La review

THERION + ARKONA + COMA + SOUND STORM
Le Trabendo - Paris
19/12/2013


Review rédigée par Byclown


Amis du metal sympho, bonjour, cette chronique est faite pour vous puisque je vais vous conter ma soirée en compagnie de nos chers Scandinaves de THERION qui reviennent nous honorer de leur présence à la capitale un an après leur show au Bataclan. Ce soir, pas de Bataclan, ni de Cigale, ni de Trianon, mais bien un pauvre Trabendo, salle fort mal fichue de par sa configuration et par sa scène vraiment petite lorsqu’on sait que THERION évolue à 7 en live… Pour nous ouvrir l’appétit ce soir, ou devrais-je dire les oreilles, SOUND STORM, combo de sympho italien à deux voix, COMA, excellent quatuor polonais, et enfin les Russes d’ARKONA que j’ai découverts à l’édition 2012 du Motocultor Festival. Plateau on ne peut plus international donc pour une qualité de groupes tout à fait inégale, en témoigne la prestation de SOUND STORM que je vais développer un peu.



Commençons donc par SOUND STORM puisqu’il le faut. On comprend mieux, après la prestation, pourquoi ce groupe fait l’ouverture. C’est tout simplement mauvais… Je m’explique, avant que certains ne s’excitent derrière leurs claviers ! Le groupe consiste en un duo de voix féminin / masculin mais qui en réalité n’existe pas, tant les interventions de l’insipide chanteuse sont aussi rares qu’inutiles. Entre des "wouhouhou" disséminés çà et là et des versets en écho du chanteur, les interventions de la (presque) belle avoisinent à peu près les 20 secondes de temps de chant par chanson. Entre deux interventions, cette brave nous glorifie d’une danse qui n’en est pas une, résultat, sa prestation est de bout en bout inutile et ridicule et le chanteur qui, lui, donne de la voix (qui chante d’ailleurs fort bien), remplit tout l’espace. Certains me taxeront, j’en suis sûr, de misogynie avancée (j’ai déjà eu le cas avec un report de Leaves' Eyes au Divan du monde) mais je vous rassure, mes amis et collègues de Rock Hard ou encore Radio Metal ont confirmé mes dires. Comme quoi, même pour des groupes à gamines, il faut parfois s’abstenir de mettre une chanteuse potiche inutile sur scène, au risque de gâcher une prestation qui menace déjà de se casser la figure. Mais qui est le roadie qui a bien pu foutre de la colle sous les chaussures des musiciens ? Personne ? Ah, on aurait dit, tant ceux-ci ont su rester statiques au possible durant tout le set ! Le guitariste qui lorgne niveau style (physique et musical) entre Alexis Laiho et le soliste de Battlebeast tient plus du second lorsqu’il s’agit de faire des solos et je me lamente déjà pour les cordes de son ESP Laiho… Lorsqu’on ajoute ce point à ceux précédemment énoncés, il n’y a guère que la voix du chanteur, bonne et puissante, pour sauver les meubles. Les petites interventions de ce dernier ont au moins pour résultat de nous faire sourire, tant son accent italien à couper au couteau est présent sur les annonces de titre en anglais et sur ses petites phrases en français. En bref, pas terrible comme entrée en matière…

Setlist  : "Immortalia", "Back To Life", "Wrath Of The Storm", "Faraway", "Blood Of Maiden", « The Curse Of The Moon", "Promises".



Passons vite à un registre plus réjouissant avec les poilus polonais de COMA qui, pour ma part, resteront la bonne surprise de cette soirée. Look de "tata metal" à moustache à la Turbonegro pour le chanteur (qui dans ses vertes années et sans fard, ressemblait fortement à David Hallyday), le combo évolue dans un style résolument plus "rock" classique et c’est tant mieux car, personnellement, je me retrouve plus dans ce style musical. Ce quatuor, fort méconnu chez nous, existe depuis 98 et vient défendre ce soir la sortie de leur dernier album "Don’t Set Your Dogs On Me" qui signe leur volonté de devenir un groupe international (jusqu’alors, le groupe est resté extrêmement populaire dans les charts polonais, avec, souvent, des titres chantés dans cette langue, mais a toujours peiné à pénétrer le marché ouest-européen). Show beaucoup plus classique sur le fond et sur la forme, la formation arrive néanmoins, devant un Trabendo qui commence à bien se remplir, à imposer son style et sa musique. Les compos sont entraînantes, certaines chargées en émotions et le chanteur Piotr Rogucki attire vers lui tous les regards grâce à son charisme et son jeu de scène vraiment particulier, ses danses singulières, et ses chaussures en plastique qu’il a dû voler à un aide-soignant. Les éclairages sont vraiment excellents et le son lui aussi est de la partie (ce qui a été le cas aussi pour le premier groupe mais cela n’a pas suffi à les sauver vraisemblablement).

