La review

NEVER SAY DIE! TOUR 2013
Emmure + Carnifex + I Killed The Prom Queen + Betraying The Martyrs
+ Hundredth + Northlane + Hand Of Mercy
Le Trabendo - Paris
24/10/2013


Review rédigée par E.L.P


Ce n’est plus un secret, Impericon est devenu, en bientôt 10 années d’existence, un monstre sacré pour tout ce qui concerne la scène "core", du deathcore au hardcore en passant par le metalcore. L’écurie médiatique Impericon voit donc ses rangs étoffés par la confiance de groupes aussi lourds que Parkway Drive, EMMURE, CARNIFEX, Deez Nuts, ou encore Obey The Brave et A Day To Remember...
Il n’est donc pas étonnant de voir que l’affiche du Never Say Die! 2013 renferme son sacro-sain lot de têtes d’affiches en puissance, avec, cette année, HAND OF MERCY, NORTHLANE, HUNDREDTH, BETRAYING THE MARTYS, I KILLED THE PROM QUEEN, CARNIFEX et, de nouveau de passage en France : EMMURE !
L’heure de l’ouverture des portes approche, et c’est dans un Trabendo jusqu’à présent timide que va se produire ce nouveau rassemblement de HxC moderne...



Après quelques minutes d’attente, les Australiens de HAND OF MERCY prennent place, tatouages old school au vent. La petite formation grandissante originaire de Syndey s’installe, et c’est une véritable explosion d'énergie qui nous sera offerte dès les premiers morceaux de ce brillant groupe d’ouverture avec, dans l’ordre, "Dexter", "Absence Makes The Heart Go Wander" puis le catchy "Mr Nasty Times" ! Servi par une batterie des plus énergique et souriante, un trio de cordes dépensant son énergie sans compter (de nombreux sauts carpés guitares en mains et autres "acrobaties" scéniques...) mais surtout un frontman assurant plus qu’honnorablement, le son étonnement bien réglé en ce début de soirée aidant, son rôle de meneur, brutal et puissant notamment sur le virulent "Sick For It" où moshparts et breakdowns abondent ! Cette invitation au mosh ne sera malheureusement pas pleinement ressentie par le parterre un rien endormi ce soir... Une chose est sûre, HAND OF MERCY se pose dignement dans le sillon creusé par leurs compatriotes de Parkway Drive ! À surveiller, donc, et de près !

Setlist : Intro, "Dexter", "Absence Makes The Heart Go Wander", "Mr Nasty Time", "Last Lights", "Sick For It", "Rumble in the Grundle".



Un rapide changement de plateau, preuve que la mécanique du NSD semble bien huilée (malgré les imprévus techniques) en cet antépénultième show de la tournée, et c’est maintenant au tour de NORTHLANE, eux aussi originaires du Commonwealth australien, de venir explorer la petite scène parisienne... Chose rare pour le genre mis à l’honneur aujourd’hui, Josh Smith (guitare) nous apparaît empoignant fermement sa 7 cordes (ET Guitars Katana FX7), fer de lance de leur HxC plus moderne, plus "expérimental" que ce dont la scène actuelle a l’habitude de nous fournir (rappelant d’ailleurs des groupes comme, par exemple, les Canadiens de Structures). La setlist sera sans réelle surprise puisque 4 morceaux sur 5 seront tirés de leur dernier album en date : "Singularity" ! Le groupe que de nombreux présents semblait attendre ne séduira en revanche que très peu de par un charisme vocal en berne et de trop pauvres rotations/mouvements de scène des membres, à l’exception d’Alex Milovic (basse). L’avant dernier titre de leur set : "Quantum Flux" se détachera, en revanche, de l’ensemble par son aspect ambiant et profond aux frontières du djent actuel ! Petit dernier de la liste, issu, lui, de leur précédent opus, le nerveux "Dispossession" aux rythmiques plus marquées laissant entrevoir le potentiel à venir du groupe. Une assez pâle surprise, donc, à la suite de HAND OF MERCY...

