OOMPH! + HELDMASCHINE
La Machine Du Moulin Rouge - Paris
20/03/2019
Review rédigée par Matthieu
Retour à la Machine du Moulin Rouge pour un événement (qui sera également mon seul
concert de la semaine) bien particulier : le retour d’OOMPH! dans la capitale ! Pour
l’occasion, les Allemands ont emmené avec eux leurs compatriotes HELDMASCHINE. Et pour
ma part, la soirée débute avec une interview de Dero Goi et Flux, deux des fondateurs
d’OOMPH! qui ont été d’une gentillesse incroyable. L’interview sera disponible sous peu, et
si la scène indus / gothique vous intéresse, je ne peux que vous conseiller d’aller la lire !
Je reviens dans la salle à temps pour constater que le concert a pris un peu de retard, mais
rien de dramatique.
Les lumières s’éteignent, et les membres d’HELDMASCHINE débarquent avec des costumes
ornés de leds bleues, ce qui leur vaudra à tous des applaudissements, mais surtout à René
Anlauff (chant) qui arrive sur une sorte d’hoverboard.
Et le show commence alors, très
visuel, mais surtout très… Rammsteinesque ! Car en effet, la rythmique rappelle
énormément celles d’un titre du mastodonte allemand. Assumant parfaitement la
ressemblance, Tobias Kaiser et Eugen Leonhardt (guitares) campent leurs positions de
chaque côté de la scène, accompagnant parfois le chanteur de quelques choeurs. Mais le
combo tient déjà la fosse parisienne dans le creux de sa main, et c’est tout naturellement
que les premiers spectateurs commencent à danser et à lever leurs mains en l’air aux ordres
du frontman. A la batterie, Dirk Oechsle se déchaîne et grimace, pendant que Marco
Schulte (basse) reste concentré sur son jeu. Le premier titre prendra fin après un jeté de
faux billets à l’effigie du groupe, ce qui amusera grandement le public parisien. Et alors que
les musiciens ont à peine enlevé leurs tenues lumineuses pour quelque chose de plus sobre
(enfin “sobre” quand on parle d’indus…) que le deuxième titre part déjà ! C’est à nouveau
une rythmique efficace et entraînante, soutenue par un sample électronique qui fera remuer
la tête de toute la Machine. "Thank you Paris ! It's our first time in France" annonce René.
"This one is called "Spring", it means jump ! So jump Paris, jump with us !". Et aussitôt, la
quasi-totalité de la foule s’exécute, sautillant avec les Allemands, qui prennent des poses de
plus en plus charismatiques en haranguant la fosse. Au centre, le frontman joue avec les
lumières pour se donner un air menaçant et intriguant pendant que le batteur… lèche ses
baguettes avant de les abattre sauvagement sur ses toms. Répondant à la moindre des
sollicitations de la part du chanteur, la fosse est assez active, bien que statique, mais le
concert est autant à apprécier visuellement que musicalement. Les lumières, plutôt bien
réglées, mettent en valeur chaque mouvement du groupe, qui n’hésite pas à en jouer.
"Maybe you are wondering why we are rolling the R?" questionne René pour introduire "®", un
titre aux paroles assez explicites, bien que ne parlant pas un seul mot d’allemand. “"Fists in
the air !" s’écrit-il avant que les riffs indus n’emplissent à nouveau la salle. Et à nouveau, la
foule les suit à la baguette. Mais le set d’HELDMASCHINE est court, et ils sont contraints de
laisser la place après un dernier morceau très fédérateur, tout en promettant de revenir, ce
qui semble ravir le public.
Les techniciens se hâtent pour changer la disposition de la scène, et la fosse se remplit
encore plus. Pas de doute, OOMPH! est sur le point d’entrer en scène. Alors que l’entrée des
musiciens live passe presque inaperçu, Flux et Crap (guitares) sont acclamés, de même
que Dero (chant / percussions) qui donne le coup d’envoi du premier morceau.
