Interview faite par mail par Murderworks

Salut les gens ! Vous sortez votre troisième album "Nera" qui affiche une évolution assez marquée par rapport aux deux précédents. Or ce nouvel album a été financé par le biais du crowdfunding, vous n'aviez pas peur que certains soient surpris par cette nouvelle évolution ? Vous avez fait entendre certains morceaux en avant-première pour donner une idée ?
Sydney (batterie) : Eh ouais, salut ! Oui il y a eu une certaine évolution dans le groupe. Effectivement c'est ce crowdfunding qui a permis à "Nera" de voir le jour dans les meilleures conditions. Mais nous n'avions aucunement peur de décevoir. On est confiant dans ce qu'on fait : quand on décide de sortir l'album c'est qu'on est allé au bout de nos idées à ce moment T. les goûts et les couleurs ça ne se discute pas. Il y avait cependant quelques extraits de pré-productions dans notre vidéo promotionnelle sur la page du CF. Je ne crois pas avoir eu vent d'un contributeur insatisfait de cet album. C'est que tout va bien. J'ose y croire !

D'ailleurs "Barton's Odyssey" était sorti chez Apathia Records qui a malheureusement cessé ses activités, du coup est-ce que le crowdfunding découle de là ou l'idée vous travaillait déjà depuis un moment ?
L'idée ne nous même pas traversé l'esprit avant de s'apercevoir qu'on aurait pas les fonds requis pour faire cet album comme on l'entendait, à savoir : monter d'une marche. Ceci n'a donc aucun lien avec Apathia Records.

Je vois que l'album sort chez Metal East Productions, est-ce que c'est pour la distribution ou la signature a eu lieu après le crowdfunding ? Et du coup est-ce que vous avez déjà décidé de la méthode que vous voulez suivre pour la suite ?
Oui cette signature a eu lieu après le crowdfunding mais, là également, il n'y a pas de lien entre notre signature et le CF. Pour cet album on a décidé d'avoir un label simplement pour la distribution physique. On teste des choses, on verra pour la suite quand ce sera le moment.

Il y a eu quelques changements de line-up depuis le précédent album, est-ce que ce sont ces derniers qui ont amené une nouvelle orientation avec le sang frais ou c'est la volonté d'aller vers cette direction qui a amené les changements de line-up ?
Eh bien les deux, mon capitaine ! On avait des envies de changement et ce nouveau line-up a permis de les effectuer. Bien sûr, il y a quelques cerises qui se sont ajoutées sur le gâteau pendant l'arrangement et qui sont évidemment dues à l'arrivée des deux Julien (guitare et chant) et de notre changement de vision, j'oserais même dire notre nouvelle ouverture musicale. Allez, je vais surtout parler pour moi sur ce point précis. J'étais un peu con et fermé y'a quelques années. Et aujourd'hui je suis... moins fermé (rires). Mais c'est un virage qui s'amorce seulement. On va angler un peu plus le virage sur le prochain album. Sans compter que l'on a l'EP acoustique "Hybris" qui sort à la fin de l'année 2022 et qui est une grande nouveauté pour nous. Premier exercice du genre. Ca risque d'être déroutant pour pas mal de gens, mais tu vois, on s'en fout. Y'a autant d'avis que de gens donc on fait ce qu'on juge bon et chacun fait sa tambouille avec ça.



Qu'est-ce qui a amené ce changement de style ? Est-ce que le morceau inédit "The Upwelling Part III" était une façon d'annoncer la couleur ? Parce que la progression entre les deux me semble fluide et logique. En tout cas on reconnaît encore sans problème la patte Atlantis Chronicles.
Figure-toi que "Upwelling Pt III" était le premier morceau de "Barton's Odyssey" à avoir été composé. On a choisi de ne pas l'inclure parce qu'on voulait une vraie unité sur cet album, donc des morceaux tous composés dans un laps de temps court. Ce qui te fait sentir cette douce transition c'est surtout la voix de Julien, je pense. C'est le premier morceau sur lequel il a pu enregistrer.

On sent clairement l'envie d'aller vers quelque chose de plus direct, de plus accrocheur. Pour autant ce nouveau visage vous rend moins facilement classable et vous donne une personnalité encore plus marquée. Est-ce le fameux cap du troisième album dont tout le monde parle depuis toujours ? Même si les deux premiers albums étaient excellents, "Nera" donne presque l'impression que vous étiez encore en train de tâtonner et que cette fois vous avez trouvé votre voie. Vous le voyez comme ça aussi ?
On tâtonne toute sa vie. Un artiste qui ne tâtonne pas finira forcément par tourner en rond. Effectivement, on a envie d'aller vers quelque chose de plus accrocheur, ce qui ne veut pas dire simpliste pour autant. Tant que ce groupe est en vie il évoluera à chaque album. On n'est pas au bout de nos expérimentations.

