SIDILARSEN + UNDERGANG
Le Divan Du Monde - Paris
15/11/2014
Review rédigée par Réginald
Ils nous l'ont promis depuis plusieurs jours, les SIDILARSEN étaient chauds et prêts à démonter le Divan du Monde en ce Samedi 15 Novembre. Le groupe avait envie de montrer au public parisien de quoi ils étaient capables.
Pour ceux qui ne les connaissent pas, SIDILARSEN ou "Sidi" pour les fans, est un groupe de nu metal français qui sévit sur la scène française depuis 1997, mêlant sonorités metal et électroniques et je dois dire que leurs albums sont plutôt cool à écouter. C'est plutôt accessible et vraiment bien foutu. Pour faire simple, c'est un gros mélange de Rammstein, NIN pour les côtés metal indus et de The Prodigy, La Phaze et Ezekiel pour les penchants électroniques - techno. Le combo est plutôt engagé et n'hésite pas à dénoncer notre société de consommation dans ses chansons.
Si les Toulousains ont fait le voyage jusqu'à Paris, c'est pour défendre leur dernier opus sorti en Janvier 2014 et après l'avoir écouté et trouvé plutôt bon, je suis assez curieux de découvrir ça en live.
Arrivée au Divan du monde vers 18h20, c'est étonné que je me retrouve en quasi pôle position dans la file d'attente ; ça ne se bouscule pas à l'entrée, mais au fur et à mesure que l'on se rapproche des 19h, le public commence à se masser dans la file. 19h passé, les portes s’ouvrent et je découvre pour la première fois le Divan du Monde. Sidi fera donc le concert dans une salle bien sympathique et pas très grande (500 places balcon compris) du quartier de Pigalle.
Pour la première partie, les Sidi ont choisi un compatriote et c'est le Toulousain de UNDERGANG qui ouvrira le bal et qui sera chargé de chauffer le public. UNDERGANG c’est ce que l'on appelle un one-man band. Ancien guitariste / chanteur / machiniste de La Phaze, il nous offrira un show à grosse dose de musique électronique hip-hop, drum’n’bass et des breaks bien rock / metal.
Après avoir discuté avec un autre photographe qui connaît bien UNDERGANG et qui m’a promis une grosse claque musicale, je me rapproche de la scène en même temps que le public assez nombreux, mais le Divan est encore loin d'être complet. Je n’ai pas du tout écouté avant et c’est donc assez curieux que je vais découvrir ce groupe. Le mec sera donc seul sur scène entouré de sa batterie, ses machines et de sa guitare. Dès son arrivée sur scène, UNDERGANG ne fait pas dans le détail et attaque directement dans le lourd à gros coup de beat et de son bien drum’n’bass. A l’aide de ses loopers, il passe des machines à la gratte et au chant en faisant un détour sur la batterie.
C’est effectivement une grosse claque pour moi, et ça me rappelle un concert d’Alec Empire que j’ai pu voir il y a quelques années. C’est du très gros son et ça envoi un maximum. Le public ne s’entassera pas pour cette première partie mais sera en mode danse et envahi par la musique. Le public est conquis par les sonorités d’UNDERGANG et moi aussi. C’est vraiment une musique de live et qui nous met en transe assez rapidement. Le concert durera aux alentours de 40 minutes sans réel répit ; 40 minutes où UNDERGANG nous aura transpercés de décibels. D’ailleurs la communication sera présente mais on n’attend pas de ce genre de groupe une communication sur le devant de la scène. Le mec est là pour nous en mettre plein la vue et c’est chose faite à grands coups de stroboscope et de flash. On en a plein les yeux et plein les oreilles, le boulot demandé est fait. Franchement, les SIDILARSEN ont fait un choix parfait pour leur première partie, le public est chaud et s’avance au plus près de la scène. Ils demandent à en découdre avec le combo toulousain.
Après un changement de plateau d’une vingtaine de minute, et l’arrivée de Sophie Tissier du collectif "Touche Pas à Mon Intermittent(e)" pour un discours de mobilisation et de dénonciation des pratiques salariales envers les intermittents, les Sidi entrent sur scène.
