La review

TROLLFEST + FINSTERFORST + CRYPTIC FOREST
Le Connexion Live - Toulouse (31)
23/04/2014


Review rédigée par Thomas
Photos prises par Mathilde


Il était une fois, dans une forêt, noire, lointaine et reculée, quelques trolls et autres drilles qui durant une nuit de lune pleine s'étaient donnéS rendez-vous, cherchant bombance, pitance et bonne ambiance... Lors, ils se rendirent en ce Mercredi 23 Avril 2014 au Connexion Live avec quelques instruments. Quelle ne fut leur surprise de voir ce lieu envahi par une bande d'humains subjugués et prêts à festoyer en leur compagnie ! Vous l'aurez compris, il s'agissait là de trois groupes de folk-metal : CRYPTIC FOREST (plutôt black ambiant) suivi de FINSTERFORST (black folk-metal) puis TROLLFEST, la tête d'affiche, pour clore le tout en beauté. Nous n'étions qu'un peu plus d'une centaine, peut-être cent-cinquante, mais quel concert ! Et quelle ambiance...



Le premier groupe nous vient d'Allemagne et officie dans un black metal assez atmosphérique, aux allures brumeuses et mystiques. Il est constitué d'un chanteur, de deux guitaristes, d'un batteur et d'un bassiste. Tous les membres excepté le chanteur font aussi partie de FINSTERFORST. Les lumières s'éteignent et l'introduction, "Heralding Bleakness", tirée de leur premier album, "Ystyr", sorti l'an passé, est diffusée... Les musiciens entrent sur scène et entament les hostilités par l'énorme "Winterstorms", premier véritable morceau de l'album. Les ingénieurs du son, assez réactifs ce soir, règlent très rapidement les quelques défauts acoustiques pour nous faire profiter d'un son d'une rare qualité et ce dès la moitié de ce premier morceau. Quelle magnifique surprise que ce premier concert ! Des morceaux d'une grande qualité et des musiciens qui maîtrisaient parfaitement leur sujet. Il n'y eut pas de fautes techniques apparentes et le groupe communiquait énormément avec le public. L'un des points fort du set a été le long morceau "Creatures Of The Dark", avec son riff martial assez accrocheur... L'ambiance est donc montée très rapidement, les pogos allant bon train et les gens réagissant au moindre appel que leur lançait le chanteur, Luk Hass, quelque peu mal à l'aise cependant... Après plus d'une demi-heure de set et une prestation magistrale le groupe nous tire sa révérence mais pas pour longtemps...



Après s'être quelque peu dévêtu (le torse) et s'être étalé quelques peintures de guerre sur le corps, les musiciens reviennent, accompagnés d'un autre chanteur, d'un accordéoniste et d'un claviériste. Cette fois les acclamations préalables et l'enthousiasme du public montrent que le groupe était attendu et apprécié. FINSTERFORST commence par le long "Nichts Als Asche". Morceau qui ouvre l'album "Rastlos", dernier en date, paru en 2012.
Dès le début le son est clair, net, précis et très gros. Le chanteur, tout encapuchonné, met tout de suite l'ambiance... Déjà cela s'annonçait magistral... Le set a tourné principalement autour de "Rastlos" (trois des cinq morceaux joués en sont issus), un morceau issu du premier album "Weltenkraft" et un ré-arrangement d'une chanson à boire bavaroise qui n'a pas manqué de mettre le feu constituent les deux autres morceaux ! Revenons donc plus en détail sur ce concert. Les deux premiers morceaux, de près d'un quart d'heure chacun, sont plutôt atmosphériques et sombres mais les quelques touches d'accordéon et les sollicitations des membres envers le public permettent tout de même à l'ambiance de monter. Sur scène c'est assez détendu, le chanteur n'hésite pas à prendre la parole entre les morceaux. Les musiciens eux, comme pour leur première prestation avec le groupe précédent, sont en forme et jouent leur musique sans erreurs. Survint ensuite "Lauf Der Welt". C'est un morceau assez long là aussi mais beaucoup plus folk et festif durant lequel l'accordéon a bien plus de place ! Comme si l'ambiance n'était pas assez à son comble, FINSTERFORST nous a interprété "Försterhochzeit", cette fameuse chanson à boire de Bavière, avec un refrain repris en chœur par tout le public ! Il n'a fallu que quelques mesures pour que les pogos se lancent de manière effrénée jusqu'à la fin du morceau !
Le dernier morceau, tiré aussi de "Rastlos" dure, comme les deux premiers, près d'un quart d'heure ; il nous replonge dans cette ambiance de brume, évoquant la forêt noire de leur pays d'origine, avec ses longues nappes de claviers et son riff folk. C'est après un chant guerrier et quelques notes d'accordéon qui clôturent cette longue pièce, que FINSTERFORST nous quitte sous les acclamations d'un public conquis... Grosse claque !

