Même si ce n’est plus une découverte désormais, voir STEVE 'N' SEAGULLS fait toujours plaisir car ça reste un pur moment de rigolade, de bonne musique et d’ambiance décalée. En voilà un groupe qui reste à part dans la scène musicale, qui plus est par rapport aux genres musicaux que l’on préfère. Surtout qu’ils savent toujours s’accompagner de groupes tout aussi intéressants à voir et à entendre. Voilà une bonne occasion de se bouger !

Voici WHISILING TUMBLEWEED, un groupe de la scène locale du style bluegrass / country qui met l’ambiance et qui colle parfaitement au thème de la soirée. Ce qui est bien avec ce genre de groupe, c’est que tu as l’impression que le concert n’est qu’un prétexte à faire la fête et à se marrer alors quand en plus ils sont connus d’une majeure partie de l’audience… Au nombre de sept, ce ne sont pas Les 7 Mercenaires mais les sept musiciens qui donnent pourtant un air d’Ouest américain à cette soirée. Ils sont bien équipés pour mettre le feu et même si le départ de feu est un peu plus lent que ce que j’aurais imaginé, il finit par bien prendre. La soirée est définitivement placée sous le signe du terroir. Certes pas du terroir musical normand mais qu’elle soit originaire d’ici ou d’ailleurs, la musique est toujours appréciée quand elle est bien interprétée. D’autant plus quand on entend des titres du seul et unique Johnny Cash, alors là il y a de quoi vraiment prendre son pied. Ici, on a un combo d’instruments à cordes, harmonica et une voix dont personne ne serait surpris si elle sortait tout droit du Texas. Les percus ? Pas besoin et de toute façon il n'y a plus la place pour en mettre sur scène. Après tout, on voit que ça se suffit et on se chauffe bien ! Les gars sont tellement motivés qu’ils joueront au bar après le concert des Finlandais, la soirée n’est jamais finie...

Pas inconnu de nos fermiers finlandais préférés, KEPA les a déjà accompagnés par le passé. Ils rempilent donc en ce début d’année 2019. Du blues, de la country et de la folk pour continuer avec l’expérience de KEPA, je dis "expérience" car pour rester dans le thème de la soirée, ça reste encore à part dans la sphère musicale, ce n’est pas du jamais vu mais des gars comme ça, c’est rare… A tour de rôle, les compositions du Bayonnais nous font découvrir son univers haut en couleurs (au moins autant que sa chemise). Son univers s’écrit aux notes de guitare, dobro, harmonica et voix. Le tout à une seule personne, respect ! Nous aurons lroit notamment à un morceau inspiré du plus grand saxophoniste dont je ne me rappelle plus le nom et de David Guetta, ne cherchez pas à comprendre, vous vous feriez un nœud au cerveau mais pourtant ça fonctionne bien plus que ce à quoi on peut imaginer. Histoire de continuer dans les morceaux profonds, voici "Carlita". "Carlita", c'est une histoire d'amour qui a duré 1min50 et qui m'a coûté 70€ dixit KEPA ! Le talent va souvent de pair avec l’extravagance, bel exemple ce soir, son univers fait mouche en tous cas. Sacré personnage ce KEPA, bien barré, talentueux et inattendu sur cette tournée, ça me va très bien comme découverte. Quarante minutes de découverte mais qui nous rendent malgré tout de plus en plus impatients de voir ou revoir nos fermiers rockers préférés !

