La review

METAL FEMALE VOICES FEST 6
Oktoberhallen - Wieze (Belgique)
18/10/2008


Review rédigée par Ichigo


Je l’attendais impatiemment depuis longtemps, très longtemps, depuis un an très exactement. Car à chaque fois qu’une édition du célèbre Metal Female Voices Fest se termine, on en redemande encore et encore… Cette année fut donc la troisième fois que je me suis rendue à la Oktoberhallen, avec pour succéder à Tristania et Leaves’Eyes la belle TARJA TURUNEN en tête d’affiche. Et toujours plus de groupes avec une chanteuse pour émerveiller les métalleux et apporter un peu de douceur et de féminité dans ce monde de brutes.



Ayant remporté le concours du Warm Up l’année dernière (au même titre que KELLS et Ethernity, ces derniers étant cependant programmé le dimanche, journée plus heavy), c’est aux Parisiens de MARKIZE d’ouvrir le bal. Une bonne partie du public (dont moi) manquera une partie de leur show voire même la totalité en raison des travaux sur les routes et autoroutes, provoquant de longues files d’embouteillage. C’est donc de dehors que j’ai profité du début du set du groupe, et presque en courant que je suis rentrée dans la salle, afin de pouvoir apprécier la seconde moitié avec l’image en plus. Niveau prestance scénique, tout est bien en place, tout le monde bouge bien et s’amuse…surtout Alina (encore une fois parée comme une princesse avec sa tenue magnifique), fermement décidée de profiter un maximum de l’espace que cette immense scène lui offrait ! Les morceaux offerts au public -de plus en plus respectable et motivé- venaient bien évidemment de leur premier album ‘Transparence’ à l’exception d’un nouveau morceau intitulé "My Chains" assez prometteur, de même qu’une reprise de Kylie Minogue ("Can’t Get You Out Of My Head") plutôt surprenante sans être moins bonne pour autant ! Les 30 minutes de set se sont donc écoulées dans la bonne humeur et avec le sourire.



Les suivants sont justement KELLS. N’aimant pas du tout leur musique ni leur jeu scénique, c’est de très très loin que j’ai suivi leur concert, préférant me rendre à la signing session de Markize. Ceci dit, le groupe avait l’air très à son aise sur scène et très motivé ; Virginie s’est démenée comme une diablesse. Le public a très bien réagi également à leurs chansons très "terre à terre" et ayant tendance à devenir plus violentes que par le passé.



Je me souviens avoir été très fan d’ATARGATIS il y a trois ans. J’étais tombée sous le charme de leur premier album "Wasteland" et de la jolie voix de Stephanie Luzie (Darkwell)…J’étais donc très enthousiaste quand j’ai appris qu’ils allaient être de la partie pour cette sixième édition du MFVF. Or depuis mes goûts musicaux ont un peu changé et j’ai plus tendance à trouver ATARGATIS assez mou sur CD, en particulier leur deuxième album "Nova". J’attendais donc tout de même ce concert avec impatience afin de me rendre compte de ce que les Allemands valaient en live. Et bien heureusement, ils valent la peine d’être vus. Si les membres ne profitent pas beaucoup de l’espace qu’ils ont à disposition en général… la violoniste Tialupa et Stephanie en profiteront pour eux. Cette dernière a d’ailleurs assez bien maîtrisé son chant, mis à part quelques petits écarts quelques fois, mais est surtout dotée d’une excellente prestance scènique, sachant comment dompter le public un peu réticent lors des premières chansons ! Celui-ci m’a effectivement paru totalement envoûté et comblé lorsque les morceaux phare du premier de "Wasteland" tels que Selina et Angel’s Crying ont été joués.



