La review

BLACK STAR RIDERS + BACKTRACK LANE
Le Trabendo - Paris
04/11/2013


Review rédigée par Byclown


The boys are back in town, ou presque. Ce soir, retour au temps du bon vieux rock avec les BLACK STAR RIDERS au Trabendo, comprenez par là les Thin Lizzy bis depuis que le projet a été mis de côté par respect pour la mémoire de Phil Lynott. Seul rescapé de cette période bénie où le rock irlandais faisait force de loi, Mister Scott Gorham à la guitare s’il vous plaît. Quel plaisir de voir ce supergroupe jouer des compos de leur premier album "All Hell Breaks Loose" ainsi que certains hits de Lizzy. Suite à l’annulation de la première date du 17 Octobre pour cause de soucis familiaux de l’un des membres du groupe, le concert aura été reporté au 4 Novembre, lundi de reprise des cours, ce qui n’aura pas spécialement servi le combo pour plusieurs raisons. Grand 1 : beaucoup de gens, ne pouvant pas se déplacer pour cette nouvelle date, se seront fait rembourser leur billet. Grand 2 : la date d’origine tombait en pleines vacances scolaires, ce qui était plus simple pour les parents désireux de se rendre au show. Grand 3 : le groupe, pour honorer cette nouvelle date, aura du se taper le voyage depuis l’Allemagne (ou la Hollande je ne sais plus) pour repartir illico presto dans l’autre sens une fois le concert terminé, donc grosse fatigue pour les quinquagénaires (sexagénaires pour certains).



Comme ci les raisons énoncées précédemment n’étaient pas suffisantes, l’un des deux groupes d’ouverture aura eu la bonne idée d’annuler sa participation la veille au soir, réduisant encore un peu plus le temps de jeu fort cher (places initialement à 40 euros, descendues à 30 euros depuis l’annonce du report de dates, merci Gérard Drouot Production...), ce seront donc les Parisiens de BACKTRACK LANE qui ouvriront seuls le bal avec un set de ...20 minutes ! On aurait pu croire que, vu l’annulation du premier groupe et le prix des places, les boys auraient été crédités de plus de temps de jeu pour défendre leur premier album "Black Truth And White Lies" mais non, le planning , établi à l’avance par un tour manager peu commode, n’aura pas bougé d’une ligne .Une fois le tableau (digne de Guernica) planté, on peut donc attaquer devant un Trabendo très clairsemé (200 préventes), pourtant placé en configuration minimaliste avec un stand de merch’ placé à côté de la console de son au lieu d'être placé à l’étage à côté de l’entrée, un premier étage bloqué pour servir de "loge open space" au groupe de première partie. Entrée en piste des 4 beaux gosses de BACKTRACK LANE pour une entrée en matière réussie dans la cour des grands au son de leur rock catchy et aux grands coups de gueule de leur bassiste, véritable sosie de Phil Lynott (www.backtracklane.com), jugez par vous-mêmes de la ressemblance et profitez-en pour jeter une oreille. J’ajoute que l’interview du groupe et la chronique du premier album sont déjà sur le site), ce qui ne manque pas d’amuser la galerie. 4 titres c’est fort peu pour se mettre un public dans la poche, surtout lorsque celui-ci est clairement venu, luttant contre annulation, vent et marée, pour voir uniquement Scott Gorham jouer du Lizzy, mais qu’importe, le quatuor a les dents longues et regorge de bonne humeur et d’énergie. Cette énergie sera d’ailleurs communicative car, lors du dernier morceau, une bonne partie de la foule fera l’effort de taper dans ses mains histoire de donner le change. Bien que la prestation fut fort bonne, il est dommage de voir que rien n’ait été fait pour permettre aux musiciens de jouer plus longtemps (4 titres quand même c’est un peu abusé) et pour en donner à leur argent aux gens qui ont fait l’effort de payer 40 euros et de venir malgré un report de date…

Setlist : "Bad Stories", "Falling", "Burn", "It Untie Me Now".



