La review

BAD TRIPES
Le Klub - Paris
27/04/2010


Review rédigée par Gloomy


Le mois de Mai aura le plaisir de voir BAD TRIPES quitter son Sud natal pour les ardentes contrées d’Allemagne et de Pologne (entre autres). Merci Six Feet Under ! En tout cas, pour une première tournée à l’étranger, il n’y a pas à chicaner : on aura déjà vu moins belles occasions ! Quelques jours avant le début des hostilités, c’est le Klub qui accueille le groupe, à l’occasion d’une première date Parisienne. Par chance, une première partie locale de dernière minute a été dénichée ! Et, pour ne rien gâcher de cette journée, il fait à Paris un temps radieux. Les poètes dans l’âme rajouteraient : "Un temps au beau fixe, à l’image du moral enthousiaste visiblement peint sur les visages, blah blah blah…". Mais on dit que mentir, c’est mal, donc je vous en préserverai ! En effet, ce concert qui, a priori, devait se passer sans encombres, s’est finalement très vite retrouvé suivi d’un point d’interrogation lumineux. Pourquoi ? Non pas spécialement à cause de la petite salle du Klub (oui, celle-là même que les musiciens en connaissance de cause redoutent, de part l’aspect de la scène –s’il y en a une !- et des conditions techniques déplorables), mais surtout par absence totale de nouvelles du groupe local prévu. Problème : pas de première partie, pas de matériel suffisant (c’est-à-dire les amplis et la batterie, que le groupe n’était pas en mesure de transporter pour cette unique date). Finalement, le concert a heureusement bien eu lieu ! Bon, avec deux heures de retard, mais le principal était tout de même là.

C’était ce soir la première fois que j’avais l’occasion de voir BAD TRIPES en concert. Leur album m’avait plu énormément, et il me tardait de voir ce que le groupe allait proposer. Intrigant sur disque, il aurait été bien dommage qu’il en soit sur scène différemment. C’est devant une assistance très clairsemée (environ une quinzaine de personnes) que le concert a eu lieu. Assistance peut-être clairsemée, mais surtout dotée d’un enthousiasme remarquable ! Du côté du groupe, l’attente et les mauvaises conditions ne sont tout de même pas parvenus à décourager, malgré le retard pris phénoménal. Malgré la scène pour ainsi dire inexistante. Malgré la batterie plus qu’approximative. Malgré le très mauvais son de la salle. Et c’est tant mieux ! Les gens présents ont ainsi pu profiter d’un concert roots – doux euphémisme !- à l’ambiance intimiste que les plus grands amateurs de feux de camp auraient, cela ne fait aucun doute, beaucoup appréciée ! Je suis consciente que la comparaison peut paraître absurde, mais c’est tout à fait ce que cette soirée m’a évoquée : un concert qui, pour finir, se rapprochait davantage de la soirée entre copains, agréable, chaleureuse, et surtout sans prise de tête ! Bon d’accord : une version bien plus trash tout de même d’un feu de camp, BAD TRIPES oblige ! Vu ainsi, peu importaient les quelques soucis techniques qui les ont gêné au long de ses quarante minutes de set : l’ardeur et la bonne ambiance n’en ont aucunement pâti.

Venons-en à la prestation du groupe en temps que telle. C’est avec un plaisir incommensurable que j’ai pu constater de mon propre chef que le côté narratif qui m’avait ô combien plu sur album est loin, très loin, d’être laissé de côté sur la scène ! Au contraire ! Mention spéciale à la conteuse favorite des adultes Hikiko, expressive à tout point de vue : vocalement, gestuellement, on la croirait sur une scène de théâtre, à interpréter des mises en scène directes et brutales de ses textes. Rajoutez à cela quatre musiciens furieux et d’une énergie débordante, qui ne laisseront la pression baisser à aucun moment, et vous obtiendrez un résultat tout simplement saisissant. Pour finir sur une note positive supplémentaire, BAD TRIPES ne chôme vraiment pas ! Ce que je veux dire par là, c’est que son premier album a beau être sorti fin 2009, la set-list proposée là ne "se contentait pas" de ce répertoire, mais est allée piocher à maintes reprises dans de nouvelles compositions diablement prometteuses !

Même si cette soirée a bien failli s’interrompre avant son propre commencement, l’assistance présente était d’accord sur ce point : on recommence quand on veut ! Pour ma part, malgré que les meilleures conditions n’aient pas vraiment été présentes (c’est le moins que l’on puisse dire, quel doux euphémisme !), la déception ne s’est pas pointée le moins du monde, et j’avoue m’être laissée conquérir par leur jeu de scène captivant autant que ce que je ne l’avais été lors de l’écoute de "Phase Terminale". Ah si, un point fâcheux tout de même : que leur tournée Européenne avec Six Feet Under ne passe pas dans les environs. Je ne m’en fais tout de même pas de trop : cela ne fait aucun doute que d’autres occasions se présenteront sans peine. Et croyez-moi, si vous décider de vous y rendre, on s’y verra !