La review

THE HU + FIRE FROM THE GODS
Le Trianon - Paris
03/02/2020


Review rédigée par Matthieu


Changement drastique d’ambiance, c’est devant le Trianon que je me rends ce soir pour assister au premier show français en salle de deux formations d’horizons totalement différents. Après une interview en compagnie de THE HU et FIRE FROM THE GODS (que vous retrouverez dès que j’aurais trouvé le temps de respirer) grâce à Kinda Agency, je me rends dans la salle, qui est déjà massivement occupée par bon nombre de spectateurs. Pas de pit photo, les premiers rangs déjà complets, la mission du soir ne sera pas simple dans ce public très disparate.



On débute donc à l’heure prévue avec FIRE FROM THE GODS. Et qu’on apprécie ou non le style mêlant hard rock, rap et metal alternatif… il faut reconnaître que les membres sont pleins d’énergie ! AJ Channer (chant) mène le jeu alors que les riffs de Jameson Teat (guitare / choeurs), Bonner Baker (basse) et Drew Walker (guitare) commencent à mettre le public dans l’ambiance, le tout rythmé par les frappes énergiques de Richard Wicander (batterie). "Good evening ! Do we have some headbangers tonight ?" demande le frontman. Et quelques mains se lèvent alors qu’une introduction douce ne démarre. Mais rapidement, le groove du groupe reprend le dessus, et une rythmique plus lourde s’abat sur la fosse, faisant remuer quelques têtes. Le chanteur sautille, les musiciens tournent sur eux-mêmes, et la fosse commence à rentrer dans l’ambiance des Américains. "Paris one more time say fuck yeah for The Hu !" lâche le chanteur, alors que la foule se motive à rentrer dans le jeu des Américains. Alternant titres groovy qui font sauter la foule et passages plus calmes mais avec des messages positifs, le groupe fédère. "Are you still up there my friends ?" lance AJ avant que le groupe ne reparte de plus belle. Quelques leads se joignent à cette rythmique motivante, et les membres du groupe haranguent tous la fosse, qui leur répond. "It's our first time in Paris and we will be back for Hellfest…" lâche le chanteur en reprenant son souffle. Et le groupe continue sa setlist, alternant passages doux, riffs massifs, hurlements et chant clair. Toujours au centre, le chanteur mène vraiment le jeu. "Life will never kill happiness !" hurle à nouveau AJ alors que le dernier morceau ne démarre. Et une fois de plus, la foule accroche à ce mélange des Américains, qui se démènent de bout en bout pour maintenir éveillé un public de plus en plus réactif, et qui acclamera les musiciens à l’issue de leur performance.

Setlist : "The Voiceless", "Composition", "Another Level", "Truth To the Weak (Not Built To Collapse)", "In Spite Of Doubt", "End Transmission", "Fight The World", "Right Now", "Excuse Me".



On passe déjà au clou du spectacle, avec une réinstallation de la scène pour THE HU. Les membres arrivent sur scène et s’installent un par un sous les acclamations d’une fosse remplie. Et les morceaux sont plus que fédérateurs, puisque le chant de gorge de Ts.Galbadrakh (morin khuur / chant) et N.Temuulen (chant / flûte / tovshuur) fascine littéralement l’assemblée. B.Enkhsaikhan (morin khuur / choeurs) et G.Nyamjantsan (tumur khuur / choeurs) jouent en souriant à la fosse, alors que les membres de tournée assurent une rythmique solide qui plaît également aux amateurs de metal. Jambaldorj Ayush (guitare), Batkhuu Batbayar (basse), Unumunkh Maralkhuu (percussions / tumur khuur) et Odbayar Gantumur (batterie) remuent en arrière-plan, et la musique du groupe parle à l’entièreté de l’assemblée, qui reste cependant immobile. Côté lumières, c’est plus complexe, mais nul besoin de rideaux de couleurs pour mettre en valeur les quatre musiciens compositeurs qui harangue la fosse. "Hey Paris !" hurlent-ils avec un large sourire avant d’enchaîner avec le titre suivant. La fosse tape du pied pour accompagner les musiciens, et l’ambiance nous fait littéralement voyager. Les plaines de Mongolie s’offrent à nous alors que le groupe joue devant nous, permettant parfois à la fosse de remuer lors des passages intenses et plus modernes, mais nous replonge dans des parties plus folk. "Thank you Paris !" lance le chanteur avant d’enchaîner sur un discours en chinois, qui ne sera je pense compris que par une minorité de l’assemblée. Mais peu importe la barrière de la langue, la fosse acclame le groupe et répond positivement à l’appel de THE HU. Et le public parisien ira même jusqu’à scander “Hu ! Hu ! Hu !” pour inciter le groupe à continuer d’explorer leur courte discographie. Le concert est prenant, et les morceaux s’enchaînent, et certains sont annoncés par le groupe. Certains, comme les très connus "Yuve Yuve Yu" et "Wolf Totem", sont très appréciés par le public, et d’autres semblent plus calmes, nous permettant de voyager à nouveau. "Merci beaucoup !" lâche N.Temuulen, alors que le groupe prend quelques secondes pour respirer. Le groupe enchaîne, fédérant à nouveau une fosse très compacte et qui regroupe amateurs de metal, enfants et toutes les tranches d’âge. "Paris, let’s rock !" hurle le groupe en reprenant. "This is the Mongol !". Et si les membres semblent très complices sur scène, la fosse est tout aussi remuante, moshant presque lors de la rythmique plus lourde. Et alors que le groupe demande à prendre une photo avec son public, ce même public demande un rappel.
C’est donc à nouveau un "Wolf Totem" très puissant, annoncé par un "Let’s rock !" qui saisit à nouveau la foule, permettant à l’assemblée de sauter, chanter et mosher pendant que la rythmique groovy et folk de THE HU nous frappe une dernière fois. Les remerciements sont à la hauteur de la prestation.

Setlist : "Shoog Shoog", "The Same", "The Gereg", "The Song Of Women", "The Legend Of Mother Swan", "Uchirtai Gurav", "Shireg Shireg", "Bii Biyley", "Yuve Yuve Yu", "Wolf Totem", "The Great Chinggis Khaan", "Black Thunder", "This Is The Mongol".
Rappel : "Wolf Totem".

Pour ma part, c’était une première expérience avec les deux groupes. Si FIRE FROM THE GODS et son mélange musical a finalement séduit un public très large, THE HU a pleinement convaincu une fosse déjà conquise à leur univers folklorique mongol. Et il y a fort à parier que les deux formations iront loin, et nous pourrons commencer à le constater au Hellfest, où ils joueront tous les deux...