THE MILTON INCIDENT + HELL OF A RIDE + EVENLINE + BACKTRACK LANE
La Boule Noire - Paris
24/05/2014
Review rédigée par E.L.P
Ce n’est plus un secret, les salles parisiennes ont du mal à percer, fleurir et s’imposer... C’est sans compter sur la présence de la petite salle attenante à la Cigale : la Boule Noire !
Récemment foulée pour y voir T.A.N.K, Inner Reflections, Dregen ou encore Magoa, Unscarred et Thanatic Eyes, c’est aujourd’hui au tour du carré rock / alternatif composé de THE MILTON INCIDENT (fêtant alors la sortie de leur premier opus : "Innocence Lost"), HELL OF A RIDE, EVENLINE (sortant eux aussi leur première pépite : "Dear Morpheus") et BACKTRACK LANE, de nous être présentés ce soir !
Le lumières se voilent, le parquet est désormais prêt à accueillir la myriade d’amateurs de rock / rock alternatif / hard rock rouillé et puissant espérée devant pareille affiche.
Vient en premier, le tour du quatuor hard rock moderne : BACKTRACK LANE.
Forte de son premier album "Black Truth White Lies", la formation s’avance donc, prête à partager ce qui sera vraisemblablement la plus agréable surprise de la soirée.
Porté par Raphael Gatti au chant et à la basse, Adrien Crestey & Stefan Gatti aux guitares / backings et Gui O’Crest à la batterie, le set se verra ouvert de la plus singulière et joyeuse façon qui soit, à l’aide d’une rare cowbell, apportant d’entrée de jeu, le caractère et l'énergie inhérente au combo ! S’enchaîneront alors des titres aussi vibrants qu’explosifs tels que "Burn It", "Untie Me Now" ou "Ain’t It Enough" aux respirations parfois on ne peut plus groovy et empreintes d’un mélange blues / rock des plus expressifs.
Le coup de grâce sera finalement porté par "Some Memories Remain", ballade posée avec la plus grande maîtrise entre clairs hauts perchés et solos abrasifs, apposant, le temps d’un titre, une ambiance ciselée et pénétrante aux planches de la Boule Noire.
Ravivant certaines flammes rock / hard rock que l’on croyait disparues, BACKTRACK LANE saura réveiller parmi les plus enjoués souvenirs de groupes tels que Soundgarden, Foo Fighters, et même Avenged Sevenfold tant la voix de Raphael tutoiera, dans son amplitude et sa puissance, certaines lignes du grand M.Shadows !
Seul sera à déplorer le manque d’épaisseur de certains backings, s’enfuyant parfois au coeur des lignes rythmiques souvent agréablement mises en avant.
Une bien belle découverte, donc, que celle du jeune ensemble BACKTRACK LANE, un groupe d’ouverture débordant d'énergie et à l’intelligence créatrice aussi développée que leurs sourires, malgré un dommage manque de public !
Quelques minutes de flottement suffiront à l’équipe technique de Dooweet pour, le temps d’habiller la scène aux couleurs de Morpheus, préparer l’arriver du second groupe de la soirée : EVENLINE.
La formation occupant alors les planches entre ses side drops, voici donc que commence la prestation du carré avec le sérieux "Misunderstood" (que certains auront eu l’occasion de découvrir via Une Dose 2 Metal sur l’Enorme TV) puis "Without You", titre issu de leur premier opus sorti ce jour même et faisant dignement honneur à leurs inspirations proches de celles de leur compères placés en tête d’affiche : Shinedown, Taproot et autres Three Days Grace !
Proposant eux aussi une approche on ne peut plus énergique avec, notamment, le duo Fabrice / Thomas (guitare / basse) fermement campé sur ses appuis et ouvrant avec dynamisme et ferveur la fosse engourdie mais malgré tout un rien plus étoffée que pour leur prédécesseurs !
Viendra ensuite le tour de "A Letter To The Grave", titre lui aussi extirpé de "Dear Morpheus" (s’étant alors taillé la part du lion dans leur démonstration du jour) et présentant un intérêt certain de par son approche plus "ambiancée" et harmonisée entre les voix de Fabrice et Arnaud (respectivement guitariste et chanteur) et certaines accélérations empoignant le public manifestement conquis d’avance et venu soutenir la formation ce soir. C’est finalement au détour du cinquième titre, "Deeper Underground", que le public se verra un rien plus secoué par les grooves et l’accroche du carré qui, malgré quelques manques de profondeur dans les voix, saura engager les présents à communier avec lui au delà de certains instants de flottement sur les transitions claires/saturées, comme sur le dernier volet rassemblant sous le duo "Over And Over" et "One Last Chance", quelques nuques supplémentaires afin de clore sur une bien belle touche énergique ce set aussi vif que mélancolique !
Un son là encore peut-être trop voilé sur les parties vocales mais laissant fièrement s’exprimer les atouts rythmiques du combo sera également à souligner, tandis que les dernières mesure d’Evenline se feront entendre, préparant ainsi le parquet de la Boule Noire à l’arrivée de HELL OF A RIDE !...
Setlist :
"Misunderstood",
"Without You",
"A Letter To The Grave",
"Hard To Breathe",
"Deeper Underground",
"Already Gone",
"Insomnia",
"Over And Over",
"One Last Chance".
Vrombissant, rouillé, massif, mélodique et puissant, tels pourraient être les qualificatifs auxquels répondrait le son des HELL OF A RIDE.
