Interview faite par Gretscheuse lors de leur passage à Sains-en-Gohelle.

Salut Black Bomb Ä ! Pouvez-vous pour commencer me raconter ce qu’il s’est passé pour vous depuis l’interview réalisée par Pete en 2004 ?
Arno (chant) & Etienne (basse) : On a tourné pour le DVD fin 2004 qui est sorti en Septembre 2005. Ensuite, en Février 2005, on est parti jouer en Allemagne, Autriche et Suisse. Après, il y a eu la tournée Disorder Tour avec Tagada Jones et L’Esprit Du Clan en Octobre / Novembre 2005. Après la tournée, on est parti faire quelques dates en Italie. Après, on s’est enfermé pour composer de Novembre 2005 à Février 2006. On a voulu s’arrêter pour composer, on a pas tourné, juste fait deux ou trois dates. On a commencé à enregistrer l’album vers Mars. On a fait les prises basse / batterie au studio Midi Live, à Paris (anciens studio Vogue). Après, on a enregistré les guitares au LB Lab, puis les voix au MDB studio, annexe du LB Lab, avec Stéphane Buriez, avec qui ça s’est très bien passé même si c’est un gros con ; en même temps, on est tous le con de quelqu’un (rires). Après l’enregistrement, on a fait quelques festivals l’été, dont Dour. L’album est sorti le 24 Octobre 2006. On a fait une tournée promo d’une quinzaine de dates. Donc depuis Février 2007, on est sur la route. On s’est un peu arrêté cet été, mais là on reprend. On a beaucoup de dates en France, mais aussi en Belgique, Allemagne et Suisse, qui sont en préparation.

"One Sound Bite To React" est sorti il y a presque un an. Quelles sont les retombées que avez pu avoir en général, que ce soit sur le plan médiatique ou du public ?
Etienne : Tout le monde nous dit qu’il est nul à chier (rires). Non c’est plutôt bien. On continue notre petit bonhomme de chemin. Si on refait des dates, c’est que ça marche. Donc quand on arrêtera les concerts, c’est que ça marchera plus.

D’ailleurs, nous pouvons également le retrouver en Allemagne depuis Mars 2007. Pourquoi avoir décidé de s’exporter là-bas ?
Etienne : En Allemagne, c’est un label indie donc c’est pas le même impact qu’en France.
Arno : On chante en anglais donc c’est plus facile.
Etienne : Et le label a surtout eu un coup de cœur pour nous, il aimait bien ce qu’on faisait.

Comment les allemands perçoivent-ils votre musique ?
Etienne : Très bien. Mais on recommence tout à zéro là-bas. On a fait des dates devant quarante personnes mais aussi devant trois cents. Tu vois qu’ils ont une culture rock contrairement à ici. Ils viennent sans forcément connaitre, c’est plus plaisant. En France, on est un peu arriérés j’ai l’impression avec la variété etc...

Avez-vous comme projet de vous exporter davantage ?
Etienne : On aimerait bien mais c’est pas si facile que ça.
Arno : Le prochain objectif, c’est l’île de Pâques ! Non, c’est l’Europe surtout.
Scalp (guitare) : A ton avis, pourquoi les Ricains viennent ici ? C’est que ça marche mieux en Europe, alors autant rester ici.

Nous pouvons remarquer que vous avez changé de label. A quoi cela est-il du ?
Etienne : Bah parce qu’on avait des optiques différentes.
Arno : Chacun peut prendre des chemins différents. On a rencontré des gens intéressés par nous. On avait des aspirations différentes.

Comment se passe la collaboration avec votre nouveau label ?
Etienne : Très bien, mais avec Enragé, on était en contrat d’artiste. On voulait produire le dernier album nous-même donc c’est aussi un peu pour ça qu’on est parti.

