La review

MASS DEATHTRUCTION FESTIVAL 2008
Vital Remains + God Dethroned + Crimson Falls + Emptiness + Battalion + Darkall Slaves + Bursting
Cinex - Namur (Belgique)
05/09/2008


Review rédigée par Ichigo


Lorsque j’ai vu l’affiche de ce festival au Metal Mean, en Juillet donc… ma réaction fut instinctive : je serai de la partie ! Parce qu’après avoir raté GOD DETHRONED une bonne demi douzaine de fois ces dernières années, et avec une tête d’affiche cultissime pour les fans de death metal, ne pas m’y rendre aurait été une vexation personnelle ! Donc en avant pour une folle journée de festival comprenant du death, du death et… encore du death, le tout dans la joie, les bières et la bonne humeur s’il vous plait !



Je débarque dans la salle avec un peu de retard, pendant les premières chansons de BURSTING, à qui on a administré la lourde tâche d’ouvrir le bal et de chauffer le public, qui ne boycottera pas les Liégeois malgré tout. Depuis la Fiesta du Rock (Juin 2008), je connais mieux le groupe et leurs morceaux thrashy death et j’ai donc pu profiter pleinement de leur set majoritairement axé sur leur premier album "… And Don’t Deliver Us From Temptation" (l’éponyme notamment, de même que Two Hundred dB) mais également de morceaux de leur précédente démo "Vision Of Reality" comme "Holy Jack" par exemple, l’ensemble truffé de blagues et d’humour en tout genre de la part de Laurent (le chanteur). Celui-ci s’est montré d’ailleurs tout à fait à son aise sur scène et a bien utilisé son espace, comme les autres membres d’ailleurs. Le seul point dérangeant de ce premier set résidait peut être dans l’utilisation des effets "fumée", rendant la tâche un peu ardue au public…



Les deuxièmes sur la liste sont les Lillois de DARKALL SLAVES, venus pour nous servir un show de brutal death / grindcore qui réjouira les fans du style, bien que l’ensemble des morceaux (qui me semblent tirés de leur "CD promo 2008") ne m’ait pas donné l’impression de durer 45 minutes au total. Comportant en ses rangs non pas un mais deux égorgeurs pour nous offrir le meilleur d’un death "gruik gruik" comme on dirait, bourrés d’énergie et bougeant sans cesse, contrairement au guitariste et bassiste qui se montraient un peu trop statiques, leur musique en a rebuté plus d’un malgré tout…car il faut savoir apprécier le genre (ce qui n’est pas mon cas), les compos un peu brouillons au son trop écrasant par rapport au reste y étant sûrement pour quelque chose… Détail important pour la suite : LE barbare (avec un grand B) débarque, crée un pit et la guerre commence…



On enchaîne avec BATTALION, nous venant tout droit d’Anvers et forts d’un death metal old school au son puissant, carré et précis (même si pas particulièrement innovateur), avec pour unique but de tout détruire sur son passage et ainsi de conquérir le cœur du public, ce qu’il réussira très vite. Doté d’un frontman qui a parfaitement assuré, bien que peu communicatif avec le public, les 45 minutes de set se sont écoulées très rapidement, laissant une excellente impression au public. Encore une fois, les fumées ont été de trop, rendant la vue et la prise de photo difficile pour toute personne n’étant pas en possession d’un appareil de pro.



S’en suit EMPTINESS, dont je n’ai, pour être honnête, pas retenu grand-chose. A première vue, leur concert avait l’air de me plaire... du bon black death, mais j’étais plus préoccupée par le pit déjà assez violent et le barbare cité plus haut (qui s’est trouvé des amis barbares attention, c’est du sérieux maintenant. Ceux-ci ont également inauguré un petit jeu de "Lancé de bière"… (rock’n’roll jusqu’au bout, n’est ce pas), afin de pouvoir éviter un maximum les coups (en y réussissant à moitié) que parce qui se passait sur scène. Malheureusement, le premier incident, à savoir une panne de courant, est survenu vers la moitié du set. Les musiciens ont attendu patiemment le retour de l’électricité puis ont quitté la scène…pensant qu’il en était fini pour eux, je suis donc sortie un peu prendre l’air, et n’ai donc pas pu assister à la reprise de leurs activités.



