La review

HELL OF A RIDE + DEARDEVIL + THE MILTON INCIDENT
Le Bus Palladium - Paris
31/08/2013


Review rédigée par E.L.P


Aujourd’hui je regarde dans mes poches, en tourne et en retourne le fond pour en analyser froidement le contenu... Misère, il ne me reste que 6€, de quoi acheter 1 pot de rillettes, 4 baguettes ou 3 croissants et 6 chouquettes ! Après cet amer constat et de bien âpres discussions avec moi-même concernant l’utilisation, les perspectives phénoménales dévoilées par cette fabuleuse somme, je me souviens que, Ô miracle, La Noche Del Infierno a bien lieu ce soir pour la modique (très modique!) somme de... 6€ !!
C’est donc touché par la grâce que je prépare ma musette, appareil vidé, batteries remplies, direction le Bus Palladium pour y retrouver une incroyable affiche qui sent bon l’essence Texaco et la gomme chauffée. Ce soir c’est THE MILTON INCIDENT, DEARDEVIL et HELL OF A RIDE !!



Vous l’aurez donc compris, la soirée de ce Dimanche 31 Août s’annonce pleine de promesses, dynamique, enjouée et énergique ! Il est maintenant 21h, la petite mais ô combien réputée salle de Pigalle est prête à accueillir les groupes, et c’est aux 5 fortes têtes de THE MILTON INCIDENT qu’il incombe la charge d’ouvrir cette nuit de l’enfer !
Une chose est sûre, si vous aimez le rock, si vous aimez les sons puissants et survitaminés vous êtes au bon endroit ce soir ! La formation prend place, Sam (chant lead) en tête, pour ce qui sera une très bonne surprise ce soir. Leur morceau d’ouverture, "Deus ex Machina" nous propose de découvrir (ou de se poser et profiter, pour ceux qui connaitraient déjà TMI) après un introduction des plus douces et mélodiques, un son robuste, une voix lead carrée et solide bien que parfois un peu chancelante sur certains aigus... Un judicieux choix d’ouverture puisque le public semble d’entrée de jeu, prêt à soutenir le quintette qui va entamer son deuxième tour de chauffe avec "Deadset". Ce morceau nous percute de plein fouet avec son imposante ouverture basse / batterie ! Le titre à la fois sombre et mélodique au possible verra malheureusement quelques backing vocals de Dave, faiblir ponctuellement... L’ensemble se détache rapidement comme surpuissant et très travaillé malgré un souci de retour en milieu de set qui ne parviendra pas à gâcher la fête ! Certains pourront penser à Breaking Benjamin sur l’attaque de la basse tenue par Rom’ qui soutiendra à la perfection les chants de Sam dans une véritable débauche d’énergie boostant la formation qui prendra également des allures de Drowning Pool sur des morceaux comme le très populaire "Dopamine" ou de Linkin Park (dans les grandes heures de Chester Bennington bien entendu...) comme sur le lourd "Torn Down" rythmé par d’implacables lignes de guitare d’un Fabrice lui aussi très en forme. L’ensemble manifestement très heureux d’être là en viendra à un morceau dont les clairs de fin ne laisseront personne indifférent tant leur portée est longue et vibrante, il s’agit en toute beauté, de "10/56" ! Un rapide changement de guitare et nous revoilà partis pour un tour avec des titres comme "Dear Enemy", suivi de "Conspiracy Of Silence" puis de "Memento" où ce soir, les aigus auront malgré tout un peu de mal à se placer... Leur fameux "Pyromaniac" achèvera sur son pesant "Burning Down !" d’intro, de mettre le feu à la petite salle parisienne... !

Setlist : "Deus Ex Machina", "Deadset", "Dopamine", "Torn Down", "Split Second", "Irukandji", "10/56", "Dearest Enemy", "Conspiracy Of Silence", "Memento", "Pyromaniac".



Court changement de plateau, et c’est désormais au tour de DEARDEVIL de monter sur les planches...
Amateurs de musique de chambre s’abstenir, la deuxième partie de soirée sera faite pour les amateurs de sons distordus old school façon "Sex Drug and Rock’n’Roll" des années 85-90... La formation n’ayant pas nécessairement fait un grand nombre de dates ces derniers temps nous revient cette année avec un nouvel EP dans sa hotte, et quel EP ! La soirée verra d’ailleurs se dévoiler l’intégralité des titres issus de cette nouvelle pépite avec un succès des plus retentissants !... "Sexy Animal" et "Sex With Sunglasses" seront les premiers morceaux à remuer le petit espace de Pigalle avec beaucoup de vigueur. La barre de l’ambiance est tout de suite mise assez haut, TMI et le comptoir du Bus ayant un peu aidé à dérider les esprits c’est un public gesticulant et plein d'entrain que l’on peut observer ce soir. Le groupe, est, quant à lui, tout aussi énergique, tellement que les premières mesures jouées laissent parfois place à quelques doutes concernant le bon déroulement leur prestation tant l’ensemble bouillonne... Qu’à cela ne tienne, les 4 énergumènes ne décolèrent pas, l’ensemble s’affine et le plaisir se fait omniprésent. Rob passe la sangle de sa guitare et c’est sur "So Long" (qui deviendra l’un des thèmes de la soirée) que l’on commence à observer une réelle montée en puissance, passant d’un son légèrement brouillon à une vigueur que certains pourraient comparer à celle de groupes mythiques tels que Mötley Crüe, Aerosmith, Rage Against The Machine ou encore Queens Of The Stone Age, le tout porté par l’incroyable charisme du frontman se lâchant sans retenue et se laissant porter par les compositions du carré ! La frappe de Fred sur ses crashs, caisses et autres cowbells ne fait que rendre cet ensemble encore plus vintage et percutant, il en va de même pour les mouvements de Rich’ qui parvient à enrichir ses lignes de la plus rock des façons qui soit !... La température déjà bien haute n’est maintenant pas prête de baisser puisque ce sont les Sticky Boys qui vont faire leur apparition sur scène afin de rajouter, sur "Hell With It" et "A Song For A Shot (Jäger)" une touche de folie à ce Bus’ décidément bien secoué ce soir ! L’apogée sera d’ailleurs atteinte sur "Yesterday" où Rob nous déposera délicatement, de sa plus belle voix, les cris de fin de ce décidément bien beau morceau avant de passer à leur final, "Midnight Sting"...