Setlist : 1 "Nichts Als Asche", 2 "Frend", 3 "Lauf Der Welt", 4 "Försterhochzeit", 5 "Ein Lichtschein".



Après une diffusion de "O Fortuna" de Carl Orff interrompue en plein milieu pour être remplacée par "Trolltramp", l'intro du dernier album, "Kaptein Kaos" et une scène remplie de percussions et autres mandolines, le groupe entre... Et quelle entrée ! Ils étaient tous déguisés en trolls chimistes fous, en référence à l'image qui illustre la pochette de l'album sur laquelle on voit un troll déguisé en chimiste cherchant à faire péter une dynamite... Et c'est bien cela qu'ils ont fait en jouant le titre éponyme "Kaptein Kaos". Difficile de faire mieux comme entrée en matière. Ni une ni deux la fosse s'enflamme, tout le monde danse, saute, pogote en tous sens... Le morceau suivant ne fait qu'enfoncer le clou...
Sur scène c'est à peu près autant n'importe quoi que dans le public... Les musiciens enchaînent les grimaces, les postures toutes plus marrantes les unes que les autres et le tout en gardant une qualité musicale irréprochable. En cinquième position ils jouent "Toxic", leur reprise de Britney Spears (excellente reprise d'ailleurs) qui continue dans la lancée des morceaux précédents ! Dans le public il règne toujours ce gentil chaos, là depuis le début, où chacun se rentre dedans le sourire aux lèvres, joie et bonne humeur étant les maîtres-mots... Entre deux morceaux le public s'est mit à chanter quelque chose qu'on entendait déjà depuis pas mal de temps dans les fosses toulousaines en concert de metal. Le "Papayou" de Carlos... (ou alors ils hurlaient juste "parpalhon" qui veut dire papillon en occitan ?). Seulement, ici il a pris une ampleur drôle, à la limite de l'exagération. Les musiciens n'ont pas vraiment compris ce qui se passait mais ils étaient tous contents de nous entendre vociférer un air du cru... Air qu'ils reprirent avec nous d'ailleurs puis qu'ils ont transformé le "Papayou" en "Mamayou" sur fond de guitares et de batterie... De délires en stupidités le concert a poursuivi son bonhomme de chemin jusqu'au moment où le chanteur s'est amené sur le devant de scène avec un double pistolet... A vin. Il avait un gros cubi sanglé dans le dos avec deux propulseurs dans les mains, reliés au cubi par deux câbles. "Trollmannen" s'est donc amusé à nous arroser de vin, visant plus ou moins la bouche de chacun d'entre nous se trouvant au premier rang... Ils jouèrent en suite un "Ave Maria" bien à eux. Il s'éloigne assez de celui de Schubert, bien plus comique que ce dernier, ce qui plut au public qui n'a pas manqué de scander avec eux le refrain, des plus épiques... Les morceaux joués retraçaient l'ensemble des albums de la discographie de TROLLFEST, ce qui a dû ravir les fans.
Après un petit interlude, le groupe est revenu avec d'autres déguisements encore plus farfelus qu'au début... Un crocodile accordéoniste, un chanteur Jésus, un guitariste légionnaire, bref. Tout dans la classe et la cohésion quoi... Un des morceaux a été accompagné d'un petit wall of death, gentiment indiqué par le chanteur. La fin du concert était proche mais l'ambiance était toujours à son comble ! A tel point que nous n'avons eu non pas un mais deux rappels ! Un concert phénoménal, complètement stupide et bon enfant, à l'ambiance fantastique ! Ce genre de concert qui met du baume au cœur et qui fait du bien par où il passe !

Setlist : Intro : "Trolltramp",  1 "Kaptein Kaos",  2 "Vulkan",  3 "Brakebein",  4 "Brumlebassen",  5 "Toxic" (Britney Spears cover), 6 "Die Grosse Echsen",  7 "Karve",  8 "Der JegerMeister",  9 "Ave Maria",  10 "Illsint",  11 "Døden Banker På",  12 "Rundt Bålet".
Rappel 1 : Interlude : "Trollkamp",  13 "Den Åpne Sjø",  14 "Renkespill",  15 "Helvetes Hunden GARM".
Rappel 2 : 16 "Essenfest",  17 "Hevlette".