La review

SUICIDAL ANGELS + LOUDLBAST + SCARRED + SLATSHER + IGNITIONS + NOISEFLOOR
Haut Fourneau U4 - Uckange (57)
29/08/2015


Review rédigée par Maryska
Photos prises par Shooting & Creation


Bonjour à tous, amis lecteurs de Fensch Metal... euh... French Metal pardon (boutade locale). A quelques jours du passage à la nouvelle année, je vous offre la possibilité de faire un retour vers le passé, du temps où la température flirtait aisément avec les 30 degrés, où les cigales chantaient encore et les vacanciers rentraient leurs valises, des étoiles plein les yeux. Je tiens aussi à vous faire mes plus plates excuses pour avoir négligé les délais de rédaction (je ne cesse de me fouetter), mais mon fuseau horaire n'est point de ce monde. Le Samedi 29 Août dernier se déroulait la 6ème édition du Rock'n Fer, situé au Parc du Haut Fourneau U4, dans la Vallée de la Fensch, à Uckange (57), Terre d'accueil où se côtoient ruralité et industrie. Il s'agit d'un sympathique petit festival à taille humaine, sur deux jours, organisé par le Gueulard+ en partenariat avec les Damage Done Prod. La soirée de la veille mettait le Punk à l'honneur, tandis que ce soir c'est le metal, avec pas moins de six groupes venus d'ici et d'ailleurs. Les têtes d'affiche attendues sont LOUDBLAST et SUICIDAL ANGELS. L'entrée s'élève à 10 euros, autant dire que c'est plus que largement accessible à tous. Avec de quoi ne pas mourir déshydraté, affamé ou nu : plusieurs stands de restauration, buvette, et marchandising étaient à notre disposition.



Ce sont les Flamands-belges de NOISEFLOOR qui ouvrent les festivités, vers 19h30, devant un public composé d'une petite poignée de têtes seulement, alors que la chaleur est encore lourde. Le groupe ne se démonte pas pour autant et nous envoie 30 minutes de maxi-décibels dans la tronche qui forceraient presque à sauter partout et pogoter. Mais bon, pas de voisins à proximité, dommage. Formé en 2010, avec pour influences Limp Bizkit, Deftones, ou encore Pantera, ils sortent une démo en 2012. Leur musique oscille entre hardcore et nu metal, avec une pointe de djent. L'ensemble est correct, musicalement carré, mais un bémol pour les choeurs qui ne chantent pas très juste. La bonne humeur est là, mais ça ne suffira pas à faire venir plus de monde.



Le groupe suivant, IGNITIONS, nous vient aussi de Belgique. Groupe de hardcore metal mlodique, composé de cinq jeunes Habaysiens et créé aussi en 2010. Ils ont deux EPs à leur actif et ont remporté le tremplin Durbuy à l’Entrepôt de Arlon l'an passé. Ce soir, à défaut de nous proposer une dégustation de bières d'abbayes, ils nous livrent un large panel de titres de hardcore brutal qui cogne, teinté de death mélodique qui bulle. Les riffs sont rapides, efficaces et tranchants. Les hurlements qui sortent du micro décoiffent les plus chauves d'entre nous, tellement le chant est furieux. Le public est encore timide mais s'est un peu plus étoffé durant leur petite demi-heure de jeu.



A 21 heures commence le groupe pour lequel je me suis principalement déplacée : les Luxembourgeois de SCARRED. Formé en 2003, SCARRED est un groupe de death metal empreint de thash qui a déjà roulé sa bosse, notamment sur des grandes scènes telles que Wacken Open Air et Metalcamp. Ils ont deux albums à leur actif : "Filth New Order", et "Gaia / Medea" qui est pour ma part très abouti (Klonosphere / Season Of Mist distribution). C'est donc en temps qu'admiratrice convaincue que j'apprécie leur set qui sera à la hauteur de mes attentes, bien que trop court - 5 titres seulement pour les 30 minutes réglementaires. Cependant j'ai trouvé que le son n'était globalement pas très propre : ça crachait pas mal dans les oreilles. Ceci dit, ça groovait sévère, avec des riffs bien lourds. Le public fut bien réceptif. Un groupe plein d'humour à découvrir de toute urgence, et à qui je souhaite longue vie (mais ça c'est parce que je suis fan).

Setlist : "Idiosyncrasy", "Outcast", "Cinder", "Low", "Gaia".