Les choses sérieuses commencent avec CRIMSON FALLS et leur death metalcore corsé, bien imaginé et terriblement accrocheur ! Le public se fait plus conséquent et les acclament à grand cris, notamment lors du petit discours du chanteur rappelant que "Nous sommes tous des Belges, que nous soyons Flamands ou Wallons". Là non plus, je n’ai pas assisté à la totalité du set, et j’ai bien dû en manquer un tiers. Mais j’affirme que sur le début et la fin de leur concert, durant lesquels je me trouvais prête à headbanguer, le groupe a donné tout ce qu’il avait avec une aisance parfaite et une attitude très professionnelle, offrant même une chanson de plus que prévu en raison du surplus de temps qu’il leur restait, pour un public plus qu’heureux d’avoir quelques minutes de folie en plus avant que les grosses pointures n’arrivent…



Car c’est aux Néerlandais de GOD DETHRONED de s’emparer de la scène pour une heure de death / black sans relâche… Après un soundcheck assez long, on entame le concert avec une intro complètement ratée mais qu’on oubliera bien vite heureusement (effectivement, le groupe prend bien soin de tirer les rideaux de la scène pour cacher l’aspect "réglages", mais les membres ne se gênent pas pour en effectuer une partie devant. Lorsqu’il est temps de débuter, le rideau s’ouvre sur les musiciens…sans plus. Et c’est seulement quelques minutes plus tard que l’intro se lance et que les lumières s’éteignent). Les différents albums sont passés en revue, sans trop porter sur "The Toxic Touch", dernier album du groupe. Les morceaux phare tels que "Sigma Enigma", "Hating Life", "Warcult" et "Soul Sweeper" ne sont pas épargnés. Leur nouveau batteur, chargé de remplacer l’excellent Ariën Van Weesenbeek, celui-ci ayant quitté le groupe pour Epica, se débrouille très bien et tape comme un damné sur ses fûts, bien déterminé à montrer qu’il est à la hauteur du combo. Leur guitariste Isaac Delahaye quant à lui nous a fait montre de son talent par divers soli, sans toutefois exagérer sur la fréquence et la longueur, et avec classe en plus ! En parlant de classe, il n’est pas le seul à en posséder. En effet, leur frontman, alias The Serpent King et ses growls parfaitement maîtrisés du début à la fin, est lui aussi doté de cette classe qui a rendu le public dingue ! Car oui, le public s’est complètement déchaîné dès les premières notes de ‘Hating Life’ et la guerre a donc pris des proportions énormes !

Setlist : 1) "Hating Life", 2) "2014", 3) "Nihilism", 4) "Boiling Blood", 5) "Soul Sweeper", 6) "Villa Vampiria", 7) "Sigma Enigma", 8) "The Warcult", 9) "Somberness Of Winter", 10) "Serpent King".



Mais à présent, il est temps d’affronter la tête d’affiche du jour, j’ai nommé VITAL REMAINS, pour leur unique date Européenne. A cette occasion, le groupe américain se montre extrêmement motivé et veut mettre le feu à l’assemblée, elle-même déjà surexcitée à l’écoute du soundcheck. Contrairement à GOD DETHRONED, VITAL REMAINS met en place une entrée sur l’intro d’"Icons Of Evils" très réussie, ainsi qu’une très bonne mise en scène, accentuée par des lights au top du top ! Certains regrettaient l’absence du vocaliste studio, Glen Benton, mais ils seront vite convaincus par le nouveau monument : Scott Wily ! Mais quel charisme, et quelle présence scénique ! En effet, lorsqu’il se prête au jeu des mimiques, gestes classiques du death metal etc., une sorte de puissance s’émane de lui et impose le respect total ! Mais n’allez pas croire qu’il éclipserait le reste des membres ! Non, Tony Lazaro et les autres se donnent tout autant que leur chanteur (le batteur notamment, si jeune et si doué, impressionnant), ils s’impliquent dans leur jeu de scène sans pourtant oublier de communiquer avec le public à maintes reprises et de manière très chaleureuse. Et que dire de la réaction des 300 personnes du public lorsque l’intro du chef-d’œuvre "Dechristianize" a retenti… un pur moment de bonheur, à déguster dans toute la violence du pit, s’étendant sur bien la moitié de la salle. Malheureusement, vers la fin de ce set, à la base prévu d’1h20, une autre panne de courant est survenue. Mais cette fois-ci, VITAL REMAINS n’a pas bougé d’un poil et a attendu patiemment que le courant revienne, motivant le public encore et encore (notamment en le faisant hurler "Satan Satan" durant une bonne minute), leur offrant des poignées de mains, partageant des bières avec eux, etc... Ceci dit, bon nombre de personnes ont préféré quitter la salle pour rentrer chez eux… visiblement persuadées que le show ne reprendrait pas. Mal leur en prit car le show a repris de plus belle, pour encore un quart d’heure de brutalité sans égale de la part d’une fosse hystérique comme j’en ai rarement vues… Quand malgré tout, le concert s’est terminé pour de bon, c’est un groupe souriant qui est sorti de scène pour venir passer la fin de soirée avec les fans presque immédiatement… et c’est complètement morte, endolorie à cause des coups ainsi que des headbang’s intensifs, et collante à cause des bières lancées en l’air par les barbares mais heureuse parce que je venais de passer l’un des meilleurs concerts de ma vie que j’ai survécu à la guerre !

En conclusion, cette première édition du Mass Deathtruction fut une réelle réussite pour moi tant au niveau du choix des groupes, que de l’organisation absolument impeccable, du son, et des rencontres ! Vivement l’année prochaine !!!!!!!!!!!

Photos tirées de : www.lab11.be/zikpic