Affiche pour le moins étonnante mais tout aussi excitante ! Comme tout fan des premiers albums de PESTILENCE, je me réjouissais de voir le combo hollandais jouer les "Land Of Tears" ou encore "Twisted Truth". De plus, le dernier album ne m'avait pas laisser si indifférent que ça, m'envoyant de temps en temps ce "Obsideo". Aucun risque d'overdose non plus mais quelques bons titres. Voir SETH partager cette affiche a dû en étonner plus d'un, mais peu importe, le retour des Bordelais avec "The Howling Spirit" fut une des meilleurs surprises de l'année 2013 et je me réjouissais de les voir pour la première fois.

ANCIENT ASCENDANT débute les hostilités devant peu de personnes, avec un death mélodique energique. La prestance scénique du quatuor anglais reste toutefois trop statique pour retenir une grande attention. Pas l'impression non plus que parmi le public beaucoup connaissent le groupe (qui existe pourtant depuis 2008 et a réalisé 2 albums et 2 EPs chez Candlight). J'avoue moi-même ne pas les connaître... Sur scène, on sent surtout le groupe "ailleurs", exécutant une sorte de death mélo "à la papa", détaché avec ce qu'il faut d'efficacité sans en faire trop. Dommage, car ce manque de présence générale ne sert pas le groove de certains passages bien accrocheurs et de quelques mélodies à la croisée du heavy et du thrash. L'ensemble est bien exécuté, le groupe bénéficiant d'un son très correct...

Le groupe l'avait précisé avant la tournée, SETH sera privé de son batteur Alsvid et de son chanteur Black Messiah... Pour les remplacer, Kevin Paradis (The Seven Gates, session pour Benighted) derrière les fûts et Saint Vincent (Blacklodge) au micro. Sur place, Heimoth et Cyriex m'avaient informé qu'ils n'avaient fait que deux répétitions ensemble avant de se lancer sur la tournée... ça semble peu, mais c'est sans compter sur le professionnalisme et le travail personnel fourni par ces gars-là qui nous ont livré le meilleur show de la soirée. Ça démarre avec "In Arching Agony", issu de leur dernier album "The Howling Spirit" qui plonge le Glazart dans une toute autre ambiance. Le groupe s'approprie la scène comme si elle était encore vierge. A la fois puissant et tout en contraste, cet excellent titre met tout le monde d'accord. Saint Vincent s'avère un sacré frontman, imposant sa présence avec aplomb et rage, tout comme la paire de gratteux qui font corps avec leurs instruments. On est loin du black metal des années 90, le nouveau SETH s'avère bien plus complexe et direct, usant du thrash, du death, du black le plus sophistiqué, progressif, pas besoin de "corpse paints", ni de fioritures, les riffs incisifs et vicieux d'Heimoth et Cyriex tissant à présent une toile bien plus vénéneuse. Une grande partie du set est issue du dernier album, "Killing My Eyes", "Ten Barrels" parfaitement calibrés pour le live, dommage que "One Ear To The Earth" n'ait pas été joué... toutefois les "tubes" du groupe ne sont pas oubliés, entre autres le fameux "Die Weihe" et son mythique "J'ai rencontré Dieeeuuuu, il me ressemble" repris à l'unisson par les connaisseurs, "Let Me Be The Salt In Your Wound" et "Acid Christ" issus de l'album "L'Excellence". Le son est tout aussi excellent et on peut profiter de la section rythmique à la fois rouleau compresseur et tout en nuance d'Eguil (basse) et de Kevin (batterie) stupéfiant en remplaçant du pourtant monstrueux Alsvid. !! Un show hargneux et très classe.

Setlist : "In Aching Agony", "Let Me Be The Salt In Your Wound", "Ten Barrels", "Die Weihe", "Scars Born From Bleeding Stars", "Killing My Eyes", "Acid Christ", "Umbilical Cutting".

PESTILENCE ne tarde pas à monter sur scène et je me délectais d'avance ! Premier titre joué : "Obsideo" et oh putain... le son... la voix... ??? Patrick Mameli (chant / guitare) semble essoufflé dès les premières notes. Sa voix d'écorché ressemble à celle d'un vieux chien à l'agonie et c'est pas le son qui arrange les choses, un véritable chaos bruitiste où l'on ne discerne aucun instrument. Sur scène, peu de présence également, même si les gars sont loin d'être des manches avec leurs instruments. Peu de conviction, surtout que le groupe s'enfonce à jouer une majorité de titres de leurs derniers albums... trop "bourrins" et tellement moins atypiques que ce que l'on connaissais d'eux. Mis à part "Echoes Of Death" de "Consumming Impulse", "Prophetic Revelations" de "Testimony Of The Ancients" que l'on reconnaît à peine, noyé dans la monotonie de l'ensemble. Un seul titre de "Sphere", à savoir "Soul search"... Bon, je vais pas me la jouer nostalgique non plus, mais on ne peut pas dire que les derniers albums des Hollandais soient "étincelants", pour paraphraser notre président. Toutefois, il arrive qu'en concert, les groupes nous les fassent vivre différemment, qu'on arrive à les comprendre et à les aimer. Qu'on reparte chez soi en réécoutant les albums et en prenant un pied monstrueux... mais pas là non. "Fucckiiiiing Pestileeeence" lance un type dans la foule qui semble être là pour donner du mordant à un groupe qui en manque. Les circle-pits prennent alors des allures de veillée funèbre, comme un hommage à un groupe que l'on a tant aimer et qui s'éteint devant nous... avec comme dernier souffle "Twisted Truth".

Setlist : "Obsideo", "Neuro Dissonance", "Echoes Of Death", "Displaced", "Prophetic Revelations", "Horror Detox", "Amgod", "Laniatus", "Devouring Frenzy", "Soul Search", "Necro Morph", "Hate Suicide", "Super Conscious", "Sinister", "Aura Negative", "Resurrection Macabre", "Twisted Truth".

Je suis informé qu'en fait Patrick Mameli était malade depuis quelques jours... ceci expliquant cela probablement. Les mauvaises ondes ayant condamné la soirée... J'espère qu'il nous reviendra en forme les prochaines fois et plus inspiré et audacieux dans la composition des prochains albums. Seul SETH a fait l'unanimité et confirme avec force et détermination son grand retour sur la scène metal !