TESTAMENT + EXODUS + DEATH ANGEL
L'Elysée Montmartre - Paris
01/03/2020
Review rédigée par Matthieu
Comment bien commencer le mois de Mars selon vous ? Eh bien un concert de thrash
semble une bonne idée. Et quel concert… TESTAMENT, EXODUS et DEATH ANGEL, trois
groupes phares de la scène américaine qui envahissent l’Elysée Montmartre pour The Bay
Strikes Back, la tournée thrash de ce début d’année 2020. Les pass photos sont attribués à
la dernière minute, et nous voici dans le pit photo ! Une rumeur (rapidement confirmée) dit
que Kirk Hammett (Metallica) lui-même serait dans les coulisses...
On commence l’assaut avec DEATH ANGEL, dont les membres arrivent un par un sur scène.
Nous avons à peine le temps de comprendre ce qui se passe que déjà Rob Cavestany et
Ted Aguilar (guitares) sont éclairés tour à tour pour entamer le premier riff de la soirée.
Rapidement, Mark Osegueda (chant) motive la fosse, et commence à hurler au centre de la
scène, sur la rythmique de Will Carroll (batterie) et Damien Sisson (basse). Les
harmoniques sont sanglantes, et un circle pit se lance rapidement sous les ordres du
frontman, et il n’en faut pas plus à la foule, déjà très conséquente, pour remuer dans tous
les sens. "Let me see those fucking hands !" ordonne Mark avant de relancer la machine
avec un autre titre tout aussi énergique. La fosse réagit immédiatement, et les musiciens
headbanguent en rythme, se rejoignant parfois pour jouer. Le soliste devient la cible
préférée du chanteur, qui se joint à lui en grimaçant alors que ses camarades haranguent la
fosse en tenant la rythmique sans broncher. "Merci beaucoup Paris ! Thanks for your
energy ! It's the first time ever Testament, Exodus and Death Angel tour together !" annonce
le chanteur avant de remercier à nouveau chaleureusement le public, demandant plus de
mouvements de foule. Et ce sera chose faite dès le morceau suivant, alors que le chanteur
lâche finalement son pied de micro pour déambuler sur la scène auprès de ses camarades.
Une petite faiblesse se fera remarquer sur quelques harmoniques, mais le son est
rapidement réglé, et c’est déjà le dernier titre, comme l’annonce le frontman. "Please just kill
the place ! Paris are you ready ?" ajoute-t-il avant que le groupe n’enchaîne une dernière fois,
lançant alors le premier slammeur de la soirée pour clore cette introduction sans temps mort.
Setlist : "Humanicide", "Voracious Souls", "Claws In So Deep", "Aggressor", "The Dream Calls For
Blood", "The Moth", "Seemingly Endless Time", "The Ultra-Violence" / "Thrown To The Wolves".
On passe à EXODUS, qui voit non seulement son retour en France après un été 2018
acclamé, mais également le retour de Gary Holt (guitare) qui officiait avec Slayer ! Et il va
sans dire que lorsque le guitariste monte sur scène, il est acclamé comme le messie,
éclipsant presque l’arrivée des autres membres. "Are you ready ?" hurle Steve “Zetro”
Sousa (chant) alors que le premier morceau frappe déjà la salle parisienne. Côté rythmique,
Tom Hunting (batterie), Jack Gibson (basse) et Lee Altus (guitare) se font plus discrets
mais alignent les riffs avec une rage palpable. Le chanteur harangue une fosse qui n’attend
même plus avant d’envoyer les slammeurs vers la scène, et qui s’arrête presque de
headbanguer lorsque Gary Holt effectue son premier solo, un pied sur le retour. Mais bien
vite, les nuques se remettent en marche et les cheveux volent à nouveau sur les riffs thrash
de la formation américaine. Paris aura droit à un "And Then There Were None" pour la
première fois de la tournée, et les cinq musiciens se mettent finalement à bouger un peu
plus, se rejoignant parfois, sans oublier de hurler les choeurs en compagnie du frontman.
"Paris merci beaucoup ! It's good to be back ! While talking about being back... Mister Gary
Holt !" lâche d’ailleurs ce dernier. L’acclamation est à la hauteur de la réputation du
guitariste, qui haranguera la foule. Le son de la grosse caisse semble un peu faiblard dans
le fond de la salle sur le titre suivant, mais à nouveau l’ingé son est là pour redresser la
barre. "This song is about a very dangerous drug…" annonce le frontman pour introduire la
groovy "Deathamphetamine", dont l’intro se retrouvera un peu tronquée, mais beaucoup
moins que la dernière fois (pour mon plus grand bonheur). Et ce titre se révèle à nouveau
être aussi efficace qu’un bulldozer lancé à pleine vitesse, puisqu’il ravage entièrement la
fosse, qui tourne, slamme, moshe pendant plus de cinq minutes sans discontinuer. Le
groupe enchaîne, et la fatigue semble être définitivement absente de la salle. "Hey Paris we
are forever "Bonded By Blood" right ?" ironise le chanteur avant que les riffs du fameux
"Bonded By Blood", autre tuerie live, ne fasse irruption dans nos conduits auditifs. Les riffs
s’enchaînent, les parties lead mettant en valeur le guitariste revenu également, et c’est "The
Toxic Waltz" qui prend la suite. "Mosh it up !" hurle le frontman pour remotiver les troupes.
