Voici une date rock punky fusion trois étoiles avec la venue de W.A.S.A.B.I. pour la première fois à Nantes, une date que les Franciliens autant que le Nantais ne sont pas près d’oublier.

Le public a répondu présent, comme à Rennes la veille, les deux premières parties y sont pour beaucoup. A commencer par THE ZUPERHEROES, formation de pop-punk-metal-rock-zouk… nantaise dont le principal intérêt, dixit leur page Facebook, est de manger des pâtes… Le lot quotidien de tout bon rckeur qui se respecte. Plus qu’un simple groupe de pop-punk lambda, THE ZUPERHEROES annonce la couleur dès l’intro, mix improbable et jubilatoire d’émissions TV eighties, séries et tubes de Dorothée… Empreint d’un positivisme qui fait plaisir à voir, d’une humilité à saluer, nos super-héros envoient des compos aux couleurs multiples, aussi diverses que surprenantes dans leur réinterprétation. Le combo démontre une identité bien à part, une maîtrise totale du bon goût et des arrangements qui font mouche. Le frontman module sa voix selon le style musical voulu. Il n’y a qu’à entendre Valentin, Paul-Emilien, Thomas et Victor se lancer dans la reprise du "Happy" de Pharrell, pourtant maintes fois entendu à en devenir lassant, et faire revivre ce titre avec une énergie qui m’a foutu les poils. Et que dire de cette reprise toute personnelle de "L’Aventurier". Bob Morane revêt un côté électrique qui donne sérieusement envie de pogoter. Jonglant entre le chant clair, parfois le growl et des sons vocaux non identifiés pour le moment, le combo a prouvé qu’il était bien plus qu’une simple première partie. Un talent indéniable orienté chemises à fleurs, jean grunge ou rock plus radical. le style de THE ZUPERHEROES est clairement affiché? ne cherchez pas les influences, toute étiquette musicale et donc potentiellement commerciale n’est clairement pas admise et c’est tant mieux pour la musique. Clairement taillé pour la scène, THE ZUPERHEROES sont à suivre de très près.

Changement d’ambiance avec le rock fusion rétro-spatial de HANGTOWN, deuxième formation nantaise de la soirée. Bâti sur un postulat de départ des plus intéressants, le très jeune combo fondé il y a un an propose un set scénaristique dont les compos sont entrecoupées par la narration du frontman. Un concept qui contribue à entretenir le climax et mériterait d’être poussé encore plus loin. Vic, le frontman, maîtrise son art, module sa voix, en témoigne cette reprise du "Take A Look Around" de Limp Bizkit, ravageuse au point que Tom, le batteur de W.A.S.A.B.I., traversa la scène pour se jeter dans le public venu en nombre les soutenir … Une ambiance remarquable tout au long du show, des compos élaborées, HANGTOWN gagnera au fil des concerts à rendre son concept plus carré, à le développer, en un mot bâtir une œuvre très prometteuse.

Place à nos sales gosses méchamment infectés. Premier show dans la cité des Ducs et une question… Le public venu en masse pour les groupes locaux restera-t-il pour une tête d’affiche très peu connue dans la région ? La réponse ne s’est pas fait attendre, une ambiance de dingue pérennisée par les deux premières parties pour accueillir nos six fusionneurs qui répondent par une succession de compos aux rythmes explosifs. Dam et Charlotte envoient du lourd. Déjà très fréquentable sur galette, le duo vocal se complète parfaitement, et offre une homogénéité entre les screams et un rapé affirmé. Dani vient couramment leur prêter main forte avec un phrasé à mi-chemin entre Body Count et Cypress Hill, prouvant qu’il n’est pas seulement un talentueux MC du beat making et sample groovy. Vince peaufine le taf vocal avec des chœurs qui apportent une massivité quasi instrumentale. Comme si ça ne suffisait pas, les membres du combo sont tous des musiciens émérites et ont l’ont déjà prouvé à plusieurs reprises en échangeant leurs instruments.
Propre, carré, revendiquant une prestance scénique impressionnante et un univers bien à lui W.A.S.A.B.I. n’a eu aucun mal à conquérir le pit, d’autant que les kids n’hésitent pas à aller chercher le public au-delà de la scène. Ça jumpe, ça pogote, un wall of death en prime, un set explosif tenu de bout en bout par un Tom irréprochable derrière ses fûts et un Steph impérial dans son groove. Le combo réussit sa date comme en témoignent les commentaires élogieux perçus dans le pit à l’issu du set. Un vent de fraîcheur dans l’univers sclérosé car trop formaté du rock actuel.