La review

ETHS + FALL OF DEATH + X-ENDORPHINE
Le Grillen - Colmar (68)
14/12/2013


Review rédigée par Sam (avec l'aide de Tracy)


Au Grillen, c’est à chaque fois une date d’une tête d’affiche. Quelle soit metal, hardcore, ou autre… Chaque fois un nom qui résonne doucement dans tes oreilles vient faire un tour du côté de l’Alsace. Ce soir c’est simplement ETHS, de retour sur scène avec un line-up quelque peu modifié : nouveau bassiste, un guitariste (historique) en moins et une nouvelle chanteuse. En clair et en résumé : un nouveau groupe.



Ce soir l’ouverture de soirée est confiée à X-ENDORPHINE, un des deux locaux de l’étape avec FALL OF DEATH. X-ENDORPHINE, du haut de ses années de scène et de route, vient défier le parquet du Grillen et balancer un son… mitigeant. Certes de bonnes choses, certes c’est intéressant, mais l’attitude scénique est molle, inexistante. Le groupe semble en être à sa première ou une de ses premières dates. Sur les 45 minutes de concert, 35 ne serviront pas à grand-chose… Les compositions proposées sont hésitantes, bourrées de petits pains (au chocolat) ici et là, et un chant qui s’avère tout juste correct. Le groupe est hésitant dans son attitude, évoluant pour les musiciens chacun dans sa "bulle" et ne laissant pas pénétrer les autres dedans, seules les 3-4 dernières compos décoinceront les musiciens et laisseront apparaître un petit potentiel mais, dans l’ensemble, les morceaux décousus, certes métalliques, se trouvent fort rébarbatifs et peu convaincants. Une entrée en matière tristounette, avec un "intéressant oui mais" omniprésent pour un groupe tournant sur les planches depuis quelques années maintenant… On soulignera dans tout ceci un batteur pas mauvais du tout et "ultra beau" d'avis féminin !



Un petit quart d’heure de changement de plateau et FALL OF DEATH prend possession de la scène pour clôturer sa tournée européenne et en finir avec cette année 2013. Il est sûr que l’expérience de la scène dans des conditions plus ou moins acceptables fut fort appréciable dans l’attitude scénique du groupe et dans la manière d’arranger et d’agencer la setlist et le set en lui-même. La prestation travaillée avec des show lights en contre-jour au poil et des morceaux ultra efficaces est puissante et maîtrisée au niveau des échanges avec le public ou encore des enchaînements entre les différents morceaux. Les échanges entre le public et le frontman sont constants et Yann est véritablement  possédé dans sa prestation à la limite d’une schizophrénie latente. De grosses guitares et une grosse basse-batterie pour faire ronfler l’ensemble et un chant plus qu’à la hauteur nous convaincront définitivement que FALL OF DEATH sera l’un des groupes à suivre en 2014. On regrettera peut-être, pour faire la fine bouche, des riffs un peu trop en "cavalcade" (tu sais, cet enchaînement de redoublements de double croches…) qui est certes diablement efficace mais qui s’avère un peu trop utilisé à la longue. Mais sinon, FOD fournit un set de grande qualité, une bonne (re)découverte à suivre de véritablement très près en 2014.



Après l'attente d’une salle qui s’est rajeunit, où les tee shirts à la gloire de ETHS fleurissent ici et là, et qui s’est remplie considérablement (pour ne pas dire totalement), le groupe rentre en piste. Avec un line-up changé depuis la dernière (et ancienne) fois où je les ai vus (2008-2009 je crois), la chanteuse a changé, on a un guitariste en moins et un nouveau bassiste (depuis 2011) a fait son apparition.
Commençons par le bassiste : talentueux avec une présence scénique somme toute relative, celui-ci fait le job. Concernant la batterie, le batteur assure comme à son habitude et avec les années, rien n’a changé, c’est toujours une frappe aussi lourde et précise qui est entendue dans les anciens et nouveaux morceaux de ETHS. Pour la guitare, c’est Staif qui devient un peu l’âme du groupe, il tient à la fois la guitare, prend place grandement sur scène avec des attitudes et une présence scènique qui montrent bien qu’il maîtrise totalement le répertoire et l’idéologie de ETHS avec des riffs toujours caractéristiques, et il balance également les boucles electro, c’est de lui véritablement que tout part chez ETHS. Quant à la chanteuse, issue d’une émission de TV réalité, il est sûr que visuellement on a en a pour notre argent (ah moi qui suis très brunes... pardon, je m’égare). Au niveau de la voix, elle n’a rien à envier à Candice avec des sonorités proches de celle-ci ou même quelquefois équivalentes, dans les passages gutturaux ou chantés (chuchotés même). Par contre au niveau de la niveau présence, c’est pas la joie. Le charisme laisse à désirer, et, au lieu de caler sa propre personnalité dans ETHS, celle-ci fait des amalgames et théâtralise énormément sa prestation, ce qui ne lui donne plus aucun dynamique et ni aucune importance sur scène. Cela dessert le groupe au niveau de son univers, de son charme, et de ses compositions. Même si depuis Dour (et de l'avis de Tracy, la consoeur French Metalesque en mini short...), Rachel s'est largement libérée et se lâche beaucoup plus, elle devrait mettre plus en avant sa propre personnalité.
Concernant le show en lui-même, les adeptes et fans ont repris les titres en chœur, les anciens sont toujours aussi cultes, n’ayant malgré tout plus la même sonorité, et les nouveaux s’appréhendent difficilement, avec des passages qui sont plus ou moins intéressants en live. Le show dans sa globalité se trouve être un peu long, lassant même par moments, mais le groupe assurera du début à la fin avec un grand professionalisme. Les musiciens resteront disponibles et souriants une heure durant encore pour des signatures aux fans.

Setlist : "Sidus", "Méléna", "Le Mâle", "Détruis-Moi", "Ondine", "Voragine", "Adonaï", "Bulimiarexia", "Harmagedon", "Samantha", "Infini", "Je Vous Hais", "Ileus Matricis", "Hercolubus".
Rappel : "Tératologie", "Crucifère".

D’un point de vue général, le Grillen a fait le plein, on est une fois de plus bien reçu par l’association Live!, c’est toujours un plaisir de venir couvrir des grosses soirées comme celles-ci, ça sent la sueur, la bière et les mini shorts, on croise les potes et on écoute du son qui racle. Petite déception avec ETHS qui semble marquer véritablement le pas et pour qui l’année 2014 s’annoncera décisive. En revanche, une grosse révélation à suivre avec intérêt concernant les FALL OF DEATH parce que ça risque de chier méchamment... A bientôt .