Alors que j’ai l’impression qu’il s’est à peine écoulé un quart d’heure, "Strike Of The Beast"
vient clore un set hautement énergique, qui aura tout de même principalement reposé sur
deux des membres, laissant les autres un peu trop en retrait.
Setlist : "Rien De Rien" (Édith Piaf, sur bande), "Body Harvest", "Blood In, Blood Out", "And Then
There Were None", "Fabulous Disaster", "Deathamphetamine", "Blacklist", "Bonded By Blood",
"The Toxic Waltz", "Strike Of The Beast".
Dernier groupe de la soirée, et pas des moindres, c’est TESTAMENT qui vient nous achever.
Une fois les bannières de scène installées, le groupe prend possession de son espace de
jeu, et le show commence. La foule part dès que les riffs d’Alex Skolnick et Eric Peterson
(guitares) viennent trancher la rythmique imposante de Steve DiGiorgio (basse) et Gene
Hoglan (batterie), sous la voix puissante de Chuck Billy (chant). Le chanteur se sert de son
demi pied de micro pour accompagner les riffs des guitaristes pendant que le bassiste se
place aux côtés du batteur, laissant la vedette aux six-cordes, régulièrement éclairés
pendant les parties lead. Le headbang est bien entendu de mise, autant sur scène que dans
la fosse qui devient de plus en plus violente, en dépit des deux séances de mosh
précédentes. Quelques choeurs viennent renforcer les refrains, et ainsi confirmer que
TESTAMENT est une véritable machine de guerre lancée à toute allure. "Thank you Paris for a
sold out show, it means a lot to us !" lâche le chanteur en reprenant son souffle. Très
mobiles, les musiciens haranguent la foule en jouant, alors qu’une nuée de slammeurs met
à mal la sécurité. "Sing it ! Let me hear you !" ordonne le vocaliste, alors que la chaleur
s’intensifie. Le backdrop change de temps à autre, et un slammeur décide de partir du fond
de la salle pour rejoindre le devant, pendant que les américains enchaînent les riffs, qu’ils
soient récents ou plus anciens. Le centre de la scène est éclairé lors des longs leads des
guitaristes, et c’est souvent Alex Skolnick qui est mis en vedette. "How do you feel up
there ? Let me hear you !" hurle Chuck, à qui la foule répond immédiatement. Et les
musiciens repartent aussitôt, avec un son imposant qui motive encore et toujours la fosse.
"It’s The Bay Strikes Back tonight Paris ! It’s like a brotherhood !" annonce le chanteur. "Let’s
celebrate it with… "Brotherhood Of The Snake" !". Et le titre annoncé démarre, avec une
efficacité incroyable. Roulant littéralement sur Paris, les Américains se mettent tour à tour en
avant, se partageant les leads, jouant entre eux, haranguant une fosse sans dessus
dessous… Et le public en redemande ! La setlist défile, et les interventions du frontman sont
plus que fédératrices. Les musiciens soufflent à peine entre les titres, et c’est avec "Disciple
Of The Watch" que le concert prendra fin, accompagné d’une petite Marseillaise. Du début à la
fin, le mosh et les slams n’ont pas cessé. Du début à la fin, le groupe a été applaudi. Et c’est
plus que mérité !
Setlist : "Eerie Inhabitants", "The New Order", "The Haunting", "The Preacher", "Dark Roots Of
Earth", "Last Stand For Independence", "Throne Of Thorns", "Brotherhood Of The Snake", "The
Pale King", "Fall Of Sipledome", "Night Of The Witch", "Into The Pit", "Practice What You Preach",
"Over The Wall", "Disciples Of The Watch" (avec passage de "La Marseillaise").
La soirée prend fin, et c’est vers le stand de merch ou les métros que se dirige l’ensemble
du public. Bien que le thrash ne soit pas mon genre de prédilection, DEATH ANGEL, EXODUS
et TESTAMENT ont mis la barre très haut pour faire de ce concert sold out un évènement que
les absents regrettent déjà. Merci à Live Nation pour la soirée et l’accréditation photo.