Autant le préciser de suite, le concert de ce soir affichait sold-out. La salle était partagée entre d’un côté les fans d’ELUVEITIE, et de l’autre les fans de SABATON, bien qu’ils aient été tous mélangés. Cela a permis d’équilibrer le public, chaud bouillant au passage. Celui-ci appréhendait le premier groupe, WISDOM. Et c’est sans attendre que le groupe a fait son entrée.

 A notre grande surprise, ce sont cinq jeunes chevelus au même look qui ont fait apparition. Il faut dire qu’on a dû attendre le troisième titre pour vraiment être plongé dans l’ambiance. Et on n'a pas été déçu. Des musiciens au top, qui assurent le show et ne cachent pas leur joie d’être présents ce soir, caractérisée par de nombreux sourires, mouvements et grimaces accrocheuses. Oui, il y avait un guitariste qui particulièrement, amusait la galerie. Il doit sûrement avoir un don pour cela. Ce fut très charmant. D’ailleurs, ils avaient tous du charme, autant l’un que l’autre. Le chanteur malheureusement, manquait de technique évidente dans son chant mais très vite comblée par la puissance de sa voix, à s’en couper le souffle. Un ambitus très large, avec une tenue extrême dans les notes les plus aigues. Il n’a pas eu de mal à impressionner les spectateurs. Pour ce qui était des rythmes de batterie, ils étaient vraiment très simples, rien d’incroyable en somme mais pourtant les grosses caisses étaient marquées par une belle originalité (customisation unique et très originale). Quant au décor, il y avait deux draps où étaient représentés un personnage sombre sur chacun et pour le petit côté comique, le chanteur s’était à un moment donné, permis de positionner ses doigts pile dans les narines de l’un d’eux, ce qui a fait rire les gens ayant regardé à ce moment-là. En tout cas, ils étaient très heureux et cela se voyait. Particulièrement en forme, ils bougeaient partout, de part et d’autre de la scène. De plus, leur musique fut très appréciée et très entraînante. Autant dire que ce groupe quasi inconnu pour la majorité du public ce soir, a su être une belle révélation musicale.

Venu le temps de faire entrer en scène le groupe ELUVEITIE. Et là ne vous attendez pas à quatre ou cinq musiciens mais bien à sept ! Cela en fait du beau monde sur la scène de la Laiterie. Du coup vous pensez bien qu'ils n'ont pas pu trop bouger, certains restant quasiment tout le temps à leur place. ELUVEITIE est un groupe très intéressant et original à voir (et à écouter) puisque le groupe combine tantôt de la cornemuse, tantôt de la vielle à roue, qui sont de vieux instruments plus ou moins rares chez nous en France. C'était donc pour certains, impressionnant à découvrir. Cependant, la principale caractéristique de la vielle à roue étant son bourdonnement, celui-ci ne s'est malheureusement pas vraiment fait entendre en live. D'ailleurs le chanteur, j'ai envie de dire multi-instrumentiste, jouait une fois de la flûte, puis chantait, jouait de la cornemuse, puis chantait etc. Et quand il ne chantait pas, c'est la vielliste qui prenait le relais et croyez-le, elle chante magnifiquement bien. En plus elle faisait penser à Amy Lee d'Evanescence. Celle-ci n'est pas la seule femme du groupe. En effet, elle est soutenue par la violoniste et les deux tentant de se démarquer de parmi les hommes, se sont offertes un petit instant d'amusement et de complicité, en plein milieu du set. D'ailleurs puisqu'on évoque le set, parlons-en. Ce soir les ELUVEITIE nous ont interprété de nombreux nouveaux morceaux. Bien sûr il y avait des anciens, des titres phares comme "Inis Mona" et "Thousandfold" pour le plus grand bonheur des fans de la première heure. Et même si on était pas fan ou pas spécialement venu pour eux, ce fut une belle découverte que de les voir en live. Même si ce fut quelque peu "gâché" par une mauvaise organisation interdisant tous les slams. Les quelques-uns qui s'en sont essayés se sont vus refoulés par les vigils les chopant en plein vol pour les ramener sur terre. Vous pensez bien que ça ne leur a pas empêché de recommencer. "Sabaton, Sabaton" criait le public. Allez, on veut la suite !

Il faut dire que les SABATON étaient extrêmement attendus ce soir où la majorité du public s'est déplacé pour eux. A force d'implorer le groupe, les lumières ont fini par s'éteindre et le titre "The Final Countdown" d'Europe s'est fait entendre sous un dégradé de lumières grises et blanches. Voici l'intro live de SABATON. Une fois l'intro finie, le groupe a fait irruption sur scène. Nous avons pu découvrir avec joie les trois nouveaux musiciens (les deux guitaristes et le batteur) qui ont fraîchement rejoint la formation.Et franchement, nous n'avons pas été déçus !
En effet, en plus d'être charismatiques, ils ont très bien su s'approprier les titres et s'intégrer aux valeurs et couleurs de Sabaton. Et déjà ça commence par le dress code. Vous qui connaissez sans doute SABATON, vous devez vous douter qu'ils étaient fringués d'un treillis militaire et même que la basse du bassiste d'origine était imprégnée de ce motif. Joakim le chanteur, se démarquait des autres d'une parce qu'il portait une sorte de gilet par-balles mais également ses traditionnelles lunettes de soleil. Là pour le coup, il faisait penser à M. Shadows d'Avenged Sevenfold. Pour ce qui est du décor, deux rampes de chargement en aluminium étaient disposées aux extrémités de la batterie elle-même sur-élevée afin que les musiciens puissent les arpenter et les dévaler. Par ailleurs pour ce qui est des musiciens, il faut dire qu'ils ont été très souriants tout au long de la soirée, attanchants, adorables et émouvants. Oui, que du positif. Et en plus d'être de très bels hommes tout à fait charmants, une complicité entre eux s'est faîte apercevoir. Effectivement, ils n'hésitaient pas à se bagarrer entre eux (mais gentillement je tiens à le préciser) et à se faire des grimaces. Que c'est mignon tout plein. A un moment donné, le chanteur a voulu nous faire part de ses quelques mots en français qu'il avait en mémoire. Et attention, c'est très littéraire. Les voici dans l'ordre : "Merde ! Putain ! Encore une bière !". Merci pour cette petite intervention et ce fou rire, Joakim.. Sur le titre "The Hammer Has Fallen", celui-ci s'est emparé d'un synthé (et a enfin retiré ses lunettes). Dessus était posée une banane, d'abord étonné puis interrogateur, il a fini par la manger, oui sur scène, devant ses camarades. De là, ils ont explosé de rire. Etait-ce une mauvaise blague de leur part ? On ne le saura jamais, mais ce fut très divertissant.
Et enfin en ce qui concerne leur musique, celle-ci très poignante nous a emportés. Des titres magnifiques, touchants, bref que du bonheur de A à Z. Ils étaient heureux d'être ici et ça s'est remarqué. SABATON, ce fut la grosse claque et surprise de la soirée. Une merveilleuse fin de soirée pleine d'émotions en leur compagnie. Maintenant courez acheter leur nouvel album "Carolus Rex". Pour ma part c'est déjà chose faite.