La review

MARKIZE + STAMINA + LITURGY OF DECAY + ABORISCOR + SILENT DAWN
Espace Léo Ferré - Brest (29)
31/10/2009


Review rédigée par Little Girl


Un concert de MARKIZE à Brest, ce n'est pas tous les jours. En plus, pour fêter Halloween, quoi demander de plus. MARKIZE, groupe de metal / rock que l'on ne présente plus est donc le bienvenue à l'Espace Léo Ferré, une petite salle de concert, accompagné de LITURGY OF DECAY, groupe de Paris, et une scène brestoise : ABORISCOR (metal), SILENT DAWN (death metal) et STAMINA (metal oriental electro). Arrivée en avance, mais tout de suite mise dans l'ambiance, je suis accueillie par David Verbecq, batteur de MARKIZE. Rappelons que le groupe organise lui-même leurs concerts régionaux mais seuls les groupes régionaux s'occupent de la publicité. Les groupes qui accompagnent LITURGY OF DECAY, STAMINA et MARKIZE ont été choisis au dernier moment, donc la com' n'a pas été excellente à ce niveau. De plus, en ce soir de 31, beaucoup d'autres soirées ont lieu en ville, donc on s'attend pas à une grosse foule. L'espace Léo Ferré est une petite salle de concert, autant dire que nous allons assister à un concert intimiste.



LITURGY OF DECAY ouvre le concert devant une vingtaine de personnes. Ce groupe Parisien, si on peut appeler ça un groupe, n'a que deux personnes sur scène (une chanteuse et un guitariste), et malheureusement, un ordinateur, leur batteur ayant démissionné dernièrement. Tout est une question de mentalité dans le groupe comme le montre une décoration atypique que l'on ne voit pas partout, une bougie allumée, que l'on a déjà vu lors des précédents concerts et un meuble baroque. La chanteuse a une tenue orientalisante, et le chanteur / guitariste / sonorisateur joue torse nu et pieds nus avec un maquillage sur le visage, dont on ne comprend pas le sens. Autant dire que ce show surprend les spectateurs présents, car dans l'assistance on a peu de fans de metal gothique. Les deux personnages nous transporte directement dans une messe orientale, avec des titres traversants à la fois le metal gothique et la musique classique. La chanteuse a un chant lyrique langoureux et plein de sagesse, la voix est posée. A coté d'elle, nous avons Olivier, chanteur et programmateur, qui gère le show. Ce qui étonnera plus d'un, c'est que le show est interrompu un peu de manière abrupte et Olivier lit un long document contre le nouvel ordre international, document disponible sur le myspace, pour le végétalisme et la rébellion intérieure. Un discours que le public a du mal à suivre, car peut-être un peu long. On notera des références politiques mais aussi cinématographiques. On retiendra du groupe le titre "Tristiana", qui résonne comme un cri d'agonie. Seul reproche que l'on peut faire à ce groupe, c'est la place trop présente de la musique électronique, au dépends de l'humain. En fermant les yeux, on reverrait de voir un vrai clavier, une autre gratte, et une atmosphère moins électronique. Le clavier est mis en avant sur MySpace, mais on a du mal à reconnaître sa place en live. On peut aussi noter que la gratte s'accommode bien avec l'enregistrement, mais on aurait aimé qu'elle s'en détache, pour éviter que les gens assimilent cette gratte à un "playback", ce qui n'était évidemment pas le cas.
Setlist : "Mental Damage", "Symphony Of Curses", "Dispossessed", "Tales Of Betrayals", "Tristiana", "Dolores"...

Et voilà que nous changeons complétement de registre avec ABORISCOR, petit groupe de jeunes (moyenne d'âge 18 ans). Formé de six membres, et oui, car deux chanteurs différents qui ne jouent d'aucun instruments, deux grattes, une basse, et une batterie. Le groupe tente de chauffer la salle, mais le public a du mal à démarrer. Seul le batteur maitrise son sujet (j'apprendrais plus tard qui est l'un des fondateurs du groupe), en se déchainant même si il est le seul à devoir être assis. Le bassiste est effacé, voire inexistant, les deux chanteurs sont différents dans le chant, mais aussi dans le show, l'un ne va pas bouger beaucoup, l'autre va s'énerver rapidement. Ça manque d'harmonie chez les ABORISCOR, mais je pense qu'ils s'en sont donnés à cœur joie.