Actuellement en pleine finalisation de leur premier album et empruntant encore la route fermement tracée par leur EP "Fast As Lightling", voici donc que nous reviennent les 4 valeureux comparses agrémentés aujourd’hui de Symheris (guitariste émérite des groupes T.A.N.K, Funeral Dawn et Symheris), cinquième mousquetaire remplaçant Lone Wolf absent de scène pour cause de blessure !
De retour, donc après quelques mois de pause compositrice, voici que le V8 HELL OF A RIDE reprendra alors goût aux planches, et ce dès le premier morceau "High On Octane", vibrante introduction à son univers rouillé et poussiéreux, que la route 66 a pour terrain de jeu !...Premier titre, donc, ouvrant ce set s’annonçant d’ores et déjà bien rôdé, "High On Octane" sera, par la suite, suivi de leur bien connu "Tears And Scars" mais surtout de "Hell Of A Ride", titre à l’incroyable potentiel enthousiasmant proposant au public une habile participation au poste éphémère de choeur.
Recueillant alors bien des suffrages, les compositions du groupe se succèderont pour le plus grand bonheur des premiers rangs, heureux d’assister, là encore, à un show cadré, ingénieux, mais surtout vivant, au travers des divers charismes en places, notamment ceux de Djej (chant) et de Frank (basse / backings), astucieusement rejoints, comme sur le toujours aussi percutant "Screaming Out", par les présences de Symheris et Noré The Lucky (guitares), ponctuant le titre d’éparses touches rattachant la composition à certaines origines Metal de l’ensemble.
Viendra enfin le tour du tant attendu tandem de titres ornant la fin de cette ravissante setlist, la nouveauté "Aphrodisiac Cadillac" clouée par le martelant "Fast As Lightning" et refermant par ce qui semble être l’hymne incontesté du quintette, cette prestation aux odeurs de bitume chauffé et de gomme brulée !
La muscle car HOAR finira malgré tout par couper le contact, laissant le public sur le sourire d’un groupe plus que complet, Lone Wolf Low ayant finalement fait irruption sur scène afin d’en partager les mesures du titre de clôture.
Une batterie cette fois-ci un rien en retrait, pour une approche bien plus axée sur le chant principal et les guitares, voici ce que les oreilles attentives auront également pu observer, au détour de ce set déplorant malgré tout un regrettable manque de motivation des quelques présents...
Setlist :
"High On Octane",
"Tears And Scars",
"Hell Of A Ride",
"At The Drive-in",
"Screaming Out",
"Holding Back The Years",
"Aphrodisiac Cadillac",
"Fast As Lightning".
Voici que sonne, à l’heure du départ des HELL OF A RIDE, l’heure de l’avènement de THE MILTON INCIDENT !
Placé ce soir en tête d’affiche, c’est un groupe foulant le sol de la Boule Noire d’un pas décidé et les bras chargés de leur album "Innocence Lost" qui nous est alors donné d’observer en cette fin de soirée... Une posture de tête peut-être un rien prématurée compte tenu de la stature de la formation qui ne les empêchera malgré tout pas de s’empresser de décocher leurs premiers titres, le surpuissant «Deadset» ainsi que le virulent "Dopamine", rassemblant une salle moins étoffée mais plus réceptive, sous certains accents Shinedown et Breaking Benjamin !
Saturé et percutant, c’est un combo en pleine mutation qui nous est alors présenté, d’une façon peut-être moins habile que lorsqu’observé lors du Mennecy Metal Fest ou du Warm Up, le souffle unissant aujourd’hui les 5 musiciens se ressent comme bien plus monolithique et robuste qu’auparavant...
Articulé autour d’une accroche mélodique lourde et puissante, le groupe avance, proposant tours à tour des composition à l’indiscutable potentiel tant l’emprise vocale de Sam se fera ressentir, sur les univers dépeints au travers de titres tels que "Irukandji", "10/56" (et sa merveilleuse introduction) ou encore le puissant single "Deus Ex Machina" ! C’est finalement au tour de "Conspiracy Of Silence" d’empoigner le spectateur attentif pour le transporter, l’espace d’un échange rythmique entre Jay et Romuald (batterie / basse), dans les profondeurs d’"Innocence Lost", aux portes de "Memento", antichambre de "Pyromaniac", nouveau coup d’éclat final du groupe mis à l’honneur ce soir.
Perclus par le violent "Burn It Down" introductif de ce dernier titre, c’est un public peut-être un rien délaissé par l’ensemble mais certainement trop peu nombreux, qui se verra renvoyé chez lui, fier, malgré tout, de porter les couleurs des différentes formations présentées ce soir, et prouvant bien que la scène alternative, vivante au travers de ces divers cross-overs entre rock et metal mérite un intérêt des plus dignes !
Setlist :
"Deadset",
"Torn Down",
"Dopamine",
"Split Second",
"Irukandji",
"10/56",
"Deus ex Machina",
"Conspiracy",
"Dearest Enemy",
"Memento",
"Pyromaniac".
Un bilan positif se dresse malgré tout, au sortir de la Boule Noire, entre l’heureux souvenir de la découverte BACKTRACK LANE, celui de la présentation de 4 albums à la maturité en cours d’acquisition pour ces méritantes et talentueuses formations ainsi que pour l’implication de Dooweet (que nous remercions et saluons avec les honneurs qui s’imposent), et la triste réalité d’une salle trop peu remplie, au son par trop souvent inconstant et aux lumières fuyantes !...
Photos tirées de : www.elp-photo.fr