La review

SCORPIONS + VANDENBERG'S MOONKINGS
Le Zénith - Rouen (76)
30/03/18


Review rédigée par Antoine


SCORPIONS, ce groupe mythique qu’on ne présente plus et qui annonçait sa tournée d’adieu il y a huit ans… mais qui est toujours en train de remplir les salles. J’avais pris une bonne claque en Novembre 2011 en les voyant dans ce même zénith de Rouen. Je voulais voir ce que ça donnait après tout ce temps, le temps commence à faire son effet sur le groupe d’Hanovre. Mais il faut bien avouer que leurs chansons font toujours leur effet et on reste encore comme des gamins à entendre leurs classiques. Pour lancer les hostilités ce sont les Hollandais de VANDENBERG'S MOONKINGS qui s’y collent et on ne s’en plaint pas le moins du monde !



C’est une première partie de choix que SCORPIONS s’offre avec le groupe VANDENBERG'S MOONKINGS. Un groupe très 70’s dans le son, Adrian Vandenberg qui s’est notamment illustré avec Whitesnake, a formé son propre groupe il y a de ça cinq ans et le moins que l’on puisse dire c’est que le résultat est là ! Ils n’ont que peu de temps pour jouer mais ils ont besoin d’une seule fraction de ce temps pour convaincre le public. Bien qu’Adrian ait l’expérience et la renommée que les autres musiciens n’ont pas, l’alchimie semble très bien se faire et on se prend vite au jeu de cette musique qui nous fait taper du pied et qui sonne très (trop ?) Led Zep'. Des fois, on en vient vraiment à se demander si ce ne sont pas eux qui viennent fouler les planches de ce Zénith. Ce qui n’est personnellement pas pour me déplaire, comme j’adore Led Zep', comme beaucoup, mais le fait que ça sonne aussi proche est un peu perturbant. Mais cette sensation ne retire pas le plaisir que l’on prend à les écouter et à les voir car ils prennent possession de cette scène réduite du Zénith, mais bien que réduite elle reste encore imposante ! Et ce hard rock très 70’s passe très bien dans ce genre de salle, ils sont plutôt du genre à se mettre rapidement le public dans la poche on dirait. Le chanteur Jan Hoving est un vrai showman comme on en manque un peu ces derniers temps où on se retrouve désormais avec des groupes qui ne dégagent que peu de choses et ne partagent pas suffisamment avec le public. Le public réagit très bien et sans nul doute que le groupe aura gagné des fans supplémentaires ce soir.