Ca y est, c’est l’heure, j’ai les poils qui se hérissent à l’idée de voir monter sur scèene Gorham, Mendoza, Warwick et leurs potes. En entendant le tonnerre d’applaudissements je constate que je ne suis pas le seul à attendre les premières notes ! Comme vous pourrez le constater par vous-mêmes en bas de page, la setlist se concentrera sur le premier album du combo avec quasiment tous les morceaux joués. Lorsqu’on connait le pédigrée des messieurs présents sur scène, on ne peut pas être étonné de constater que l’ensemble du set a été une démonstration de talent et d’expérience, où chaque intervention est savamment calculé, où chacun connait son job, où l’on sait que la moindre fausse note sera tellement bien rattrapée qu’on pourrait croire qu’elle était prévue au programme (par exemple, pourtant en relatif retrait sur scene, Marco Mendoza, ex-Whitesnake, a fait preuve d’un professionnalisme extra ordinaire. Présent sur tous les morceaux, le sourire aux lèvres, il n’en a pour autant pas volé un seul instant la vedette à Warwick ou à Gorham. Etre là tout le temps, sans paraître étouffant, voilà bien un truc appris uniquement par des milliers de concerts auprès des plus grands).
Concrètement, sans être d’un ennui mortel, le déroulé des chansons originales du combo ("originales" c’est vite dit car il s’agit surtout de sous-Thin Lizzy, avec les mêmes recettes mais en beaucoup moins spontané) aura été salué poliment par le public qui, comme moi d’ailleurs, n’est venu que pour entendre du Lizzy. C’est chose faite dès le quatrième morceau avec un "Bad Reputation" au son survitaminé qui nous arrive en pleine tête sans prévenir ! Ce titre, issu de l’album éponyme de 1977, n’a vraiment pas pris une ride, ce qui me fait penser définitivement que Thin Lizzy fait partie de ces grands groupes / artistes intemporels tels Bob Marley, AC/DC, Pink Floyd, The Doors ou encore Black Sabbath. La nostalgie n’aura pas mis longtemps à faire son retour car après seulement un titre de "All Hell Breaks Loose", on retombe en force dans les tubes avec rien de moins que "Jailbreak", oui madame !! Dès les premières notes, la joie est à son comble dans la salle et la fosse s’anime clairement, tape des mains, du pied, chante refrains comme couplets, laisse parler son cœur. Scott est juste parfaitement à sa place, là où il a toujours été et là où il sera toujours (l’allocution de Warwick à ce sujet est des plus éloquentes "Je vous présente le passé, le présent et le futur de Thin Lizzy, le cœur de ce groupe, celui grâce à qui nous sommes tous là ce soir, l’incroyable Scott Gorham ".Tout est dit !). Suite à ce petit électrochoc, le groupe va nous plonger l’espace de 7 chansons dans le cœur de leur nouveau projet, ce qui aura de quoi lasser certains… Heureusement la fin de set va être un petit festival à la gloire de Phil avec une attaque sur "Emerald", suivi de près par "Bound For Glory". La foule est clairement en délire après ce doublé gagnant et Ricky nous laisse quelques secondes pour introduire à la guitare le fameux "Cowboy Song" qui, là encore, fait des ravages. Le concert prend une tournure intemporelle et je me croirais en train de bosser à la maison en train d’écouter mon best of de Thin Lizzy, une troisième guitare acoustique en plus. Histoire de conclure en beauté, et de manière somme toute logique, "The Boys Are Back In Town" vient nous ravir et le duo Gorham / Johnson fonctionne à merveille sur les parties solo à deux guitares à la tierce ou à la quinte.
Vous croyez que c’est fini ? C’est bien mal connaître les vieux briscards qui restent pros jusqu’au bout et reviennent sur scène au bout de deux minutes pour un double rappel sur "Whiskey In The Jar"» (amené par la guitare de Johnson et rejoint par l’acoustique de Warwick) et "Rosalie". Juste parfait ! Evident, certains auraient aimé entendre, à juste titre d’ailleurs, un petit "Dust In The Field" en hommage à Gary Moore, ou encore un "Dancing In The Moonlight" et un "Cold Sweat" mais je crois que le set purement estampillé "tribute band" n’est pas pour maintenant.

Setlist : "All Hell Breaks Loose", "Are You Ready", "Bloodshot", "Bad Reputation", "Before The War", "Jailbreak", "Hoodoo Voodoo", "Massacre", "Kingdom Of The Lost", "Hey Judas", "Southbound", "Kissin' The Ground", "Valley Of The Stones", "Emerald", "Bound For Glory", "Cowboy Song", "The Boys Are Back in Town".
Rappel : "Whiskey In The Jar", "Rosalie".

Photos tirées de : www.byclown.com