Et c’est
instantanément la folie dans la Machine, qui réagit dès les premières secondes aux riffs
motivants des Allemands. Véritable meneur, Dero arpente la scène pendant que les
guitaristes posent sur des marchepieds de chaque côté de la scène. Sur certains passages,
le frontman récupère des baguettes afin de frapper en rythme son kit miniature sur le devant
de la scène. Plutôt en retrait, Silvestri (batterie) et Felix (claviers) offrent une base
rythmique sans aucune fausse note, alors que Hagen (basse) avance parfois dans son
costume plus qu’original. Mais ceux qui attirent les regards, ce sont bel et bien les trois
fondateurs, qui n’ont de cesse de poser pour leur public, qui n’arrête pas de sautiller,
provoquant quelques bousculades. "Twenty years ago we played our first show in France !"
nous lance Dero. "This place was called La Loco, and it was crazy !" hurle-t-il avant que le
troisième morceau ne débute. Et ce n’est absolument pas "Träumst Du" qui va calmer la foule
parisienne, bien au contraire ! Répondant présent aux interpellations du charismatique
frontman, la foule bouge, hurle puis se calme avant de se déchaîner à nouveau sous une
rythmique très motivante. Mais OOMPH! ne se contente pas d’être une véritable machine de
guerre scénique, les musiciens sont également très proches de leur public, comme en
témoignent les interventions du chanteur entre les morceaux. "This one is our anthem to
you ! Because you are the only reason we are able to live our dream !" lance Dero pour
introduire "Jetzt Oder Nie", repris en choeur par les fans. Les lumières, parfois un peu
aveuglantes, collent parfaitement avec le style très visuel des Allemands, et le show est
parfaitement rodé : une rythmique martiale chevauche un beat electro prenant sous des
flashs de lumière qui mettent en valeur les musiciens tour à tour. Le chanteur évoque par la
suite l’année de création des titres suivants, extraits du premier album de la formation. "Who
was born in 1992 old scumbags ? Who is younger ?" demande-t-il avant d’enchaîner sur
lesdits titres, qui n’ont définitivement pas pris une seule ride. Et en parlant de rides, il n’y a
pas que les titres qui ne vieillissent pas, car les musiciens sont plus vifs que jamais ! Posant
ou arpentant la scène, ils ne se poseront que lorsque le combo décide d’interpréter deux
morceaux en acoustique, faisant de ce fait retomber la pression et instaurant une ambiance
intimiste avec les centaines de spectateurs. Le groupe reprend alors le chemin du metal
industriel avec son fameux "Gott Ist Ein Popstar", un de ses titres phares, où la foule est
également plus motivée que jamais. "Celebrate yourselves !" hurle le frontman pour tenter de
faire remuer encore un peu plus les spectateurs. "Let’s rise your devil fists !". Alors que sur
scène, l’énergie ne faiblit pas, le bassiste en profite pour se mettre un peu plus en avant. Et
c’est après quelques classiques dont les motivantes "Sandmann" et "Augen Auf!" que le combo
feint de quitter la scène.
"Paris ! Est-ce que tu veux une autre chanson ?" demande Dero à
une foule conquise. "Est-ce que tu veux deux autres chansons ?". L’assemblée répond
évidemment par la positive, et c’est sous des lumières puissantes que deux autres
morceaux sont offerts au public parisien, qui explose littéralement de joie. Après une heure
et demie de set, les Allemands saluent définitivement le public, et se laissent applaudir
comme il se doit.
Setlist : "TRRR - FCKN - HTLR", "Labyrinth", "Träumst Du", "Jetzt Oder Nie", "Der Neue Gott",
"Mein Herz", "Das Weisse Licht", "Tausend Mann Und Ein Befehl", "Niemand", "Kein Liebeslied",
"Auf Kurs" (acoustique), "Fieber/Das letzte Streichholz" (acoustique), "Gott Ist Ein Popstar",
"Gekreuzigt", "Alles Aus Liebe", "Im Namen Des Vaters", "Jede Reise Hat Ein Ende",
"Kleinstadtboy", "Sandmann", "Augen Auf!".
Rappel : "Mein Schatz", "Als Wärs Das Letzte Mal".
Bien que différente de mes habitudes, la soirée était très bonne. Si j’ai trouvé
HELDMASCHINE un peu trop ressemblant au groupe dont ils s’inspirent, leurs compositions
ont fait mouche et ils ont remporté les faveurs du public. En bon maître de son style,
OOMPH! a prouvé que ses années de succès ne sont pas dues au hasard, et que les
Allemands ont leur public en France, qui les attend au tournant lors de leur prochain
passage ! Merci à Sherep Booking ainsi qu’à HIM Media pour m’avoir accordé la possibilité
de faire partie de cette aventure !