La review

CROSSFAITH + OCEAN GROVE + BLACK FUTURES
La Boule Noire - Paris
10/02/2020


Review rédigée par Matthieu


Il y avait un moment que je n’avais pas été à la Boule Noire. Et pourtant, cette salle fut l’un de mes premiers concerts parisiens, avec un groupe japonais. Et coïncidence, c’est également un groupe japonais que je m’apprête à aller voir ce soir ! CROSFAITH, fêtant son grand retour en France après… certes quelques mois uniquement, mais quand même ! Et pour l’occasion, ce sont BLACK FUTURES et OCEAN GROVE, deux formations que je ne connais absolument pas, qui ouvriront le bal. Mais pour ma part, la soirée commence avec une interview en compagnie de Kenta et Hiro, respectivement chanteur et bassiste de CROSFAITH, et je peux vous dire que c’était quelque chose ! Nous pénétrons ensuite dans la salle et… remarquons que le pit photo, déjà très réduit, est entravé par des retours… Ca s’annonce sportif...



Un kit de batterie bien singulier ainsi qu’un énorme clavier sont sur le devant de la scène alors que BLACK FUTURES s’installe. Space (batterie / chant) se place donc derrière son kit, coiffé d’un chapeau, alors que Vibes (claviers / basse / chant) prend possession de l’autre côté de la scène et un homme masqué et vêtu de blanc brandit un drapeau derrière eux. Et le show commence. Un mélange de percussions martiales, de sonorités futuristes et surtout d’énergie. Et cette énergie se traduit à la fois par la rythmique, mais aussi la capacité des membres à bouger dans n’importe quelle situation. Et lorsque sa voix n’est pas nécessaire, le bassiste s’invitera même dans le pit photo, pour être au plus près d’une foule qui semble malheureusement assez peu réceptive. Mais peu importe, l’homme en blanc disparaît et les deux autres gaillards enchaînent immédiatement avec un electro / punk dansant et furieux, qui fera finalement des émules. "Paris ! Who is ready for Crossfaith ? Who is ready for Ocean Grove ?" hurle Vibes, tentant de motiver la foule. Et si la réponse ne se fait pas attendre pour la tête d’affiche, le public reste calme. Alternant les instruments, le frontman laisse également à son compère la possibilité de hurler à ses côtés pour un double chant étrange mais qui se marie bien avec les riffs cosmiques que le duo nous envoie depuis le début. Mais on sent que les musiciens sont à l’étroit sur la scène. C’est donc tout naturellement que Vibes descend dans la fosse, l’ouvre en deux et continue à hurler grâce à l’aide de l’homme en blanc qui lui tient son micro pendant que Space martèle ses fûts comme un démon. "Paris, look alive ! I fucking see you ! Come on !" lâche l’homme dans la fosse, avant de remonter puis de tenter de faire s’asseoir l’intégralité du public. "I want to see you fuckig jumping cause I love you !" lance le bassiste alors que son compère ira se balader sur le devant de la scène avec un fût, non sans continuer de le matraquer. Et c’est un set rapide mais plein de surprises qui s’achève sous des acclamations qu’ils n’ont clairement pas volées.



La scène est débarrassée pour permettre aux Australiens d’OCEAN GROVE de s’installer. Et à nouveau, je ne sais pas ce qui va se passer lorsque Dale Tanner (chant) débarque sur scène et se place au centre. Et c’est un néo metal assez groovy que le groupe envoie, aidé de la basse de Twiggy Hunter (basse / chant), des harmoniques de Matthew Henley (guitare) et des frappes de Sam Bassal (batterie), surmonté de quelques samples. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe est aussi survolté que fun ! Les membres n’hésitent pas à haranguer la fosse à chaque instant, pendant que leur mélange de metal alternatif, punk et rap commence à faire rentrer le public dans leur univers enjoué. "If you like what you hear tonight keep an eye on us ! We hope to come back soon !" lâche le frontman alors que le titre suivant est sur le point de démarrer. Et c’est en alternant des passages plus énergiques et des rythmiques prenantes que les quatre Australiens qui ne tiennent pas en place s’attirent la sympathie et l’énergie du public, grâce à des attitudes qui trahissent leur bonne humeur et leur motivation évidente. "Paris, move with us !" demande Dale . Et c’est une bonne partie du public qui suit ses ordres, commençant à mosher alors que le groupe redouble d’intensité pour nous envoyer sa rythmique. Ce mouvement de foule sera suivi du premier slam de la soirée, mais il sera loin d’être le seul. "Alright, if you come to dance, this is your opportunity ! No mosh, use your hips !" indique le frontman, alors que d’autres riffs très groovy sortent des enceintes. La fosse répond présent à chaque demande du groupe, et c’est un public sautillant, dansant et moshant lors de passages plus puissants qui profite d’un show qui fait déjà monter la chaleur dans la petite salle parisienne. "The energy here is really good, we can feel it !" lâche le chanteur alors que la fin du set est proche. Mais c’est avec un "Ask For The Anthem" très fédérateur que les Australiens concluent leur temps de jeu, avec un final très axé néo / groove metal, qui fera exploser la foule, rejetant un autre slammeur vers la scène. Il va sans dire que les acclamations sont de mise.

Setlist : "Glass Gloss", "Sunny", Stratosphere Love", "Junkie$", "The Wrong Way", "Slow Soap Soak", "Thunderdome", "Ask For The Anthem".



