutenez. On se voit vite !


Le site officiel : www.bransonhollis.com