Le troisième groupe, c'est SILENT DAWN, groupe de death metal Brestois. On peut dire que l'éclectisme aura été le maître de la soirée. Des bikers dirons-nous, pour les non initiés, mais rapidement, le show est en place et une leçon de death metal se fait attendre. Notons que SILENT DAWN a un lourd historique scénique et productif, né en 2005, il évolue dans un death "impure", mélange de death / black avec des inspirations prog et pagan, mais aussi des samples, ajoutant une dimension plus électronique à leur musique. Autant dire qu'en live, ils ne font pas dans la dentelle, surtout Ronan, le chanteur, qui maîtrise la scène. Ce qui est également bon, c'est qu'on voit directement qu'il n'y a pas de "figure" dominante dans le groupe, c'est une vision d'ensemble et une entité qui s'affirme. A ce moment, la salle est remplie de 100 personnes, SILENT DAWN fait partie des groupes reconnus de la scène Brestoise, et on voit tout de suite pourquoi. Le chanteur se donne à fond, chauffe le public, autant dire qu'en fait, il n'en avait pas vraiment besoin. On a l'impression d'avoir affaire à des vieux loups du metal nous donnant une leçon de grammaire musicale. Et, en rajoutant une reprise de Dark Tranquility, ils font un carton. Le groupe manque juste d'un son plus stable (mais cela devait être dû à la salle, et c'était la première fois que je les voyais).
Setlist : "My Sad World", "L'Ame Des Loups", "Silent Dawn", "Waina", "Hell Gates", "La Chute De l'Ange" (titre de leur album), "The Immortal".



Quatrième groupe et non des moindres, car STAMINA à Brest, on les voit partout. Né fin 2001, décrochant le "Prix Sacem 2006 de la Créativité". Le groupe était en concert le jeudi d'avant avec Double Elvis, et maintenant, il ouvre la porte à MARKIZE. Impossible donc de passer à côté du groupe dans le milieu metal Brestois, même en voulant très fort. Un groupe qui vient juste de changer de batteur, et qui accueillent deux chanteuses au look et au style différent, et l'une d'elle nous vient directement du froid : Milica, une des figures féminines de la soirée. Au centre, Gildas, avec son clavier nous regarde. Et le show peut commencer... Ce que l'on retient, c'est un mélange efficace entre instruments et chant. Certains titres sont d'ailleurs carrément instrumentaux (et les chanteuses quittent la salle lors de ses titres). Gildas, le claviériste est une personnalité forte, il intervient également au chant, et c'est le compositeur du groupe. Un charisme à faire trembler les femmes du premier rang. Le groupe a l'air de composer avec des personnalités fortes : le bassiste est grand et maîtrise, ainsi que le guitariste qui s'éclate sur scène. Des sons venant d'ailleurs, le chant également, c'est excellent.
Setlist : "Kaosmagonia", "Mea Culpa", "Real Eyes", "Lex Talionis", "Sexploitation", "La Cerise Sur Le Ghetto", "L'Envers Du Devoir", "Born Against", "In the throes Of Freedom", "Decadance".



Et voilà qu'arrivent nos stars ! Depuis 2003, MARKIZE évolue dans un style rock / metal aux influences pop, ils ont voulu jouer à Brest, et se sont faits attendre... Mais voilà, un des membres est absent ! Et oui, la grippe, en pleine actualité, a touché l'un des membres : Franck. Cette annonce a chagriné le public Brestois, mais ça ne brise rien de la soirée. Le groupe débarque avec des masques d'Halloween, on reconnaît celui du film Scream. Alina porte aussi un masque et un joli corset noir. Toute en féminité la jolie Alina. Tout le monde se rassemble devant la scène, on vérifie en deux secondes le son, et c'est parti pour une heure de musique et pour une leçon de communication avec le public, dont quelques uns sont éméchés, et mettent l'ambiance à tout prix "Alina, t'es trop belle". Dans le public, même les bikers de SILENT DAWN sont dans le mouvement. Chansons en Anglais et en Français, headbandings et dialogues entre les membres du groupe, on voit qu'ils se connaissent et s'apprécient. On retiendra tout d'abord de la prestation lors de "Poussières De Vie", titre datant de 2004, une sacrée ambiance se met en place, la salle est remplie. Puis, tout s'enchaîne assez vite, avec pour la troisième fois en France, le titre "Miroir"', avec une ambiance electro. S'en suit ensuite une reprise "metal" de Kylie Minogue "Can't Get You Out Of My Head" que personnellement, je ne connaissais même pas. Le groupe montre donc une ouverture d'esprit intéressante. Puis, place au romantisme et à la clarté de la voie d'Alina, pour "Mon Ange", titre phare du groupe et dont le clip est disponible. On a l'impression qu'elle s'envole tel un papillon. Petit point sur le son, l'espace Léo Férré est une petite salle, et pourtant, le son était correct, voire bon, comme quoi le groupe semble facilement s'adapter aux petites salles, aucun larsen, aucun arrêt, en sachant néanmoins que le groupe jouait avec son propre matériel qu'il prêtait aux groupes et qu'Alina avait un peu de mal avec la setlist qui varie, selon elle, à chaque concert. Les gens participent (même certains font semblants de connaître les chansons)... MARKIZE est bien accueilli sur Brest.

Notez donc, que la soirée fut la seule à faire un carton ce soir-là à Brest, entre les préventes et les gens qui sont arrivés au fil de la soirée. Beaucoup de soirées étaient programmés (Halloween oblige), mais voilà, le metal a encore gagné. Merci pour la soirée à tous les groupes et à bientôt pour de nouvelles aventures (Black Label Café nous voilà).