C’est au tour des Milanais de MACBETH de prendre les devants de la scène. Il y a deux ans, c’était à eux d’ouvrir la danse et j’avais été très impressionnée par la qualité de leur metal teinté de gothique, se démarquant tout à fait de ce que faisait Lacuna Coil. J’étais donc très contente de les revoir cette année, étant donné qu’en plus, ils ont sorti un nouvel album il y a peu. Les 35 minutes de show ont donc servi majoritairement à présenter ce nouvel album… Première constatation : le groupe sonne bien plus metalcore que par le passé, et surtout fait bien plus penser à Lacuna Coil. Dommage que ce petit quelque chose faisant ressortir MACBETH du lot ait disparu. Seconde constatation… Tout est bien propre, bien précis. Le groupe se débrouille toujours aussi bien sur scène, tous les membres se déplacent sans arrêt, particulièrement les deux chanteurs Andreas et Morena qui headbangueront beaucoup et motiveront le public … mais je n’ai pas constaté de réelle évolution. Mis à part la setlist et les nouveaux morceaux, j’ai eu l’impression de revoir exactement le même show qu’il y a deux ans…Mais trêve de lamentations, les morceaux des anciens albums sont là pour compenser les déceptions et susciter l’approbation plus que sentie du public, notamment lors de "Crepuscularia", morceau culte depuis longtemps chez eux. Et rien que des morceaux de cette trempes effaceront presque tous les ‘défauts’ que l’on a pu trouver au groupe auparavant !



EDENBRIDGE se charge de prendre la relève, ayant ramené pas mal de fans rien que pour eux. Personnellement j’ai toujours trouvé leur musique plus que moyenne : trop mou, trop linéaire, trop gentillet, etc… Mais les critiques se faisaient excellentes quant à leur dernier album que je n’ai malgré tout pas écouté faute de temps, d’argent, de courage et d’envie. Donc après une courte intro, le groupe débarque avec une nouvelle chanson plus relevée et plus musclée tant au niveau instrumental que du chant, pour mon plus grand bonheur. Malheureusement ce ne fut que de très courte durée puisque le peu d’énergie que le groupe venait de démontré s’est totalement évanoui avec les dernières notes de cette chanson. Et donc s’en est suivi un set de 40 minutes qui m’a paru interminable tant les morceaux proposés me semblaient sans intérêt. Les allemands étaient à fond dans leur jeu de scène, c’est indéniable, mais ça n’a pas suffi malheureusement et notamment à cause de leur chanteuse, Sabine. En effet, la jeune femme ne possède à mon goût ni un timbre de voix original, ni même de présence scénique particulière…malgré sa tenue très "Tarja", le tout parait bien trop banal !



DIABLO SWING ORCHESTRA devait ensuite succéder à EDENBRIDGE…mais malheureusement, étant partis trop tard de chez eux, ils sont eux aussi restés coincés dans les embouteillages (comme Midnattsol).. Le groupe suivant, à savoir les Néerlandais d’ASRAÏ et leur look reconnaissable entre mille s’est chargé de ne pas laisser tomber le public. Malheureusement je n’ai absolument pas assisté à ce show pour cause d’interview avec MARKIZE… ça sera pour la prochaine fois donc ! Pendant cette interview…j’ai appris la funeste nouvelle de la journée : Midnattsol n’arriverait pas à temps pour l’heure programmée de leur show… qui donc serait annulé, afin d’éviter tout risque de retard et autres éventuels incidents supplémentaires. Funeste nouvelle car il s’agit d’un de mes groupes préférés, et je me réjouissais de les revoir enfin ! M’enfin, trêve de lamentations encore une fois parce que cette fois ci, DIABLO SWING ORCHESTRA est arrivé et va jouer ! Et ce fut l’une des claques de la journée c’est un fait ! Forts d’un style propre à eux seuls et par ce fait très original (le groupe mélange effectivement le metal, le jazz et surplombe le tout d’un chant opératique très technique), ils étaient on ne peut plus motivés et ont pris leur pied sur scène d’une manière plus qu’évidente pour tout le public nettement plus conséquent, qui a d’ailleurs pris son pied également. Du côté mouvement, les membres ne sont pas particulièrement adeptes du marathon et donc restaient généralement à leur place… ce qu’on comprendra facilement dans le cas du violoncelliste et de la chanteuse soprano, dont la respiration et donc le souffle demeurent primordiaux. Mais malgré cela, tous se démènent comme de beaux diables pour offrir à tous une musique de grande qualité, plus à la manière de musiciens de jazz que de "true métalleux"…ce qui n’est pas plus mal, que du contraire !



