La review

NASHVILLE PUSSY + WILD DAWN
La Machine Du Moulin Rouge - Paris
03/02/2014


Review rédigée par E.L.P


Amis des arts "légers", des lettres classiques, de la philosophie et de la contemplation rebroussez chemin, car ce soir se déroulait, en La Machine du Moulin Rouge, la nouvelle étape française des NASHVILLE PUSSY en pleine promotion de leur dernier opus "Up The Dosage" ! Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Pussies rassemblent, du métalleux au punk, de l’amateur de grosses cylindrées aux fans de Johnny Hallyday & Dick Rivers... Tout le spectre des férus de rock (qu’il soit ‘n’roll, alternatif ou encore rusty / U.S), y est représenté dans la file d’attente qui ne cesse de serpenter sur le boulevard de Clichy au grand dam des badauds à la recherche du "frisson" Paris paillettes... !
C’est donc sur ce rapide tour d’horizon des centaines de présents que vont commencer de longues minutes d’attente dans la bise mordante de ce soir de Février...



Après près d’une heure de patience acharnée, les plis de la file se délieront peu à peu pour laisser le soin aux entrailles de La Machine, de se dévoiler au travers de la salle annexe (pour commencer) en laquelle le groupe d’ouverture se produira. Les lumières s’estompent, la salle se ressert, et voici que s’avancent les 4 compères formant WILD DAWN, Greg (chant lead / guitare rythmique) en tête, suivi de Romain (guitare lead) blessé à la main droite mais présent bon gré mal gré, Alex (basse / backings) et Morgan (batterie).
Et c’est avec la chemise à carreaux comme fier étendard de leurs origines rock’n’roll / stoner / heavy (que les plus curieux associeront à des formations telles que Audrey Horne, Hell Rules Heaven ou encore Maylene & The Sons Of Disaster), que se feront ressentir les premières impressions de grands espaces texans comme avec "Bitter Mind" ou même "Back On Track". Imprégné d’une ambiance rusty south, le combo nous livrera avec vigueur ses compositions aux accents foncièrement groovy et lourds avec, entre autre, "Ain’t Your Life" ! Des lignes tantôt bluesy tantôt heavy enrobées dans la puissante voix de l’imposant Greg propulseront les présents, l’espace de 35 minutes, sur l’asphalte desséché de la route 66 avec cette vibrante introduction servie par le carré sur des titres tels que "I’m My Own Worst Enemy" ou "I’ve Got The Rock".
Arriver à faire réagir le public parisien n’est pas chose aisée, et pourtant, le groupe parviendra souvent à décrocher cris et sourires chez les plus exigeants tant le son qui est présenté s’avère, à défaut d’être fondamentalement original et, aussi «propre» que les groupes actuels, brut, honnête, puissant et racé !

Setlist : "Bitter Mind", "Now Or Never", "Plague Of The 21st Century", "Ain’t Your Life", "Back On Track", "I’m My Own Worst Enemy", "I’ve Got The Rock".



Suite à cette vigoureuse mise en jambe sur la route de Nashville, le parterre est finalement invité, sans plus attendre, après une fin de set particulièrement haute en couleur (Romain s'étant payé le luxe d’une promenade en fosse le temps d’un morceau, guitare en main!), à gagner la scène principale à l’éffigie des Pussies !...
Quelques minutes d’attente seulement, et voici que La Machine du Moulin Rouge revêt des allures de saloon façon Tarantino, le bouillonnant carré déjà croisé quelques jours plus tôt au Forum de Vauréal se met à inlassablement arpenter l’espace de La Machine, distillant (et ce dès le premier morceau : "Keep On Fuckin’"), un rock pur, brut et direct, aussi sec que le contenu d’un bon tumbler dont Blaine (chant / guitare) est friand ! S’en suivront des titres tels que "Wrong Side Of A Gun" ou "I’m So High", donnant lieu à de grands moments d’éloquence du frontman !... Entourés de leurs charismatiques nymphes, Blaine et Jeremy (batterie) parviendront malgré un enchaînement de titres manquant parfois de relief, à faire valoir leurs droits et leurs talents aux cotés de l'étincelante Ruyter (guitare). Jeremy couplera ainsi, d’une frappe rude et implacable, les lignes de la solide Bonnie, nouvelle venue à la basse. Une pesante odeur de cuir humide, de fond de verre oublié et de tabac froid commençant à planer sur la salle parisienne, les Pussies enchaîneront avec les incisifs "Up The Dosage", "I’m The Man" ainsi que le dernier titre, concluant ce vif détour musical par le Sud profond : "You’re Goin’ Down" !

Setlist : "Keep On Fuckin'", "High As Hell", "Struttin' Cock", "Wrong Side Of A Gun", "Rub It To Death", "She's Got The Drugs", "I'm So High", "Everybody's Fault But Mine", "Gonna Hitchhike Down To Cincinnati And Kick the Shit Outta Your Drunk Daddy", "Up The Dosage", "Go To Hell", "Snake Eyes", "I'm The Man", "Why Why Why", "Go Motherfucker Go", "You're Goin' Down".

Fin de cette nostalgique épopée dans les vastes contrées US respirant mustangs, rouille et cambouis... Attendre d’une soirée comme celle-ci qu’elle soit riche en rebondissements et en explosion de virtuosité serait se tromper d’état d’esprit mais il faudra en revanche fermement garder en tête la plus que précise cartouche tirée par les WILD DAWN, ainsi que les brûlantes personnalités 100% rock’n’roll du carré NASHVILEL PUSSY (bien que plus efficaces 3 jours plus tôt)... ! Le comté de Hazzard est décidément loin d’être un mythe, et des soirées comme celles-ci en sont les plus fières ambassadrices... GO TO HELL !

Photos tirées de : www.elp-photo.fr