La review

CANNIBAL CORPSE + DEVILDRIVER + THE BLACK DAHLIA MURDER + HOUR OF PENANCE
Le Bataclan - Paris
24/02/2013


Review rédigée par Braindead


Le dernier Dimanche de Février sera brutal ou ne sera pas… CorpseGinder, le geek boucher mondialement connu et son gang, sont de retour dans la capitale pour leur visite annuelle ; une grand-messe devenue rituelle, remplissant le Bataclan à chacune de leur venue. Et comme à chaque fois, CANNIBAL CORPSE ne se déplace pas seul, nous offrant au passage des affiches toujours plus alléchantes pour les amateurs de headbangs sauvages.



Une fois n’est pas coutume, la fosse est pleine à craquer, l’ouverture des portes s’étant opérée une heure avant pour cause de grand froid.
En revanche, une réelle effervescence est palpable dans le pit, prêt à en découdre ; c’est sûr, les amateurs de Dez Fafara ne battront pas le record du plus grand circle pit, mais l’ambiance guerrière se fait déjà sentir pour accueillir HOUR OF PENANCE, remplaçant de Winds Of Plague qui en sont à leur troisième annulation sur le territoire français, toujours sans communiqué ni raison apparente. Qu’importe, les Italiens font le job, un brutal death technique et âpre. Un peu molle dans un premier temps, l’assistance entame ses premiers pogos, dans une ambiance festive qui fait plaisir à voir ; Paolo Pieri est un petit gabarit assez discret mais au charisme qui en impose tout comme le bassiste "Nightorn", visiblement très heureux d’être là. Sept titres dont "Paradogma" et surtout "Misconception" pour conclure un show affuté mais exempt de toute folie scénique.

Setlist : "Sedition Through Scorn", "Paradogma", "Absence Of Truth", "Slavery In A Deaf Decay", "Ascension", "Decimate The Ancestry Of The Only God", "Misconception ".



Cette folie justement, nous la retrouvons chez les trublions de THE BLACK DAHLIA MURDER, cinq albums au compteur en treize ans et déjà une très solide réputation scénique. Balançant un death qui, sur galette, ressemble à du metalcore qui n’est pas franchement ma tasse de thé, le combo balance en live un son death gras limite black qui tabasse à grands coups de double caisse. Trevor, le frère caché de Mark Greenway, semble en phase terminale de son Parkinson, éructant lors de ses allez retours permanents. "Miasma", "Necropolis" et "I Will Return" autant d’hymnes à slams, ça plane et ça moshe même quelques fois, sous les encouragements du très sympathique frontman, bébé Cadum d’apparence (à l’image du leader d’Emmure et du guitariste de Carniflex), mais vraie bête de scène. Une setlist plus longue que pour HOUR OF PENANCE, une autre façon d’appréhender le death. A voir absolument en live.

Setlist : "A Shrine To Madness", "Moonlight Equilibrium", "Statutory Ape", "Miasma", "On Stirring Seas Of Salted Blood", "What A Horrible Night To Have A Curse", "Necropolis", "Everything Went Black", "I Will Return"



Place à du lourd, le légendaire Dez est de retour, quelques mois avant la reformation des légendaires Coal Chamber. Inutile de dire qu’il était attendu par tous les fans de son groovy death à l’ancienne. Et à 47 printemps, le mythique frontman a toujours la forme, tenant ses growls de façon étonnante derrière son monstrueux Shure customisé. Le show est total, pas loin de six circle pits, un jeu de lights très réussi et même un wall of death, certes un peu anticipé mais qui finira en bataille rangée sous le regard surpris mais ravi de Fafara. Les Américains nous offriront une setlist remplie de bombes telles une ouverture sur "End Of The Line", un mi-show sur "I Could Care Less", "Clouds Of California" et un "Meet The Wretched" chaotique pour finir. Un show volcanique prouvant que Dez est plus en forme que jamais, de très bon augure pour une année qui s’annonce très riche pour une des emblèmes du nu metal.

Setlist : "End Of The Line", "Cry For Me Sky (Eulogy Of The Scorned)", "Dead To Rights", "These Fighting Words", "Head On To Heartache (Let Them Rot)", "Not All Who Wander Are Lost", "I Could Care Less", "Horn Of Betrayal", "Hold Back The Day", "The Mountain", "Clouds Over California", "Meet The Wretched".



Avis aux oreilles chastes, les précurseurs du gory brutal death prennent possession de la scène, sans intro ni théâtralité, un backdrop qui a dû faire le tour du monde, la "Cannibal Touch". George, plus monumental que jamais, et dont le cou commence à prendre la forme d’un triangle envoie sans attendre un "Demented Aggression" que le combo a très peu joué en live tout comme "Sarcophagic Frenzy" et "Scourge Of Iron", les deux morceaux suivants. Et pour cause, l’entame de set est dédié à "Torture", dernier album en date au son plutôt moderne et qui peut déstabiliser les fans les plus hardcore du combo de Buffalo. Le reste de la setlist est la même à peu de choses près, qu’il y a dix ans : "Evisceration Plague", "Disfigured", "I Cum Blood" et un show conclu par les hymnes "Hammer Smashed Face" et "Stripped, Raped and Strangled". Comparé au Full Of Hate de l’année dernière, le son m’a semblé très bon, les lyrics audibles ; la technicité de Paul et Alex est impressionnante ; il est important de voir CANNIBAL CORPSE au moins une fois en live pour se rendre compte que sous l’aspect bourrin se cache un réel travail de composition que le growl continu de CorpseGrinder peut parfois cacher, tant la puissance du bonhomme n’est plus à démontrer, évoluant au fil du temps, comme le précise Paul dans l’interview accordée à French Metal avant le concert : "Nos derniers albums sont les plus travaillés, les lyrics plus intéressantes, plus évoluées…".

Setlist : "Demented Aggression", "Sarcophagic Frenzy", "Scourge Of Iron", "Disfigured", "Evisceration Plague", "The Time To Kill Is Now", "I Cum Blood", "Encased In Concrete", "Pit Of Zombies", "A Skull Full Of Maggots", "Priests Of Sodom", "Unleashing The Bloodthirsty", "Make Them Suffer", "Hammer Smashed Face", "Stripped, Raped And Strangled".

Un excellent concert, particulièrement bien organisé, des soundchecks rapides et efficaces, des lights certes paresseuses (à part DEVILDRIVER) mais une ambiance vraiment familiale. Rendez-vous en 2014.