A présent, les choses sérieuses commencent, le lourd arrive et c’est au tour des Norvégiens de TRAIL OF TEARS de montrer aux fans et au public en général qu’ils sont plus forts que jamais ! Vu qu’il s’agit de l’un des piliers du gothic metal et que du trio mythique "The Sins Of Thy Beloved / Tristania / TRAIL OF TEARS", il ne reste plus qu’eux non seulement d’actifs mais de fidèles à leur style et musique….J’étais on ne peut plus impatiente de les voir enfin sur scène et de voir à l’œuvre leurs frontmen : Ronny Thorsen et surtout Cathrine Paulsen… faisant tous les deux partie de mes chanteurs favoris. Eh bien ce fut une énorme claque, je n’ai pas été déçue ! Le groupe dégage une puissance et propage énormément d’énergie, ils sont sans arrêt en mouvement afin que le public puisse profiter de la vue de chaque membre sans aucun problème… ils motivent ce public qui sera rapidement conquis par leur professionnalisme, ils ne commettent donc aucune erreur notoire ! Pour la setlist, l’accent est mis sur "A New Dimension of Might", proposant les meilleurs morceaux de cet excellent album tel que "Ecstatic" (morceau d’ouverture), "Splendid Come Visions", "A Fate Sealed In Red", "Crashing Down" et le splendide "Obedience In The Absence of Logic" ; mais également quelques un de leur dernier album en date ‘Existentia’ comme le grand "Deceptive Mirrors" et "My Comfort"…. Tout en n’oubliant pas leur passé avec "Profoudemonium" tiré de l’album du même nom, ainsi qu’un nouveau morceau… la meilleure setlist qu’ils pouvaient nous jouer donc. Et que dire de Ronny et Cathrine, aussi impressionnant l’un que l’autre. Mon admiration pour la belle Cathrine s’en est retrouvée décuplée lorsque j’ai constaté qu’elle a totalement maîtrisé non seulement ses parties lyriques à couper le souffle, mais aussi les parties de l’ancien chanteur à voix claire… bien plus graves, et parfois même des grunts ! Quelle chanteuse, quel groupe et quel concert !!!

L’ÂME IMMORTELLE avait été très demandé aux organisateurs depuis des années, et lorsqu’ils ont été confirmés, les réactions se sont montrées excellentes… Le duo de metal-indus ne venant pas souvent dans nos contrées. Mais là, tout comme ASRAÏ, je n’ai rien vu de leur concert, étant en interview avec TRAIL OF TEARS. Je verrai donc la mise en scène de Sonja et Thomas une autre fois…



Ah EPICA, les grands habitués de ce festival. Il est vrai que lorsqu’ils ne font pas partie de l’affiche, cela semble un peu bizarre, vu que sur les 6 éditions, EPICA en a fait 5 ! Mais ce ne sont pas les fans qui vont s’en plaindre (moi non plus par conséquent). L’entrée se fait donc sur Indigo, pour vite succéder au très beau "The Obsessive Devotion" et on comprend tout de suite que ça sera un concert excellent ! Car avec les Néerlandais, c’est tout ou rien…et bien heureusement, pour le mfvf, le tout l’emporte sur le rien : tous très en forme et très heureux de fouler les planches de la Oktoberhallen à nouveau et de retrouver leur public déjà acquis d’avance (il suffit d’en écouter la réaction lorsque Simone met un pied sur scène). La mezzo-soprano d’ailleurs a parfaitement assuré son chant avec justesse et émotion, comme il se doit. Au niveau de la prestation scénique, c’est bien, très très bien… mais comme à chaque fois. Il n’y a plus vraiment de spontanéité, les membres ont l’air de s’amuser pendant que le public devient totalement hystérique, Simone bouge mais n’headbangue presque plus…préférant laisser le ventilateur s’occuper de faire voler sa crinière de feu. Mais EPICA, c’est EPICA et musicalement n’en reste pas moins excellent ! Les morceaux interprétés représenteront les trois albums, avec les morceaux phare du groupe comme "Quietus", "The Last Crusade", "Cry For The Moon", "Sensorium", "Menace Of Vanity", "Chasing The Dragons"…ainsi que malheureusement pour moi des moins bons singles mais adulés du public Never Enough et Solitary Ground (très belle interprétation semi acoustique ceci dit ! Bravo sur ce coup là !). Car c’est ça qu’il y a de bien entre autre avec eux, la setlist n’est jamais la même et la surprise est toujours de mise ! Au bout d’à peu près une heure de set, après avoir rendu le public dingue et m’avoir fait headbanguer comme jamais je ne l’avais fait sur EPICA… il est temps de se quitter, mais pas avant LE morceau à ne pas oublier, LE chef-d’œuvre par excellence, mon morceau préféré tous groupes confondus (pour vous dire)… j’ai nommé "Consign To Oblivion" ! Rien que pour ce morceau là, je pourrais déplacer des montagnes, et donc lorsqu’EPICA le joue, l’heure de briser ses chaînes et de se défouler a sonné pour le public (et pour moi)…et après 10 minutes d’intense bonheur, c’est avec un énorme sourire que j’ai regardé le groupe quitter la scène pour laisser place au clou de la soirée…



