Interview faite par mail par Petebull

Tout d'abord bonjour Crass, comment est l'ambiance dans le groupe à la suite des départs de Thomas et Boozy ?
Crass (chant) : Très très bonne, nos deux nouveaux arrivant se sont déjà intégrés et travaillent d'arrache pied sur le nouvel album en compagnie de Olivier et Deck qui composent comme des dingues, 12 morceaux sont prêts...

Peux-tu nous présenter Max, le nouveau batteur de Boost ?
Il y a 2 nouveaux membres à présent, vous êtes les premiers à le savoir...Ce sont Max, qui vient de Lille et joue également dans Koreduga, un jeune batteur très sérieux, motivé et qui s'amuse beaucoup dans BOOST je crois, et Stephan Pawlak, que les ravers du sud et de l'est connaissent sous le nom de DJ Gaeron, un DJ / Sampler / Programmateur hors pairs pleins d'idées et de talent avec qui dans le passé nous avions déjà eu l'occasion de tourner puisqu'il a été guitariste dans plusieures formations brutales, dont Crusher sur une tournée...Nous le connaissons très bien avec Deck (notre bassiste) et nous savons qu'il est l'homme de la situation...Inventif et motivé.

Que peux-tu nous dire du nouvel album qui se prépare ?
Qu'il devrait surprendre par sa maturité j'espère..même si le groupe sous cette formaton est très jeune encore, je crois vraiment que BOOST a désormais un son et un style qui devrait être reconnaissable, que l'on aime ou pas, ce sera indiscutable...Nos nouveaux morceaux sont bien plus aérés, plus mûrs, plus instinctifs aussi, nous cherchons la mélodie à tout prix, même si parfois elle se doit d'être violente ou agressive nous essayons d'utiliser de l'émotion dans chaque break ou refrain, nos compos paraissent plus agressives alors que nous avons ralenti parfois le tempo...Le fait d'avoir un nouveau line up nous oblige aussi à nous connaitre donc à nous ouvrir plus à l'autre, les échanges sont encore très sains car nous devons tous faire des efforts, aussi bien musicalement qu'humainement et c'est je crois ce qui rend l'expérience BOOST à nouveau belle et intéressante...La motivation et l'envie de s'amuser ensemble se lit à nouveau sur les visages en répet et c'est très agréable.

Suite à ce changement de line-up, allez-vous tirer un trait sur les anciennes compos ou allez-vous les retravailler pour la scène ?
Nous avons décidé de garder certains titres qui sont pour nous incontournables car l'effet sur le public et le groupe en live est à chaque fois un moment de bonheur intense, "Paria", "Dominate" sont d'ores et déjà épargnés, nous n'avons pas encore vraiment choisi les deux autres "rescapés" de la première vie du groupe...Nos efforts et notre temps sont axés sur le futur, nous sommes avant tout concentré sur la création de notre nouveau set et du prochain album que sur les vieux morceaux, que Max à appris en 15 jours en arrivant...

Il est plutôt rare de vous voir en concert dans le "Sud", avez-vous prévu pour votre prochaine tournée de remédier à cela ?
Nous venons non seulement de changer de line up mais aussi de structure, nous avons un nouveau manager, un nouveau tour manager et ils savent combien nous aimons tourner et jouer live, nous ne faisons pas de la musique uniquement pour faire des albums qui sont pour nous le moyen de créer une "vitrine" de ce que nous faisons, BOOST est un groupe de scène avant tout et pas de studio, même si nous prenons le studio très au sérieux...

A ce stade de la carrière de Boost, pouvez-vous aujourd'hui vivre de votre musique ou êtes-vous contraints d'avoir des activités parallèles ?
Pratiquement tout le monde est intermittent dans BOOST mais souvent comme technicien et non comme musicien, j'ai une activité professionnelle autre que la musique qui me permet de gagner ma vie. Vivre de la musique pour un groupe de rock ou de metal relève du coup de bol en France...Chaque musicien rêve d'être reconnu pour son art, la reconnaissance passe-t-elle par l'argent je ne sais pas, je sais juste que tous les musiciens que je connais galèrent et que les fins de mois sont très difficiles, certains même vendent pas mal de disques pourtant, la passion ne paye pas toujours malheureusement... le kiffe n'est-il pas le meilleur des salaires?

Quels sont les groupes qui vous ont marqués, influencés, et tout simplement que vous écoutez en ce moment ?
Nous avons chacuns des goûts différents et au niveau style, notre groupe a désormais 2 générations en son sein : celle des "vieux", anciens grand fans de brutal et de hardcore oldschool et celle de la nouvelle génération, influencée par Rage Against The Machine ou Korn, c'est assez fun lorsque nous parlons musique ensemble, ça vaut le détour parfois, eh eh eh....La cohabitation se passe pourtant à merveille et chacun fait découvrir à l'autre ses disques de chevets, interressant...



Es-tu en train de vivre avec Boost ta meilleure expérience au niveau artistique et peut-être aussi au niveau humain ?
Au niveau artistique oui, sans aucun doute ...Au niveau humain c'est différent de ce que j'avais connu avec Crusher, totalement différent même mais très cool aussi...Crusher était plus proche d'une famille ou d'un gang que du groupe, alors que BOOST est un groupe de potes kiffant jouer ensemble, Crusher m'a appris ce que je mets en pratique dans BOOST : que faire de la musique devait être un amusement, pas uniquement un exutoire pour survivre et exister....

Toi qui est, on peut le dire, un "vieux briscard", quel regard portes-tu sur la scène metal Française depuis une dizaine d'années ? Le "Nord" était, il y a encore peu, le berceau du metal Français. A ce sujet que penses-tu de la montée de la scène du "Sud" avec des groupes comme Dagoba, Eyeless, Eths ou encore Sidilarsen ?
Je suis très impressionné par le sérieux des jeunes groupes, ils sont tous très pros, très rapidement, les premiers albums sonnent comme des troisièmes ou quatrièmes albums direct et ils comprennent bien plus vite comment trouver un son ou une méthode de travail sérieuse, ce n'était pas le cas avec les groupes punk ou hardcore fin 80, c'est très impressionnant car nous devons faire jouer notre expérience de la scène et du studio pour lutter devant tant de concurence, les vieilles ficelles fonctionnent encore heureusement (rires)...L'arrivée du numérique dans le home studio a aussi donné l'occasion à tout le monde de produire ses propres maquettes chez soit, c'est cool et productif en étant abordable......

T'ayant découvert au début des années 90 alors que tu étais dans Crusher, quels souvenirs gardes-tu de cette époque et es-tu resté en contact avec les autres ?
J'ai gardé de très bons contacts avec Pascal le guitariste et Raph le bassiste, c'est tout... Crusher m'a sauvé la vie et m'a ouvert les yeux sur plein de choses que j'ignorais, je serai reconnaissant envers les membres de ce groupe à jamais, un souvenir très fort d'amitié extrême et de famille ultra soudée, avec un crew de dingues, inoubliable et beau...

En dehors de la musique, quels sont les domaines artistiques qui t'attirent ou te passionnent ?
J'aime beaucoup lire, le tatouage, la philosophie chinoise, les rituels tribals, toutes les formes d'art m'attirent en fait, j'aime la création dans son ensemble...

Merci de m'avoir si gentiment accordé cette interview, peut-être quelques mots pour conclure ?
Merci d'être encore là après la mauvaise passe que nous venons de passer, nous n'oublions pas que vous étiez les premiers à parler de nous dans votre webzine, merci pour ce que vous faites et pour le temps et l'énergie que vous donnez aux groupes Français,

Peace,

Pour BOOST, Crass.


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