Petit concert de début de semaine pour moi sur les bords de Seine, en plein 13eme arrondissement. Ce soir c’est le "Petit Bain" qui reçoit ! Cette nouvelle péniche, voisine du mythique Batofar  a le vent en poupe (même si pour le coup elle n’a pas de voiles...) puisque pour s’introniser en salle de concert "metal", elle a vu défiler dans ses murs en fin d’année dernière le "Bring The Noise" festival organisé par Ouï FM (avec entre autres DragonForce, Lofofora, Bukowski, Eths, AqME, Branson Hollis ou encore Anathema, rien que ça !) .Les présentations de l’endroit faites, attardons-nous sur l’affiche dantesque du jour : HEAVEN SHALL BURN en tête d’affiche, ouverts par UNEARTH, SUFFOKATE, NEAERA et DEEP IN HATE. Du lourd donc ce soir pour ce gros concert qui présage d’être tout à fait bourrin ! Petite surprise (de mauvais goût), ce concert qui est une location de la part du management (et non pas une programmation de la péniche) ne se voit crédité que de 150 préventes pour une capacité d’accueil de 400 places (pour une affiche comme celle là, j’ai encore du mal à comprendre), et, également, le concert débute à 18h30, ce qui fait tout de même un peu tôt.

C’est donc aux Français de DEEP IN HATE d’ouvrir le bal. Ce groupe de death relativement technique (peut-être un peu trop parfois) se voit gratifier d’un set de 30 minutes alors qu’à la base, ils n’étaient même pas prévus sur l’affiche. Quelle aubaine que d’ouvrir pour ces groupes mythiques ! Le combo donne réellement son maximum pour chauffer une salle pour le moment peu remplie et bien timide, avec une mention spéciale de ma part au chanteur affublé d’une attelle de jambe suite à un gros souci de genou, et au batteur, au jeu très bon et visuel (qui pour le coup fait oublier le côté statique du chanteur). Le set est plus que correct compte tenu des conditions et j’attends avec impatience de revoir ces braves avec un chanteur en état et une salle au meilleur son. Ce groupe est visible sur YouTube avec un clip officiel "Lobotomizing The Masses" et sur leur site officiel.

Après un très rapide changement de plateau (décidément les Allemands sont forts !) place aux teutons de NEAERA et leur "death mélodique". Le groupe venu tout droit de Münster fait partie de la petite troupe des groupes Allemands très en vue, avec en tête leurs potes de HEAVEN SHALL BURN et CALIBAN, et cette réputation montante est tout à fait justifiée à en voir la qualité du show ! A l’exception du chanteur, le groupe se tient globalement plutôt tranquille, mais ce risque est totalement calculé car le dit chanteur est une vraie bête de scène !! Rarement j’ai vu un mec mettre l’ambiance dans une salle en aussi peu de temps ! Le brave saute, crache de la flotte sur le public, parle en Français (très bien d’ailleurs !), saute dans la foule pour se faire porter et chanter en même temps… Pas avare de bonne humeur, il se permet même le luxe de faire monter plusieurs gamins hystérico-débiles sur scène afin d’augmenter en intensité l’énergie. Bref, de loin l’un des meilleurs chanteurs que j’ai pu voir dans un concert de metal scéniquement parlant. Le set est vraiment carré (école Allemande !) et le son est bien meilleur que pour leurs prédécesseurs Français. Eux aussi ne bénéficient que de 30 petites minutes mais la salle est aussi chauffée à blanc que frustrée de ne pas pouvoir en entendre plus à leur départ (dont moi d’ailleurs).

20 minutes de pause, c’est ce qu’il faut au crew pour préparer la venue des Californiens de SUFFOKATE, venus pour nous arracher les oreilles de leur death metal mêlé à du beatdown. Sans grande surprise pour ce groupe déjà connu de la scène, le set est carré en tous sens. Le chanteur, au visuel travaillé fait son boulot à la perfection en sortant des voix ultra bourrines et graves, inversement proportionnelles à son gabarie filiforme. Là encore, un set court de 30 minutes pour ce groupe ultra bourrin comparé aux affiches de la soirée qui a su faire saigner les tympans des plus sensibles !

Une petite bière plus tard voila qu’arrivent les co-vedettes de la soirée, les Américains de UNEARTH, et leur metcore bourrin. On comprend vite que ces braves ne sont pas là pour plaisanter sur la qualité !! Le jeu est clairement impeccable ! Les musiciens sont tous collés à l’avant scène, à quelques centimètres seulement du public ! L’ambiance est vraiment à son maximum, le son est de la partie aussi ! Que demander de mieux à part une extension du set qui pourtant est crédité de 45 minutes. Globalement, en plus de quelques titres du dernier album, les gros hits sont joués et repris par le public clairement fan tels "My Will Be Done", "Eyes Of Black", "Sanctity Of Brothers" et bien d’autres ! Dur pour eux de partir pour laisser place à la tête d’affiche tant le public en redemande. Petite ombre au tableau, j’ai senti les musiciens vraiment claqués dès le début du set... Les aléas du direct.

Petite période de changement de scène qui paraît une éternité pour accueillir la tête d’affiche de la soirée, les Allemands de HEAVEN SHALL BURN, et leur metal pour le coup sérieusement burné, passez-moi l’expression… Le public, composé essentiellement de fans du groupes, est à la limite de l’hystérie et le pit devient, une fois de plus au court de cette soirée, un champ d’exécution pour pogoteur non averti. Il est dur de trouver de mauvais lives de HEAVEN SHALL BURN, et celui-ci ne fera, une fois de plus, pas exception… Ecole Allemande oblige ! Au même titre qu’UNEARTH, les teutons de Saalfeld font défiler un set rempli de hits tels l’incontournable "Endzeit", repris en chœur par le public "We are the final... resistance", épique…. On a évidemment aussi le droit à des titres comme "Counterweight" ou "Black Tears", "The Weapon They Fear"… Claque impériale dans ma bouche que ce set d’une bonne heure qui conclut une soirée forte en qualité et en circle pits. C’est les oreilles bourdonnantes que je ressors de ce bateau.

Photos tirées de : www.byclown.com