Les avis ont énormément divergés concernant TARJA TURUNEN. Certains déclaraient qu’elle n’avait pas sa place au festival étant donné qu’il s’agissait du Metal Female Voices Fest, d’autres prétendaient qu’en tant qu’artiste solo elle n’avait pas à y jouer, et d’autres encore fabulaient en criant haut et fort que depuis son éviction de Nightwish, la "beauté froide" n’avait fait que régresser vocalement parlant. Ayant totalement décroché de Nightwish depuis leur dernier album que je trouve mauvais et préférant sans hésitation My Winter Storm, premier album solo de TARJA sans pourtant en être fan… j’étais assez curieuse quant à ce concert, et me réjouissais de pouvoir enfin voir celle qui a été et est toujours considérée comme la meilleure chanteuse du milieu. Après un soundcheck assez long afin que tout soit prêt et au top… Les premières notes de "The Boy And The Ghost" rerentissent. Tarja débarque sur la scène devant laquelle ont a tendu un énorme rideau blanc et pendant la première partie de ce morceau, l’on ne verra que son ombre sur ce rideau… A l’apothéose de la chanson, le rideau tombera et découvrira celle qu’on attendait depuis si longtemps…Magnifique entrée ! Eh bien avec cette heure et demie de set, j’ai enfin compris les gens qui me disaient ‘il faut le voir pour le croire’, car TARJA sur scène est absolument fabuleuse. Quelle présence émanée, quelle aisance, quel plaisir de chanter, et quel sourire magnifique ! Et que dire de sa voix, sa voix fantastique ! Oui, elle était au sommet de sa forme ce jour là et n’a commis aucun dérapage et a ébloui tout le monde (à commencer par moi) par ses prouesses lyriques tout ce qu’il y a de plus époustouflantes. A cette occasion, la totalité (ou presque si ce n’est pas le cas) de "My Winter Storm" est interprétée ("Lost Northern Star", "Ciaran’s Well", "Die Alive", "Poison", "Calling Grace", le parfait "Oasis", sans oublier "I Walk Alone" …) mais nous ont également été mis à disposition plusieurs nouveaux morceaux de toute beauté…et bien évidemment, on les attendait tous : les fameuses reprises de Nightwish ! Quel plaisir d’entendre les versions correctes (et non pas massacrées avec des cris et "Ay-ay-ay" partout) des morceaux comme "The Passion Of The Opera", "Dead Gardens" (énorme surprise pour tous), "Over The Hills And Far Away", et "Wishmaster" (je me lamentais de ne jamais avoir vu Nightwish avec elle et donc de ne jamais l’avoir eue en version acceptable…voilà qui est chose faite à présent). A préciser aussi la présence de Mike Terrana à la batterie, excellent batteur qui a bluffé tout le monde par son professionnalisme et son solo tout simplement extra ! Vous l’aurez compris, cette heure et demie de set, ces changements de tenues, ces lumières parfaites et ce chant divin m’ont fait comprendre qu’effectivement, TARJA TURUNEN est une chanteuse merveilleuse !

Cette sixième édition fut donc pour moi très réussie, comme d’habitude, et c’est avec le sourire aux lèvres, des étoiles plein les yeux et le cœur heureux que je répète : vivement l’année prochaine !!

Photos de Tarja Turunen et d'Epica tirées de : www.goth4goth.be