La review

DARK TRANQUILLITY + ENSIFERUM + APRIL ART + TAG MY HEART
L'Elysée Montmartre - Paris
24/04/22


Review rédigée par Byclown


Quoi de mieux pour finir son week-end que d’aller faire un tour à un petit concert, surtout lorsque la tête d’affiche propose un double headline avec ENSIFERUM et DARK TRANQUILLITY, deux poids lourds ! Pour accompagner ces monstres, deux groupes à minettes, APRIL ART et TAG MY HEART.



Commençons donc avec ces derniers dans un Elysée Montmartre plus que clairsemé. Espérons que la salle va se remplir au fur et à mesure du passage des groupes… Le quatuor à chanteuse voix claire emmené par Isabel se démène comme il peut pour chauffer cette salle désespérément vide (toute proportion gardée vu la taille de celle-ci) d’autant que les choix stylistiques des musiciens ne sentent pas la cohésion : l’un est plutôt habillé façon hardcore, la chanteuse est habillée girly, le batteur arbore une capuche noire qui cache son visage (digne d’un groupe de BM), bref il y a à boire et à manger sur scène. Le jeune groupe, fondé en 2020, fait le taff et réclame dès la seconde chanson de son court set un wall of death ! Les gens se regardent, ricanent, certains se lancent dans l’exercice sans trop de conviction et c’est parti, les premiers contacts se font. Le metal résolument moderne du groupe fait mouche parmi les plus jeunes, il faut dire que le combo a su s’entourer pour ses premiers galops d’essai avec Mark Gortz (Caliban) et Benjamin Richter. Si ça ce n’est pas se donner les moyens de rentrer dans la cours des grands…



On enchaine donc avec un autre groupe à minettes avec les Allemands d’APRIL ART et les jolies dreadlocks rouges de la chanteuse (d’ailleurs, pour le coup, tout le dress code du groupe tourne autour du rouge, niveau cohérence on ne peut pas faire mieux). On passe du metal à quelque chose de plus doux et mélodique que l’on pourrait apparenter à du gros rock alternatif. Le combo, fondé en 2014 dans la ville de Giessen, vient armé sur scène et nous assène ses plus gros hits comme "Break The Silence", "Break Out", "Sacrifice", "Life In The Fast Lane" ou encore "Rise And Fall". Sur le fondn les compos tiennent la route (pour un public extrêmement jeune et indulgent qui aime la facilité), le groupe se bouge pas mal, Lisa Marie, la chanteuse, occupe bien l’espace et communique largement avec le public (de plus en plus réceptif au fil que la salle se remplit et qu’un semblant d’ambiance s’installe).



Allez, on arrête les bêtises, on passe aux choses (très) sérieuses (ou pas) avec les Finlandais d’ENSIFERUM et leur metal festif aux tournes viking tellement prisé des festivals (il en va de même pour Amon Amarth et Korpiklaani par exemple). Markus Toivonen et ses potes ne sont pas venus enfiler des perles et sucrer des fraises mais bien mettre le feu à cet Elysée Montmartre qui n’attendait que ça ! Dès les deux premiers morceaux "Rum, Women, Victory" et "Andromeda", la foule headbangue, chante, saute, et la température monte vite. Vu la discographie du groupe qui nous pond un album tous les deux ou trois ans depuis 2001, il faut s’attendre à une setlist plutôt solide, qui plus est reprenant les hits du groupe depuis ses premières heures d’existence ("Treacherous Gods", sur l’album "Ensiferum" justement, qui fête dignement ses 21 ans !). Et c’est chose faite ! Pas trop de parlote entre les titres histoire de garder le flow, un son plutôt bon, voire très bon, un backdrop et un light show des plus colorés, le sourire aux lèvres de l’ensemble des musiciens, bref : c’est jouissif ! Le public est plus réceptif et engagé dans le pit que jamais sur "Lai Lai Hei" et "From Afar". Le seul petit bémol est que, deux groupes de première partie et co-headline oblige, le set sera relativement court compte tenu de ce que peut envoyer le combo (10 titres pas plus, on peut attendre ça d’Opeth, mais pas d’ENSIFERUM).

Setlist  : "Rum, Women, Victory", "Andromeda", "One More Magic Potion", "Into Battle", "For Sirens", "Run From The Crushing Tide", "Treacherous Gods", "In My Sword I Trust", "Lai Lai Hei", "From Afar".



Il est déjà tard dans cet Elysée Montmartre (21h00 passée) et voilà que débarquent nos chers camarades de DARK TRANQUILLITY. On change radicalement d’ambiance !! La scène est épurée, le backdrop est sobre, les éclairages extrêmement sombres (difficile pour votre serviteur de sortir des photos potables d’ailleurs), les tenues sont noires, bref, "même salle, deux ambiances". C’est la première fois que débarque en France le combo sans Niklas Sundin à la guitare, ce qui est évidemment un petit choc pour les fans car le brave guitariste était là depuis le début (1989). A la place, on a le droit à Chris Amott (ex-Arch Enemy), je pense qu’on peut donc déclarer qu’on a eu pire comme lot de consolation ! Heureusement, Mikael Stanne est toujours là pour tenir le micro et la baraque (je ne vois pas comment le groupe pourrait faire sans sa voix et sa prestance), et c’est tout sourire qu’il nous annonce après le second titre ("Transient") qu’il est ravi d’être enfin de retour sur scène pour nous faire vibrer. Et croyez-moi, des vibrations il va y en avoir !! Je suis assez surpris et content de voir que même les fans les plus ultimes d'ENSIFERUM (ceux avec le t-shirt et le make up noirs, qui connaissent toutes les paroles de toutes les chansons, si vous voyez ce que je veux dire) restent pendant tout le set de DARK TRANQUILLITY, bien que les deux univers soient totalement différents. Les fans des vieux titres ne seront que partiellement rassasiés ce soir, puisque le titre le plus ancien, "Thereln", issu de "Projector", ne date que de 99 (exit donc "Skydancer", "The Gallery", et "The Mind’s I"). Mais qu’importe, la setlist est relativement équilibrée, qu’il s’agisse des albums représentés que de l’ambiance générale apportée par la cohérence de l’enchaînement des morceaux. Là encore, félicitations à l’ingé son car nos oreilles bourdonnent de plaisir (ou est-ce les signes d’une surdité en devenir, je ne sais pas), les têtes remuent dans tous les sens. Fin d’une soirée haute en émotions, dans un Elysée Montmartre étrangement loin d’être plein à craquer.

Setlist  : "Phantom Days", "Transient", "The Treason Wall", "Monochromatic Stains", "Forward Momentum", "Terminus", "The Dark Unbroken", "Punish My Heaven", "Atoma", "The New Build", "Identical To None", "Encircled", "Thereln".
Rappel : "State Of Trust", "Lost To Apathy", "Misery’s Crown".