La review

L.A. GUNS + JARED JAMES NICHOLS + STONE TRIGGER
L'Empreinte - Savigny-Le-Temple (77)
14/09/18


Review rédigée par Candice


Fini l’été, c’est la rentrée… Heureusement, ça n’est pas toujours synonyme de nostalgie et de retour à la routine, du moins pas dans le milieu de la musique ! C’est ainsi qu’en banlieue parisienne nous pouvons célébrer le come-back de L.A. GUNS. Après sept ans d’absence, un des plus mythiques et sulfureux groupes de hard rock / glam metal vient fouler la scène de l’Empreinte en Seine-et-Marne, dans le cadre de la sortie de son dernier – et excellent – album "The Missing Peace", mais surtout pour fêter la réunion Phil Lewis / Tracii Guns, quasi inespérée il y a quelques années. Ceux-ci seront accompagnés de Jared James Nichols et STONE TRIGGER.



Malgré l’ampleur de l’événement, le public met du temps à arriver et nous serons peu à assister au concert des Irlandais de STONE TRIGGER. C’est pourtant quelque chose d’assez sympathique qui nous attend, du bon vieux hard / sleaze mené par un chanteur aux faux airs d'Axl Rose et Jonathan Spike. Nous nous rendons compte dès le premier morceau, "Children Of The Night", que le groupe s’inspire un peu trop des prédécesseurs, rien d’innovant donc mais qui fait bien son boulot de début de soirée. STONE TRIGGER dispose de peu de temps pour convaincre son audience et va sortir l’artillerie lourde, avec son single phare "Rattle Your Bones", morceau classique à la puissance groovy et entraînante, ou encore "Larger Than Life" des Backstreet Boys qui fonctionne plutôt bien. On retient également "Show Your Hands", titre à l’ambiance un peu mélancolique et très eighties qui ravive aux plus anciens d’entre nous les souvenirs de leurs folles années de jeunesse. En somme, STONE TRIGGER est un groupe qui, par sa pêche et sa bonne humeur, est agréable à voir sur scène, on passe un bon moment, même si celui-ci doit rester relativement court. En effet, on tourne vite en rond, l’inspiration n’est pas suffisamment poussée et les compositions manquent de personnalité. Néanmoins, le groupe est encore jeune, et a ainsi encore beaucoup à apprendre. Une évolution à surveiller donc !



C’est devant un public mitigé que Jared James Nichols prend le relais, et le changement d’atmosphère est radical. Il faut le reconnaître, peu de groupes d’ouverture ferait le poids face au talentueux Jared, dont la musique est à la hauteur de son charisme. Tout comme son bassiste Gregg Cash et son batteur, Dennis Holm, il semble être tout droit sorti dans années 70, on navigue entre Ted Nugent (dont la ressemblance physique avec Jared est assez frappante), Lynyrd Skynyrd, Stevie Ray Vaughan et j’en passe. Sauf que le groupe ne s’arrête pas à la simple imitation, et nous propose des compositions aussi originales que variées, allant du blues rock au hard rock brut de décoffrage, en passant par la balade rock sudiste ou encore le bœuf parfaitement bien mené. Jared James Nichols est à la fois source de réconfort et de fraîcheur, et, beaucoup seront de mon avis, il est la raison de la venue ici pour une partie d’entre nous, et a presque volé la vedette à L.A. GUNS pour ceux qui ne le connaissent pas ou peu. Le groupe met le feu, et n’en a pas encore fini avec nous ! La botte secrète, gardée précieusement de côté tout le long du set nous est enfin dévoilée : et voilà que Tracii Guns monte sur scène, le sourire aux lèvres, et entame "N.I.B." de Black Sabbath en compagnie des jeunes prodiges, un plaisir tant pour les yeux que pour les oreilles ! En somme, c’est en concert qui se termine en beauté, fait par des artistes à la musique étudiée et recherchée, une performance stupéfiante.



L’ouragan Nichols a beaucoup marqué les esprits, cependant la soirée n’est pas encore finie, place maintenant aux légendaires L.A. GUNS ! Je suis heureuse de constater que l’Empreinte, sans être complète, est tout de même bien remplie. De plus, on entend murmurer que la setlist de ce soir s’annonce prometteuse, y seront joués des classiques, des classiques et encore des classiques. Une très bonne chose, si ce n’est que, ayant beaucoup aimé leur dernier album, ça aurait été un plaisir de le voir davantage présent.
Les L.A. GUNS ne mettront pas longtemps à me convaincre suffisamment pour me faire oublier ma petite déception, l’enchaînement "No Mercy" / "Electric Gypsy" arrive comme un boulet de canon et nous laisse béats. Phil Lewis, concentré et un zest pince-sans-rire, est un excellent frontman qui n’a rien perdu de sa superbe. Il en va de même pour Tracii Guns, discret mais non moins charismatique. Ce concert parisien est également l’occasion de voir pour la première fois leur batteur Shane Fitzgibbon, présent dans le groupe depuis 2016. Mais, trêve de parlottes, parlons musique ! Et quelle musique ! L.A. GUNS enchaîne avec le mystique "Over The Edge", morceau que j’affectionne particulièrement et très bien repris ce soir. L’ambiance est à la hauteur de la qualité scénique, nous sommes tous exaltés et les plus connaisseurs d’entre nous chantent avec véhémence tous ces morceaux indémodables, auxquels vient s’ajouter "Sex Action" qui déchaîne les foules comme jamais. Une perle de glam metal enflammé et terriblement accrocheur, faisant ainsi la balance parfaite avec "The Flood’s The Fault Of The Rain", la superbe balade de "The Missing Peace" - une cousine éloignée de "Don’t Cry" des Guns N’ Roses - que j’espérais vivement entendre ce soir. Pour mon plus grand bonheur, le groupe enchaîne sur "Speed", morceau survolté au refrain ultra catchy et dont l’effet sur le public est plutôt réussi. Tant de bonnes choses nous fait presque oublier le temps qui passe… Nous ne sommes pas loin de la moitié du set, et celui-ci se poursuit sans aucune accroche. L’ambiance est à la fête, L.A. GUNS ne s’est pas moqué de nous, des hymnes hard rock "I Wanna Be Your Man", "Never Enough" aux morceaux plus expérimentaux tels que "Malaria" ou l’instrumental "Jelly Jam" qui fait resplendir le talent grandement renforcé de Tracii Guns depuis ses débuts, il y en a pour tous les goûts.
Ce morceau sonnera d’ailleurs la fin de la soirée, qui se conclut définitivement avec les deux rappels incontournables qui ont fait le succès de L.A. GUNS, j’ai nommé "The Ballad Of Jayne" et "Rip And Tear". Tandis que l’une, bouleversante et larmoyante, nous rend toute chose, l’autre se charge de nous redonner la pêche pour remercier le groupe comme il se doit pour cette soirée inoubliable pour tous les die-hard fans ici présents.