La review

PAGAN FEST 2010
Finntroll + Eluveitie + Dornenreich + Arkona + Varg
CCO - Villeurbanne (69)
11/03/2010


Review rédigée par Carcharoth


Annoncé complet depuis quelques jours avec pas moins de 650 chevelus (chose assez rare sur Lyon pour être notée !), voilà un festival qui s’annonçait riche en ambiance, surtout avec une si belle affiche !!!



C’est donc avec les Allemands de VARG que débuta cette édition Lyonnaise du Pagan Fest 2010. Tout de suite, ça en impose, le son est gros, le visuel guerrier impressionne, et la musique des teutons met d’office tout le monde d’accord !!! Le chanteur Freki et ses quelques mots de Français arrive très facilement et rapidement à s’attirer la sympathie d’un public résolument là pour faire la fête et non poser comme cela arrive de plus en plus… Bien que les cordes soient un peu statiques et en retrait sur scène, l’énergie de Freki et de Fenrier, batteur headbanger, ainsi que les mélodies typiquement viking n’ont aucun mal à convaincre un public Lyonnais pourtant réputé difficile !!! La musique des Allemands est vraiment entraînante et épique, sans oublier ses racines black-metal, ce qui en fait vraiment un groupe de scène, peut-être un peu moins intéressant sur album car plus posé et convenu… En même temps, VARG est un pur produit Allemand avant tout destiné à un public Germanique, mais leur prestation du soir a, j’en suis persuadé, su mettre la puce à l’oreille des métalleux Lyonnais chauds comme la braise !!! Prost !!!



Place maintenant à ce qui sera véritablement le groupe de la soirée pour moi, je veux parler des Russes d’ARKONA, récente recrue de Napalm Records. Impressionnant de maturité sur leur dernier album "Goi, Rode, Goi", j’étais très curieux de découvrir le groupe sur scène et je ne suis vraiment pas déçu !!! Un musicien de moins que VARG, et pourtant, le groupe occupe l’espace comme 10 à tel point qu’il est difficile de l’immortaliser en photo. Même si la musique des russes s’adresse à un public plus connaisseur de part l’originalité de leur pagan black-metal mêlant gros son, atmosphères mélancoliques et folklore Slave, l’énergie dégagée va attiser le brasier Lyonnais sans aucune difficulté !!! La chanteuse Masha y est d’ailleurs pour beaucoup avec un charme et un charisme impressionnant pour un personnage tout en douceur et gentillesse. Elle court, elle danse, elle saute partout et est autant à l’aise avec le chant folk de la terre de ses ancêtres qu’avec les hurlements propres au metal extrême. Bluffant !!! Et que dire de ce plaisir que le groupe a l’air de prendre sur scène, de cette joie de vivre communicative ainsi que de cette complicité entre Masha et son guitariste qui aiment à danser ensemble au beau milieu des morceaux !!! Un grand moment de bravoure dont je vous recommande le DVD "Noch Velesova" acheté sur place…



On calme le jeu avec les Autrichiens de DORNENREICH, idéalement placés au milieu de l’affiche afin de permettre au public et aux oreilles de se reposer, voir à l’esprit de vagabonder un peu… J’avoue que je ne connaissais le groupe que de réputation et c’est donc avec une certaine curiosité que j’attendais cette prestation. Ici, point de peintures de guerre, point de peaux de bête, seuls deux musiciens tout en simplicité pour commencer un concert avec une intro acoustique alliant violon et guitare sèche : magnifique !!! La guitare sèche est ensuite remplacée par une électrique, le sieur Stimme passe derrière le micro, un batteur prend place derrière les fûts et le violon, quant à lui, reste bien sûr pour notre plus grand plaisir… Comment qualifier la musique de DORNENREICH ??? Difficile à dire tellement elle mélange les styles, à la frontière du black-metal, du dark-ambiant et du prog’. Il n’est pas aisé de suivre l’ensemble des idées qui se bousculent dans l’esprit dérangé de ces trois musiciens, mais là n’est pas l’exercice qu’on nous demande ce soir… Il est juste demandé à l’auditeur de se laisser porter par la richesse des atmosphères, ou mieux, de se faire littéralement envoûter, et le violon y est pour beaucoup. Chant Germanique hurlé, martial mais toujours possédé, guitares lancinantes, violon hypnotique et batterie allant du black au prog’ en passant par la pop, voilà de quoi déstabiliser un public Lyonnais adepte de sensation un tant soit peu plus forte !!! Pourtant, malgré l’incompréhension de certains et les quelques comparaisons avec Rammstein que j’ai pu entendre ici et là, c’est un public plutôt tolérant et convaincu qui a salué la prestation des Autrichiens, peut-être un peu trop longue pour un festival aussi festif, mais d’une grande beauté et d’une grande originalité… Chapeau bas messieurs !!!