On passe au clou du spectacle, la déferlante d’énergie pure, j’ai nommé CROSSFAITH. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que peu importe que la Boule Noire soit une petite salle, lorsqu’elle est sold out, c’est impressionnant. C’est donc une fosse compacte qui commence déjà à danser alors que Tatsuya Amano (batterie) et Terufumi Tamano (claviers / chant) sautent littéralement sur la scène avant de se ruer vers leurs instruments respectifs. Entrent alors Hiroki Ikegawa (basse) et Kazuki Takemura (guitare) suivis de Kenta Koie (chant). Et là, le carnage commence avec un "Destroy" qui porte à merveille son nom, puisque la fosse est littéralement sans dessus dessous dès les premières secondes.
Le son est excellent et les plus aguerris peuvent observer que Tama (guitare) se tient au niveau des escaliers, aidant ses compatriotes à assurer une rythmique des plus efficaces. Et dès que le frontman demande un circle pit, la fosse s’élance, lui permettant d’assurer du mouvement à la fois sur scène et dans la foule. Tel une boule d’énergie, Terufumi saute dans la fosse alors que le deuxième morceau démarre, se faisant porter par une foule déjà en sueur, tandis que les membres sur scène arpentent toujours leur espace de jeu en maltraitant leurs instruments. Les slammeurs ne se font pas prier pour rejoindre le devant de la scène avant d’être rapatriés vers le centre de la salle, et les titres s’enchaînent. Le claviériste ira comme à son habitude distribuer du Jägermeister pendant l’introduction de Jägerbomb, et les autres membres se chargent de maintenir le public éveillé pendant cette petite pause electro. il va sans dire que la fureur est de mise pour ce titre culte du combo japonais. "Alright Paris, we are Crossfaith, it's good to play here again ! This venue is hot ! But let's fucking move !" lâche alors Kenta pour introduire la dévastatrice "Kill ‘Em All", permettant aux plus courageux (ou fous ?) de la fosse de s’élancer une nouvelle fois à travers la salle, économisant ainsi une séance de sport. Toujours au centre de la scène, le chanteur motive les troupes et permet à Hiroki et Kazuki d’échanger régulièrement leurs places devant un public qui les acclame en permanence, headbanguant avec énergie. "When we play in Paris it’s always hot but tonight is the hottest show ever !" lance le frontman en reprenant son souffle avant d’introduire "Freedom", morceau sur lequel il s’occupera également du chant rap, originalement hurlé par Rou Reynolds d’Enter Shikari. Et une fois de plus, le titre est fédérateur, tout comme "Endorphin", leur nouveau morceau sorti quelques jours auparavant à peine. Kenta et Terufumi se placent tous deux au plus près du public pour hurler ce nouvel hymne, repris en choeur par les plus fans d’entre nous. "This song is yours Paris !" déclare le frontman alors que c’est "Omen" qui démarre. A nouveau ça saute de partout, ça moshe, ça danse, ça slamme… le repos n’est visiblement pas pour tout de suite, puisque les Japonais sont dans le même état d’esprit que la fosse. Mais ces mouvements de foule sont plutôt désordonnés, et le chaos sera régulé par le chanteur. "You know what time it is… Are you ready for the last song ?" demande Kenta. La foule se sépare en deux pour accompagner la venue de "Countdown To Hell", l’un des premiers titres composé par les Japonais que j’ai pu écouter. Et je constate que même sept ans après, l’énergie est toujours présente, comme sur ce wall of death orchestré par des riffs surpuissants. Le groupe fait encore monter la pression d’un cran en tendant le micro aux premiers rangs pour qu’ils hurlent avec eux lors de certains passages, et le chaos s’empare littéralement de la salle.
Et bien que les Japonais aient abandonné la scène quelques instants, ils ne mettent pas longtemps à revenir déchaîner leurs riffs pour quelques morceaux supplémentaires. Au circle pit s’enchaîne une série de sautillements sous la rythmique massive accompagnée de samples et de hurlements, mais c’est le dernier titre qui sera LE point d’orgue de la soirée. "Are you ready ? This one is called… fucking "Monolith"…" annonce pour la dernière fois le frontman avant de s’emparer d’un drapeau français avec le logo du groupe. Et pour la dernière fois ce soir, la salle parisienne est ravagée par une énergie prodigieuse, permettant aux Japonais de s’assurer des acclamations à la hauteur de leur excellente performance.

Setlist : "Destroy", "Into The Nightmare", "The Perfect Nightmare", "Jägerbomb", "Kill 'Em All", "Freedom", "Endorphin", "Omen" (The Prodigy cover), "Countdown To Hell".
Rappel : "System X", "Xeno", "Monolith".

La chaleur peine à redescendre alors que le bar est pris d’assaut. Le stand de merchandising est également dévalisé, mais nous sortons peu à peu de la Boule Noire. Si l’entrée en matière de BLACK FUTURES a surpris, les Anglais n’ont pas démérité, tout comme OCEAN GROVE qui a réussi à motiver la foule parisienne. Fidèle à sa réputation, CROSSFAITH a enflammé la salle, qui se souviendra encore longtemps de cette prestation haute en couleurs ! On remercie évidemment Veryshow et Kinda Agency pour cette nuit !