La review

ULTRA VOMIT + REDEMPTION
Espace Culturel - Les Pieux (50)
27/04/2019


Review rédigée par Kévin
Photos prises par Jean-François Vassard


Quand un groupe de la trempe d’ULTRA VOMIT vient se produire dans un rayon de 20 minutes autour de Cherbourg, vous pouvez être certains que tout le public rock et metal des environs y sera. Moi aussi j’avais envie de retourner les voir ces talentueux guignols, ça sera l’occasion en plus d’écrire une review, ça faisait longtemps.

Accréditations obtenues à la dernière minute, ascenseur émotionnel, soulagement, ce soir on trace direction l’Espace Culturel des Pieux que je ne connais pas pour passer un vrai bon moment de divertissement. Malgré les efforts de mon pote et de son coupé sport, on arrivera en retard au concert et ne verra que les 57 dernières secondes de la première partie assurée par le groupe local Meteor. Sincèrement désolé les mecs, je trouverais le moyen de me faire pardonner. Une petite chronique de votre album sorti récemment ? Pour s’occuper pendant le changement de plateau on part acheter des trèfles en plastique, que nous pouvons échanger contre des bières. C’est L’Assonosphère qui assure le bar, les prix sont cool et les bières sont bonnes et ça, ça fait drôlement plaisir. J’en profite pour découvrir la salle en même temps (qui est récente) et je dois bien admettre qu’elle est belle, avec une putain de scène et je vais me rendre-compte un peu après que l’acoustique est vraiment très bonne.



J’étais en train de fumer une cancerette quand j’ai entendu un gros rock’n’roll étouffé en provenance de la salle. C’est REDEMPTION qui est en place et comme j’aime découvrir un groupe sur scène, je ne me suis absolument pas rencardé sur qui sont ces gars. La première chose qui me frappe c’est la qualité du son. La basse est énorme, la batterie ultra carrée et la voix très juste, sonne très metal des années 80’s, début 90’s. En somme, le son est clairement bien et les réglages pointus. J’ai l’impression d’assister à un revival de Slayer ou Metallica et le fait que je me sente à l’étroit dans mon froc démontre tout le plaisir que j’éprouve à ce moment là. Je suis absolument happé par ce que je vois et je ne suis pas le seul. Le bassiste frappe son instrument à coups de poing, le guitariste chanteur assure le show et le batteur se retrouve debout à taper sur ses fûts comme un primitif. Génial ! C’est à ce moment précis que je dis à mon pote : "C’est marrant on dirait un père avec ses deux fils", et j’aurais dû fermer ma gueule comme souvent. Effectivement, REDEMPTION est formé du papa à la basse, de son aîné de 17 ans à la guitare et au chant et enfin de son cadet à la batterie à seulement 11 ans. Spectaculaire. Au-delà du fait de cette formation atypique, la prestation scénique est digne d’un grand groupe et je comprends pourquoi ils montent aussi vite sur la scène metal française. Ils ont tout de même réussi à monter sur une des scènes du Hellfest avec moins d’un an d’existence. Incroyable. Dans tous les cas, je suis sidéré devant cette prestation et me réjouis de leur reprise de "Call Me", oui oui le morceau de Blondie. Leur nouvel EP 6 titres sort le 21 Juin mais je vous invite davantage à découvrir sur scène ce trio endiablé où deux jeunes hommes s’éclatent avec leur père à jouer dans un style qui l’a sûrement bercé dans ses jeunes années !



On reprend une bière, on re-fume une clope et on se positionne bien devant la scène, c’est pas le moment de louper le spectacle qui s’annonce. On s’y attendait, le concert a commencé par le traditionnel "accordage" après un bref passage sur scène armés de sweats à capuche et de lunettes noires. Une mise en bouche parfaite avant de déguster plus d’une heure d’un véritable show musical / visuel / humoristique où l’interaction avec le public est d’une intensité rare. Après avoir réprimandé le public qui se bousculait, les quatre énergumènes nous assomment des "bonnes manières". Allant du hardcore au death metal en passant par de l’indus et du punk, les Nantais sont incroyables. Tout est maîtrisé à la perfection, le son est d’une justesse irréprochable, l’exécution parfaite et les mises en scène tordantes. L’installation sonore de qualité va cracher les meilleurs titres des différents albums avec "Dany Cowl Chambers", "Un Chiant Géant" et "E-tron" avant de se réjouir de la venue de Carlos sur "Mechanical Chiwawa". Les profs de français présents ce soir-là ont dû se pisser dessus en entendant "Je Ne T’ai Jamait Autans Aimer" avant que ce soit au tour des fans de Cranberries puisque la charismatique chanteuse Dolores O’Riordan est décédé en 2018 et que c’est sur "Zombie" que se termine cette chanson d’amour à une femme morte… Facile de repérer dans la salle les amateurs d’humour noir. Noir comme le black metal de "Maité Ravendark" avec en fond de scène le doux visage de la restauratrice masqué. On subira encore les assauts de "Calojira" avant de voir le public jouer avec un ballon énorme. Ludique. Qui a dit que les métalleux n’était pas des grands enfants ? La prestation se finira après un changement de tenues par les très attendus "I Like To Vomit", "Kammthaar", "Jésus" (que l’on verra exhiber sa croix sur scène), "Evier Metal" et, bien évidemment "Je Collectionne Les Canards" pour clôturer le concert, avec sûrement le canard le plus fou de la collection venu pour l’occasion faire le con avant la désormais incontournable "photo de sosies".

Ce qui s’est passé ce soir, c’était parfait. C’est monté en puissance tout du long. Impossible de s’ennuyer. La première partie locale a, à priori, joué son rôle comme il faut. REDEMPTION a ensuite chauffé la salle comme je l’ai rarement vu. Ils auraient presque pu être la tête d’affiche. Pour ce qui est d’ULTRA VOMIT, je ne sais même pas comment en parler tellement ce show est complet et abouti. Tout ce que je peux vous dire c’est qu’il est aussi bon pour le moral que pour les oreilles d’aller voir ces gars sur une scène.