La review

KAMELOT + LEAVES' EYES + ADAGIO
Coliseum - Charleroi (Belgique)
25/03/2010


Review rédigée par Gloomy


Alors qu’ils travaillent toujours sur leur nouvel album, les Américains de KAMELOT ne résistent pas à l’envie de se lancer dans une nouvelle tournée Européenne. La date de départ s’est faite Belge, et c’est en compagnie de LEAVES' EYES et d’ADAGIO que KAMELOT s’est préparé à fouler les planches de la scène du Coliseum, à Charleroi. Un groupe dont la réputation n’est plus à faire depuis longtemps, précédés par deux autres combos ô combien compétents : voilà la recette gagnante d’une affiche alléchante à souhait !

ADAGIO s’est récemment séparé de son chanteur, Christian Palin. Pour cette tournée, pas de nouveau membre officiel derrière le micro, mais la présence du grand Mats Levén (connu notamment pour avoir travaillé avec Therion), qui, cela ne fait aucun doute, ne manquera pas de combler les fans ! La nouvelle s’étant répandue il y a peu, la curiosité était palpable lorsque les premières notes de "Vamphyri", le titre d’ouverture de leur excellent dernier album "Archangels In Black", ont résonné dans la salle. Ne bénéficiant que d’une petite demi-heure pour convaincre l’assistance, ADAGIO n’a pas tardé à montrer ce dont il était capable. Lorsqu’une set-list surpuissante alternant entre des extraits d’"Archangels In Black" et des incontournables (tel "Archanas Tenebrae", tiré de "Dominate") est menée à bien par des musiciens de talent, à la technique exceptionnelle (qui donc oserait prétendre se lasser du jeu de guitare de Stephan Forté ?), et agrémentée d’une touche de rock n’ roll (merci, Mats !), difficile de ne pas se laisser séduire ! Il va sans dire qu’en plus d’être d’une énergie visiblement débordante ce soir, ADAGIO semble déjà être rôdé avec ce nouveau venu derrière le micro… Ah non, c’est vrai, j’oubliais : c’était ce soir la première fois que les quatre Français se réunissaient avec le Suédois afin de jouer tous ensemble ! Cette voix à la fois puissante et mélodique qui sied si bien à leur musique et cette aisance duperaient toute l’assistance. Messieurs, vous bénéficiez de mon respect le plus grand ! Malheureusement, une demi-heure, c’est court. Alors qu’on en aurait redemandé avec plaisir, il est déjà temps pour ADAGIO de céder sa place à LEAVES' EYES.

LEAVES' EYES, seconde mise en bouche avant la tête d’affiche. Bien que "Njord", leur troisième opus, ne m’ait pas convaincue le moins du monde, il me tardait de revoir Liv-Kristine et consort sur scène. J’ai en effet toujours gardé d’excellents souvenirs de la seule prestation à laquelle l’occasion m’avait été donnée d’assister, et on sait tous que ce genre de bonne expérience ne peut que donner envie de remettre le couvert, comme l’expression le désire. Pourtant, après le temps de jeu qui leur était imparti, c’est une pointe de déception qui a dominé mes impressions. Déception sans doute dûe particulièrement à une set-list intégralement axée sur "Njord" – le désormais culte "Elegy" mis à part -, monotone et très peu enthousiasmante. Pourtant, avec trois albums à leur actif, personne ne peut prétendre que la set-list n’aurait pas pu être variée davantage. Tant pis, mais dommage ! Par bonheur, à côté de cet inconvénient, LEAVES' EYES a rempli sa mission avec brio, et le sourire pendus aux lèvres ! Le chevelu Alexander Krull ne semble vraiment pas heureux s’il ne voit pas son public frapper des mains, Liv-Kristine, charismatique et très en voix, a charmé sans trop de peine. Scéniquement, trop rien à redire. Juste peut-être que le guitariste Sander Van Der Meer et la bassiste Alla Fedynitch, tous deux "nouvelles recrues" de LEAVES' EYES, ne semblaient pas particulièrement à l’aise, et ont eu tendance à rester en retrait par rapport aux autres membres du groupe, Liv-Kristine, Alexander Krull et Thorsten Bauer (guitare) en particulier.

Bien que KAMELOT n’ait plus rien mis dans les bas depuis leur "Ghost Opera", sorti en 2007, et malgré le fait que la tournée se prolonge et sonne sans cesse de nouveaux départs, dire que le public les attendait presque comme le Messie n’est pas une redondance si énorme que ce qu’elle ne le paraît. Encore ce soir-là, tant de connaissances m’ont vanté les excellentes prestations scéniques du groupe que ma curiosité était à son comble. C’est sans surprise que "Ghost Opera" plante le décor, et c’est déjà la folie dans la salle ! Le light-show est véritablement superbe, et les musiciens, regorgeant de prestance, sembleraient presque intouchables. Le must est atteint avec l’arrivée de Roy Khan : imposant, fidèle à sa réputation de chanteur incontournable, la maîtrise parfaite de sa voix splendide n’a pas manqué de provoquer les frémissements de bonheur de toute l’assistance ! La set-list, puisant particulièrement ses morceaux dans "Ghost Opera" et "The Black Halo", ne laisse aucun des plus gros ‘hits’ sur le carreau ("Karma", "Rule The World" ou encore "Forever" sont exécutés avec brio), et délivre même l’un ou l’autre nouveau morceau (certains trouveront que c’était tout de même le minimum, afin que ce concert se différencie au moins un peu des précédents, à la place de ressembler à une énième redite), portant les noms de "The Great Pandemonium" et de "Hunter’s Season". Bien que la plupart des titres interprétés fût prévisible, la magie a bel et bien opéré d’un bout à l’autre, sans aucune interruption ! Un instrumental, un solo de batterie et un solo de clavier ont permis aux différents musiciens de s’imposer à tour de l’autre et de démontrer que de ni la maîtrise, ni la pratique ne leur manque ! Autre moment notable, bien qu’attendu : le fameux duo sur "The Haunting". Eh non, ce ne fut pas Liv-Kristine qui a accompagné Roy Khan, mais plutôt Elize, du groupe Amaranthe (qui, d’ailleurs, ouvrira également pour KAMELOT, et ceci sur les dates Scandinaves de la tournée). Après un second rappel et un "March Of Mephisto" réclamé et explosif, KAMELOT tire sa révérence à une assemblée conquise, dont je fais partie. Quelle bonne surprise !

C’est ainsi que je suis sortie du Coliseum la tête dans les nuages, de part cette soirée au goût d’exception. Malgré la prestation de LEAVES' EYES à l’arrière-goût un peu fade, cette date me restera en mémoire de manière très positive. Et ce notamment grâce à un grand KAMELOT, et à un ADAGIO qu’il me tarde déjà de revoir ! A part un nouvel album de KAMELOT –un besoin de davantage de diversité dans la set-list oblige -, il n’y a rien à demander de plus !