Une fois n'est pas coutume, nous revoilà de retour sur les quais de scène pour une soirée d'été placée sous le signe du Thrash, et qui de mieux que l'un des pionniers de la Bay Area pour attirer toutes les vestes à patchs de la région parisienne : DEATH ANGEL. La file d'attente n'est pas bien longue, mais quand on regarde dans les bars aux alentours on remarque que pas mal de t-shirts noirs attendent en se rafraîchissant avec des boissons fraîches au houblon.

Nous rentrons dans la salle et comme nous nous y attendions, il n'y a pas foule, mais ce n'est pas ça qui va déstabiliser CORROSIVE ELEMENTS et son death – thrash metal. Le groupe français nous fait une belle démonstration de son talent, la voix de Brice est puissante et les riffs, servis par Tarik et Yves, super efficaces. Dans le public, on voit les connaisseurs et ceux qui découvrent, mais quelques minutes suffisent pour que tout le Petit Bain headbangue joyeusement aux rythmes de la grosse caisse. Leur jeu est efficace et même si la scène est réduite, le groupe est très à l'aise et s'éclate. Voilà une entrée en matière réussie qui a déjà fait monter la température d'un cran.

Setlist : "Destructive Cult", "Losers", "Burn The Preachers", "Force Fed Lies", "Toxic Waste Blues", "Warmongers".

C'est au tour du deuxième groupe de la soirée, ONI (Canada), qui nous fait découvrir son metal progressif. Première particularité du groupe, à la place d'avoir un synthé, comme la plupart des groupes de prog, ils ont un xylophone / synthé (joué par John DeAngelis). Mais malheureusement, le son est quasi inaudible dans la salle, il faut vraiment être à côté pour l'entendre au milieu des guitares et rythmes lourds. A la voix, Jake Oni nous fait une démonstration en passant du chant guttural à la voix claire sans problème. Les guitares, jouées par Brandon White et Martin Andres, sont puissantes et la rythmique percutante servie par le duo Joe Greulich (batterie) et Chase Bryant (basse) est terriblement efficace. Le groupe est à l'aise et le Petit Bain, qui est de plus en plus rempli, apprécie la prestation et se laisse porter par la musique. Ce qui est certain, ce qu'il faut entrer dans leur univers pour apprécier pleinement et ce n'est pas le cas de tout le monde.

Le Petit Bain est maintenant rempli à ras bord et il n'est plus si facile de se faufiler vers le devant de la scène (mais comme je ne prends pas beaucoup de place, j'ai réussi !). C'est au tour de la tête d'affiche de la soirée de faire son entrée sur scène et c'est sur "The Ultra-Violence / Evil Priest" ("The Ultra Violence" – 1987) que DEATH ANGEL fait son échauffement. Pour dire si c'est efficace : en moins de 30 secondes, toute la salle headbangue et pogote dans tous les sens ! Ça, c'est une entrée en matière !
Mark (chant) nous montre qu'il est en pleine forme avec "Claws In So Deep" ("Relentless Retribution" – 2010), aussi précis que sur la version studio. Rob nous sort des riffs à nous donner des frissons, et le trio rythmique formé par Ted (guitare rythmique), Damien (basse) et Will (batterie) nous fait headbanguer tout du long. La précision du groupe et sa technicité ne sont plus à démontrer, mais encore une fois, on est bluffé par la facilité avec laquelle ils semblent tous jouer. DEATH ANGEL est content d'être là et sa bonne humeur est communicative, Damien n'arrête pas de rigoler, Ted et Rob changent de place et jouent avec le public et que dire de Marc qui, tout le long du concert, va parler et remercier le public parisien. La setlist est un vrai condensé de tubes du groupe : "Left For Dead" suivi de "Son Of The Morning" ("The Dream Calls For Blood" – 2013) vont déchaîner le public du Petit Bain, qui ne va plus arrêter de pogoter, slammer et chanter jusqu'au dernier souffle. Les titres s'enchaînent et le public en redemande, et va même chanter à la demande de Mark sur le superbe "Thrown To The Wolves". On aura même droit à une reprise très réussi de Black Sabbath mais pas celle à laquelle vous pensez : "Falling Off The Edge Of The World", avant d'attaquer la fin du concert avec trois titres qui vont enflammer la salle : "Kill As One" (1987), "Relentless Revolution" (2010) et "The Moth" ("The Evil Divide" – 2016). Encore une fois, DEATH ANGEL a assuré un concert à la hauteur de sa réputation, parfaitement maîtrisé et d'une efficacité redoutable. Le Petit Bain est aux anges (sans mauvais jeu de mots) et nous, on en redemande !

Setlist : "The Ultra-Violence / Evil Priest", "Claws In So Deep", "Left For Dead", "Son Of The Morning", "Father Of Lies", "Caster Of Shame", "Thrown To The Wolves", "Seemingly Endless Time", "Breakaway", "Lost", "Falling Off The Edge Of The World" (Black Sabbath cover), "Kill As One", "Relentless Revolution", "The Moth".

Il ne reste plus qu'à remercier l'orga pour cette putain de soirée de thrash, avec des groupes qui ont su mettre de l'ambiance et se donner à fond. CORROSIVE ELEMENTS que l'on ne manquera pas de revoir dès qu'ils passent sur Paris, ONI pour les amateurs de prog et un DEATH ANGEL au mieux de sa forme avec du bon thrash de la Bay Area !!!

Photos tirées de : www.blackshadowsphoto.com