Interview faite par mail par Humphrey

Bonjour Akin, c’est un grand plaisir de vous retrouver avec ce nouvel album, un album mature et riche.
Julien (guitare) : Ca fait plaisir à entendre !

Tout d’abord peux-tu nous présenter le groupe, ses membres et son histoire, pour ceux qui ne vous connaissent pas ?
Le groupe s'est formé en 1998. Nous étions une bande de potes qui partageaient la même passion pour la musique et nous avons en quelque sorte appris ensemble à maîtriser nos instruments respectifs (guitares, basse, batterie, flûte, claviers) sur des reprises de groupes comme Anathema, Moonspell, Edge Of Sanity ou encore Yearning. On a ensuite commencé à travailler nos propres morceaux et nous sommes mis dans ce cadre en quête d'une voix "claire" (les voix étant jusqu'alors assurées par notre flûtiste Philippe, qui officiait dans un registre plutôt "death"). C'est ainsi que nous avons sollicité Adeline, qui nous avait tapé dans l'œil à l'occasion d'un concert étudiant.
Après deux démos nous avons pu signer un deal avec Sacral Productions, qui nous a permis d'enregistrer notre premier album, "Verse" (2001), puis un EP (Forecast, 2003). Ces deux disques ont reçu un très bon accueil dans la presse Française et étrangère et nous on nous a sollicités pour faire la première partie de quelques grands noms entre 2002 et 2004 (Within Temptation, Dark Tranquillity, Epica, The Old Dead Tree…). On a depuis connu une longue traversée du désert (vies professionnelles et personnelles difficilement conciliables avec l'investissement que représente un groupe) mais nous avons réussi à refaire surface en 2011, 10 ans après "Verse", avec ce nouvel album dont nous sommes très fiers.

La composition du groupe a quelque peu évolué, peux-tu nous présenter Akin 2011 ?
Effectivement il y a eu des départs et des arrivées dans le groupe entre 2004 et 2010. Nous nous étions notamment séparés d'Adeline après "Forecast" et nous avions intégré dans l'effectif un nouveau batteur et une nouvelle chanteuse. La difficulté de concilier les vies personnelles et professionnelles des uns et des autres avec AKIN a fait que nous avons décidé d'enregistrer un nouvel et dernier album afin de "boucler la boucle" en quelque sorte, pour pouvoir tourner sereinement la page "Akin". C'est pour cela que l'album s'appelle "The Way Things End" d'ailleurs. Dans ce cadre, il nous a semblé cohérent et sympa de solliciter également les anciens membres du groupe (Romain, notre premier batteur, et Adeline), de l'eau ayant coulé sous les ponts entre temps.
L'enregistrement de l'album a été très long et un peu fastidieux, Adeline et Romain ont finalement largement plus contribué à l'album qu'initialement prévu, et à l'arrivée le line-up pour ce nouvel album est exactement le même que le line up originel ! Autour du "noyau dur" gravitent un percussionniste, qui nous a accompagné plusieurs fois en live, et une multi-instrumentiste (violon, alto, violoncelle, viole indienne…), Elodie, que nous allons intégrer dans l'effectif pour la suite. En effet, l'enregistrement de ce nouvel album nous a carrément reboostés, et nous pensons finalement continuer l'aventure commencée il y a plus de 10 ans maintenant.

Vous avez intégré un quatuor à cordes. Peux-tu nous dire comment est née l’idée et comment cela s’est-il mis en place lors du processus de composition ?
Pour ce nouvel album nous avions le souhait de sonner un peu plus "organique", un peu plus "brut", loin des guitares hyper compressées que l'on entend trop souvent à notre goût, nos compos lorgnant de plus en plus vers un rock progressif à la Anathema / The Porcupine Tree. Nous avions par ailleurs des idées d'arrangement que nous trouvions très bonnes et il nous semblait dommage de les matérialiser par des lignes de synthétiseur ou du MIDI. Nous avons donc décidé de démarcher quelques quatuors à cordes susceptibles de "donner vie" à ces arrangements. Et là on a eu un sacré coup de bol, puisqu'on est tombé tout de suite sur François Montmayeur, professeur au CNSMD de Lyon et musicien professionnel à l'Opera de Lyon, qui est également fan de rock et qui a été séduit par notre projet. Il a réécrit nos arrangements, sollicité ses meilleurs étudiants, et enregistré tout ça dans son studio personnel avec un grand professionnalisme. Nous sommes plus que ravis du résultat !

