De retour des Caraïbes un petit détour par le quartier (bondé de monde) de Pigalle et plus particulièrement la salle de la Boule Noire pour cette date Parisienne de KLONE (qui n'était pas venu sur Paris depuis 4 ans) suite à la sortie du successeur de "All Seeing Eye".

Un petit coup de speed et j'arrive juste à temps pour le premier morceau des Parisiens de RED MOURNING (leur premier album étant déja sorti depuis un moment) et un deuxième déjà enregistré avec Francis Caste qui devrait sortir d'ici peu). Le quatuor pratique un metal stoner Sudiste plutot bon et énergique malgré un début de set répétitif au niveau de l'esprit et du rythme j ai trouvé ce groupe intéréssant même si le son durant tout leur set n'était pas au rendez-vous Un peu trop" cheap" au niveau de la batterie alors que le batteur a un trés bon niveau et n'est pas avare de plans bien techniques et efficaces mais pas assez mis en valeur par le son de cette salle. La fin de set aura cassé cette impression de titres trop similaires avec deux titres plus porteurs et divers que les autres et où l'harmonica que pratique le chanteur apportera plus que sur le début de leur show.

Arrive peu de temps après les Parisiens également d'HANGMAN CHAIR, plus experimentés que leurs prédecesseurs et qui nous apporteront un bon goût de Sud des Etats Unis en ce mois d'Octobre humide sur Paris. Ce groupe au sein duquel officie deux ex-Es La Guerilla, Ben le bassiste de L'Esprti Du Clan et l'un des gratteux d'Inhatred au chant donc on peut dire quelques peu rodé depuis 10 ans sur la scène Française et Européenne et cela s'en ressent même avec une gratte en moins. L'univers des lascars nous happe et nous ennivre. C'est bien interpreté, groovy stoner comme il se doit et les passages plus doom prennent une vraie place de choix. La voix ne sera pas sans rappeler un certain feu Layne Staley, ce qui est plus qu'un un compliment vu l'émotion que dégageait le gaillard dans Alice In Chains. Bref les HANGMAN CHAIR nous auront fait passer un agréable moment au travers de ce voyage gorgé de soleil de whisky et pépé en short en jeans !!!

Mais l'heure est maintenant venue pour KLONE d'investir Paris pour défendre ce nouvel album qu'est "Black Days" et d'entrée ce qui marquera c'est la qualité de son et la qualité vocale de Yann Ligner leur chanteur et frontman. Les Poitevins sont venus avec leur équipe technique et quelques lights supplémentaires ce qui donnera un peu plus de chaleur à la scène que leurs prédécesseurs, qui n'étaient éclairés que par le maigre parc lumières de la Boule Noire (qui au vu du nombre de concert qu'elle produit pourrait investir un peu plus de ce côté là). Un bon début pour les KLONE avec deux premiers titres efficaces ; une formation plus complexe que les autres groupes musicalement... mais peut-être pas assez direct pour captiver un auditoire néophyte. Puis vient un interlude plutôt de style musique contemporaine qui découlera sur un titre bien plus punchy que les précédents avec une voix alternant scream et melo... une voix mélo qui pourrait d'ailleurs nous évoquer un certain Maynard James Keenan. L'ombre de Tool plane chez nos amis de KLONE mais c est plutôt une bonne chose vu la grandeur de ce groupe. Du côté des musiciens peu de choses à reprocher, on sent que le groupe a bossé en résidence avant de partir sur cette première partie de tournée (la deuxième reprenant fin Novembre et en Décembre en ouverture des ricains d'Helmet) et du coup tout est trés propre, carré et bien interpreté, seul le batteur me semble trop concentré par moments mais son jeu étant tellement riche que pour un début de tournée nous ne pouvons lui en tenir rigueur (car il s'agit la de la deuxième date du Black Days Tour). La trompette de Matthieu Metzger est peut-être un peu sous mixée pour ressentir les ambiances apportées sur disque mais ceci est surtout dû à l'acoustique approximative cette salle qu'est la Boule Noire.

Les titres s'enchaînent sans surprises jusqu'au milieu qui sera amorcé avec un riff trés efficace / trés mathcore et plus mouvementé "The Spell Is Cast" et qui bousculera un peu plus l'assemblée suivi par un titre du nouvel album trés bon et efficace, mais avec toujours l'ombre de Tool sur certaines parties et interventions vocales, qui sera enchaîné avec un autre où la voix se distinguera encore par un ton plus aigu que jusqu'alors. Puis arrive la deuxième partie du set qui pour ma part aura été beaucoup plus captivante que la première, plus de rythme et variation dans les morceaux, plus d'intensité aussi, le groupe commence à être à l'aise et sa setlist prend plus de valeur à partir de ce moment là. L'ambiance monte dans la salle, le groupe exécute aussi des titres de ses précedents albums. Les titres s'enchaînent et prennent leur valeur sur scène, jusqu'à un titre (l'avant dernier de la setlist) inedit qui m'a semblé trés étrange niveau harmonie mais étant de courte durée... cette expérimentation n'a blessé personne.

Puis vient le rappel avec un beau sample guitare pour annoncer ce premier titre de rappel, rappel suivi d'un deuxième avec une atmosphère particulière et un sample vraiment trés beau pour annoncer la fin et ce titre final qu'est "All Seeing Eye" avec son riff Gojirien. Il en restera que KLONE a une identité bien marquée et réussit le tour de force de digérer ses influences avec une honnêteté rafraîchissante, et une maturité certaine et possède en son sein l'un des meilleurs chanteurs de metal moderne de la scène Française. Pouce levé !

Setlist : 1 "Intro", 2 "Rite of Passage", 3 "Promises", 4 "Rain Bird", 5 "Empire of Shame", 6 I"mmaculate Desire", 7 "Closed Season", 8 "Hollow Way", 9 "Spiral Down", 10 "The Spell Is Cast", 11 "Give Up The Rest", 12 "Behold The Silence", 13 "Monster".
Rappel : 14 "Medley Home/Under My Skin", 15 "Freezing", 16 "All Seeing Eye"