INGESTED + ACRANIUS + SLAUGHTER TO PREVAIL + PRAETORIA + BETRAY THE ORDER
Le Batofar - Paris
12/04/2015
Review rédigée par Herizo
C’était Dimanche 12 Avril, sous un beau soleil éclatant avec un ciel bien dégagé, que les groupes de l’European Extinction Tour sont venus sur les quais de Seine afin régurgiter leur haine sur les Parisiens venus au Batofar. Cette date unique en France marque un début pour tous les groupes étrangers présents : première date en tant que tête d’affiche pour les Anglais d’INGESTED, première date en France pour les Allemands d’ACRANIUS et premier tour en dehors de leur pays d’origine pour les Russes de SLAUGHTER TO PREVAIL. C’est le premier jour de la tournée et deux groupes locaux ont ouvert le bal pour cette soirée : BETRAY THE ORDER et PRAETORIA.
On commence cette soirée par la jeune formation BETRAY THE ORDER. Clément, le frontman, demande de suite aux personnes déjà présentes de se rapprocher de la scène, puis ils débutent leur set en jouant leurs compos proches du deathcore progressif. Sans pour autant basculer dans un son djent cliché à la Veil Of Maya ou Born Of Osiris, les musiciens jouent des riffs assez complexes et varient dans leurs compositions le rythme et le tempo, ça varie aussi sur les tons avec des passages bien death moderne qui enchaînent sur des breakdowns qui font effet, accompagnés du growl assez badass de Clément. Certaines passages sont intéressants, l’interlude avec le saxophone était très original, par contre niveau presta scénique, à part le frontman et le guitariste rythmique qui bougent un peu, les autres musiciens sont tellement concentrés dans ce qu’ils sont en train de jouer qu’ils restent trop statiques, ce qui est bien dommage. On remarque aussi que Clément est plutôt timide lorsque qu’il communique avec le public, sauf pour demander aux gens de se rapprocher de la scène, mais bon, BETRAY THE ORDER a plutôt bien introduit le public à cette soirée car certaines personnes s’échauffaient en faisant du two-step et des moulinets avec leurs bras et d’autre spectateurs sur le côté bougeaient un peu leur tête, au final le groupe s’en sort avec les honneurs, bien content d’avoir ouvert le bal.
Vient ensuite les gars de PRAETORIA sur les planches du Batofar et le public commence de plus en plus à se rapprocher de la scène. On a affaire à un groupe qui joue du death / thrash / hardcore qui tape fort sur les breaks et qui te mitraille de blast beat, ces musiciens-là sont plus dynamiques et headbanguent furieusement. Alex, le chanteur, bouge beaucoup sur scène et gueule bien fort dans le micro tout en variant son répertoire vocal entre death growl, chant hurlé façon hardcore et pig squeal, il va aussi appeler le public à de nombreuses reprises à bouger et foutre le bordel et ça commence à faire du mosh et du two-step plus agressif dans la fosse avec le reste du public qui bouge sa tête en avant et en arrière dans le public. Les gars de PRAETORIA ont l’air de bien être contents d’être sur scène, tout le monde a l’air de prendre son pied pendant leur presta. Alex, entre chaque morceau, discutera un peu avec le public, pour savoir s’il est encore chaud, demander si certaines personnes connaissent leurs morceaux et incitera à chanter les paroles avec lui. A la fin du set, le frontman n’oubliera pas de remercier l’asso, les autres groupes de la soirée et le public, les sourires se forment sur le visage de chacun, PRAETORIA a bien commencé à ouvrir les portes de l’enfer qui va se présenter à nous.
Le public s’est fait plus nombreux quand est arrivé SLAUGHTER TO PREVAIL sur les planches du Batofar, le groupe était vivement attendu par de nombreuses personnes ce soir et on se demandait tous si le growl dévastateur d’Alex Terrible, le frontman, était aussi monstrueux que ses reprises sur Onternet. Le groupe débute avec une musique très spéciale entre musique traditionnelle russe et electro sous crack (qu’on a retrouvée ici) et qui fait bien marrer un paquet de gens, et c’est ainsi que débarque le groupe sur scène. On commence très fort avec leur premier titre "Crowned & Conquered" qui excite le public et ça commence déjà à mosher dans la fosse. Sur scène, ça balance des blasts et des coups de double pédale qui explosent en plein dans notre face et la voix du terrible frontman se déverse dans le micro. Avant de passer au prochain morceau, le guitariste rythmique va beaucoup parler et demander si Paris est prêt à bouger dans tous les sens, s’ensuit "Misery" qui va bien faire mal, les gens, bien chauds, rentrent dans la fosse et s’ensuit un joyeux bordel où les mosheurs s’en donnent à cœur joie, les breakdowns bien lourds transforment la fosse en arène de MMA où les moulinets et les coups de pied retournés s’enchaînent. S’ensuivent "Beast" et "Death" qui font aussi mal que les précédents titres, la transpiration et la chaleur se dégagent du public, et cela nous amène au dernier morceau du set qui est "Hell " et là, le paroxysme de la violence est atteint, ça fracasse, ça blaste, ça fait même trembler le sol du Batofar, les musiciens bougent beaucoup sur scène et tournent avec leurs guitares en mode hula-hoop, le bassiste également qui frôle le plafond de la salle avec sa basse. Le public devient fou pendant les mosh parts, ça pue même la rage chez certaines personnes. Au final, SLAUGHTER TO PREVAIL nous a offert un très bon show, bien dynamique et percutant. Pour un groupe qui n’existe depuis même pas un an, ils ont de très bons atouts pour se faire une place dans la scène, un grand bravo pour leur tout premier show de la tournée !