Ce nouvel album possède des structures complexes qui ont dû nécessiter un gros travail de mise en place du groupe. Peux-tu nous expliquer comment sont nées ces nouvelles compositions ?
Les morceaux qui composent "The Way Things End" ont quasiment tous été écrits entre 2004 et 2007, mais leur structure a beaucoup évolué par la suite. Il s'est passé tellement de temps avant que nous ne parvenions à les enregistrer (la faute aux différentes contraintes professionnelles et personnelles que j'ai déjà évoquées, mais également à plusieurs crashes de disques durs !) que nous avons eu le temps d'en travailler les structures en détails et avec du recul. Il est certain que si tout s'était déroulé comme prévu, nous aurions enregistré l'album beaucoup plus tôt mais il aurait été beaucoup moins bon ! Je ne regrette donc pas du tout les retards accumulés tout au long de ces dernières années.



Et comment vous les avez travaillées et mises en place ?
Pour être honnête nous n'avons pas mis les pieds dans un local de répète depuis plus de 5 ans. On ne peut pas. Certains vivent à Paris, les autres vivent à Lyon, certains travaillent le week-end, les autres en semaine, on a des enfants… bref, c'est compliqué. Depuis 2005 on travaille donc occasionnellement, en binôme ou en trinôme, directement sur PC (avec Cubase). Et on s'enregistre, on fait des expérimentations jusqu'à trouver la formule qui nous convient.

Les influences sur cet album sont riches et variées, peux-tu nous citer vos influences ?
Pour le coup on écoute vraiment tous des trucs assez différents. Ca va du metal très conventionnel à la pop et au jazz en passant par le rock progressif. Les artistes qui font l'unanimité dans le groupe et dont je pense que l'on perçoit les influences dans nos morceaux sont Anathema, The Porcupine Tree, Opeth, Sting et les Beatles.

Une distribution de "The Way Things End" est-elle prévue ?
Nous sommes pour le moment en pourparlers avec trois labels dans ce cadre, mais il n'est pas certain que cela débouche sur un deal. La situation a beaucoup évolué en 10 ans, et nous ne sommes pas certains de nous retrouver dans le système actuel (pour les petits groupes comme nous, s'entend - évidemment pour les gros groupes c'est différent). Pour le moment l'album est disponible auprès du groupe via notre page bandcamp (http://akin69.bandcamp.com), il sera prochainement référencé chez EMP et vraisemblablement chez Adipocere, et il sera également disponible sous peu sur différentes plateformes web, mais pour le reste (grands réseaux de distribution et disquaires indépendants), on verra.

L’absence d’Akin a duré un certain temps, peux-tu nous dire ce qui s’est passé ces dernières années pour le groupe et pour vous ?
Cette longue absence s'explique par les quelques changements de line-up et les crashes de disques durs successifs que j'ai évoqués d'une part, et par l'incompatibilité d'une implication sérieuses dans la vie d'un groupe avec des vies personnelles et professionnelles de ses membres déjà très remplies d'autre part. Tu t'en doutes, on ne vit pas de la musique, on ne peut donc pas consacrer à AKIN autant de temps qu'on le souhaiterait, mais comme on a voulu malgré tout bien faire les choses, ça nous a pris plusieurs années…

Va-t-on vous voir sur scène prochainement ?
Ce n'est pas impossible. On y réfléchit pour la rentrée, on verra si c'est jouable malgré les contraintes que j'ai déjà évoquées. Il est certain que c'est un passage obligé pour promouvoir notre nouvel album, et comme nous en sommes très contents nous allons tâcher de faire le nécessaire, d'autant qu'on se dit qu'on va peut-être nous proposer des bons plans comme pour "Verse", et on ne voudrait pas avoir à décliner de super opportunités si elles se présentent !

Si oui, serez-vous accompagnés du quatuor sur scène ou est-ce juste pour le studio ?
Le quatuor à cordes, c'est juste pour le studio. C'est déjà assez compliqué pour nous sans ! Mais comme je te l'ai dit, nous allons intégrer Elodie dans le groupe, notamment dans l'optique du live : les différents instruments à cordes qu'elle maîtrise seront un atout sérieux sur scène.

Merci pour cette interview, au plaisir de vous croiser sur scène.
Merci à toi !


Le site officiel : www.facebook.com/akinrockband