La review

INQUISITION + PILLORIAN + VALBORG + COBALT
Le Glazart - Paris
24/04/17


Review rédigée par Matthieu


Que vous évoque le lundi ? Reprise du boulot, premier jour de la semaine, obligation de se lever… Eh bien pour moi c’était concert ! Assez peu de monde a daigné se déplacer au final, mais c’est peut être dû au fait qu’INQUISITION passe pas mal en France ces derniers temps. Cette fois ils jouent en tête d’affiche, juste après le black metal ambiant de PILLORIAN, le doom-death de VALBORG et le Black Metal guerrier de Cobalt. Le Glazart, que je ne connaissais pas, a un excellent son ce soir. Il est temps de prendre une petite leçon…



Dès que les portes s’ouvrent, le premier rang est timidement occupé. Les Américains de COBALT ont fini d’installer leur scène, et c’est un groupe qui m’est totalement inconnu qui prend possession de la salle avec ses riffs entêtants. Soudain, c’est un Charlie Fell ganté qui commence à hurler. Ses cris se fondent parfaitement entre les riffs de ses acolytes et leur musique fait effet sur toute la foule, bien que peu compacte. Même s’ils ne joueront que quelques titres ce soir, leur musique pénètre l’esprit de l’assemblée et quelques mouvements de tête se font ressentir, ainsi qu’une irrésistible envie d’en entendre plus. Les titres commencent parfois par quelques harmoniques de Shane McCarthy, qui sont bien vite renforcées par la basse de JC et les frappes d’Erik Wunder. Le combo n’était pas attendu, mais a su convaincre une bonne partie de la salle, dont moi !



Vient ensuite le groupe que j’attendais le plus en ayant regardé l’affiche, VALBORG. Etant grand amateur de death dans toutes ses formes et sous-genres, le doom-death progressif qui était annoncé ne pouvait que m’émoustiller. C’est alors que trois gaillards entrent en scène avec des instruments, et commencent à envoyer un son à la fois hypnotique, entraînant et lourd à souhait. Les riffs pachydermiques des Allemands seront épaulés par deux types de cris, ceux du bassiste Jan Buckard et ceux du guitariste Christian Kolf, alors que Florian Toyka frappe ses fûts avec une puissance et une justesse effroyable. Même si je ne connaissais aucun des titres et le groupe uniquement de nom, je ne suis pas le seul à headbanguer frénétiquement au rythme des titres toujours plus lourds du groupe, qui se révèlera plutôt communicatif avec le public ! Une fois encore, c’est un groupe qui mérite d’être revu !

Setlist : "Ich Bin Total", "Werwolf", "Plasmabrand", "Stossfront", "Beerdigungsmachine", "Massaker In St Urstein", "Saurale Vernichtung", "Exodus".



Pour moi, le nom de PILLORIAN ne signifiait rien, jusqu’à ce que j’aperçoive un visage familier déchargeant des t-shirts au niveau du tourbus. John Haughm, l’homme derrière Agalloch. Je ne savais absolument pas qu’il avait formé un nouveau groupe, et c’est avec une excitation non dissimulée que j’attendais le set de PILLORIAN. Plutôt axés black metal avec de nombreux riffs atmosphériques, le groupe s’installe à la hâte sur scène. Le groupe n’a sorti qu’un seul album, "Obsidian Arc", et c’est celui-ci qu’il compte bien défendre sur les planches, mais avec un ordre différent des enregistrements. Une fois au complet, ils lancent les premiers riffs, qui transportent instantanément toute la salle dans une autre dimension. C’est collectivement que toute la fosse agitera la tête au rythme des blasts de Trevor Matthews, alors que John Haughm hurlera tout en jouant de la guitare, accompagné de Nathanael Kelley à la deuxième guitare et de Stephen Parker à la basse. Le changement de style est vraiment réussi, et la transe que le groupe nous impose fait passer le set en un instant. Les musiciens quitteront la scène dès la fin du dernier morceau, nous laissant sur un larsen persistant, avant de revenir récupérer leur matériel.

Setlist : "By The Light Of A Black Sun", "Archaen Divinity", "Forged In Iron Crucible", "A Stygian Pyre", "The Vestige Of Thorns", "Dark Is The River Of Man".



Des bannières sont installées sur les côtés de la batterie pour meubler la scène, puisqu’INQUISITION n’est composé que de deux membres. Deux pieds de micros, qui permetteront à Dagon de ne pas rester statique en jouant. Les lumières s’éteignent rapidement, et Incubus prend place derrière les fûts, ce qui déclenche chez les fans qui sont venus pour eux (une bonne majorité de la salle visiblement) une vague de cris. Dagon entre alors en scène, et débute son premier riff. L’effet escompté est direct : le black metal des Colombiens (relocalisés aux USA en 1996) est massif et percutant. Le public est en adoration, et la voix si particulière de Dagon fait des émules. Le chanteur / guitariste arpentera d’ailleurs la scène, alternant entre ses deux pieds de micro tout en nous distillant ses riffs sans faiblir. Quelques mouvements de foule se font sentir sur les titres les plus énergiques, mais la fosse reste plutôt sage ce soir, et concentre son énergie sur des headbangs en rythme avec les atmosphères oppressantes des riffs d’INQUISITION qui piochera dans toute sa discographie pour convaincre un Glazart déjà acquis à sa cause. Une préférence pour "Ominous Doctrines Of The Perpetual Mystical Macrocosm" (et son artwork magnifique…) qui est représenté par quatre titres, ainsi que "Bloodshed Across The Empyrean Altar Beyond The Celestial Zenith", le dernier album avec trois extraits. Une fois le dernier morceau terminé, l’outro retentit sur bande et c’est une horde d’adeptes qui scande le nom d’Inquisition, mais sans succès. Le groupe quitte la scène sans aucune forme d’au revoir. Je ressors de la salle heureux, et avec des étoiles plein les yeux.

Setlist : "The Force Before Darkness", "From The Chaos They Came", "Ancient Monumental War Hymns",, "Dark Mutilation Rites", "Hymns For A Dead Star", "Infinite Interstellar Genocide", "Vortex From The Celestial Flying Throne Of Storms", "Master Of The Cosmological Black Cauldron", "Astral Path To Supreme Majesties", "Command Of The Dark Crown", "Embraced By The Unholy Powers Of Death And Destruction", "A Magnificent Crypt Of Stars".