Setlist : "Sexy Animal", "Sex With Sunglasses", "Bad Drug", "So Long", "Hell With It", "A Song For A Shot (Jäger)", "Yesterday", "Midnight Sting".



Le moteur du bus déjà bien chauffé par les 2 premières parties, c’est maintenant au tour de HOAR, oui HELL OF A RIDE, de faire son apparition au milieu des lumières vacillantes.
Pied au plancher, nous voici catapultés sur la route 66 pour un superbe set de ce groupe ayant déjà joué sur des scènes comme le Triel en Juin dernier et que l’on attendra au Mennecy Metal Fest fin Septembre ! L’accueil fait à ce vrombissant V8 venu nous délivrer son stunt rock entre traditions Made In USA et influences Grindhouse (côté Tarantino) est vibrant. La formation a ses supporters et s'apprête à les combler, allant jusqu’à présenter quelques titres de leur album récemment enregistré et prévu pour 2014 !
Le temps pour l’introduction de se faire tout en douceur et c’est avec une nouveauté que le quintette commence à méthodiquement achever les cervicales du parterre : "High On Octane". Force est de constater que, nouveauté ou non, la formation et le public entament au plus vite une sorte de communion, un dialogue qui ne cessera qu’une fois les spots éteints et le matériel rangé pour le bonheur des un(e)s comme des autres !... Suite logique des choses puisque c’est à "Tears & Scars" de prendre la relève, les guitares d’Aurélien et Lone Wolf ronronnent, la basse de Franck fait une fois de plus un effet incroyable, ponctuant le morceau entre les breaks saturés et soulignant les variations d’un Djej particulièrement en forme ce soir-là qui nous emmènera au plus loin de l’Amérique profonde, pied sur le retour ! Quoi de mieux pour continuer cette virée outre-atlantique que leur morceau éponyme ? C’est donc "Hell Of A Ride" à peine entamé que le public se met à scander, reprendre et vociférer poing levé le refrain de ce morceau qui ne fera que renforcer le constat qui s’imposait déjà, HELL OF A RIDE a atteint une maîtrise et une harmonie qui (espérons-le !) les propulsera le plus loin possible. Le set est propre, techniquement abouti et mélodiquement au point (malgré encore quelques balbutiements de guitare lead)... Il est maintenant le temps d’entendre "Screaming Out" retentir dans le 9ème ! C’est le sourire aux lèvres que les charismatiques chanteur et bassiste assiéront leur emprise sur le public avec ce morceau qui comblera nombre de spectateurs qui iront jusqu’à esquisser des headbangs rythmants l’incisive précision de la voix de Djej ! La fin de soirée approche et les riders, toujours bel et bien présents ont encore 2 sacrés gallons de carburant dans leur coffre : la surprenante et entraînante nouveauté "Aphrodisiac Cadillac" et, pour finir, leur inconditionnel hymne "Fast As Lightning" qui verra une dernière fois se lever les tignasses les plus éveillées !...

Setlist : "Intro", "High On Octane" (Nouveauté), "Tears & Scars", "Hell Of A Ride", "At The Drive-In", "Screaling-Out", "From Dusk Till Dawn", "Holding Back The Years", "Aphrodisiac Cadillac" (Nouveauté), "Fast As Lightning".

Ultime bend, dernier larsen et la scène se vide, le matériel est en train de se plier, les chevelures se rangent, les guitares aussi, le fumoir se remplit et la soirée se termine...
Il faudra bien entendu retenir la très bonne découverte de THE MILTON INCIDENT dont les prochains "travaux" et prestations méritent de susciter beaucoup d’intérêt et d‘impatience, la véritable transe de DEARDEVIL dont l’EP tient toutes ses promesses ainsi que l’impériale fin de soirée offerte par HELL OF A RIDE dont le prochain opus est, qu’on se le dise, attendu de pied ferme ! Une véritable soirée «défibrillateur» que cette Noche Del Infierno ! Puissent les groupes présentés se retrouver en tête d’affiche très prochainement !...

Photos tirées de : www.elp-photo.fr