Setlist : "Crowned & Conquered", "Misery", "Beast", "Death", "Hell".
Après avoir évacué la transpiration qui émanait de notre corps, les brutes d’ACRANIUS prennent le contrôle de la scène du Batofar et les chevelus se ramènent en masse devant la scène. Ici, on ne va pas faire dans la finesse, ça va être du brut de décoffrage, on est face à une formation de slam deathcore / beatdown qui ne sait faire qu’une chose : écraser. Car oui, le set d’ACRANIUS est très lourd, que ce soit au niveau des musiciens qui balancent des morceaux super graves et qui tapent bien, et au niveau de la voix où le guttural de Kevin, le frontman, est très profond. Les parties de slam font bouger les gens dans la fosse qui pogotent dans tous les sens, quelques kids font des moulinets par-ci par-là et les grosses brutes venues pour les breakdowns façon beatdown commence à faire du crowd kill et à balancer des coups de pied retournés sur ceux qui sont dans leur trajectoire. Le quatuor est content d’être sur scène et se fait plaisir, Kevin bouge sur toute la scène en régurgitant ses vocaux, accompagné de ses compères qui se laissent emporter par le rythme de leur musique ; même si on ne capte pas les paroles, les morceaux s’enchaînent bien et ont tous leurs particularités qui rendent le live dynamique et entraînant. J’étais plutôt sceptique vis-à-vis du groupe quand j’ai écouté leurs morceaux en studio, mais en live, ils prennent une autre dimension et c’est très bien comme ça. ACRANIUS c’était bien lourd, gras et groovy, bref, bien fat.
Setlist : "Defaced By Hollow", "Majesty", "Unit 731", "Ghetto Brawl", "Life Sustainment To Continue Mutilation", "Dishonor", "Expulsed To The Worthless".
Ca faisait depuis 2010 qu’ils n'étaient pas revenus à Paris et INGESTED était en forme pour son retour. Après quelques acclamations du public lors de son arrivée sur les planches, le groupe commence avec "Titanomachy" et boom ! Le public se transforme en arène de gladiateurs fous ! Ca se bouscule et ça moshe salement dans la fosse, les Anglais, à la fin du morceau, ne laissent pas de répit et enchaînent directement avec "Copremesis" qui va un peu calmer les troupes mais qui ne va pas non plus laisser le public indifférent. Après que Jason Evans ait fait les présentations, le groupe commence à jouer les morceaux de son dernier album, "The Divine Right Of Kings" puis "Narcissistic Apathy", terriblement bien exécutés, les musiciens font proprement leur taff et en résulte un carnage assez sale dans la fosse. A noter les deux guitaristes qui growlent également, et hurlant un cri perçant qui rajoute de l’intensité au set, c'est jouissif. S’ensuit "The Heirs Of Mankind's Atrocities" qui fait autant de mal que les précédents morceux, seul bémol, il n’y aura malheureusement pas de featuring avec Alex Terrible, et Jason Evans va carrément zapper un partie du morceau (celle avec James Schustern pour ceux qui connaissent)n ce qui est plutôt dommage. Le groupe joue ensuite "Intercranial Semen Injection" qui fait mal aux cervicales des premières lignes, puis vient l’apothéose de la violence avec "Skinned And Fucked" où tout le public devant la scène se déchaîne comme jamais, les musiciens prenant du plaisir à regarder le public se rentrer dedans. On finit le set par "Anal Evisceration" qui va mettre un terme au show de l’European Extinction. Malgré les nombreux fans qui demandent un rappel, le groupe ne reviendra pas sur scène, ce qui est très dommage car mine de rien, le set d’INGESTED était plus court que celui d’ACRANIUS, et personnellement je trouvais qu’il manquait un ou deux morceaux pour bien finir.
Setlist : "Titanomachy", "Copremesis", "The Divine Right Of Kings", "Narcissistic Apathy", "The Heirs Of Mankind's Atrocities", "Intercranial Semen Injection", "Skinned And Fucked", "Anal Evisceration".
Une fois l’obscurité tombée et le carnage accompli avec brio au Batofar, les survivants de la date sortent de la salle, épuisés et en sueur, le souffle coupé, avec un grand sourire s’affichant sur le visage. Assister à un show de slam death de cette qualité avec une affiche pareille à Paris est plutôt rare, la scène death metal moderne underground est encore vivante et la date de l’European Extinction en est une preuve. Je remercie Océane et Léo de See You In The Pit Productions pour l’accréditation et pour nous avoir ramené la date la plus brutale qui ait été jouée dans notre belle capitale !