Setlist : "Keep The Peace", "Poisonous Plants""Don’t Set Your Dogs On Me", "Dance With A Queen", "Rainy Song", "System", "A Better Man", "When The Music Is", "Eckhart", "Transfusion".



Arrivée sur scène attendue et remarquée d’ARKONA qui, comme à son habitude, ne va laisser personne indifférent. Le combo russe à chanteuse donne dans son style toujours pagan, avec de la fourrure et des instruments traditionnels pour le public d’une foule qui semble être autant venue pour ce groupe que pour THERION. Il faut dire que, de mémoire d’homme, leur show du Motocultor Festival de 2012, avait fait coulé de l’encre (sur le papier) et des litres de bière (dans la fosse). Heureux donc de voir que la côte de popularité de ces braves n’a pas dégringolé entretemps. Pourtant pas fan du style à la base, je dois reconnaître que le set est relativement entraînant du début à la fin et que les interventions de la chanteuse Masha redonnent à chaque fois du baume au cœur dans le public. Le son n’est pas mauvais mais un peu brouillon tout de même et le jeu de lumière est un peu faiblard mais qu’importe, cela n’a l’air de gêner personne et c’est tant mieux.



THERION, enfin ! Arrivée du groupe en son entier sur cette petite scène (pour eux) du Trabendo devant un parterre sold out et conquis d’avance. Au programme, 1h45 de jeu sans vraiment d’interruption si ce n’est un petit laïus de Christofer en milieu de set. Dès le début de "The Rise Of Sodom And Gomorrah", la foule, déjà fortement ambiancée par les groupes précédents, se lâche et peut profiter d’un vrai spectacle, haut en couleurs, en lumières et en son. Il est toujours plaisant de voir un groupe maîtriser son sujet à l’extrême sur scène et THERION fait partie de ces grands groupes dont les prestations sont millimétrées et conçues avec une minutie extrême. En 1h45 de jeu, aucun temps n’aura été vraiment mort, chaque musicien sachant où se placer pour mieux occuper l’espace sans jamais empiéter sur celui des autres. Globalement le set filera bon train jusqu’à "Raven Of Dispersion". Après ce titre, Christofer nous gratifiera d’un assez long monologue (et en enlèvera même son chapeau et ses lunettes) sur son plaisir d’être en France, en nous rappelant que c’est la première date de la tournée à être sold out (en même temps l’année dernière, dans un Bataclan bien plus grand, le succès avait été au rendez-vous également ) et en nous parlant des titres à venir de la setlist qui seront nouveaux et joués pour la première fois en live. A ce titre, il nous invitera à laisser nos commentaires sur les dites nouvelles chansons sur la page officielle Facebook du groupe. On s’en sentirait presque honorés !!! Dont acte, ce ne seront pas moins de 5 nouveaux titres qui seront enchaînés jusqu’à ce que je retombe sur nos amours connus avec "Flesh Of The Gods", "Muspelheim", "Ginnungagap", et "Asgard". Nous sommes en France et l’amour porté par le groupe pour notre beau pays et ses chansons n’est un mystère pour personne et voilà que part a cappella un "Les Sucettes" repris en chœur par le public chaud bouillant. Devant l’entrain de la foule, les musiciens se mettent à se servir de leur instrument pour nous accompagner en version…disco, au grand étonnement de Thomas qui n’en demandait pas tant. Ca sent déjà la fin et avant d’entamer le "To Mega Therion" de rigueur, la formation se lance dans un " Invocation Of Naamah" impeccable. Rappel qui aura surpris tout le monde (pas marqué sur la setlist, tour manageuse pas au courant...), le groupe reviendra une dernière fois sur scène avec un "Lemuria" d’anthologie suite au plébiscite de la foule. Grosse claque, rien à dire de plus.

Setlist : "The Rise Of Sodom And Gomorrah", "Birth Of Venus Illegitima", "Wine Of Alugah", "Clavicula Nox", "The Wild Hunt", "Eye Of Shiva", "Black Sun", "Draconian Trilogy" (sans opening) , "Raven Of Dispersion", "Overture", "End Of Dynasty", "Who’s Your God?", "Onda Toner", "Sad End", "Flesh Of The Gods", "Muspelheim", "Ginnungagap", "Asgard".
Rappel : "Les Sucettes" (France Gall cover), "Invocation Of Naamah", "To Mega Therion", "Lemuria".

Photos tirées de : www.byclown.com