Est-ce que la sale période que l'on vient de passer avec toutes ces annulations et tous ces confinements vous ont à un moment fait douter ? Avez-vous ne serait-ce qu'à un moment pensé à retarder le travail sur l'album, à changer votre façon de faire ?
Le Covid ne nous a fait pas douter sur notre envie de faire de la musique. Je pense que c'est le reste de la vie d'adulte qui fait douter surtout. Du coup, oui, la vie nous a fait perdre pas mal de temps sur l'écriture de cet album. On a pas encore réussi à changer notre façon de faire mais cet album nous a enseigné de bonnes choses et il est prévu que pour le prochain nous changions de méthode de composition. A savoir, en tout premier lieu, inclure les lignes mélodiques du chant dans la composition musicale, pas après.

On voit un changement de style pour la pochette et l'artwork en général, qui s'en est occupé cette fois ? C'est une fois de plus très classe et montre que vous voulez créer un univers autour de votre musique. Je suppose que c'est la même personne qui a réalisé les pochettes des singles ?
Changer de style graphique et de logo étaient des conséquences logiques de l'évolution musicale du groupe. L'idée était d'aller vers quelque de plus épuré et direct, sans pour autant flinguer l'onirisme et la poésie. C'est une jeune artiste russe, Valery Konovalova, trouvé au hasard de nos recherches sur ArtStation, qui s'est chargée de la cover. C'est une vraie peinture à l'aquarelle, remise en beauté par "Duts", un ami graphiste de longue date (je dis "ami" mais on l'aime pas beaucoup pour être tout à fait honnête... Ca reste entre nous, hein ?). Valery a réalisé plusieurs autres peintures pour habiller le livret de l'album qu'on a pu réutiliser pour créer les pochettes des singles.



Comme précédemment et avec un artwork pareil les amateurs de vinyle doivent attendre une version sous ce format de pied ferme, c'est prévu voire même possible (entre les coûts de pressage et les pénuries de certaines matières...) ?
Il est prévu depuis super longtemps mais tu fais bien de le souligner, les délais à cause des pénuries de matières sont monstres ! Ca fait 8/10 mois qu'on attend les vinyles et ils arrivent, normalement, dans quelques jours. Enfin ! Excitation maximale pour cet objet sur lequel on a mis le paquet.

Une fois de plus la production et le son sont de très bonne qualité, vous avez réussi à travailler comme vous le vouliez malgré la pandémie ? Pas de difficulté à se réunir en studio par exemple ?
Même tableau, pour la production on a mis toutes les chances de notre côté. On voulait un gros son bien chaud, bien organique. Pari réussi grâce à Lucas D'Angelo qui s'est occupé des prises batteries, des reamps guitares et basse et du mix. Pierrick Noel s'est occupé du mastering. Production Française label rouge avec des ingés son élevés en plein air. Concernant l'enregistrement ça a surtout été difficile pour les prises voix qu'on a dû repousser encore et encore à cause de la pandémie... On a terminé les prises voix presque en même temps que le mix ! C'était interminable.

Est-ce qu'on peut s'attendre à vous voir en live prochainement avec les concerts qui reprennent ? Du coup avez-vous pensé à la façon dont vous alliez alterner les anciens et les nouveaux morceaux ?
On a commencé la tournée de l'album le 1er Avril à Bordeaux, puis le 2 à Pau et le 16 aux Cuizines à Chelles pour notre release party. C'était le feu. L'accueil sur cet album est, pour le moment, complètement dingue. On n'a pas encore reçu de petites lingeries sur scène mais si ça continue comme ça, on va y arriver. C'est vraiment notre seul objectif avec ce groupe, tu t'en doutes bien... On avait pas joué depuis Août 2019 et je peux te dire que ça fait vraiment plaisir de voir que le public suit plus que jamais le groupe. Je croise tout ce que je peux pour qu'on vive que des dates comme celles-ci sur toute la tournée. Donc évidemment on a reconstruit entièrement le set live en mélangeant des titres de nos trois albums mais principalement de "Nera". Le set live a été rodé en résidence et on a bossé un lightshow qui en impose un peu. On est vraiment à deux doigts de rendre Rammstein jaloux là. La suite c'est : master class à la MAI de Nancy le 20 Mai, suivi du Jurassic Fest le 21 Mai, après on se voit à la rentrée le 17 Septembre pour le Mennecy Fest, le 24 pour le Napalm Fest et le 1er Octobre pour le Lunatiques Fest. Pour cette année 2022 c'est encore bien compliqué, entre les dates et festivals bouclés depuis 1 ou 2 ans à cause des nombreux reports, sans compter qu'il y a encore beaucoup d'annulations cette année. Si j'étais assez vieux je pourrais dire que c'était mieux avant. Mais c'est forcement faux parce qu'avant, y'avait pas "Nera".

Merci d'avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions, si vous avez quelque chose à ajouter vous avez carte blanche !
Merci à toi, merci à tous les gens qui suivent le projet depuis des années, merci aux nouveaux arrivants et à très vite en concert.


Le site officiel : www.facebook.com/atlantischronicles