Interview faite par mail par Matthieu
Daniel "Død" Olaisen, guitariste et fondateur du groupe norvégien Blood Red Throne, a
répondu à mes questions concernant leur dixième album, "Imperial Congregation".
Bonjour et tout d’abord, merci de m’accorder de ton temps ! Pourrais-tu vous présenter, le
groupe Blood Red Throne et toi, sans utiliser l’étiquette “death metal” ?
Daniel "Død" Olaisen (guitare) : Santé ! Je suis Daniel, je viens de Norvège. J’ai sorti 25
albums studio avec mes différents groupes, et BLOOD RED THRONE est mon groupe principal
depuis 23 ans. J’ai également joué dans Satyricon dans les années 90. BLOOD RED THRONE
est groovy, brutal, c’est du metal puissant. Nous avons dix albums de sortis, et on tourne à
travers le monde depuis des années.
D’où vient le nom Blood Red Throne ?
Ce sont d’anciennes paroles écrites par Tchort au début des années 90. Je ne
pense pas qu’il les ait déjà utilisées dans son groupe, Green Carnation, et quand nous
avons voulu démarrer un groupe de death metal, il a suggéré le nom. Nous on s’appelle
juste BRT entre nous ! (rires)
Votre dixième album, "Imperial Congregation" est sur le point de sortir, comment vous vous
sentez à ce sujet ?
C’est une étape importante. 10 albums et jusque-là c'est l’album le mieux écrit qu’on
ait fait. Nous avons tout intensifié. L’écriture, le jeu, la production. Nous avons vraiment hâte
de le sortir sur le plus gros label de metal au monde !
Comment s’est passé le processus de composition ?
J’ai écrit la plupart de la musique. Toutes les guitares et la basse, et certaines
parties vocales ont été enregistrées dans mon home studio. Freddy (Freddy Bolsø, batteur
du groupe) s’est occupé de la batterie dans différents studios. Nous ne répétons pas.
J’enregistre les morceaux dès que je les fais. Certains des morceaux d’"Imperial
Congregation" ont été écrits il y a trois ans. J’aide également Meathook (Ivan "Meathook"
Gujic, guitariste) à mettre tout en ordre. Gunner (Stian “Gunner” Gundersen, bassiste)
ajoute sa basse et Bolt (Yngve "Bolt" Christiansen, chanteur) apporte les paroles. Nous
travaillons ensemble les lignes de chant. Donc en fait, tout le monde fait ses parties. On ne
travaille simplement pas ensemble en local de répétition. (rires)
Quelle est l’histoire de cet album ?
Le point principal était d’améliorer la production, mais également d’écrire les
meilleurs putain de riffs et de morceaux. Nous voulions que cet album soit quelque chose de
spécial, et qu’il laisse une marque spéciale dans l’univers du death metal. Beaucoup de fans
considèrent "Altered Genesis", notre album de 2005, comme le meilleur. Il est temps pour "Imperial
Congregation" de prendre la relève !
Vous avez collaboré pour la première fois avec Marcelo Vasco pour l’artwork, comment
est-ce que ça s’est passé ? Est-ce que vous l’avez guidé ?
Nuclear Blast nous l’a simplement recommandé, vu qu’ils ont déjà travaillé avec lui.
Il a été l’un des mecs les plus cool, et il a presque immédiatement compris mes idées. Je lui
ai expliqué mes idées, le titre de l’album et ce dont traitent les paroles, et après quelques
croquis il a fait un super boulot. Nous voulions une pochette old school. Je pense qu’il fait
une bonne impression de ce que nous faisons.
Sur l’album, il y a des titres très directs comme "We All Bleed" et "6-7", mais également des
morceaux plus complexes comme "Zarathustra", comment atteignez-vous un tel équilibre dans
vos riffs ?
On ne fait pas de riffs super rapides ou super techniques. On joue des riffs
méchants. "Zarathustra" ce n’est rien d’autre. C’est juste une composition plus longue. Bien
sûr certains riffs de l’album sont un peu plus difficiles à jouer, mais on se concentre
uniquement sur ce qui sonne bien. Les leads sont également assez doux aussi cette fois.
Très mélodieux mais pas mielleux.
D’où vient votre inspiration ? A propos des riffs, des paroles et même des concepts.
Je suppose que je suis juste un mec créatif. J’écris des riffs pour quatre groupes. La
musique fait partie de moi depuis que je suis un petit enfant. Les riffs ne sont jamais un
problème. Le vrai art c’est de les mettre ensemble de manière géniale. Bolt tire son
inspiration de ce monde foutu et de son point de vue sur comment les gens sont contrôlés
par les autres. Je suppose que tout le groupe est inspiré par les progrès que nous avons
faits en tant que groupe. Prochaine étape, la conquête du monde !
Au début de l’année dernière, le monde a été mis en pause par la crise du Covid-19,
comment avez-vous géré la situation en tant que groupe ? Est-ce que la crise a eu un effet
sur l’album ?
Il ne nous a pas affectés concernant le processus d’écriture et d’enregistrement.
Cependant, nous avions beaucoup de super festivals et concerts de prévus. Heureusement
la plupart sont reportés. Nous avons eu une réunion de groupe pour faire un clip vidéo.
Autrement, certains d’entre nous ne se sont pas vus depuis presque deux ans ! De toute
façon le monde va s’ouvrir à nouveau et nous allons passer un tas de temps ensemble dans
le futur.