Setlist : "Genesis", "Scarab", "Worldeater", "Quantum Flux", "Dispossession".



Nouvelle transition un rien plus longue et les très attendus Californiens de HUNDREDTH s’avancent, tout en débardeurs, beanies et tatouages de gorge ! L’heure est donc venue pour Chadwick Jonhson (chant) et son équipe, après un funky soundcheck durant lequel les membres s’essaieront, avec le sourire, à d’autres styles par quelques mesures de "Down With The Sickness" (Disturbed) et de "Killing In The Name" (Rage Against The Machine), d’entamer, avec intensité, leur set.
L’introduction "Let Go" fondant sur l’énergique "Weathered Town" est lancée, et c’est une formation souriante et ô combien déterminée à retourner le Trabendo qui fond sur la salle. L’ensemble son correctement réglé, enveloppé dans de bien agréables effets lumineux, et la formation se lance à l’assaut du public (littéralement, avec un stage dive quelque peu manqué du chanteur, lui faisant amèrement tutoyer le sol du Trabendo...), le frontman (déchaîné ce soir) ne sera d’ailleurs pas étranger à la débauche d’énergie de leur prestation, totalisant, à lui seul presque 75% des mouvements, imposant un incroyable dynamisme aux autres membres (notamment Blake Hardman -guitare- qui se laissera totalement aller à la scène !)... Et c’est donc tout naturellement un public plus "vivant" qui se laissera porter par la puissance punk / hardcore de titres aussi courts qu’efficaces que "Free Mind / Open Spirit" ou "Carry On" sur lesquels quelques mosheurs s’en donneront à coeur joie en attendant que l’hymne du groupe se fasse entendre : "Desolate", rassemblant ainsi, pour un ultime élan de gaieté, fans et artistes, avec la satisfaction affichée sur les visages de Chadwick, Blake, Andrew Minervini (guitare), JP Gressman (basse) et Matt Koontz (batterie) !

Setlist : "Let Go" (intro), "Weathered Town", "Ruin", "Greater", "Free Mind / Open Spirit", "Carry On", "Desolate".



Nous arrivons donc à la fin de la première moitié de l’affiche, qui marquera également, après, cette fois-ci, quelques petits accrocs d’installation, l’arrivée du groupe annonçant le début des «gros morceaux» de la soirée, j’ai nommé BETRAYING THE MARTYRS !
Revenus, pour jouer à domicile et prouver que le public français n’a en aucun cas à rougir de ses groupes, voici que la large formation montante de la scène «core» actuelle entamera son set, dès l'arrivée du très charismatique Aaron Matts, sur son podium, par leur désormais bien connu "Man Made Disaster"...
Que l’on soit fan de son "univers", de son style ou non, et malgré les critiques dont il est souvent victime, force est de constater que le groupe se défend extrêmement bien sur scène ! Ce premier morceau est notamment là pour nous le montrer: le contraste entre les voix d’Aaron (chant) et de Victor Guillet (clavier / backings clairs) y est maîtrisé, et l’occupation de la scène est telle que c’est un véritable monolithe qui nous est envoyé au visage dès les premières mesures ! Des morceaux comme "Martyrs" ou encore "Life Is Precious" se poseront, quant à eux, en démonstrations des talents de Baptiste Vigier (guitare) et de Valentin Hauser (basse), dont la puissante carrure irradiera une solidité sans faille tout le set durant... En revanche, Mark Mironov (batterie) étant bloqué au sein de la Mère Patrie (sa Russie natale) par quelques problèmes administratifs, c’est à Junior Rodriguez (chanteur pour Darkness Dynamite) qu’il incombera la tâche d’officier aux fûts du groupe, chose qu’il fera avec une bien belle réussite, sa touche étant moins forte que celle de Mark mais posée avec précision. La formation en arrivant à son dernier titre, le virulent "Because Of You", c’est le sourire au lèvre et les t-shirts imbibés de leurs élans d’énergie qu’Aaron et Victor se prendront au jeu d’un bain de foule avec leurs slams coordonés prouvant la force de la communion avec le parterre parisien !
On ne regrettera finalement que l’absence de titres comme "Tapestry Of Me" et "Leave It All Behind", le reste de la prestation ayant été savamment orchestré et correctement amené avec peut-être un manque d’amplitude sur la basse...