Le groupe suivant est LOUDBLAST. Mais en attendant qu'ils s'installent, une petite troupe de cracheurs de feu nous en a mis plein la vue avec des performances qui donnent chaud et qui sentent bon l'essence. Après 10 minutes de distraction visuelle, place maintenant à l'un des groupes pionniers du metal extrême français, qui nous sert du bon death'n thrash metal depuis quasi 30 ans, avec ce bel homme qu'est Stéphane Buriez aux commandes. LOUDBLAST a cotoyé les plus grands, et a su s'imposer comme une référence française. C'est qu'ils attaquent direct sur du très lourd. La foule, plus nombreuse, s'est de suite précipitée vers le devant de la scène, et ça pogote à tout-va. Le son est bon, malgré des petites coupures sur le premier morceau du set, "A Bloody Oath". Vêtu de sa veste patchée, Stéphane enflamme la scène avec ses collègues qui ont l'air de passer un bon moment aussi. Le titre "Emptiness Crushes My Soul" est dédié à Nico, ancien membre de Mass Hysteria dans le coma depuis ce matin-là (et qui irait mieux aux dernières nouvelles). Ils renversent définitivement le public, avec le très énergique "Ace Of Spades" de Motörhead (Lemmy, on t'aime). Le set se termine à près de 23 heures.

Setlist : "A Bloody Oath", "The Bitter Seed", "The Abstract God", "Taste Me", "Presumption", "Flesh", "The Horror Within", "Emptiness Crushes My Soul", "From Dried Bones", "Neverending Blast", "Ace Of Spades" ("Motörhead" cover), "Cross The Threshold", "My Last Journey".



La joyeuse troupe de cracheurs de feu revient nous faire un petit show pendant que les Grecs de SUICIDAL ANGELS se préparent. Le groupe venu d'Athènes débute à 23h20. Le public est beaucoup moins étoffé que pour LOUDBLAST, mais peu importe, perso je suis curieuse. Je ne connais pas du tout, mais ils font très jeunes, et leur look de thrasheux des 90's fait très cliché. En revanche, leur musique me plaît, un semblant de Metallica à leurs débuts. Ils sont quatre - combo classique - batterie, basse, deux guitares. Nick Melissourgos, le chanteur / guitariste s'adresse en anglais au public avec éloquence, à la limite du théâtral, tel un tragédien grec. Tout est réglé au millimètre près (même leurs headbangings sont exagérément synchro). C'est rapide, agressif, du bon trash old school, avec des changements de tempo propres au style. Nick invite le public à former un wall of death, suivi d'un circle pit, timide, mais on s'en contentera. Au bout de 40 minutes le set se termine, laissant plutôt une bonne impression. Je recommande pour les fans de Slayer.



Le dernier groupe à jouer ce soir est un groupe local : SLATSHER. Ce n'est pas évident de jouer après les têtes d'affiche, lorsqu'une bonne partie du public s'en est allé. Mais ils ne se laissent pas troubler et font péter les watts, d'autant plus qu'ils enregistrent ce soir une captation vidéo. SLATSHER s'est formé en 2007 du côté de Jarny (54), et a déjà enregistré un premier album "Human Light Leakage". C'est du metal progressif puissant, oscillant entre gros son et des passages en clair qui alimentent une ambiance lourde mais mélodieuse et vaporeuse (écoutez, vous comprendrez). Les riffs sont particulièrement intéressants. La basse a bien été mise en valeur niveau sono, donnant de la rondeur à la ligne de basse qui est recherchée elle aussi. Le dernier morceau "Geniodemiurge" est joué ce soir en exclusivité. Ils terminent de jouer à 01h15, après 35 minutes de jeu.

Setlist : "Luci", "Prison Pixel", "The Faceless Man", "Vorarephilia", "The Adamant", "Geniodemiurge".

Finalement, je ne connaissais que 3 groupes sur 6, mais ce genre de festoche permet justement, à moindre coût, de faire de surprenantes (re)découvertes. Merci au photographe, aux groupes et aux organisateurs qui permettent de rendre possible le concert au pied de ce monument atypique qu'est le Haut Fourneau U4. C'est avec ce petit festival de fin d'été que je clos cette année 2015, riche en événements marquants et tragiques. Mille pardon pour l'abus, il paraît qu'il faut réfléchir à de bonnes résolutions pour 2016.... On verra. En tout cas je vous donne rendez-vous en 2016, car il va y avoir du lourd dans la région. Meilleurs voeux... A bientôt !