Est-ce que vous avez des plans pour la sortie de l’album, ou même après ?
Il y a eu trois singles de sortis avec des lyric vidéos. La prochaine étape c’est le clip
vidéo, puis le reste de l’album. Nous avons également sorti des playthroughs de basse,
guitare et batterie. Nous venons juste de signer avec une grosse agence de
booking, et nous attendons simplement que le monde rouvre et on pourra tourner à fond !
Que signifie le death metal pour toi ?
C’est le meilleur genre de metal qui existe, et une grande passion pour moi. J’ai
découvert ce style en 1991 et je ne m’en suis jamais lassé. Il n’y a rien de plus cool que les
grandes sorties de death metal dans les années 90 ! C’est simplement la version ultime du
metal pour moi.
Te souviens-tu de la première fois où tu as joué d’un instrument ? Quand et comment est-ce
que ça s’est passé ?
Bien sûr que je m’en souviens. Mon meilleur ami de l’époque était très doué à la
guitare, et j’ai également voulu essayé. Mes grand-parents avaient une guitare acoustique,
alors je l’ai empruntée et j’ai joué à fond. C’était vers 1990. Quelques mois après j’ai eu ma
première guitare électrique ainsi qu’un ampli, et j’ai aligné mes premiers riffs. C’était sympa,
mais rien d’extraordinaire. J’ai continué de beaucoup m’entraîner, mais pour une quelconque
raison je n’ai jamais fait en sorte de démarrer ou rejoindre un groupe. Donc, c’est totalement
fou, mais mon premier groupe était Satyricon, que j’ai rejoint en 1996 et j’ai été leur
guitariste live pendant trois ans. Mon premier concert cependant, c’était le Dynamo Festival
en 1997, devant 10 000 fans. Un début plutôt sympa. (rires)
Vous avez ou avez tous eu au moins un autre projet à côté de Blood Red Throne, est-ce
que c’est simple de faire avec le planning de chacun ?
Ce n’est pas un problème. Tout le monde considère BLOOD RED THRONE comme son
projet principal et nous voulons tous faire en sorte que ce groupe soit le plus gros possible.
La plupart d’entre nous a un travail flexible, et ce n’est jamais un problème de tourner. Nous
avons également un batteur de remplacement au cas où Freddy ne pourrait pas jouer. Rien
ne peut nous arrêter !
Comment gérez vous le départ des membres ? Est-ce que c’est simple de choisir de
nouveaux musiciens ?
Je n’aime pas ça, mais combien de groupes conservent leur line-up d’origine
pendant toute leur carrière ? En vérité, Bolt et Meathook sont dans le groupe depuis plus
longtemps que tous les autres… à part moi. Cependant, ce line-up est bon et je suis certain
qu’il tiendra encore de nombreuses années. Je dois admettre que j’étais un peu sceptique
lorsque Meathook nous a recommandé ce mec bassiste de dix-huit ans qui habitait dans
notre ville, mais après une rapide rencontre il n’y avait plus aucun doute. Gunner est le
bassiste parfait pour BLOOD RED THRONE !
Qu’est-ce que tu aimes dans ta musique que tu ne retrouves pas dans la musique d’autres
groupes ?
J’aime les riffs groovy, les leads mélodieux et la batterie directe. Je suis certain que
d’autres groupes font pareil, mais pas aussi bien que nous, muhahahaha !
Quelle est ta meilleure et ta pire expérience en tant que musicien ?
Il y a eu plein d’épisodes évidemment, mais la croisière 70’000 Tons Of Metal était
le voyage ultime. C’est tout simplement irréel. Une putain de croisière avec des milliers de
metalheads fous. J’ai adoré. Le pire truc qui me vient à l’esprit, c’est quand on a tourné avec
Suffocation et que je me suis méchamment frappé le visage contre le sol. Mon oeil était
gonflé et il était très moche. Le concert était génial, diraient certains, mais j’ai mis cette
capuche pour me cacher le visage. Je suis sûr que je ressemblais à tout sauf à un mec qui
fait du death metal. (rires)
Est-ce que tu as déjà entendu parler de la scène metal française ? Quels groupes français
connais et aimes-tu ?
Je ne suis pas très au courant de la scène française, mais tout le monde connaît
évidemment Gojira. Un bon groupe. Je connais également Trepalium qui sont bons. Je
parle un peu avec leur guitariste. Jouer en France me manque. Je pense que nous devrions
revenir au Hellfest.
Et si je te demandais de comparer la musique de Blood Red Throne avec un plat ? Lequel
choisirais-tu et pourquoi ?
Un triple cheeseburger de 500 grammes avec beaucoup de bacon. Juteux et addictif
comme notre musique.
Est-ce qu’il y a des musiciens ou groupes avec qui tu souhaiterais collaborer ?
Ce serait super d’avoir Jeff Loomis pour un solo !
Dernière question : avec quels groupes aimerais-tu tourner ? Je te laisse créer une tournée
avec Blood Red Throne en ouverture et trois autres groupes !
BRT, Aeon, Decapitated et Cannibal Corpse !
C’était ma dernière question, merci beaucoup à la fois pour le temps que tu m’as accordé et
pour ta musique, je te laisse les mots de la fin !
Soutenez le death metal de qualité. Soutenez BLOOD RED THRONE. Nous allons
visiter chaque putain de pays de la planète et jouer pour vous. Death metal sur le monde !
Le site officiel :
www.facebook.com/bloodredthroneofficial
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