Interview faite par mail par Arch Gros Barbare

Agnosys, groupe Français au talent impressionnant, et ne doit pas passer inaperçu dans toutes ces sorties.. Le nouvel album "Alterations" est composé de chansons typées death metal mais avec autant de subtilités dans la technique et dans la créativité, que l'on pourrait trouver dans la poésie Française. Alors afin de ne pas vous faire rater cette petite pépite ça se passe par ici...

Bonjour à vous, alors je suis étonnamment surpris, parce que je découvre Agnosys avec "Alterations" et je suis totalement passé à côté de "Equilibrium" sorti en 2004. Il est donc de bon ton de faire un petit récapitulatif du chemin parcouru depuis votre formation en 2001, des changements de line-up notamment chanteur et bassiste si je ne m'abuse, des hauts , des bas, des gens avec qui vous avez bossé, pour en arriver jusqu'à aujourd'hui la sortie de votre album "Alterations", avant de parler de cet album lui même, si vous le voulez bien...

Steph (guitare) : On va la faire rapide : le groupe s'est formé en 2001, avec comme esprit de jouer un mélange des différents types de metal qui nous plaisaient. On a d'abord sorti une démo rehearsal en 2002, puis un EP "Equilibrium" en 2004, qui a été désignée démo du trimestre dans Metallian. C'est à partir de là que le groupe a trouvé son propre style et que certaines compos présentes sur "Alterations" sont nées. Le bassiste puis le chanteur de l'époque ont ensuite souhaité partir vers d'autres horizons, Nico et Syl les ont alors remplacés pour compléter le line-up qui a enregistré l'album. Voilà tout !

Bon, ceci étant dit, "Alterations" sort sous la bannière de Great Dane Records, au départ vous aviez prévu certainement de vous débrouiller plus ou moins seuls pour démarcher ultérieurement un label qui ait envie de vous prendre sous son aile... Qu'est-ce qui vous lie avec Great Dane, quelle proportion d'investissement avez-vous injecté dans votre album et quelles sont les propositions et assurances de services qui vous ont été garanties par ce label dont j'apprécie particulièrement le catalogue soit dit en passant ?
Ced (guitare) : Notre contrat avec Great Dane est un contrat de distribution, comme cela se fait pour la plupart des premiers albums. Nous avons donc enregistré l'album entièrement à nos frais, puis démarché les labels avec l'album entièrement finalisé (album + artwork). Le label prend à sa charge les frais de pressage et s'occupe de la distribution et de la promo de l'album, mais n'a aucun droit sur l'œuvre en tant que telle. C'est un très bon label Français, animé par des mecs qui se bougent pour défendre leurs groupes, et notre collaboration se passe très bien. C'est sûr qu'on ne rentrera pas dans nos frais avec les ventes de l'album, mais ça n'a jamais été le but...

Un label peut sembler important dans le sens où il prend en charge certaines choses, mais ce qui peut justifier maintenant des signatures, c'est que les groupes cherchent aussi et surtout à se faire distribuer le plus loin possible. Quelle est la portée de votre future distribution, est-ce que vous mêmes avez fait les démarches tant en matière de distrib, mais aussi de promo simple, à savoir l'envoi de CD, de lien en streaming (il faut bien qu'internet serve à quelque chose à un moment donné) à des labels, distro, et zines outre atlantique et mer Méditerranée...  ? Mais je pense que si, car il me semble avoir bien vu une chro pour le zine Speed Of Light de Slovaquie non ? Comment votre album a pu aller jusque là-bas ?
Ced : Effectivement, le label se charge du plus gros de la promo, mais on met la main à la pâte aussi. Nous sommes distribués en Europe via Season Of Mist et même dans le monde entier via Multi-Waves. La promo se fait donc sur tous les fronts ! Nous avions aussi discuté avec plusieurs labels Européens avant de signer chez Great Dane. Pour l'anecdote c'est le label qui a envoyé le CD à Speed Of Light, mais l'album sera chroniqué sur bon nombre de webzines Européens d'ici quelques semaines !