Pas de doute, le public a répondu présent et même si le Divan du Monde ne sera pas plein ce soir, il y a du monde de tassé au devant de la scène et le combo après une brève intro, attaque directement sur "Comme On Vibre", single du nouvel album "Chatterbox" et titre mis en avant avec la réalisation d’un clip plutôt réussi. Autant je trouve cette chanson vraiment sympa à écouter, autant en live c’est une tuerie. Le ton est donné, les SIDILARSEN vont incendier le Divan du Monde et frapper un grand coup ce soir. Dès cette première chanson, le public est tout simplement intenable. Les groupes français savent vraiment mettre la patate au public dans un temps record. J’ai vu ça avec les Lofo au Trabendo en Octobre et je revis ça aujourd’hui avec les SIDILARSEN ; quel pied, l’ambiance est vraiment bonne et les gens sont venus pour s’amuser et écouter (et voir) le groupe. D’ailleurs le groupe enchaîne avec la chanson "Retourner La France" qui aura pour effet de faire apparaitre les premiers slams.
Tout au long du show, les slams se succéderont, les pogos feront rages, comme sur la chanson "Back To Basics" où le public sera relativement déchaîné. Le public n’hésite pas à monter sur scène et slammer en sautant comme dans une piscine vers le public et c’est à cause de ce dernier pas très nombreux au devant de la scène que nous avons frôlé l’accident lors d’un slam sur le dos qui n’aura pas rencontré assez de public pour le récupérer. Rien de grave, le mec se relève et David fera une petite remarque à tous les slameurs afin que personne ne se blesse et rentre chez soi en entier.
Vers le milieu du set, juste après la chanson "Paris Perdu", le groupe part de la scène et je m’inquiète en pensant que c’est déjà l’heure du rappel, le concert aura été court. Mais non, le batteur est resté sur scène et nous délivre un solo de batterie plutôt bon qui aura pour conséquence de motiver le public, qui se chargera d’acclamer le batteur de Sidi. A la fin du solo, le reste du groupe revient sur scène et attaque "A Qui Je Nuis Me Pardonne" et c’est reparti de plus belle, le public parisien montre aux gars du Sud qu’ici aussi on sait faire la fête.
Le concert continu sur sa lignée et les Sidi prennent un sacré plaisir à jouer sur scène ; ça se voit et ça se ressent. Les mecs s’amusent entre eux et n’hésitent pas à aller au plus près du public. Même le batteur n’hésite pas lors de samples, à venir sur le devant de la scène et vers le public. En parlant d’aller vers le public, nous aurons ce soir le droit à un braveheart et d’une décente de David au milieu. Dès sa remontée sur scène, et les premières paroles, le public fonce et finit en un pogo monstre. Plus tard, les Sidi appellent le public à monter sur scène pour la chanson "Des Milliards" qui sera la dernière de ce set haut en couleur et en décibels.
Lors de l’outro, David annonce que le groupe va faire une photo avec le public en devant de la scène et c’est Monsieur ZOZ qui aura l’honneur de faire ce cliché depuis le balcon. Moment immortalisé, le groupe remercie son public, tape dans les mains des premiers rangs et repart en coulisse. Le public est bourré d’adrénaline et content de ce concert survitaminé.
SIDILARSEN est pour moi un groupe de live avec un show coloré et possédant un visuel important et bien fichu avec les deux écrans postés de chaque côté de la scène qui délivrent aussi bien les paroles de la chanson que des artworks vraiment sympa. Pour une découverte, c’est vraiment un concert que je n’oublierai pas et qui me donne envie de revoir les SIDILARSEN au plus vite sur scène. Donc si vous voulez découvrir un groupe aux sonorités multiples touchant au metal et à la musique électronique, je vous conseille d’aller voir les SIDILARSEN. En plus, la configuration petite salle et proximitié du public est je pense la mieux. Ah oui, j'oubliais, s’ils sont accompagnés de UNDERGANG, ne ratez surtout pas la première partie ; vos oreilles vous diront merci.
Setlist :
Intro, "Comme On Vibre", "Retourner La France", "Surhomme", "Le Meilleur Est A Venir", "La Morale De La Fable", "Un Echo", "Matière Première", "A Ton Ego", "Back To Basics", "Paradis Perdu", solo de batterie, "A Qui Je Nuis Me Pardonne", "On En Veut Encore", "Où Il Veut", "Hermanos", "Technotrone", "Fluidité", "Encore", "Breathe" (The Prodigy cover), "Des Milliards", outro ("Des Milliards").
Photos tirées de : www.facebook.com/theredgphoto