STEVE 'N' SEAGULLS, c’est un groupe que presque tout le monde connaît désormais et non plus la seule scène metal et quelques autres personnes. C’est bien simple, le public est minoritairement composé de métalleux, la majorité du public se compose de… eh bien de tous les profils possibles. C'était prévisible mais on a eu droit à un grand show ! Le quintette débarque sur scène affublé de ses plus beaux costumes. A l’image de leur musique, tout ça semble être un joyeux bordel plus ou moins organisé, festif et original.
Ça démarre avec un bon vieux Led Zep et son mythique "Black Dog", s’ensuit directement "The Trooper" de Maiden. Certaines des plus grosses claques avec eux sont les reprises de Pantera que sont "Cemetery Gates" ou "I’m Broken", ça reste puissant bien que la dynamique soit bien différente des versions originales. Après tout, c’est bien ce qu’on cherche à travers leurs concerts, une interprétation d'excellents morceaux d’une manière décalée mais sans en retirer l’intérêt. Mais on ne cherche pas uniquement ça car il y a aussi leurs propres compositions qui restent au second plan, elles ont le mérite d’être là. Ces compos personnelles comme "Down To The River" ne sont pas mauvaises, loin de là ! Elles sont agréables mais quand on a en face les plus grands morceaux des légendes du rock (au sens très large du terme), on ne peut pas dire que ce soit très équitable. C’est tout le mal que je leur souhaite en même temps. On comprend leur volonté de jouer leurs propres compositions, ça évite de les ranger uniquement dans la case du cover band barré, et puis pour ceux à qui ces compos ne plaisent vraiment pas (sait-on jamais...), ça ne représente toujours que 3 titres sur les 20 de la setlist. Ce sont d'ailleurs les titres qui sont sur leur dernier album en date, "Grainsville". Comme quoi, on peut très bien déconner complètement et pour autant être talentueux ! Sur ces 20 titres, on notera des solos de banjo ou de mandoline endiablés, avouez que sur du AC/DC, du Metallica ou Foo Fighters, ça claque ! Je crois d’ailleurs que la reprise de "The Pretender" est celle que j’ai eu le plus de mal à retrouver alors que, sur le principe, elle est facilement reconnaissable… Si on écoute de manière objective, c’est "Gimme All Your Lovin" des barbus de ZZ Top qui est bien plus difficile à trouver. Ce qui est génial avec ce groupe, c’est qu’ils trouvent toujours les titres qui vont bien rendre malgré la différence de format plutôt nette. Et puis il y en a pour tout le monde car le fan de ZZ Top n’aimera peut-être pas The Offspring ou Pantera, et pourtant tous passeront une excellente soirée .Comment cela pourrait être différent avec cinq Finlandais aussi tordus que talentueux ?
On voit qu’ils s’amusent vraiment à reprendre ces morceaux sur scène dans des versions parfois survitaminées, comme l’excellente "Are You Gonna Go My Way" de Lenny Kravitz. Pour avoir eu la chance d’entendre la version originale quelques mois plus tôt, les deux sont vraiment géniales. Si certains des membres du groupe sont très expressifs, les cinq sont tous indispensables à la magie de ce groupe. L'homme des bois au banjo, accordéon et clavier, est toujours aussi improbable, c’est toute une bande de personnages ceux-là mais lui remporte la palme. Imaginez un colosse en salopette portant une peau de renard en guise de chapeau, un peu à la Davy Crokett et vous aurez une image de ce à quoi ça peut ressembler, quand ce n’est pas le contrebassiste qui est resté en pyjama, ce qui ne l’empêche pas en rappel de chanter magnifiquement "Antisocial", passage désormais incontournable de leurs concerts dans l’Hexagone. Une précision importante, ce morceau est chanté en français et non pas traduit comme l’a fait Anthrax par exemple. C’est d’autant plus facile pour le public d’enfoncer le clou en reprenant en choeur cet hymne du rock français. Ce titre signifie malheureusement que la fin approche à grands pas et c’est sur un non moins excellent "Born To Be Wild" que le groupe achève la soirée, un morceau qui leur va comme un gant ! On trouve là une bande de potes qui s'éclate tout simplement, les "Cotton Eye Joe scandinaves" comme c’est si bien dit dans leurs "Off The Road Sessions". C’est toujours un réel plaisir de les voir et de les entendre, à revoir dès que possible, on ne s’en lasse pas !

Setlist : 1. "Black Dog" (Led Zeppelin), 2. "The Trooper" (Iron Maiden), 3. "Digging The Grave" (Faith No More), 4. "Cemetery Gates" (Pantera), 5. "Down To The River", 6. "Gimme All Your Loving" (ZZ Top), 7. "Self Esteem" (The Offspring), 8. "Are You Gonna Go My Way" (Lenny Kravitz), 9. "The Pretender" (Foo Fighters), 10. "You Shook Me All Night Long" (AC/DC), 11. "Faster Than Light", 12. "You Could Be Mine" (Guns’N’Roses), 13. "I’m Broken" (Pantera), 14. "Ghost Town", 15. "Seek And Destroy" (Metallica), 16. "I Was Made For Loving You" (Kiss), 17. "Over The Hills And Far Away" (musique traditionnelle irlandaise), 18. "Thunderstruck" (AC/DC).
Rappel : 19. "Antisocial" (Trust), 20. "Born To Be Wild" (Steppenwolf).