Pour parler de votre artwork et plus précisément de la pochette, indépendamment du fait que j'apprécie beaucoup le coup de crayon de Jocelyn Prouff me rappelant certains décors à la manière du héros de Jean Van Hamme et Philippe Francq : "Largo Winch", il serait intéressant de savoir qui est cet artiste et de quelle manière vous l'avez connu pour faire appel à lui pour la réalisation de votre pochette ?
Ced : Joss est un graphiste qui commence à faire son trou en France, pour avoir notamment travaillé avec VS-Webzine et Akin. C'est Nico, notre ex-chanteur, qui nous l'a présenté car ils avaient travaillé ensemble sur son projet Freyrdaam. On a beaucoup aimé son approche très organique, Joss est un dessinateur avant tout, et pas un maniaque de Photoshop, et c'est ça qu'on cherchait.

Ca reste assez personnel comme travail visuel, on a l'impression que son créateur aime bien mixer l'environnement réel et le dessin ou le graphisme, comme on peut en voir l'insertion de la photo de groupe en fin de booklet sur un fond qui, bien qu'il soit réel fait factice avec la retouche...
Ced : C'est pourtant une photo tout ce qu'il y a de plus réelle ! Elle a juste été intégrée au fond utilisé dans le le booklet, mais elle est garantie sans trucage. Juste peaufinée aux couleurs de l'album...

Toujours pour parler du travail de cette pochette, on découvre en y regardant de plus près que ce bloc de civilisation, regroupe en fait toutes sortes d'édifices de toutes époques et toutes cultures, et donc en fait les constructions de l'humanité. Et l'altération qu'il peut y avoir est le reflet destructeur qu'on observe en opposé. En tous les cas c'est ce que j'ai pu en comprendre comme sens. Au final qu'est-ce que Agnosys veut montrer en mettant en avant ce dessin ? Quelle est la portée de "Alterations" ? Est-ce qu'il y a un fil conducteur parmi vos huit titres ?
Ced : Bien vu ! En fait on a donné carte blanche à Joss pour concevoir la pochette à partir des thèmes des paroles et du titre de l'album. Les textes tournent autour des projets de l'humanité, de la situation de l'homme dans son environnement, de l'orgueil et de la vacuité qui transpire dans les réalisations humaines... Joss a pensé à illustrer le tout via des monuments qui symbolisent les grandes civilisations, et on a adoré cette idée. On a ensuite travaillé sur le concept ensemble, et c'est comme ça qu'est né le visuel symétrique, avec les monuments détruits en reflet.

En opposition avec les nombreuses et incalculables pochettes qui sortent aujourd'hui ultra saupoudrées de Photoshop, on s'aperçoit qu'il y a un petit retour à la pochette dessin et non informatisée. Alors est-ce que tu peux m'expliquer votre propre choix vis-à-vis de ça, et surtout ce que tu penses dans son ensemble de ce genre de boulot ? Est-ce qu'une pochette réalisée par un graphiste informatique ne te semble plus assez proche de votre musique, alors que pourtant celle de "Equilibrium" était peut-être plus dans cet esprit là ?
Ced : C'est intéressant car on a eu exactement la même réflexion en travaillant sur l'artwork ! On avait beaucoup aimé le travail de B-Lial sur "Equilibrium", mais on voulait essayer autre chose. Joss a cette particularité de travailler beaucoup sur papier, de dessiner lui-même pour ne faire que les finitions en numérique. Les tâches de sang sur la pochette, c'est vraiment de l'encre versée sur la feuille, pas un effet Photoshop... Je crois que les gens commencent à saturer de ces visuels surchargés d'effets, de couches successives en surimpression (toujours dans les mêmes couleurs...), et c'est notre cas. On a fini par se dire qu'on voulait sortir du tout numérique. Avec le recul, j'adore cette pochette, je la trouve originale et réussie. Même si ça paraît paradoxal, je la trouve même plus bien moderne qu'un visuel numérique, même bien fait !



Tu vois, même si musicalement, techniquement, j'ai sincèrement beaucoup apprécié "Alterations", et sans être spécialiste de quoi que ce soit, juste un auditeur de base, j'ai trouvé que la production manquait de clarté, qu'il y avait un effet peut-être d'étouffement dans l'ensemble, que ça manquait un peu de boost. Alors loin de moi l'idée de critiquer quoi que ce soit , mais plus de donner un avis d'auditeur sans prétention, de quelle manière vous avez réalisé cet album, enregistrement, mixage et mastering ? J'ai vu que ça s'était passé au Hybreed Studio ? Est-ce que vous partagez cet avis subjectif ou au contraire vous pouvez me donner multitudes d'arguments qui pourrait contrer cette impression ?
Syl (basse) : Le choix du Hybreed studio présentait plusieurs avantages : la proximité géographique et, évidemment, le fait d'avoir déjà bossé avec Andrew. Ca nous a permis d'enregistrer dans un certain confort, on a notamment pu finir pas mal de sessions à plus de 3 heures du mat'. Après, peut-être que le son n'est pas tout à fait au niveau des studios Fredman, par exemple mais nous, on le trouve tout à fait correct, surtout pour un premier album d'un groupe Français. Peut-être que pour la prochaine fois, on franchira le pas et qu'on se retrouvera dans un studio plus prestigieux, avec l'expérience accumulée auprès d'Andrew.

