La review

WARDRUNA + ÀRNICA
Le Divan Du Monde - Paris
24/10/2013


Review rédigée par Byclown


Rien de tel, lors d’une soirée pluvieuse, que d’aller se miner encore plus le moral avec de la musique pagan atmosphérique. Au programme ce soir, rien de moins que WARDRUNA pour sa deuxième date historique en France et ÀRNICA, trio étrange d’une sorte de pagan atmosphérique ibérique. Le combo scandinave n’est autre qu’un projet lancé en 2003 par Gaahl (Gorgoroth), basé sur les anciennes croyances nordiques. Ce projet est tout particulièrement centré sur l’alphabet runique (autant dire que ce soir, il va y avoir du pseudo viking dans l’assemblée !). Le groupe tente, à travers ses morceaux planants, de nous plonger dans une ambiance équivalente à celle que vivaient les vikings au temps jadis. Leur deuxième album "Runaljod – Yggdrasil" est sorti cette année, d’où leur venue exceptionnelle dans notre beau pays, dans un premier temps pour le festival organisé pour les 15 ans de Garmonbozia en Bretagne (avec, quand même, Napalm Death, Coroner, Benighted et les copains de Trepalium) et, dans un second temps, à Paris, dans ce Divan du Monde plein à craquer (on ne doit même pas être à 50 places du sold out, c’est dire).



Pour ouvrir ce groupe, les Espagnols d’ÀRNICA et leur belle collection de tambours. J’ai rarement autant rigolé devant un groupe, je vous le confesse. Déjà parce que la totalité des morceaux étaient pluggés, comprenez par là qu’en arrière-plan on pouvait apercevoir un PC branché qui balançait les instrus alors que les trois braves au talent incertain se lançaient dans des leçons simplistes de tambourins. Ensuite parce que, des 3 musiciens, celui du milieu était totalement inaudible et ce peu importe la configuration des deux autres instruments. Ensuite, bien évidemment, j’ai beaucoup rigolé lors des nombreuses erreurs du trio à partir de la seconde moitié de set, en commençant par un trio flûte / accordéon / guitare totalement faux (vraisemblablement ce n’était pas la flûte qui était mal accordée mais qu’importe, je ne sais pas ce qui m’a fait le plus rire : les musiciens qui se regardaient du coin de l’œil l’air de dire "on sonne faux mais faut bien continuer le morceau" ou les gens dans la salle qui se demandaient si cette cacophonie était faite exprès ou non). Histoire de poursuivre en beauté après cette belle démonstration d’amateurisme, le groupe s’est totalement planté de morceau (comprenez par là que deux des trois musiciens ont commencé un morceau différent chacun mais en même temps, d’où l’explication en messe basse qui s’en est suivie).



Passons aux choses (je l’espère) un peu plus sérieuses avec WARDRUNA qui, même s’il a débuté sur un trio, a su évoluer sur une formation de 6 musiciens. Arrivée sur scène de la troupe avec, à la fin, comme c’était prévisible, Gaahl et sa stature toujours aussi impressionnante. En quelques mots, car malheureusement il n’y a pas grand-chose à dire sur ce concert, le set aura été à l’image de sa musique, à savoir planant, envoûtant et statique. Statique sur scène d’abord, où seule la flûtiste / choriste se sera tranquillement remuée sur certaines parties, et statique dans la fosse où les fans (beaucoup de grands black métalleux et de petites nenettes), à la limite de la transe, se seront tenus quasi immobiles, les yeux fermés pour la plupart, se contentant de quelques mouvements de tête discrets. Difficile d’évaluer le temps de jeu tant tout semble s’arrêter l’espace d’un instant, tant les musiques, sans couplets ni refrains, sont difficiles d’accès et laissent grand soin à celui qui écoute de se plonger dans ses pensées pleines de vikings et de paganisme. Paradoxalement au calme qui règnera durant les morceaux parfois interminables, les ovations du public, elles, se seront faites plus que sonores afin de remercier les musiciens d’être enfin venus en France (et de s’être mêlés à la foule à la fin du concert).

Photos tirées de : www.byclown.com