La review

METALORGIE FEST
Regarde Les Hommes Tomber + Plebeian Grandstand + Moonreich
Le Glazart - Paris
13/05/2017


Review rédigée par Matthieu


Vous aimez les concerts tranquilles, où personne ne pousse son voisin ? Eh bien vous vous êtes trompés de salle, parce que ce soir c’était la guerre. Littéralement. Le temps est plus clément, Metalorgie annonce qu’il ne reste qu’une petite poignée de places au guichet, et la foule se masse dès 16h30 aux portes du Glazart, qui ouvrira une demi-heure après.



Le temps de prendre une dernière bière en profitant de l’happy hour, et le premier rang est littéralement pris d’assaut pendant que les musiciens de LOCK UP finissent d’installer leur matériel. Kevin Sharp (chant) se déchausse alors que Nick Barker (batterie) ajuste une dernière fois ses fûts pendant qu’Anton Reisenegger (guitare) et Shane Embury (basse) vérifient leur accordage. Le départ est lancé, et le chaos s’empare de la salle, autant sur scène que dans la fosse. Kevin Sharp est littéralement déchaîné, heureux d’être de retour en France, alors que ses compères headbanguent frénétiquement sur leurs riffs aussi mélodieux que le death / grind du groupe puisse l’être. Les premiers slams débutent alors, et sont encouragés par les musiciens, qui sont en forme malgré ce qui les attend par la suite. En effet, à part Kevin Sharp qui rejoindra le stand de merchandising, tous vont jouer au moins une fois de plus ce soir. Tous les albums du groupe seront explorés, mais la courte demi-heure s’achève beaucoup trop vite à mon goût, et la scène est libérée. Le son était parfait, le show dantesque, mais le groupe méritait un set plus long.

Setlist : "Necropolis Transparent", "Feeding On The Opiate", "Blood And Emptiness", "Detestation", "Void", "Accelerated Mutation", "Brethren Of The Pentagram", "Slaughterous Ways", "Demons Raging", "The Plague That Stalks The Darkness", "After Life In Purgatory".



C’est au tour de POWER TRIP de s’installer, et leur batterie viendra se loger au beau milieu de la scène, coupant presque cette dernière en deux. Avec seulement deux albums, les Américains ont réussi à s’imposer dans un style bien particulier et ils vont nous montrer pourquoi ce soir. Dès les premiers riffs, on sent que l’amateurisme n’a nullement sa place sur les planches du Glazart ce soir, mais c’est encore une fois un problème de voix qui m’empêchera de savourer à 100% ce concert. Je ne connaissais pas le groupe avant, mais les nombreux échos positifs m’ont convaincu de rester devant et j’ai bien fait. Les musiciens connaissent leurs titres sur le bout des doigts, et nous faire vibrer avec eux est chose aisée puisqu’ils sont visiblement très appréciés et attendus ce soir. Un set à peine plus long que LOCK UP, mais l’intensité et la violence des riffs nous font passer ce moment en un éclair. S’ensuit alors quelques poignées de main et un vol de médiators avant que la batterie ne soit démontée.



Les bandanas et casquettes à l’effigie de BRUJERIA sont de sortie ! Les Mexicains les plus violents de la planète sont de retour à Paris après des années d’absence et une véritable marée de t-shirts rouges se masse derrière moi. Tous les membres ne sont pas présents ce soir, mais le duo formé par Juan Brujo et El Sangron nous le fera oublier par leur présence et leur charisme. Jouant à la fois avec le public et entre eux, on reconnaît les musiciens de LOCK UP qui tentent de dissimuler leur identité sous le bandana. Des titres de toutes les époques sont jouées, le groupe a chaud mais on sent qu’ils se donnent à fond pour nous faire profiter de ces retrouvailles intenses sur des hurlements en espagnol. Le groupe finira en beauté sur une bande son qui clame "Marijuana" tandis que deux spectateurs s’invitent sur scène pour danser. Que c’était bon, cabrones !

Setlist : "Brujerizmo", "Colas De Rata", "La Migra", "Hechando Chingasos", "Viva Presidente Trump!", "Seis Seis Seis", "Angel De La Frontera", "Satongo", "Desperado", "Anti Castro", "Marcha De Odio", "Revolucion", "Consejos Narcos", "El Desmadre", "Matando Gueros".



On passe aux maîtres de la soirée. NAPALM DEATH, le légendaire groupe de grind / death aux lives dévastateurs. Ayant déjà eu une première expérience à Nantes, je sais à quoi m’attendre, mais ce n’est visiblement pas le cas de mon voisin de droite, qui disparaît après deux titres. On retrouve donc Shane Embury pour la troisième fois ce soir à la basse, Danny Herrera derrière sa batterie, un Barney en grande forme aux hurlements et John Cook à la guitare, Mitch Harris étant absent des lives du groupe depuis un moment. Ce soir, le Glazart a été violenté, violé, re-violenté et abattu. Slams, pits, rangers dans la gueule, stage diving… Explorant sa discographie au grand complet, NAPALM DEATH nous offrira un bal de classiques avec l’accent mis sur "Apex Predator - Easy Meat", son dernier opus. La chaleur obligera le groupe à faire une pause avant la fin pour se rafraîchir un peu, et quelques portes seront ouvertes, réduisant ainsi la chaleur du sauna qu’était devenu le Glazart, et reprendra son concert comme si de rien n’était, avec la même violence et les mêmes messages entre les titres. Un son excellent, même sur les côtés, le seul reproche que j’ai à faire (comme à chaque fois), c’est au public : les règles de sécurité sont parfois bafouées, et certains semblent avoir oublié que se prendre des coups n’est pas forcément le délire de tous. C’est dommage, ça gâche quelques moments, mais l’entrain de NAPALM DEATH suffit à vous redonner le sourire.

Setlist : "Apex Predator – Easy Meat", "Evolved As One", "It's A M.A.N.S. World!", "Necessary Evil", "Smash A Single Digit", "Stunt Your Growth", "When All Is Said And Done", "Stubborn Stains", "Scum", "The Kill", "Deceiver", "You Suffer", "From Enslavement To Obliteration", "The Code Is Red... Long Live The Code", "Twist The Knife (Slowly)", "Dear Slum Landlord...", "Christening Of The Blind", "How The Years Condemn", "Suffer The Children", "Nazi Punks Fuck Off" (Dead Kennedys cover) "Adversarial/Copulating Snakes"

Une fois hors de la salle, les musiciens sortent tous et n’hésitent pas à discuter, prendre des photos, signer des autographes… Même si ce sont des légendes, ils n’en restent pas moins humains, et c’est une qualité exceptionnelle dans ce milieu. Messieurs, je vous tire ma révérence, et je remercie Metalorgie pour ces deux soirées démentielles, bien que musicalement à l’exact opposée l’une de l’autre.