La découverte de votre album, s'est faite de surprises en surprises, tellement la musique est progressive en elle-même. Et chacun y trouvera ses propres références, mais personnellement j'y vois du Arcturus, du Pestilence, du Supuration, du Emperor. C'est intéressant d'écrire une musique extrême qui arrive à relier le death metal technique au black / death en passant par le death mélo et même le thrash. C'est preuve de grand éclectisme dans votre manière de composer, où aucune limite ne semble fixée. Alors je ne sais pas qui pose les bases d'une chanson au départ, et qui vient l'enrichir, mais on a l'impression que malgré le côté extrême vous laissez une grande place à la mélodie, car sur chaque chanson, il y a obligatoirement un passage terriblement mélodique qui accroche instantanément… C'est une chose sur laquelle il vous semble nécessaire de mettre le doigt sur la mélodie, comparés à certains groupes très techniques mais qui peuvent en devenir incompréhensibles tellement c'est complexe ?
Syl : Tout le monde compose dans le groupe. A chaque fois, un membre arrive avec un morceau plus ou moins finalisé, et les derniers ajustements sont réalisés ensemble. Tous les groupes que tu as cité font partiz des influences du groupe et on en retrouve plus ou moins des éléments dans la manière de composer. C'est sûr qu'on apprécie les groupes qui arrivent à mélanger le côté extrême et les parties plus mélodiques. Mais on ne cherche pas à développer l'un ou l'autre de ces aspects. Les idées sont venues naturellement lorsque l'on a composé l'album.

Indépendamment de la qualité des instrumentistes, l'autre atout indéniable c'est la travail vocal de Nicolas, j'ai été subjugué par ses modulations de voix tant claires que gutturales. En effet ces modulations m'ont rappelé les voix de Philippe Courtois, celle des vieux Septic Flesh et à pas mal d'autres aussi. Je suppose que le travail vocal a du prendre pas mal de temps au cours de l'enregistrement non ? Vous aviez bien calculé ensemble tel ou tel type de voix à poser sur les passages des morceaux en fonction de leur violence ou pas, ou Nicolas a eu tout le plaisir de poser ses vocaux à sa guise ?
Ced : L’enregistrement des voix a été très serein car tout avait été préparé, et Nico avait une idée très précise de toutes ses parties. Et comme en plus il est doué, il a enregistré le tout rapidement ! Pour les arrangements, en fait on a fait la même chose pour la voix que pour tous les instruments : celui qui compose donne des idées générales, ensuite Nico proposait ses lignes et on travaillait le tout ensemble. On affinait ensuite selon les avis de chacun.

Pour continuer sur le chant, on a pu apprendre récemment que vous aviez justement changé de chanteur, Rash Roberts (ex-Horresco Referens et pour l'anecdote conjoint de Nina Roberts) étant venu en remplacement. Alors forcément les questionnements s'imposent :
Pourquoi un tel départ après une sortie de l'album plutôt récente ? Est-ce que vous êtes malgré tout restés en bons termes avec Nico ? Vous avez recherché longtemps le remplaçant, comment vous en êtes venus à faire appel à Rash ? Son timbre de voix collera-t-il au travail réalisé par Nico ?

Ced : Ah oui ça en fait des questions ! Alors, pour faire dans l’ordre... Nico a décidé de quitter le groupe pour se tourner vers du chant moins extrême et arrêter le death. C’est un choix artistique de sa part, il n’était plus motivé par ce qu’on faisait ensemble, mais il a quand même tenu à aller au bout de la démarche et à enregistrer l’album. On ne peut que respecter sa décision et on est en très bons termes… Concernant Rash, j’ai eu la chance de lire qu’il cherchait un nouveau groupe alors qu’on cherchait notre remplaçant. Je connaissais son travail avec Horresco Referens et j’étais sûr qu’il ferait un bon chanteur pour AGNOSYS. Il se trouve qu’il a beaucoup aimé l’album, on a ensuite fait quelques essais et c’était réglé ! Evidemment, quand tu remplaces quelqu’un, surtout au chant, le but n’est pas de cloner tout ce qui existe, mais t’apporter ta griffe personnelle. Donc on a laissé Rash digérer les titres, et les interpréter à sa façon s’il souhaitait faire des modifications. Le principal est que ça soit personnel, qu’il s’approprie totalement les titres.