Setlist : "Man Made Disaster", "Love Lost", "Martyrs", "Life Is Precious", "Because Of You".



Poursuivons notre série de tatouages d’ailes déployées sur les gorges des artistes de ce soir si vous le voulez bien, puisque voici maintenant I KILLED THE PROM QUEEN et son "attraction" du jour : Jona Weinhofen (guitare / backings, ex-Bring Me The Horizon).
Mais, il est temps d’entrer dans le vif du sujet avec "Your Shirt Would Look Better With A Columbian Neck-Tie" et son refrain très "pop" que le public semble bien connaître... Le pit jusqu’à présent relativement calme finira finalement par s’agiter sur la fin dudit morceau mais surtout sur le suivant : "Memento Vivere" qui verra les voix de Jamie Hope (chant) et de Jona, se libérer du son assez terne du premier titre. L’ensemble basse (Sean Kennedy) / guitares (Kevin Cameron et Jona) sera, lui, en revanche, relativement discret ce soir... Le pourtant très efficace morceau "€666", sombre et puissant à souhait, aux rythmiques agréablement proches de certains titres melodeath / death actuels (quelques breakdowns en plus bien entendu !) en perdra ainsi de son accroche. Une lumière toujours aussi agréable, le groupe semblera prendre convenablement ses aises, bien qu’il ne lui reste que 2 morceaux : "To The Wolves" puis, pour finir tout en violence et en riffs harmonieux : "Sharks In Your Mouth" titres surprenant de par les influences le composant, et suspendu aux blasts d’un Shane O’Brien en grande forme ! Une vibrante prestation aussi surprenante qu’intense que celle d’I KILLED THE PROM QUEEN ce soir que seuls les menus soucis de réglages de guitares / voix viendront entacher...

Setlist : "Your Shirt Would Look Better With A Columbian Neck-Tie", "Memento Vivere", "Say Goodbye", "€666", "To The Wolves", "Sharks in Your Mouth".



Mais, trêve de plaisanterie car nous en arrivons à la 2ème place du trio de tête de cette soirée Impericon : CARNIFEX !
De retour après leur hiatus de 2012, la formation nous arrive avec, en poche, un album en préparation pour 2014 ainsi qu’un farouche désir d'honorer le public français les accueillant de nouveau ce soir... Malheureusement, les quelques premiers morceaux "In Coalesce With Filth and Faith", "Slit Wrist Savior" et "Dead But Dreaming" ne feront pas correctement état de cette honorable ambition de retour en force, l’énergie tarde à monter et le charisme de la formation semble tout relatif (malgré quelques efforts de Scott Lewis -chant- et de Shawn Cameron -batterie-). Il faudra attendre le retentissement de leur nouveau titre "Die Without Hope", présenté en exclusivité tout au long du NSD pour raviver l’attention du public et pousser le groupe jusqu’à un digne point d’énergie scénique allant de paire avec la brutalité de ce nouvel extrait de Deathcore savamment étudié pour réveiller le pit et distillé avec violence ! La suite ne sera que passage de relai entre titres éclassiquesé tels que le féroce "Until I Feel Nothing" sur lequel l’incroyable dextérité de Cory Arford (guitare) prendra tout son sens, ou encore l’incisif "Lie To My Face" préparant convenablement le terrain à l’arrivée du turbulent "Hell Chose Me" déchaînant une dernière fois, les passions des fans venus les acclamer aujourd’hui ! Un retour donc en demi-teinte, présenté par un début de set relativement terne et inconstant que le public peinera par moments à suivre...