Vous avez tourné un clip pour votre reprise de Midnight Oil, "Beds Are Burning". Comment s’est déroulé le tournage ?
Etienne : C’était nul à chier (rires).
Arno : On s’est paumé au fin fond de l’Australie.
Snake (guitare) : En fait, on a tourné ça à Arcachon, à côté de la dune du Pyla, à côté du camping de la plage. Comme ça coûtait cher l’Australie et qu’on voulait se retrouver dans ce genre d’ambiance, on est venu ici.
Etienne : Ca a duré deux jours, on s’est bien marrés, il y avait une bonne ambiance.



En fait, pourquoi avoir décidé de faire cette reprise ?
Etienne : C’est un morceau qu’on jouait en live depuis deux ans. On se retrouve tous dans ce morceau. Mais on voulait pas tomber dans le cliché de reprendre un truc metal.
Arno : Même si à la base c’était destiné aux aborigènes, on trouve que c’est applicable encore aujourd’hui.
Etienne : Et on a longuement hésité à le mettre sur l’album. Mais pas mal de gens nous ont dit : "ouais ça serait mortel que vous le mettiez !". Alors on l’a mis. Contrairement à ce que les gens pensent, on a pas fait ça pour gagner plus de pognon. On touche rien, on l’a pas composé. On prend beaucoup de plaisir à la jouer.

Sinon, comment s’est passée l’intégration d’Etienne depuis le départ de Mario ?
Etienne : Moi ? Très mal ça se voit, non ? Non, très bien ! C’était dur au début vu que j’avais arrêté la musique. Très bien vu que je suis encore là aujourd’hui. J’ai dû me mettre dans le bain direct avec toutes les dates qu’on a eu.

Vous êtes actuellement en tournée. Comment se passe-t-elle ?
Etienne : Bah ouais ça se passe bien. Il y a toujours autant de gens au rendez-vous. A part qu’un jour sur deux y’a baston générale (rires).

Le public est-il toujours autant accueillant ?
Arno : Ouais grave ! On est toujours bien accueillis.
Etienne : A part à Clermont Ferrand, c’était bizarre, le public était froid. Il était pas aussi chaleureux que d’habitude.

Quels sont les endroits où vous préférez jouer ?
Etienne : Dans l’Est. A Mulhouse, Strasbourg, ça cartonne bien. Il y a toujours une ambiance très très chaude. Et puis la dernière date à Montpellier était énorme !

Demain, vous jouez au Raimesfest. Ne l’apréhendez-vous pas trop en raison de l’affiche qui sonne plutôt metal symphonique ?
Etienne : Ca fait trois ans qu’ils s’ouvrent au metal. L’année dernière, ils ont invité Dagoba, et ça avait bien marché. Et cette année, ils voulaient tenter avec nous. On est un peu les ovnis du fest car on fait du bruit.

Quel bilan pouvez-vous tirer de douze années de formation ?
Etienne : Beau bilan. Regarde en France, il y a pas beaucoup de groupes avec tant d’années d’existence !
Arno : J’ai jamais cru il y a quinze ans que ça continuerait encore aujourd’hui.
Scalp : En France de toute façon, il y a trois groupes : Lofo, Mass et nous.
Arno : On est fier de ce parcours, mais c’est pas de la fierté mal placée. On est heureux d’avoir fait ce parcours. On se la raconte pas pour autant. Mais c’est vraiment mortel d’être arrivé jusque là. C’est cool.
Etienne : C’est cool de voir des têtes qui sont là depuis le début ! Et des nouvelles, c’est cool aussi.

L’interview se termine. Merci à vous. Je vous laisse le mot de la fin.
Etienne : C’est le truc où tu sais jamais quoi dire (rires).
Arno : C’est pas le mot de la fin mais le mot de rien (rires).
Scalp : On sera encore là dans douze ans espérons !
Etienne : A dans douze ans ! On sera vieux, à part moi (rires).
Arno : Allez aux concerts, c’est important.


Le site officiel : www.blackbomba.com