On croirait que c'est fini mais non : Mais aussi, avec les concerts pour la promo, ça risque d'être chaud pour Rash de bien peaufiner d'une part les vocaux mais aussi les paroles, parce qu' on sait bien que c'est toujours plus difficile d'apprendre les paroles des autres que les siennes non ?
Tu connais mal Rash ! Ça ne posera aucun problème !

C'est vrai qu'en fait il est dur de vous enfermer dans une vague précise, ce qui en soit est certainement un atout pour vous, mais la longueur de vos chansons adaptées évidemment au fait que votre style est totalement progressif dans son approche extrême, ne vous semble-t-elle pas un obstacle parfois pour la prestation live ? Parce que les huit morceaux de l'album font tout de même quasiment une heure...
Steph : Notre style est clairement ancré dans la complexité des structures et l’imbrication de riffs inspirés de styles de metal très différents. Je ne pense pas que ce soit un obstacle à des prestations live de qualité parce que c’est notre marque de fabrique et tout fan de metal technique, brutal ou progressif trouvera de quoi headbanguer en venant à nos concerts ! Et pourquoi pas un circle pit sur nos passages d’inspiration power / hardcore !

"Le Lac" est sans doute la chanson qui est un peu à part dans l'album, parce que c'est un titre dont les paroles sont en Français, qui en plus se rapproche vraiment des ambiances de Misanthrope, grâce au chant de Nico, mais aux guitares aussi. Pourquoi celui-ci et non pas un autre et quel contraste vous vouliez donner avec ce titre par rapport aux autres, en l'amenant de cette manière ? Qu'est-ce que le texte d'Alphonse de Lamartine vous évoquent pour avoir voulu le mettre en musique, c'est un auteur qui vous interpelle ?
Syl : C’est Nico qui a composé la base du morceau, avant qu’il ne passe à la moulinette collective, avec l’idée de faire un morceau à la fois lourd, doom et mélodique. L’idée était ensuite d’y apposer un poème, qui était au départ "To Time" de Lord Byron. Au moment de la composition de ce titre, nous évoquions également la possibilité de faire un, voire des titres en Français, Nico ayant la volonté d’utiliser notre langue. Nous avons finalement décidé d’utiliser "Le Lac", dont le texte colle bien à l’esprit du morceau.

Pour poursuivre sur l'écriture Française, si Lamartine a suscité en vous un intérêt, il peut-être probable que certains d'entre vous pour ne pas dire tous ont une culture lettrée, notamment sur la littérature du XVII, XVIII ou XIXe, qu'en est-il ?
Syl : Le seul vrai littéraire du groupe, c’est Nico, ce qui va plutôt bien pour un chanteur. Pour Lamartine, on est quand même resté sur un classique de la poésie romantique Française… que je connais plutôt au départ grâce à mes origines géographique commune avec ce bon vieil Alphonse.



Agnosys, comme vous le dites vous mêmes, vient du grec. C'est une culture qui vous attire ? Parce que votre dernier titre "Tantalos" qui est aussi le plus long de l'album en guise de clôture, avec plus de huit minutes, est carrément tiré de la mythologie, si celui-ci fait bien référence au mythe de Tantale qui au delà d'avoir dérobé l'ambroisie est peut-être à l'origine de l'anthropophagie. Est-ce que c'est autour de ce sujet que votre morceau de clôture a été pensé ?
Ced : Les mythologies sont forcément une (large !) source d’inspiration, parmi beaucoup d’autres. Le dernier titre évoque comme tu dis la vie et le supplice de Tantale lié à sa condamnation divine. C’est aussi une façon de conclure l’album sur un résumé des thèmes évoqués, l’orgueil, la vacuité de la condition humaine et les souffrances qui en découlent. C’est un mythe qui a une symbolique très forte.