Le moins que l’on puisse dire, c’est que les SCORPIONS sont accueillis sous un tonnerre d’applaudissements ! Et ils arrivent sur scène dans un show à l’Américaine, la scène étant un assemblement d’une multitude d’écrans, on se doute rapidement qu’on en prendra plein les yeux, plein les oreilles, on le saura par la suite. On voit rapidement qu’ils ont pris un petit coup de vieux mais ils ont la pêche malgré tout. Klaus est celui qui a le plus vieilli physiquement mais c’est aussi lui le plus âgé de base… Son timbre de voix et la précision sont là, la puissance c’est moins ça par contre. Rien de surprenant mais il tiendra quand même pendant une heure trente. Concernant les autres, on ressent moins cette fatigue même si eux aussi bougent moins, mais dans quel état serons-nous nous-mêmes à 70 ans ? Au-delà de ça, un point qui m’a surpris au début c’est : à quoi pouvait bien servir le système de surélévation de la batterie si c’est pour la monter de 50 centimètres seulement au début du concert ? Il faudra attendre le dernier tiers du concert pour comprendre : un solo de Mikkey Dee. Ok, là ça vaut le coup ! Il ne se prive pas d'ailleurs et envoie la sauce, jouer du Motörhead ou du SCORPIONS, ce n’est pourtant pas la même chose pour un batteur ! Mais bon, en termes de solo, Mikkey nous a habitués à mieux donc je reste un peu sur ma faim. Et ce solo arrivera justement après un "Overkill" joué en hommage à Motörhead et Lemmy (Eddie Clarke, Würzel et Phil Taylor ne sont pas cités…). SCORPIONS ayant joué de nombreuses fois avec eux, l’hommage semble logique avec l’intégration de Mikkey qui prend d’ailleurs bien son pied et joue pleine balle. Le public semble dans l’ensemble nettement moins habitué et pour sa défense, le son de la batterie est devenu bien trop fort.
Pour ce qui est du principal, la musique de SCORPIONS passe comme une lettre à la Poste. Une fois n’est pas coutume, la setlist vient piocher dans la large discographie du groupe que l’on verra d’ailleurs apparaître sur les écrans pendant le solo de batterie. La tournée s’intitulant "Crazy World Tour 2018, c’est tout naturellement que l’on démarre sur "Crazy World" dont trois autres extraits seront joués ce soir, "Send Me An Angel", "Wind Of Change" et "Tease Me Please Me". Rien qu’avec ça, les Allemands font carton plein ! Ils ont tellement de morceaux qui restent gravées dans les mémoires, c’est même plaisant de voir que le public semble connaître les paroles de la plupart des chansons (ou du moins chantait en yaourt, j’avoue avoir plutôt écouté le groupe que le public. Ça peut sembler bête mais je vais tellement peu aux concerts de groupes ayant eu une telle carrière que cette synergie entre le public et le groupe a vraiment un caractère spécial. Mais SCORPIONS n’a pas vraiment une place ordinaire dans le monde du rock non plus. Quoi qu’il en soit, et même sur des morceaux plus récents comme "We Built This House", le charme opère et on perçoit le talent du groupe à sortir des riffs inimitables. Bien que comme tous les groupes ils aient eu des hauts et des bas dans leur carrière, on retrouve sur chaque album au moins un morceau qui te décolle les tympans. Mon seul regret de cette setlist c’est qu’elle ne soit pas plus longue... Ce groupe c’est aussi, ou du moins c’était, un monstre de scène capable d’enflammer les foules et on retrouve toujours en première ligne Rudolf Schenker armé de ses innombrables Flying V et qui va, comme à son habitude, traverser la scène en long en large et en travers en mode survolté et il faut bien avouer qu’il n’y a que lui pour oser une Flying V acoustique ou une bonbonne de fumigènes couplée à la guitare sur "Blackout" ! Matthias Jabs et Pawel Maciwoda sont bien présents eux aussi mais ils restent malgré tout plus discrets. Un autre élément surprenant arrivera lors de la partie acoustique du set composée de "Follow Your Heart", "Eye Of The Storm" et "Send Me An Angel", des lumières s’allumeront pour se refléter… dans une boule à facettes ! Dit comme ça, on se demanderait bien ce qui leur est passé par la tête mais en fait le rendu était plutôt classe, comme quoi. Le chanteur des VANDENBERG'S MOONKINGS, Jan Hoving, est d’ailleurs invité à rejoindre le groupe le temps d’un morceau à l’occasion de son anniversaire que le public ne manquera pas de lui souhaiter.
On voit la fin du concert doucement se profiler lorsque "Blackout" arrive et c’est bel et bien le cas puis qu’ils enchaînent avec "Big City Nights" avant de partir quelques minutes pour revenir avec leurs deux plus gros tubes que sont "Still Loving You" et "Rock You Like A Hurricane". Inutile de préciser que le Zénith s’est littéralement transformé en chorale géante le temps de "Still Loving You", et jouer un morceau tel que "Rock You Like AHurricane" juste après une ballade, ça en décuple la puissance, de quoi finir vraiment sur une bonne note ! A la sortie du concert, j’étais un peu déçu par rapport à la prestation qu’avait donnée le groupe en 2011 mais en écrivant ce compte-rendu, je me rends bien compte que j’ai pris encore une grosse claque et que je dois relativiser ma première impression. Même si je reste persuadé que le groupe devrait quand même sérieusement songer à arrêter la machine, de peur de laisser à terme un mauvais souvenir aux fans et qu’il a perdu un peu de sa magie, il reste intemporel et c'est là que tu regrettes de ne pas avoir une vingtaine d’années de moins, ce qui t’aurait permis de les voir au top. A vous de voir si vous comptez les voir / revoir, vous serez sûrement un peu déçus mais vous aurez tout de même un excellent souvenir.

Tracklist : "Crazy World" "Going Out With A Bang" "Make It Real" "Is There Anybody There?" "The Zoo" "Coast To Coast" "Top Of The Bill" / "Steamrock Fever" / "Speedy's Coming" / "Catch Your Train" (70's medley), "We Built This House" "Delicate Dance" "Follow Your Heart" / "Eye Of The Storm" / "Send Me An Angel" (acoustic medley), "Wind Of Change" "Tease Me Please Me" "Overkill" (Motörhead cover), solo de batterie, "Blackout" "Big City Nights".
Rappel : "Still Loving You", "Rock You Like A Hurricane".