La review

WARDRUNA + KALANDRA
L'Amphithéâtre 3000 - Lyon (69)
27/03/22


Review rédigée par Antoine


Voilà un moment que nous attendions cette tournée de WARDRUNA pour soutenir le dernier album en date "Kvitravn" ! Sortie d'album repoussée par le Covid, de même pour la tournée pour le faire découvrir en live, l'attente valait clairement le coup ! Heureusement que Garmonbozia et Sounds Like Hell ont bossé à la construction de cette date ! Le plaisir était partagé par le groupe et le public notamment à Lyon avec cette date à l'Amphithéâtre 3000. Vingt-six longs mois que je n'avais pas eu la chance de revoir un groupe sur scène, avec des groupes comme WARDRUNA que j'attendais de voir depuis des années et KALANDRA, difficile de demander mieux !



C'est donc KALANDRA qui ouvre pour WARDRUNA sur les dates françaises. Un groupe déjà bien connu par les fans de la bande à Einar Selvik ! Malgré les 30 minutes de jeu qui en paraissent 3 et laissent donc un goût de trop peu, tout le monde est saisi. La simplicité de leur musique laisse beaucoup de place à l'ambiance et aux émotions dégagées. Le public écoute avec attention et KALANDRA bénéficie d'un très bon son, cristallin même, qui nous permet d'apprécier d'autant plus cette musique. Le groupe nous emporte dans son mélange musical, inspiré du passé mais également très moderne, un combo maintes fois essayé mais peu souvent aussi convaincant ! Leur démarrage avec le titre "Borders" issu de leur album "The Line" est un des meilleurs exemples à ce jour. C'est notamment le chant qui apporte un côté presque pop à leur musique et la rend très accessible. Le quatuor très discret sur scène, hormis Katrine Stenbekk, nous en met plein les oreilles et on profite pleinement de ce court moment. Leur demi-heure de passage aura été très applaudie et nul doute qu'on les reverra prochainement dans l'Hexagone ! En tout cas on l'espère bien, le groupe va certainement très vite monter en popularité.



Le moment de WARDRUNA finit par arriver, le logo doré de WARDRUNA trônant fièrement sur le backdrop, la fumée s'installe petit à petit, le public est plus qu'impatient étant un public de passionnés. Le décor minimaliste nous laissera se concentrer cette fois aussi sur la musique ! On en arrive très vite aux premières notes de morceau titre du dernier album en tête "Kvitravn", et pendant toute l'heure et demie qui va suivre on sera happés par cette lame de fond norvégienne.
Einar nous fera parcourir la trilogie "Runaljod" ainsi que "Kvitravn" (évidemment), au travers de ce mélange on note vite l'évolution du groupe. Le dernier album est bien différent de cette trilogie d'origine et pourtant il s'y mélange à merveille. C'est cependant surprenant que le dernier album ne soit représenté que par "Kvitravn" et "Skugge". Deux titres sur les 17 interprétés ce soir, ça reste trop peu. Cependant une belle surprise dans la setlist est "Lyfjaberg", qui ne figure sur aucun album et a été composé pendant les débuts de la pandémie Covid-19. Un morceau enivrant qui est appuyé ensuite par "Voluspá" en version skaldic, comprendre la version où seul Einar est sur scène. La setlist est une forme de best-of donc compliqué de ne pas être comblé avec tous ces titres. Les ambiances diffèrent notamment grâce à la variété instrumentale mais aussi la variété vocale. En plus d'Einar Selvik et de Lindy Fay Hella que l'on retrouve habituellement au chant, nous avons la chance d'avoir aussi Katrine Stenbekk sur l'ensemble du set. Le son est très bon mais les graves sont beaucoup trop présents et ça en diminue un peu le plaisir qui n'en reste pas moins immense ! Cette transposition des traditions et légendes scandinaves revisitées nous fait vraiment voyager dans un ailleurs que l'on ne saurait nommer. L'ambiance que ça apporte est clairement différente d'un concert plus classique d'où l'écoute religieuse du public à quelques exceptions près vite reprises par quelques personnes. Le décor très "minimaliste", identique à la précédente tournée, est mis en avant par les différentes lumières et divers affichages projetés sur le backdrop. C'est très simple et pour autant très efficace, les effets visuels viennent renforcer l'atmosphère des différents morceaux. Ce qui peut déranger certaines personnes, c'est la mise en avant très forte d'Einar comparée aux autres musiciens. L'apport de chacun fait que WARDRUNA est WARDRUNA, notamment avec tous ces instruments traditionnels. Le seul regret de cette belle mise en scène est de ne pas avoir pu en immortaliser davantage que les trois premiers morceaux.



Bien au-delà de ces premiers morceaux, la setlist défile sans la moindre prise de parole, plutôt surprenant, c'est vraiment la musique avant tout ! Einar n'interviendra qu'au moment des rappels : "Helvegen" et "Snake Pit Poetry" en skaldic version, pas la "version longue", dommage pour ça mais deux rappels magnifiques ! Einar évoque son plaisir d'être là, de nouveau sur scène et devant un public, il nous remercie d'être là malgré les reports. Il parle aussi de ce que peut apporter la musique à chacun, qu'elle est une médecine qui peut nous aider à avancer dans la vie et que la musique, le chant sont des pratiques ancestrales que l'on devrait tous pratiquer (même si on chante faux !). Sur ces deux classiques du groupe entrecoupés par les paroles et la gratitude d'Einar, le groupe part sous une énième standing ovation.

Setlist : 1. "Kvitravn", 2. "Skugge", 3. "Solringen", 4. "Bjarkan", 5. "Heimta Thurs", 6. "Raido", 7. "Lyfjaberg", 8. "Voluspá" (skaldic version), 9. "Tyr", 10. "Isa", 11. "UruR", 12. "Grá", 13. "Rotlaust Tre Fell", 14. "Fehu", 15. "Odal".
Rappel 1 : 16. "Helvegen".
Rappel 2 : 17. "Snake Pit Poetry" (skaldic version).

C'est une soirée qui restera en mémoire pour un moment, comme l'est chaque concert de WARDRUNA visiblement et d'autant plus avec la présence de KALANDRA. Cette fois ne fera pas exception et on attend déjà la prochaine fois avec impatience !