On arrive maintenant au tant attendu ELUVEITIE tout droit venu des terres Gauloises de nos voisins Suisse et qui a gagné un nombre incroyable de fans depuis sa signature chez le géant Nuclear Blast. La curiosité était donc de mise quand a débarqué sur scène cette véritable horde !!! Ce qui m’a d’abord surpris, c’est cette impression que le public avait soudainement rajeuni… Les gens bien sûr, mais aussi le comportement très adolescent que j’ai maintenant du mal à comprendre du haut de mes 30 ans, comme si je m’étais brutalement retrouvé à un concert de Cradle Of Filth !!! Enfin bref, passons, ELUVEITIE démarre son show sur les chapeaux de roue, pourtant affaibli par l’absence de Tubel, contraint de quitter la tournée pour raison familiale. Comme à chaque fois que je les vois, les Suisses sont victimes de quelques problèmes de son, sûrement dus au nombre et à la variété d’instruments folk utilisés, pas toujours facile à sonoriser… Toujours est-il qu’on n’entendait malheureusement pas tout distinctement, ce qui est plutôt dommage pour un groupe de ce style. Ce style, justement, ne m’aide pas vraiment à chroniquer cette prestation car le groupe n’a toujours pas réussi à me convaincre sur album… Enfin si, mais grâce à leur album acoustique vraiment sympathique !!! Mais ce mélange commercial de folk et death-Suédois à forte consonance At The Gates me laisse malheureusement froid. Et Chrigel a beau s’époumoner, le sentiment sur scène reste le même… Le groupe manque cruellement d’âme et de personnalité, et à part le chanteur, l’ensemble des musiciens reste beaucoup trop statique à mon goût, surtout pour une musique normalement des plus festives !!! C’est pro, c’est carré, mais çà pose énormément à l’image du guitariste rescapé au flegme limite insolant tout au long du concert… Les jumeaux apportaient vraiment une énergie sur scène que les Suisses ont malheureusement perdue, donnant au final une prestation sans relief qui n’aura heureusement pour eux pas eu raison de l’enthousiasme d’un public aux anges !!! C’est à n’y rien comprendre…



Reste maintenant les joyeux Finlandais de FINNTROLL histoire de finir ce festival en beauté dans une débauche de pogos et de bières !!! A moins que… Mon avis concernant le dernier album "Nifelvind" était déjà très mitigé, mais la prestation des trolls ce soir n’a rien arrangé !!! Les nouveaux morceaux ne rendent pas plus sur scène que sur album, mais le pire, c’est que même les anciens morceaux, les véritables hymnes de Finntroll semblaient dénaturés ce soir… Comme un sentiment de "pas le goût" !!! Mis à part Vreth et Routa, les Finlandais donnaient vraiment l’impression d’être au boulot, ôtant ainsi toute l’énergie communicative propre à leur musique. Et que dire de l’attitude scénique du claviériste Virta, totalement inexistant et dont le flegme n’avait d’égal que celui du guitariste d’ELUVEITIE !? L’énergie n’était vraiment pas au rendez-vous ce soir, rendant même un Trollhammaren des plus fades… Peut-être la fatigue de la tournée, ou alors c’est l’envie qui n’y est plus, va savoir. Le son est gros, c’est carré, çà joue, mais c’est mou, trop mou, beaucoup trop mou !!! Les morceaux ont beau être enchainés avec la vitesse de l’éclair, supprimant de par le fait une bonne part de la communication avec le public, leur exécution est poussive et fait regretter le peu de temps que des groupes comme ARKONA et VARG ont passé sur scène… Même le comportement de Vreth à l’égard des slammers était en total accord avec l’atmosphère générale du show !!! Bref, grosse déception pour moi, autant sur album que sur scène, alors qu’ils m’avaient véritablement bluffé au Metal Camp 2008 par exemple… Enfin bref, l’essentiel est que le public ai répondu présent, réservant l’accueil qu’il se doit à ces légendes vivantes du metal folk !!! J’espère pourtant qu’ils finiront par se sortir les doigts pour revenir à leur meilleur niveau, ils ont le talent et les capacités pour çà, mais en attendant, je m’en vais me réécouter ces bons vieux "Jaktens Tid" et "Nattfodd"

Pour conclure, ce Pagan Fest 2010 était vraiment une réussite et je félicite l’équipe de My Reference Events d’avoir organisé cette édition Lyonnaise… De bonnes surprises, des découvertes, des confirmations, des déceptions, ce que l’on peut dire, c’est que le Pagan Fest est un festival riche en émotions, et c’est bien là le plus important, surtout quand le tout a lieu dans une ambiance aussi festive et survoltée que celle-ci !!! Par contre, dommage que les Ecossais d’Alestorm n’aient pas fait partie du package sur les dates françaises… En attendant l’édition 2011 du festival, on retrouve toute l’épique de My Reference Events dès le 22 Mars pour la venue de Katatonia à Lyon, toujours au CCO… Sortez vos mouchoirs !!!