Setlist : "In Coalesce With Filth And Faith", "Slit Wrist Savior" , "Dead But Dreaming", "Die Without Hope", "The Diseased And The Poisoned", "Until I Feel Nothing", "Lie To My Face", "Hell Chose Me".



Arrive maintenant l’heure de la dernière ligne droite, l’heure de la tête d’affiche : EMMURE...
Le groupe que l’on ne présente plus et dont la présence (aussi bien en affiche que sur CD) est devenue un gage de réussite fait son apparition. C’est un Frankie Palmeri légèrement amaigri depuis le passage du Mosh Lives Tour d’Avril dernier qui nous arrive donc sur scène, et, cette fois-ci, sans k-way ! L’enchaînement de leurs courts morceaux peut alors commencer, et c’est "4 Poisons 3 Words" qui ouvre le bal, suivi par l’embrasement de "Solar Flare Homicide" que nul n’ignorera ce soir... Mike Mulholland et Jesse Ketive (guitares) se répartiront, aisément la tache, jouant, comme à leur habitude, habilement avec un public parisien heureux de les retrouver sur scène après ces 6 mois de promenade mondiale ! Un petit interlude avec "Insert Coin" et la reprise du pilonnage pourra s’effectuer avec le très lourd «Protoman» (de leur dernier album à succès : "Slave To The Game") ou encore "I Thought You Met Telly And Turned Me Into Casper" destinés à nous faire aborder un véritable sprint de morceaux cultes de la formation, j’ai nommé la quinte "Demons With Ryu", "Drug Dealer Friend", "Dogs Get Put Down", "R2Deepthroat" et enfin "Children Of Cybertron"... Propulsés par un Mark Castillo des grands jours, endiablé et frappant avec toute la robustesse qui le caractérise ses toms et cymbales, ces titres ne déchaîneront malgré tout pas autant que ce que l’on était en droit d’attendre après, par exemple, leur passage d’Avril, la nouveauté et la créativité y perdant ce que l’aspect plus commercial de l’ensemble y gagne depuis quelques mois, tournant inlassablement avec le même éventail de titres devenus, avec le temps bien connus des fans de tous horizons...
Et c’est "MDMA" qui nous guidera simplement vers un court rappel : "When Keeping It Real Goes Wrong", sonnant, à l’heure, le glas de cette nouvelle édition du Never Say Die!.

Setlist : "4 Poisons 3 Words", "Solar Flare Homicide", "Insert Coin" (interlude), "Protoman", "Sunday Bacon", "I Thought You Met Telly And Turned Me Into Casper", "Demons With Ryu", "Drug Dealer Friend", "Dogs Get Put Down", "R2Deepthroat", "Children Of Cybertron", "10 Signs You Should Leave", "MDMA".
Rappel : "When Keeping It Real Goes Wrong"

Le défilé des tatouages old school prend fin, les instruments, débardeurs et autres Nike 5.0 montées en série sur les pieds des artistes de la tournée rentrés dans les flying cases, la salle se vide lentement, avec un léger embouteillage autour du stand d’EMMURE où les passionnés auront la chance de pouvoir poser, le temps d’une photo, avec Monsieur Palmeri (mais également la possibilité de croiser Eddy Czaicki -ex-BETRAYING THE MARTYRS- reconverti dans le tatouage ou encore Kevin Trevor -As They Burn-), heureux d’avoir vus cette affiche haute en couleur et en découvertes comme les sets de HAND OF MERCY et d’I KILLED THE PROM QUEEN, et ce malgré l’absence remarquée de Miss May I... !
Merci à Only Talents et Avocado Booking pour cette nouvelle organisation, ainsi qu’à tous les sympathiques collègues et amis croisés durant la soirée et rendant ces petits moments de live aussi sympathiques et agréables !

Photos tirées de : www.elp-photo.fr