La review

INSOMNIUM + BARREN EARTH + WOLFHEART
Le Petit Bain - Paris
15/01/2017


Review rédigée par Matthieu


C’est par une froide journée d’hiver que débute notre journée. Arrivés (un peu trop ?) en avance au pied du bateau qui abrite Petit Bain, nous sortons le parapluie et commençons notre attente. En effet, le métalleux n’aime pas la pluie, et encore moins la neige. S’il faut attendre dix-sept heures pour voir débarquer les premiers fans, la file ne sera pas vraiment conséquente avant dix-huit heures. Bien que les Finnois ne soient pas rares dans nos contrées, leur présence est très attendue et les deux dates (Lyon la veille, et Paris aujourd’hui) affichent complet.



Dès l’ouverture des portes nous entamons une petite ruée dans la fosse pour gagner le premier rang, et nous laissons envahir par le bonheur d’un endroit sec (ironique, vu le nom de la salle). Après une demi-heure d’attente, c’est WOLFHEART qui lance les hostilités avec une scène assez sobre : seules deux bannières sur les côtés décorent le plateau. Le sample d’intro résonne et la leçon commence. Assez peu communicatif, le groupe profite de sa minuscule demi-heure pour nous asséner un mélange de sa discographie pourtant fournie (trois albums en quatre ans d’existence) en commençant par "The Hunt". Le tout premier titre du groupe laissera tout le monde d’accord : ils sont tout aussi doués sur scène que sur CD. "Strength And Valor" et "Ghosts Of Karelia" suivront tout aussi rapidement, permettant à la fosse de lancer quelques circle pits alors que "Boneyard", nouveau titre, unira la foule. La désormais culte "Zero Gravity" nous emmènera au rythme des headbangs vers le dernier titre : "Routa pt2", avec la seule intervention du chanteur-guitariste Tuomas Saukkonen. Un set carré et une présence scénique indéniable, c’est ce qu’il faudra retenir en attendant leur prochain passage pour (je l’espère) beaucoup plus de titres.

Setlist : "The Hunt", "Strength And Valor", "Ghosts Of Karelia", "Boneyard", "Zero Gravity", "Routa Pt. 2".



Les musiciens ne perdent pas de temps pour ranger leur matériel et installer ceux de leur compatriotes de BARREN EARTH. Inconnu au bataillon, ce groupe finlandais également prétend mélanger doom / death mélodique et rock progressif. Bon. Une fois arrivés sur scène, les musiciens sont aussi hétérogènes que leur musique est hétéroclite. On retrouve donc un guitariste soliste effrayant nourri aux amphétamines, un claviériste absent (“eh, j’crois que j’entends le clavier quand les autres jouent pas !”), un bassiste dont le pédalboard est aussi fourni que celui du guitariste soliste qui bouge comme s’il était sorti de la scène Visual-Kei européenne (Hybrids / Seremedy), un chanteur dont les mimiques ressemblent à s’y méprendre à celles de Nick Holmes (Paradise Lost / Bloodbath), un guitariste très sage et un batteur planqué derrière tout le monde. Comme ils nous l’avaient promis sur le papier, les passages empruntés à Led Zeppelin et Pink Floyd côtoient My Dying Bride et Coffins entre deux breaks un peu jazzy. Le mélange (bien qu’extrêmement bien maîtrisé par les artistes) peine à prendre dans le public et seuls quelques amateurs qui connaissaient déjà le groupe sont entrés dans leur monde. Concernant le setlist, seul le premier et le dernier album sont exploités et le deuxième est totalement passé à la trappe.

Setlist : "The Leer", "Flicker", "A Shapeless Derelict", "Set Alight", "Cold Earth Chamber", "On Lonely Towers".



Voici enfin les maîtres de cérémonie. Les membres d'INSOMNIUM ont pris la décision de jouer en ouverture l’intégralité de "Winter’s Gate", leur dernier album dont les sept pistes ne forment qu’une seule et même histoire. Le sample d’introduction résonne peu après les essais de batterie sur une scène sans bannière ni backdrop, et les membres apparaissent un à un sous une lumière bleutée et lancent l’assaut. Les sept morceaux défilent dans l’ordre pendant ces quarante premières minutes de spectacle qui me semblent être hors du temps, alternant entre les passages aériens, mélodiques et violents. Une fois l’album terminé, Niilo et ses compères reviennent pour la deuxième partie du concert. Cette fois plus communicatifs et s’essayant au français, ils passeront en revue leurs classiques issus de tous les albums sauf le premier. Si "The Gale" et "Mortale Share" réveilleront lentement le public, "While We Sleep" et "Bereavement" le fera bouger comme jamais, faisant trembler le bateau au rythme des mouvements de la fosse. "Change Of Heart" lancera une série de headbangs pour ventiler un peu la salle qui est d’une chaleur épouvantable, et "Only One Who Waits" relancera l’agitation dans la fosse. Moment beaucoup plus calme, la délicieuse "The Promethean Song" nourrira les rêveries de bon nombres d’entre nous avant que les musiciens ne quittent une première fois la scène, avant de revenir pour "Equivalence" et "Down With The Sun". Affichant un large sourire, les Finnois nous annoncent la fin du set avec "Weighed Down With Sorrow". Les poignées de mains sont nombreuses pour les premiers rangs et quelques médiators sont lancés. Après une petite heure d’attente, aborder les musiciens à l’extérieurs de la salle est chose aisée. Quelques signatures, une petite photo, et c’est avec des étoiles dans les yeux que je quitte le quartier via le tramway.

Setlist : "Winter's Gate, Part 1", "Winter's Gate, Part 2", "Winter's Gate, Part 3", "Winter's Gate, Part 4", "Winter's Gate, Part 5", "Winter's Gate, Part 6", "Winter's Gate, Part 7", "The Gale", "Mortal Share", "While We Sleep", "Bereavement", "Change Of Heart", "Only One Who Waits", "The Promethean Song".
Rappel : "Equivalence", "Down With The Sun", "Weighed Down With Sorrow".