Je le remarque de plus en plus souvent, mais plus on avance dans le temps et moins les groupes remercient de personnes, d'assos, de zines, ou saluent d'autres groupes, ce qui se faisait tellement dans les 90's, avec une longueur sans fin. Vous ne dérogez donc pas à cette nouvelle règle... Qu'est ce qui explique cet état de fait ? Très peu de personnes ont aidé Agnosys depuis ses débuts ? Vous avez l'air d'être proche de Diktat aussi non ?
Ced : Je ne pense pas que le groupe ait été plus ou moins aidé que d’autres, de toute façon quand tu démarres, il ne faut pas attendre à ce qu’on te prenne par la main... On a choisi de mentionner les gens avec qui on a vraiment travaillé, qu’on connaît bien, et pas une liste à rallonge de tous les groupes qu’on aime bien ou qui pourraient avoir eu un semblant d’influences… D’où le nom de Diktat, dont Jérémie le gratteux s’est bien bougé pour organiser le Metal Circus fest avec Metalmaniakk, une autre asso avec qui on a eu l’occasion et le plaisir de bosser.

On peut acheter votre album directement par votre MySpace, 10 euros et 2 euros de port, ça reste largement raisonnable quand on voit le prix que certains pratiquent pour leur premier album. Est-ce que le prix pratiqué vous permet de rentrer dans vos frais à partir d'un certain seuil de vente ? Parce que c'est toujours bon d'être matérialiste et que les gens se rendent compte tout de même combien ça peut couter de réaliser un album avec un minimum d'esprit professionnel, à ce jour vous en êtes à combien questions frais ?
Ced : Comme je te disais plus tôt, on a ni l’ambition ni le but de rentrer dans nos frais avec cet album. C’est dur de donner un chiffre global du budget, mais entre l’enregistrement, le mix, et l’artwork, il faut compter environ 5000€, sans compter le pressage pris en charge par le label. Sachant qu’on récupère très peu sur les ventes, ce n’est pas ça qui va rembourser l’investissement. Le but, c’est de se faire connaître pour la suite, de faire un maximum de dates, et de se donner les moyens de se faire plaisir en faisant un travail de qualité.

Il est indéniable que vous avez mis beaucoup de vous dans cet album, que c'est un produit avec des finitions impeccables que nous avons sur "Alterations", mais est-ce que vous allez un peu le défendre sur scène, parce que je n'ai pas eu l'occasion de vous voir quelques dates par ci par là, me trompé-je ?
Syl : L’idée est bien sûr de faire le plus de concerts possibles pour défendre notre album et parce qu’être sur scène, c’est le pied. Mais avec les ajustements de line-up on a pris un peu de retard. Après l’été, on va être près à s’y mettre vraiment. D’ailleurs, si toi ou les lecteurs de French Metal ont des bons plans concerts on est preneur !!!

Avant de nous quitter, j'aurai une dernière question, sur la chanson "Le Vrai Bonheur" de l'album de Profunade Libidines, on retrouve Ego en guest vocal, et même si son départ est récent, est-il possible d'en savoir plus ou pas, sur cette rencontre et cette participation ?
Syl : Dur de répondre sans Nico sous la main. Il a sans doute voulu montrer son côté littéraire une fois de plus en participant à des projets avec des noms en latin.

D'ailleurs au vu de ce genre de projet, est-ce que les membres de Agnosys se sentent attirés vers une créativité musicale qui pourrait les éloigner d'Agnosys ou tout au moins leur prendre du temps dans d'autres groupes ou création plus ou moins solo ?
Syl : Entre AGNOSYS, le boulot et les autres activités qu’on a à côté, ça laisse plus trop de temps pour monter des projets musicaux parallèles et s’y investir vraiment. Mais aucune porte n’est fermée, et on pourrait très bien se retrouver avec d’autres projets aussi bien metal que dans d’autres styles.

Allez, "Alterations" rime avec inspiration et congratulations, termes qui synthétisent ce premier album, mais cela rime aussi avec conclusion car voici venue la fin de cette discussion par courriers interposés. Alors je vous souhaite le meilleur pour la suite et que la notoriété soit aussi grande que votre qualité d'écriture. En attendant comme le veut la tradition webzinienne, le mot de la fin est évidemment pour vous...
Raph (chant) : Si t’aimes pas les fellations, t’aimeras pas "Alterations" ! Plus sérieusement, merci pour ton implication dans cette musique, c’est très plaisant de partager sa passion avec des gens passionnés comme toi, on espère que le metal conservera encore pendant longtemps sa saveur particulière qui le distingue des autres styles de musique ! Metal is Forever comme dirait Ralph de Primal Fear !!!!


Le site officiel : www.myspace.com/agnosys