La review

LOUDBLAST + ACYL
Le Petit Bain - Paris
13/11/2021


Review rédigée par M.B.
Photos prises par Matthieu


En ce Samedi 13 Novembre 2021 (jour anniversaire de l’attentat du Bataclan), la température n’est pas des plus clémentes et on sent que l’hiver n’est pas loin. Ça tombe bien car les pionniers du death metal hexagonal LOUDBLAST s’apprêtent à mettre le feu à la péniche du Petit Bain et, ainsi, à faire monter la température d’un cran ! Cela fait d’ailleurs un certain moment que les métalleux parisiens n’ont pas eu l’occasion de se retrouver, les derniers concerts ayant presque tous été reportés après avoir été programmés. Cela donne à cet évènement une saveur particulière.



Les hostilités démarrent avec les sonorités ethniques d’ACYL, une formation de métal oriental qui vient d’Algérie. Né en 2007, le groupe formé par Amine et Reda oscille entre riffs metal et groove oriental. Pendant que des extraits de leurs clips défilent sur un écran en arrière-plan, les musiciens du groupe vont enchaîner plusieurs titres pour un set d’une heure placé sous le signe de l’exotisme. Dans la lignée de groupes comme Myrath ou Orphaned Land, les Algériens distillent avec talent leur mélange de riffs implacables et de rythmiques traditionnelles algériennes, le tout entrecoupé de parties progressives. L’alchimie entre ces différents styles est parfaite et le public semble conquis. D’ailleurs, on me glisse à l’oreillette qu’"Acyl" est un mot arabe qui signifie "Authentique", ce qui colle parfaitement à l’éthique du groupe. Entre deux morceaux, le chanteur Amine lance une petite pique au presque candidat Eric Zemmour qu’il qualifie de "Gargamel".



Avant que les Lillois de LOUDBLAST n’investissent la scène du Petit Bain, la diffusion du morceau "Creeping Death" de Metallica sert d’amuse-gueule à un public qui fait la part belle aux fans de la première heure du groupe. Une fois l’apéritif consommé, le groupe fait son entrée. Outre les historiques Stéphane Buriez (guitare et chant) et Hervé Cocquerel (batterie), il y a également le guitariste Jérôme Point-Canovas et le bassiste Frédéric Leclercq (lequel office depuis peu au sein de Kreator). S’ensuit un set survolté entrecoupé par les harangues de Stéphane Buriez qui invite régulièrement le public à "foutre un putain de bordel". Ce concert est (enfin) l’occasion pour les vétérans du death metal français de présenter leur dernier album "Manifesto" sorti récemment sur le label français Listenable Records. Seul ombre au tableau : le son semble plutôt faiblard mais cela est le fait de l’ingé-son de la salle et non du groupe lui-même. Après une intro aux accents épiques, le massacre débute sur un morceau du nouvel album, "The Promethean Fire". S’ensuivent "Taste Me" de l'album "Fragments" (1998) et deux morceaux extraits d’un de leurs meilleurs albums, "Sublime Dementia" (1993) : "Turn The Scales" et "Presumption". Oscillant entre morceaux récents et anciens, le groupe parvient à faire monter la pression malgré les contraintes techniques et le son qui laisse à désirer. Afin de rendre hommage à leur album "Disincarnate" qui fête cette année ses 30 ans, le groupe offre en pâture à ses fans trois morceaux extraits de ce monument du death français produit par le légendaire Scott Burns : "The Horror Within", "Disquieting Beliefs" et "Shaped Images Of Disincarnate Spirits". Après le monumental "Todestrieb" issu du nouvel album, le groupe poursuit sa série de clins d’œil au passé en enchaînant coup sur coup deux extraits de son légendaire EP (connu pour sa pochette particulièrement osée) "Cross The Threshold" (1994), à savoir "No Tears To Share" et le (magnifique) morceau éponyme. C’est d’ailleurs lui qui sert de clou à la soirée. Ainsi se termine ce concert intense et riche en émotions !

Setlist : Intro, "The Promethean Fire", "Taste Me", "Turn The Scales", "Presumption", "Wisdom... (Farther On)", "Subject To Spirit", "Relentless Horror", "Shaped Images Of Disincarnate Spirits", "From Dried Bones", "The Horror Within", "Disquieting Beliefs", "Emptiness Crushes My Soul", "Todestrieb", "No Tears To Share", "Cross The Threshold".